Dossier de presse à télécharger - Société Française d`Ophtalmologie

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 DOSSIER DE PRESSE 120ème Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie 10 au 13 mai 2014 Palais des Congrès – Porte Maillot – www.sfo.asso.fr L’ophtalmologie en 2014 : Performance et sur mesure ! Les sujets Le glaucome primitif à angle ouvert Les complications oculaires des apnées du sommeil L’actuel et le futur de la chirurgie de la cataracte Actualités Du bon usage des lentilles de contact Des simulateurs pour former les étudiants à la chirurgie Les experts Professeur Jean‐François KOROBELNIK, Président de la Société Française d’Ophtalmologie (SFO), Chef de service, Hôpital Pellegrin, Bordeaux Professeur Christophe BAUDOUIN, Secrétaire Général de la SFO, Chef de service aux XV‐XX, Paris Professeur Jean‐Paul RENARD, PU‐PH, Hôpital du Val‐de‐Grâce, Paris Docteur Eric SELLEM, Centre Ophtalmologique Kleber, Lyon Docteur Catherine ALBOU‐ GANEM, Centre Ophtalmologique Etoile, Paris Professeur Gilles RENARD, Directeur Scientifique de la SFO Communication SFO Suehanna Nagi 06 98 89 00 42 [email protected] 1
COMMUNIQUE DE PRESSE
L’ophtalmologie en 2014 : Performance et sur mesure ! 120ème congrès de la SFO ‐ 10 au 13 mai 2014 ‐ Paris, Palais des Congrès : 8000 participants, 60 sessions, 300 communications orales, 60 ateliers pratiques, 450 « e‐posters / e‐films », le Rapport annuel (ouvrage de mise au point et de recherche élaboré par nos meilleures équipes), des rencontres avec des leaders internationaux et des sociétés de surspécialités, des retransmissions de chirurgie en direct, des sessions d’actualités : « On en parle ! », un « pavillon de la technologie et de la communication », des démonstrations d’appareillages, une exposition technique de fabricants et de distributeurs parmi les plus importantes d’Europe… Glaucome: des traitements sur mesure et plus performants! Sujet du rapport SFO de l’année, le glaucome primitif à angle ouvert est la forme la plus fréquente du glaucome. Insidieuse et indolore, cette maladie entraîne une destruction lente et irréversible du nerf optique pouvant aboutir à la perte totale de la vue. Plus de 800 000 personnes sont concernées en France par cette maladie et de nouvelles données épidémiologiques annoncent une augmentation conséquente ! Les complications oculaires des apnées du sommeil : il faut y penser… Ce syndrome, caractérisé par des arrêts respiratoires récurrents est de plus en plus répandu, chez les adultes comme chez les enfants et concernerait plus de 500 000 Français et plus particulièrement les personnes en surpoids. Souvent mal diagnostiqué, il a des retentissements très variés et non négligeables sur la vie quotidienne des patients et est également associé à de nombreuses pathologies oculaires. Chirurgie de la cataracte : récupérer sa vision et vivre sans lunettes ? Parfaitement codifiée, utilisant des technologies et des matériaux de plus en plus performants, la chirurgie de la cataracte est de loin l’opération la plus pratiquée dans les pays occidentalisés et plus de 600 000 patients en bénéficient chaque année en France. Les résultats sont excellents avec une récupération de la vision dans 98% des cas et, sous certaines conditions, l’affranchissement d’une correction optique! Du bon usage des lentilles de contact. Dans le contexte de la diversification des circuits de ventes des lentilles de contact et des solutions d’entretien, la SFO et l’AsnaV s’associent pour rappeler l’importance de respecter certaines règles fondamentales en matière d’usage et d’entretien. Une condition sine qua non pour un port parfaitement sécurisé et une santé visuelle préservée. Des simulateurs pour former les étudiants à la chirurgie et une sécurité optimisée. Ces appareils simulent à la perfection les gestes chirurgicaux pour les chirurgies de la cataracte et de la rétine et permettent de se former avant la pratique réelle sur patients. La sécurité de la chirurgie oculaire en France deviendra aussi bonne que la sécurité des transports aériens où les pilotes sont également formés sur simulateur avant leur premier vol réel. ►Possibilité de voir les simulateurs fonctionner. Retrouvez les actualités du congrès SFO sur son site internet : www.sfo.asso.fr Communication SFO : Suehanna NAGI / 06 98 89 00 42 / [email protected] 2
