Introduction à la logique (Mariou) – Automne 2016 version du November 7, 2016 29
4.6 Ensemble inconsistant.
– Lorsqu’un ensemble de formules Σn’est pas consistant, cela signifie que, pour toute interprétation, au
moins une des formules de Σn’est pas vraie. Si Σest fini, cela signifie aussi que la conjonction de ses
formules n’est jamais vraie, i.e. c’est une contradiction. On dit alors que cet ensemble est inconsistant
ou contradictoire.
Cela signifie encore que les formules de Σne peuvent pas être vraies toutes ensemble. Elles se contrdisent,
elles sont incompatibles.
– Exemples d’ensembles inconsistants : {p↔q;p∧ ¬q}
{p;p→q;p→ ¬q}
(exercices)
– Dans l’exemple 4.1, on est parti du principe que les trois témoignages étaient vrais et on a cherché pour
quelles interprétations cela se produisait. On aurait pu se trouver dans le cas où aucune interprétation ne
rend vrais les trois témoignages. Dans ce cas, les trois témoignages sont incompatibles et donc au moins
un des témoins a menti (quelle que soit l’interprétation, un des témoignages est faux).
§4.2 - Notion de conséquence.
4.7 Exemple. Revenons encore à l’exemple 4.1 et aux conclusions que peut tirer l’enquêteur de l’étude
de la table de vérité : lorsque F,G,Hsont vraies, on a (p=q= 1 et r= 0) ou (p=r= 0 et q= 1).
Dans les deux cas, q= 1 et r= 0 i.e. Quentin est coupable et Roger est innocent.
4.8 Cela illustre la notion de conséquence.
Définition. Soient un ensemble de formules Σet une formule G. On dit que Gest conséquence
de Σsi toute interprétation qui rend vraies toutes les formules de Σrend aussi vraie la
formule G. On le note Σ|=G.
4.9 Exemples. – Dans l’exemple 4.1, on a vu que dès que F,G,Hsont vraies, qest vraie. Donc
F, G, H |=q. Mais on a vu aussi que rest nécessairement faux, donc F, G, H |=¬r.
– En revanche, on a une interprétation qui rend vraies F,Get Hmais pas p, donc F, G, H 6|=p. De
même, l’autre interprétation rend vraies F,Get Het p, donc pas ¬p, donc F, G, H 6|=¬p.
4.10 Remarques. – On peut voir Σcomme un ensemble de conditions. Et on ne tient compte que
des interprétations qui satisfont ces conditions. Si Gest vraie pour chacune de ces interprétations, on
considère que les conditions entraînent Gpuisque chaque fois qu’elles sont vraies, Gaussi.
– Inversement, dire que Gn’est pas conséquence de Σ, c’est dire qu’il y a, au moins, une interprétation
qui rend vraies toutes les formules de Σmais pas G.
– Cas particulier. Lorsque Σ = ∅, on note plutôt |=G. Cela signifie que toute interprétation rend Gvraie
i.e. Gest une tautologie (il n’y a aucune condition à satisfaire, aucune contrainte pour sélectionner les
interprétations, elles sont donc toutes prises en compte).
4.11 Caractérisation de la notion de conséquence.
Théorème. On a F1, . . . , Fk|=G,i.e. Gest conséquence de F1, . . ., Fk
ssi la formule (F1∧ · · · ∧ Fk)→Gest une tautologie.
Démonstration. F1,...,Fk|=Gsignifie que pour toute interprétation qui rend vraies F1, . . ., Fk,Gest vraie aussi
i.e. pour toute interprétation, si F1, . . ., Fksont vraies alors Gaussi
i.e. pour toute interprétation, si F1∧ ·· · ∧ Fkest vraie alors Gaussi
i.e. pour toute interprétation, (F1∧ ·· · ∧ Fk)→Gest vraie.
4.12 Autres caractérisations de la notion de conséquence.
La relation de conséquence F1, . . . , Fk|=Gsignifie donc que, pour aucune interprétation, on ne peut
avoir F1, . . ., Fkvraies et Gfausse. Autrement dit :
F1, . . . , Fk|=Gssi F1∧ · · · ∧ Fk∧ ¬Gest une contradiction ssi {F1;. . . ;Fk;¬G}est inconsistant.
4.13 Inversement, F1, . . . , Fk6|=Gsignifie exactement :