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GRAS
Laetitia
N°: 20600960 M1 SETE IDD
Majeur Interdisciplinaire
Ethique Economique Sociale et
Environnementale
Ethique et Conservation
des Espèces
Université de Versailles Saint Quentin
Année Universitaire : 20010/2011
Sommaire
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INTRODUCTION 3
I- POURQUOI CONSERVER LES ESPECES ? 5
1- La pensée utilitariste 5
2- Les mouvements écologistes 6
II- QUELLES ESPECES CONSERVER ? 8
1- Le spécisme 8
2- Le conservatisme patrimoniale 9
III-QUELLE CONSERVATION DES ESPECES ? 10
1- Valeur esthétique 10
2- Valeur économique 12
CONCLUSION 14
BIBLIOGRAPHIE 15
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IN INTRODUCTION
En quelques dizaines d’années, des milliers d’espèces ont disparu de la surface de
la Terre. Ces espèces de milieux (forêt, océan, lac, montagnes) et groupes
écologiques (plantes, mammifères, poissons, oiseaux, insectes…) très divers,
avaient toutes survécu des milliers, voire des millions d’années sans encombre.
D’après certains écologistes, jusqu’à 30 000 plantes et animaux s’éteindraient
chaque année. Au moins une plante sur huit serait bientôt menacée d’extinction,
et 11% des oiseaux le seraient déjà ; un quart des espèces de mammifères
seraient menacée ; jusqu’à 50% de la flore et de la faune mondiale pourrait être
en danger d’extinction d’ici un siècle. Depuis 1996, L’UICN (Union Mondiale pour
la Conservation de la Nature) a constaté un accroissement du nombre d’espèces
de primates en danger critique d’extinction de 13 à 19; de même pour les espèces
d’albatros qui sont passées de 3 à 16, pour les espèces de tortues d’eau douce, de
10 à 24; et cela en guère plus de quatre ans. Depuis 30 ans, 7 espèces d’oiseaux
ont été inscrites sur la liste rouge des espèces éteintes, et plus de 70 espèces
de poissons. Au total, en 2002, 11 046 espèces répertoriées de plantes et
d’animaux sont menacées, risquant de disparaître dans un futur proche. Au cours
des 500 dernières années, au moins 816 espèces ont été exterminées du fait des
activités humaines(1). Et enfin selon un sondage réalisé par
l’American Museum of
National History
, 7 scientifiques sur 10 pensent que le monde est en train de
subir l’extinction de masse la plus rapide qui ait jamais existé depuis l’origine de
la vie sur Terre.
Ainsi, il est devenu urgent d’agir contre les extinctions d’espèces et la
mobilisation des hommes pour endiguer ce fléau n’a cessé de monter en puissance
depuis de nombreuses années. Les acteurs concernés ont tous pris consciences, à
leur niveau, des menaces qui pèsent sur la nature et les espèces, et qu’il fallait
agir. Durant la Conférence de Rio en 1992, la Convention sur la Diversité
Biologique a été signée par plus de 180 pays et sert aujourd’hui de cadre
politique international à la définition des actions de conservation au sein des pays
et entre ceux-ci.
Et dans la vision actuelle, les actions se font dans l‘urgence, elles doivent se
produire tout de suite et donner des résultats rapides et visibles comparé aux
4
rythmes des cycles naturels. Et dans l’urgence il a été déduit un jugement de
valeur (les extinctions sont un mal et la conservation des espèces, un bien). De ce
fait, notre problématique se penchera sur la justification des mesures prises
pour contrer cette crise écologique. C’est-à-dire les raisons éthiques qui sous-
tendent l’action « conservationniste ». Pourquoi préserver les espèces ? Pourquoi
préserver certaines espèces en particulier et pas d’autres ? Comment les
préserver ?
Nous étudierons ainsi les visions utilitariste et écologiste répondre à notre
première question. Nous présenterons alors d’une manière critique les solutions
pour préserver ces espèces. Ce point sera cependant précédé par une mise en
perspective des espèces favorisées et d’autres délaissées.
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I- Pourquoi conserver les espèces ?
Pourquoi se soucier des espèces ? Ce réflexe est-il en réalité purement
utilitariste, un moyen de préserver notre propre espèce, préservation dont nous
nous serions rendus compte qu'elle passait par celles des autres espèces, ou
voyons-nous, le vivant autrement que comme un instrument?
Dans cette partie, nous allons aborder la question du ''pourquoi''. Pourquoi se
soucie-t-on de conserver la Nature ? Est-ce là une attitude qui s'inscrit dans une
esthétique morale ou n'y aurait-il au fond qu'un utilitarisme anthropocentré ?
1-La pensée utilitariste
Alimentée dans un premier temps par Jeremy Bentham (1748 – 1832) et John
Stuart Mill (1806 – 1873), l'utilitarisme est une doctrine éthique qui prescrit
d'agir ou non de manière à maximiser le bien-être global, il évalue une action
uniquement en fonction de ses conséquences. Les individus opèrent des calculs
individuels en vue de maximiser leur bien-être global, en essayant d’envisager le
pour et le contre d'une décision et compare cette dernière aux avantages et
désavantages de la décision inverse. Ainsi naît la vision « utilitariste
anthropocentrée » de la Nature, car elle cautionne toute action dont les
conséquences augmenteraient le bien-être général et car le bien-être général se
réduit à celui de l'Humanité. Le vivant se conçoit alors comme un outil sous le
joug de la technique, que l'on peut, que l'on se doit de perfectionner pour le bien
de tous.
En 1669, Colbert institua le code qui visait à une protection des forêts
royales dans le but était de conserver les forêts en tant que moyen ; pour le bois
qu'elles fournissaient ; de même que les programmes de conservation suivants
avaient pour seul but de préserver une utilité. On se livre alors à une évaluation,
à une appréciation de la nature comme ressource économique. La Nature a un
prix, c'est une ressource exploitable mais qui peut aussi être échangée.
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