Glaucome Primitif à Angle Ouvert (GPAO) Rapport SFO 2014 Professeur Jean‐Paul RENARD, PU‐PH Hôpital du Val‐de‐Grâce, Paris ► Rapporteur SFO 2014 Docteur Eric SELLEM, Centre ophtalmologique Kleber, Lyon ► Rapporteur SFO 2014 Qu’est‐ce que le glaucome ? Le glaucome est une maladie détruisant plus ou moins rapidement les cellules ganglionnaires de la rétine dont les prolongements (axones) constituent le nerf optique, qui est chargé de transmettre les images captées par l’œil au cerveau. Le principal facteur de risque de glaucome est l’élévation de la pression intraoculaire, provoquée par une diminution de l’évacuation de l’humeur aqueuse en dehors de l’œil. L’humeur aqueuse, responsable d’une pression oculaire suffisante pour maintenir la forme du globe, indispensable pour qu’il fonctionne harmonieusement en tant qu’instrument d’optique, est produite par une glande circulaire située en arrière de l’iris, le corps ciliaire. Ce liquide n’est pas stagnant et depuis son lieu de production, il traverse la pupille, la chambre antérieure située entre l’iris et la cornée pour se diriger vers l’angle irido‐cornéen. A ce niveau, il s’évacue à travers un filtre appelé trabéculum, pour rejoindre la circulation veineuse. Lorsqu’il existe un obstacle à son évacuation, l’humeur aqueuse s’accumule et augmente la pression à l’intérieur de l’œil. Cette augmentation de pression se répercute sur la partie postérieure de l’œil et en particulier sur la papille optique, où convergent les fibres nerveuses issues de la rétine pour former le nerf optique. Le glaucome se caractérise donc par une destruction progressive des fibres nerveuses rétiniennes constituant le nerf optique. Un glaucome entraîne un rétrécissement du champ visuel qui se restreint progressivement à sa seule zone centrale. Au début de la maladie, la vue ne diminue donc pas. L’œil ne voit progressivement plus dans certaines zones ou certains détails du champ visuel, mais le cerveau compense ce déficit et le patient n’en a pas conscience. Le glaucome peut donc longtemps passer inaperçu. Avec le temps et en l’absence de traitement, ces zones vont s’étendre et c’est seulement à un stade souvent avancé de la maladie que le patient prendra conscience des déficits dans son champ visuel. A un stade avancé, il ne voit plus qu’au centre, son acuité visuelle risque même de rapidement s’effondrer, perturbant considérablement les activités quotidiennes et la conduite automobile peut devenir dangereuse. En France, plus d’1 million de personnes sont concernées par le glaucome. Si on estime qu’environ 800 000 patients sont traités, le même nombre en serait atteint mais non diagnostiqué. Sa fréquence augmente avec l’âge : classiquement 1 à 2% des personnes de plus de 40 ans en souffrent et 10% des plus de 70 ans en sont atteints. De nouvelles données épidémiologiques récentes et impressionnantes vous seront présentées. En l’absence de diagnostic et de traitement, le risque de cécité est réel. Il s’agit d’une cécité absolue caractérisée par le noir absolu sans aucune perception de lumière. C’est même en Europe la première cause de cécité, si l’on considère que la dégénérescence maculaire liée à l’âge préserve le champ visuel périphérique. On estime qu’en 2020, la cécité bilatérale provoquée par le glaucome affectera plus de 10 millions de personne dans le monde. Il existe plusieurs formes de glaucome : ▪ Le glaucome primitif à angle ouvert souvent appelé glaucome chronique, sujet du Rapport de la SFO de cette année, est le plus fréquent en France, où il toucherait plus de 800 000 personnes. Il se développe progressivement sur plusieurs années et lorsque les premiers troubles de la vision s’observent, le nerf optique est donc déjà en grande partie détruit. Ces lésions sont 3
