
EXAMEN CLINIQUE
Ces DE de jambe ont une traduction clinique objective souvent pauvre et même inexistante
au repos. En outre les étiologies peuvent s’intriquer. L’interrogatoire est donc un moment clé,
qui, hormis les éléments précédemment développés va se cibler sur les caractéristiques de la
douleur pendant et après la course à pieds. La topographie de la douleur, diffuse, focalisée ou
sur l’une des 4 faces de la jambe est un élément d’orientation utile, de même que le caractère
uni ou bilatéral et d’éventuelles irradiations en général distales. Les caractéristiques
temporelles (durée d’évolution, délai et mode de survenue à l’effort surtout, nécessité ou non
d’arrêt de l’effort, durée post-effort qui est un critère important, boiterie post-effort,
persistance d’un fond douloureux modéré) sont essentielles. L’intensité de la douleur est
moins discriminante et sera évaluée par son retentissement fonctionnel sur la course à pieds
et d’autres sports ainsi qu’au cours de la profession et des activités de la vie quotidienne.
L’évolution est à préciser (aggravation ou état sable). On recherchera d’autres douleurs
(lombalgies, avant-bras, cuisse), d’autres symptômes à l’effort ou non (paresthésies distales,
crampes, « fatigue » des membres inférieurs ou généralisée, steppage), la constations par le
patient lui-même de signes immédiatement à l’arrêt de l’effort (induration musculaire ou
hernie musculaire, modification de coloration cutanée, œdème, steppage, …), l’efficacité à la
reprise de la course d’un éventuel arrêt transitoire du sport presque toujours essayé par le
patient, l’efficacité d’un changement de chaussures de course à pieds et/ou d’un essai de
semelles amortissantes ou non, de kinésithérapie ou de physiothérapie, d’auto-médication.
BILAN ET TRAITEMENT
La pauvreté de l’examen clinique au repos nécessite d’entreprendre un bilan paraclinique. Un
temps intermédiaire est de pouvoir examiner le sportif immédiatement après une séance de
course à pieds sauf si le contexte fait craindre une fracture de fatigue, ce qui nécessite une
organisation de la consultation. Ce bilan sera hiérarchisé en fonction de l’orientation donnée
par l’interrogatoire et l’examen physique mais aussi en fonction du patient (niveau sportif,
intensité de la pratique, souhait du patient, contraintes de temps en vue de compétitions ou
d’activités professionnelles,…), certaines explorations d’accès difficile ou coûteuses pouvant
dans certains cas être remplacées ou repoussées par un test de repos sportif encadré par un
suivi clinique rapproché.
Le traitement est particulier à chaque étiologie et certaines peuvent nécessiter une
intervention chirurgicale, ce qui justifie d’avoir un diagnostic étiologique précis. Un avis
spécialisé peut être requis.