Leber (atrophie optique de) L’atrophie optique de Leber (MIM# 535000) ou neuropathie optique héréditaire de Leber (LHON) est une pathologie décrite vers la fin des années 1800, aboutissant à une cécité, de transmission maternelle et touchant préférentiellement les garçons. Sa prévalence est d’environ 1 pour 55 000. L’atrophie optique de Leber est une pathologie à distinguer de l’amaurose de Leber ou rétinite pigmentaire de Leber, associant photophobie et nystagmus, qui, elle, est récessive autosomique et dont l’origine génétique est différente. Caractéristiques cliniques Les premiers signes apparaissent à l’âge adulte, tardivement, vers 35 ans (extrêmes décrits de 1 à 70 ans), avec une perte indolore de la vision centrale, progressive et rapide, parfois totale et immédiate, bilatérale et non symétrique. L’examen met en évidence des télangiectasies péripapillaires, une microangiopathie. Puis apparaît l’atrophie optique. À la fin de l’évolution, le scotome central est large et absolu. La perte de la vision est la règle. Cependant, de rares récupérations ont été décrites. À l’heure actuelle, aucun traitement ne ralentit ou limite la cécité. Caractéristiques génétiques L’atrophie optique de Leber est due à des mutations de l’ADN mitochondrial, ADN exclusivement d’origine maternelle du fait de l’absence de mitochondries dans les spermatozoïdes. Diverses mutations ont été décrites, une vingtaine, avec une prévalence plus importante pour les mutations G11778A situées dans le gène ND4 de l’ADN mitochondrial, G3460A dans le gène ND1, T14484C dans le gène ND6, G15257A dans le gène Cyt b. Ces mutations affectent les différentes sous-unités du complexe I de la chaîne respiratoire et sont retrouvées dans 90 % des LHON. Elles constitueraient un stimulus d’apoptose cellulaire, mais le processus pathogénique conduisant à la cécité est peu connu. La présence même de la mutation n’est pas suffisante pour la cécité : des patients porteurs de la mutation n’expriment pas la pathologie. Des facteurs environnementaux ont été incriminés dans la genèse de la maladie. Les mutations peuvent être présentes à l’état soit homoplasmique (présence d’une seule population cellulaire présentant la mutation) soit hétéroplasmique (coexistence de cellules normales et mutées), avec des taux différents selon les tissus testés. Environ 15 % des patients porteurs de LHON sont hétéroplasmiques, mais le phénotype ne semble pas lié au taux d’hétéroplasmie, qui semble augmenter avec l’âge de la maladie. Le risque de transmission ne semble pas non plus lié au taux de cellules mutées maternelles. Le conseil génétique est donc difficile en dehors d’une situation homoplasmique, et le diagnostic prénatal n’est pas effectué en pratique. Le diagnostic biologique s’effectue par des techniques PCR suivies de digestion enzymatique ou séquençage. Des associations de mutations chez un même patient ont été décrites. ☞ ( Cytopathies mitochondriales Huoponen K, Puomila A, Savontaus ml, Mustonen E, Kronqvist E, Niloskelainen E. Genetic counseling in Leber hereditary optic neuropathy (LHON). Acta Ophthalmol Scand 2002 ; 80 : 38-43. Neuropathie optique héréditaire de Leber. Révision 13-06-2004 ; 4p. Disponible sur : http://www.snof.org/maladies/leber.html