malheureusement irréversibles. C’est pourquoi il est primordial de dépister la maladie à un stade précoce afin d’empêcher son évolution. Dans certains cas, il arrive que la maladie survienne alors que la pression intraoculaire est normale (ce que l’on appelle glaucome à pression normale) ou peu élevée à cause d’une susceptibilité particulière et individuelle du nerf optique, retardant encore le moment du diagnostic, habituellement orienté par l’excès de cette pression. De nombreux autres facteurs de risques mieux connus depuis peu de temps peuvent participer à la constitution et à l’aggravation du glaucome, quel que soit d’ailleurs le niveau pressionnel. En premier lieu, l’hérédité qui justifie le dépistage le plus précoce possible de la maladie dans la fratrie et chez les enfants des patients atteints. Mais aussi, certaines conditions oculaires comme la myopie forte, des troubles de la circulation artérielle, l’apnée du sommeil, des conditions socioéconomiques et socioprofessionnelles particulières dont l’exposition aux pesticides comme l’a récemment montré une étude française. ▪ Le glaucome à angle fermé ou aigu est beaucoup plus rare dans nos pays européens, mais il apparaît brutalement avec des douleurs pouvant être intenses et une baisse de la vision soudaine. Il survient chez des sujets anatomiquement prédisposés, qui peuvent être repérés par un examen ophtalmologique de routine, et il doit être alors prévenu simplement en réalisant une petite perforation de l’iris au laser. Il constitue une urgence qui nécessite une intervention immédiate, le plus souvent au laser là encore, mais une intervention chirurgicale peut s’imposer si le laser est inefficace. ▪ Le glaucome congénital très rare apparaît dès la naissance ou dans les quelques semaines qui la suivent. Il concerne environ 1 cas sur 5000 naissances. Il ne peut être traité que par la chirurgie. ▪ Enfin, un certain nombre de glaucomes sont dits secondaires, provoqués entre autres par un traumatisme, une inflammation ou une tumeur intraoculaire, ou encore la prise prolongée de corticoïdes chez des sujets à risque. Les examens qui permettent de diagnostiquer un glaucome Le glaucome à angle ouvert est une maladie qui évolue habituellement longtemps sans symptômes apparents (pas de douleurs, pas de rougeurs, vision centrale restant nette) et donc de façon insidieuse. Seuls des examens réalisés par un ophtalmologiste permettent alors de le dépister et le traiter. Plusieurs examens simples et indolores sont pratiqués. La mesure de la pression oculaire et l’examen de la naissance du nerf optique au fond d’œil permettent de diagnostiquer dans un premier temps la maladie. Puis l’évaluation du champ visuel et l’examen de l’angle irido‐cornéen préciseront la nature d’un éventuel glaucome et son stade d’avancement. ▪ La mesure de la pression intraoculaire se fait au moyen d’un tonomètre. Il existe alors deux méthodes : l’une sans contact, indolore et sans utiliser de collyre anesthésiant, par l’envoi d’un jet d’air dans l’œil. L’autre en exerçant sur la cornée une pression nécessaire et suffisante pour l’aplanir à l’aide d’un cône en plastique. La mesure de la force ainsi appliquée permet de mesurer directement la pression intraoculaire. Cet examen nécessite l’administration d’un collyre anesthésiant. ▪ L’état du nerf optique s’analyse par l’examen du fond d’œil que l’on réalise grâce à un ophtalmoscope. Cet appareil émet une lumière qui éclaire l’intérieur de l’œil et rend ainsi visible le point de départ du nerf optique situé au fond de l’œil. Cela permet à l’ophtalmologiste de constater la présence ou non de lésions. Indolore, cet examen ne dure que quelques minutes. Il peut nécessiter de dilater les pupilles au moyen d’un collyre. Cette dilatation peut occasionner un trouble passager de la vision. A l’heure actuelle, l’utilisation de rétinographes photographiant le fond d’œil facilite cette évaluation et fournit des clichés de référence pour la surveillance future. 4
