CHAPITRE 3 : LES MUTATIONS
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1.2. Mutations et phénotype
Tous les caractères héréditaires peuvent être touchés par les mutations. Ainsi, il y a
plusieurs sortes de mutations: morphologiques, physiologiques, biochimiques ou même
psychologiques. Chez la drosophile par exemple, il existe des mutations qui touchent: la
pigmentation des yeux ou du corps, les ailes, la répartition des soies, les caractères sexuels, la
fertilité, la longévité, les propriétés sérologiques, la réaction à la lumière, le comportement
durant l’accouplement... etc.
Les conséquences des mutations sur le phénotype varient des mutations dont l'effet sur
le phénotype est imperceptible aux mutations dont l'effet est dramatique (modification
radicale du phénotype).
Les mutations peuvent toucher tous les types de cellules d'un organisme. Chez les
métazoaires à reproduction sexuée, les mutations peuvent toucher soit des cellules somatiques
soit des cellules germinales. Les mutations touchant les cellules somatiques sont transmises
aux cellules filles (par suite de mitose), il en résulte qu'une partie des cellules expriment un
phénotype mutant, ce qui donne les chimères ou mosaïques. Les mutations somatiques ne
vont pas êtres transmis à la descendance et vont donc disparaître au plus tard avec la mort de
l’individu où ils sont apparues. Mais les mutations qui touchent une cellule germinale peuvent
être transmises à la descendance. Ces dernières sont les seules à pouvoir changer l’hérédité
dans une lignée ou une famille.
Dans les tissus haploïdes les effets des mutations sur le phénotype peuvent être décelés
dès l'apparition des mutations. Mais chez les diploïdes les mutations ne peuvent être décelées
dans la descendance immédiate de l’individu où elles sont apparues que si elles sont
dominantes. Si elles sont récessives, elles ne seront décelées que quelques générations après
leurs productions. Chez les polyploïdes les mutations sont décelées encore plus tardivement
que chez les diploïdes.