▪ La mesure du champ visuel (ou périmétrie) recherche les éventuelles zones manquantes, appelées aussi scotomes. Il consiste à faire fixer un point central dans une coupole, tandis que de petits tests lumineux apparaissent brièvement dans les différentes parties du champ visuel. Le patient indique alors au fur et à mesure les lumières perçues. L‘ophtalmologiste peut alors se rendre compte des éventuels manquements. Cet examen est réalisé couramment avec un périmètre automatique commandé par un ordinateur, gardant en mémoire les résultats du patient, et doté de programmes analysant ultérieurement la stabilité ou la progression des scotomes. ▪ L’examen de l’angle irido‐cornéen, également appelé gonioscopie, consiste à observer l’ouverture de l’angle entre l’iris (partie colorée de l’œil) et la cornée (partie transparente de l’œil) au moyen d’une loupe spéciale placée à la surface de l’œil. La gonioscopie se fait sous anesthésie locale par l’instillation de gouttes dans l’œil. Cet examen est nécessaire pour distinguer le type de glaucome, à angle ouvert ou fermé, et pouvoir ainsi choisir le traitement adapté. Depuis quelques années, des analyseurs sophistiqués comme l’OCT, largement répandus dans les cabinets d’ophtalmologie, permettent de détecter de façon plus précise la présence des lésions glaucomateuses sur la rétine et le nerf optique, et une surveillance précise de leur évolution éventuelle. Ces examens ne sont pas réalisés systématiquement par l’ophtalmologiste mais « à la carte » en fonction de la situation médicale, essentiellement lorsque la pression oculaire est élevée, ou que l’observation du fond d’œil suspecte une atteinte glaucomateuse du nerf optique. Leur coût nécessite une bonne connaissance de leur intérêt et de leur interprétation qui ne peut être faite que par un ophtalmologiste expérimenté dans ce domaine. Existe‐t‐il des traitements et quels sont‐ils ? Oui il existe des traitements, qui seront différents en fonction de la nature du glaucome, de son degré de gravité et de l’âge du patient. Les traitements ont pour objectif de faire baisser la pression intraoculaire. Ils ne permettent pas de retrouver la vision perdue mais ils empêchent l’apparition d’atteintes supplémentaires. Parallèlement, les éventuels facteurs de risque associés devront toujours être recherchés et traités. Il existe 3 types de traitements : ▪ Les collyres : sous formes de gouttes à instiller à heures fixes dans l’œil atteint, ils permettent de diminuer la production d’humeur aqueuse ou d’augmenter son évacuation. Ce traitement est habituellement proposé initialement. Il existe plusieurs familles de collyres, dont les prostaglandines et les bêta‐bloquants qui sont les plus prescrits. L’ophtalmologiste choisira celui qui est le plus adapté à la situation médicale du patient sans oublier de préciser, en cas d’efficacité, qu’il s’agit d’un traitement à vie dont il faudra impérativement respecter les consignes d’utilisation et notamment les horaires d’instillation ! Les collyres peuvent avoir des effets secondaires (irritation locale, rougeur oculaire, fatigue…) qu’il ne faut pas hésiter à mentionner à l’ophtalmologiste qui pourra ainsi modifier le traitement en conséquence. Les collyres peuvent également interagir avec certains médicaments pris pour traiter une maladie plus générale, c’est pourquoi il est indispensable d’informer le médecin généraliste lorsque l’on est traité pour un glaucome. ▪ Le laser : réservé à certaines formes de glaucome, il se pratique sous anesthésie locale et ne nécessite pas d’hospitalisation. Il arrive que la zone d’évacuation de l’humeur aqueuse se bouche brutalement en cas d’angle irido‐cornéen étroit, à l’origine du glaucome aigu. La pression intraoculaire s’élève alors très rapidement. Le laser consiste dans ce cas à réaliser une petite ouverture (iridotomie) dans l’iris qui peut définitivement guérir ce type de glaucome. Dans le glaucome à angle ouvert, les impacts du laser sont appliqués sur le trabéculum directement à l’aide d’un verre de contact (trabéculoplastie). Son effet n’est pas définitif et l’intervention doit parfois être 5
répétée. Les deux yeux peuvent éventuellement être traités lors d’une même séance. De petites irritations peuvent être ressenties mais en général, elles s’estompent rapidement. ▪ La chirurgie : en général elle est réservée aux patients résistants aux deux types de traitements précédents et chez lesquels la maladie continue à évoluer. La chirurgie se pratique sous anesthésie locale le plus souvent, à l’hôpital ou en clinique, parfois en ambulatoire, et consiste à réaliser une petite incision sur l’œil (trabeculectomie ou sclérectomie non perforante) pour faire baisser la pression. Cette intervention entraîne un handicap passager et un seul œil doit être opéré à la fois. Les suites en sont habituellement simples. Cependant il sera nécessaire de prendre quelques précautions à la suite de l’intervention pour éviter toutes les causes d’irritations ou d’infections : effort physique, fumée, maquillage, poussières, piscine… Quelques jours de repos, sans conduite, seront également conseillés. Une surveillance post‐opératoire s’impose pour vérifier l’absence de complications, heureusement rares. Des échecs de la chirurgie à plus ou moins long terme sont toujours possibles. Un suivi de glaucomateux à vie est donc toujours impératif, même en cas de succès chirurgical apparent. Les voies de la recherche Elles peuvent se résumer par quatre grandes orientations : ▪ Une meilleure connaissance des différents facteurs de risque d’apparition et de progression de la maladie. ▪ Une amélioration des moyens de dépistage précoce et de détection de sa progression. ▪ L’arrivée de nouveaux traitements médicamenteux ou de nouvelles formes d’administration, de nouveaux traitements physiques (ultrasons), ainsi que l’amélioration des techniques chirurgicales. ▪ Le développement des connaissances pour une action protectrice directe au niveau du nerf optique (neuro‐protecteurs). Elles permettent d’envisager une meilleure maîtrise de cette affection du nerf optique qui reste cependant bien contrôlée dans 80% des cas, lorsqu’elle est diagnostiquée suffisamment tôt et bien prise en charge. Qu’en est‐il de la nouvelle technique par ultrasons ? Cette nouvelle technique n’est pas à proprement parler une intervention chirurgicale et s’adresse généralement aux patients échappant au traitement médical et qui ont déjà subi du laser, voire une chirurgie. Les ultrasons permettent de diminuer la fabrication d’humeur aqueuse et ainsi d’abaisser la pression de l’œil en affaiblissant les glandes intraoculaires qui produisent ce liquide. Cette intervention se fait sous anesthésie locale et doit être réalisée au bloc opératoire. Les ultrasons pourraient être très prochainement une alternative thérapeutique précieuse à la chirurgie. Après plusieurs années d’évaluation, cette technique commence à être proposée dans un certain nombre de centres spécialisés. A retenir : ▪ Le glaucome se caractérise par une atteinte progressive et irréversible du champ visuel, d’abord périphérique et non ressentie. Lorsque les troubles visuels apparaissent, l’atteinte est déjà très étendue. ▪ Seul un ophtalmologiste peut effectuer et interpréter les examens qui permettront de détecter une forme débutante de glaucome et d’agir quand il est encore temps pour ne pas risquer de perdre la vue. ▪ Le traitement a pour objectif de contrôler la maladie. Tout arrêt entraîne une reprise de la dégradation du nerf optique. Il est donc fondamental de suivre scrupuleusement le traitement prescrit lorsqu’il est médical, et de suivre régulièrement les patients tout au long de leur vie. 6
Complications oculaires des apnées du sommeil (SAOS) Professeur Jean‐François KOROBELNIK, Président de la Société Française d’Ophtalmologie (SFO), Chef de service, Hôpital Pellegrin de Bordeaux. ► Président de la Conférence‐Débat sur les complications oculaires des apnées du sommeil qui se tiendra lors du congrès SFO 2014, le lundi 12 mai (après‐midi). L’apnée est la suspension plus ou moins prolongée de la respiration. Les apnées du sommeil s’observent chez tous les individus sans que cela n’ait obligatoirement de retentissement sur la qualité du sommeil. Ces apnées passent alors inaperçues et sont considérées comme normales. On parle de syndrome d’apnée obstructif du sommeil (SAOS) lorsque ces interruptions de la respiration sont fréquentes, rapprochées et retentissent sur la qualité du sommeil. Le Syndrome d’apnée obstructif du sommeil (SAOS) en quelques chiffres : En France, on estime qu’un peu plus de 500 000 personnes souffrent du syndrome d’apnée obstructif du sommeil. Les personnes en surpoids sont plus touchées que les autres et ce syndrome peut affecter les enfants comme les adultes. Les hommes seraient 2 fois plus concernés que les femmes. Le diabète multiplierait par 3 le risque d’apparition du SAOS. La respiration, phénomène automatique et inconscient, correspond aux deux mécanismes que sont l’inspiration et l’expiration. L’inspiration fournit l’oxygène provenant de l’air à l’organisme et l’expiration permet d’éliminer le dioxyde de carbone. Cet échange gazeux se produit au niveau des poumons. Le sang en passant dans les poumons, se charge en oxygène, se décharge en dioxyde de carbone et peut ainsi alimenter les organes en oxygène. Le cerveau et l’œil sont les deux organes les plus consommateurs en oxygène et ce besoin est continu. Si l’approvisionnement s’arrête ou diminue, ce qui est le cas lors des apnées, notre cerveau ne peut plus fonctionner correctement et nous envoie alors un signal de détresse. Ce signal est le réveil si ces apnées ont lieu pendant le sommeil. Le diagnostic de syndrome d’apnée obstructif du sommeil n’est pas facile à réaliser. Le SAOS se situe à la frontière des spécialités que sont la pneumologie, l’ORL et parfois la psychiatrie. En général, il est pressenti par un généraliste et diagnostiqué par un spécialiste du sommeil. Les critères qui permettent de poser son diagnostic sont la présence éventuelle de ronflements importants et irréguliers, la fréquence et la durée des apnées, leurs conséquences sur la qualité du sommeil et leurs répercussions pendant la journée. Le diagnostic se fait à l’aide d’un bilan comprenant: ▪ Un interrogatoire précis du patient mais aussi du conjoint. Il permettra d’obtenir des renseignements sur la qualité du sommeil et sur ces conséquences. ▪ La réalisation d’échelles, telle celle de somnolence d’Epworth (Document 1), et de questionnaires comme celui de Berlin (Document 2), spécifiques au dépistage du SAOS. 7
Document 1 : ECHELLE DE SOMNOLENCE D’EPWORTH Nom : …………….……………………….. Prénom : ……………………………………….. Date : …………………………………………….. Vous arrive‐t‐il de somnoler ou de vous endormir, et pas seulement de vous sentir fatigué, dans les situations suivantes? Cette question s’adresse à votre vie dans les mois derniers. Même si vous ne vous êtes pas trouvé récemment dans l’une des situations suivantes, essayez d’imaginer ce qui aurait pu se passer. Choisissez dans l’échelle suivante le nombre le plus approprié à chaque situation : 0 = jamais d’endormissement / 1 = faible chance d’endormissement / 2 = chance moyenne d’endormissement / 3 = forte chance d’endormissement SITUATIONS : 1) Assis en train de lire 2) En regardant la télévision 3) Assis, inactif dans un lieu public (cinéma, théâtre, réunion...) 4) Passager d’une voiture ou d’un transport en commun roulant depuis plus d’une heure sans interruption 5) Allongé dans l’après‐midi quand les circonstances le permettent 6) Assis en train de parler avec quelqu’un 7) assis au calme après un repas sans alcool 8) Dans une voiture immobilisée quelques minutes, à un feu rouge ou dans un embouteillage 0 0 0 0 1 1 1 1 2 2 2 2 3 3 3 3 0 0 0 0 1 1 1 1 2 2 2 2 3 3 3 3 Johns MW. A new method for measuring daytime sleepiness: The Epworth Sleepiness Scale. Sleep, 1991, 14 :540‐545. CES ENVIES DE DORMIR SURVIENNENT‐ELLES ?  Seulement après les repas  A certaines heures du jour, toujours les mêmes  La nuit A n’importe quelle heure du jour Document 2 : QUESTIONNAIRE DE BERLIN Catégorie 1. Score : ……………………………………… Ronflez‐vous ?  Oui  Non  Je ne sais pas Intensité du ronflement : fort comme  La respiration La parole  Plus fort que la parole Fréquence du ronflement :  Presque tous les jours 3‐4 fois/sem  1‐2 fois/mois  Jamais ou presque Votre ronflement gène‐t‐il les autres ?  Oui  Non Avec quelle fréquence vos pauses respiratoires sont‐elles remarquées ?  Presque tous les jours  3‐4 fois/sem  1‐2 fois/sem  1‐2 fois/mois  Très fort  1‐2 fois/sem  Jamais ou presque jamais Catégorie 2. Score : ……………………………………… Etes‐vous fatigué après avoir dormi ?  Presque tous les jours  3‐4 fois/sem  1‐2 fois/sem  1‐2 fois/mois  Jamais ou presque jamais Etes‐vous fatigué durant la journée ?  Presque tous les jours  3‐4 fois/sem  1‐2 fois/sem  1‐2 fois/mois  Jamais ou presque jamais Vous êtes‐vous déjà endormi en conduisant ?  Oui  Non  Je ne sais pas Si oui avec quelle fréquence cela se produit ?  Presque tous les jours  3‐4 fois/sem  1‐2 fois/sem  1‐2 fois/mois  Jamais ou presque jamais Catégorie 3 : Score : ……………………………………… Etes‐vous hypertendu ?  Oui  Non  Je ne sais pas 1 point si réponse  / 2 points si réponse  / Une catégorie est positive si son score est 2. Sujet à risque si 2 ou 3 catégories sont positives. 8
▪ Dans les cliniques du sommeil, situées un peu partout sur le territoire français, des spécialistes consultent et peuvent proposer aux patients de passer la nuit sur place afin de réaliser différents examens. L’enregistrement du sommeil et des paramètres cardiorespiratoires permettra de mesurer la fréquence et la durée des apnées. La polysomnographie (ou polygraphie du sommeil) est un examen médical qui consiste à enregistrer, au cours du sommeil du patient, les rythmes respiratoire et cardiaque, l’électroencéphalogramme, l’électromyogramme des muscles des bras ou des jambes… L’oxymétrie mesure la concentration d’oxygène dans le sang. Paradoxalement, les personnes qui souffrent de ce syndrome ont l’impression de bien dormir, car ce n’est pas la quantité de sommeil qui est en cause mais sa qualité. Ces personnes ne comprennent pas pourquoi elles sont si fatiguées après avoir dormi un nombre d’heures normalement suffisantes. L’enregistrement du sommeil permet alors de démontrer que ces patients ne se reposent jamais vraiment, car ils n’ont pas le temps d’atteindre la phase de sommeil profond : le sommeil réparateur. Le sommeil comporte trois phases : le sommeil léger, le sommeil moyen et le sommeil profond. Or, pour atteindre cette 3ème phase il faut un certain temps que les apnées compromettent. Le patient n’atteint jamais la phase profonde du sommeil car il est constamment réveillé par ses apnées qui peuvent, pour les cas les plus sévères, se répéter toutes les 2 à 3 minutes et durer plus de 10 secondes ! Les conséquences Pour les personnes souffrant de syndrome d’apnée obstructif du sommeil, les conséquences sont d’ordres multiples : ▪ Une fatigue anormale dès le réveil ▪ Des endormissements pendant la journée : en classe, au travail, en voiture… et leurs éventuelles conséquences… ▪ Une perte de l’attention ▪ Des reflux gastriques ▪ Des troubles de la libido ▪ Des troubles de l’humeur ▪ Des complications cardiaques graves ▪ Des troubles vasculaires qui peuvent avoir des répercussions cérébrales, ophtalmologiques… Les complications oculaires Il n’est pas aisé de faire le lien entre pathologies oculaires et le SAOS souvent mal ou peu diagnostiqué. Mais l’intérêt des ophtalmologistes pour cette pathologie croit, car elle est assez fréquente et ce d’autant que le poids de la population augmente ! ▪ Chez le diabétique, le syndrome d’apnée obstructif du sommeil peut entraîner ou aggraver la rétinopathie diabétique. L’incidence du SAOS serait évaluée à 25% des patients ayant un diabète insulinodépendant. ▪ L’association avec le glaucome a fait l’objet de nombreuses publications et la plupart rapportent une augmentation importante de la fréquence du SAOS chez les patients glaucomateux. Le diagnostic de glaucome à pression normale (GPN) est difficile à faire alors même que l’association entre SAOS et GPN est encore plus évidente que pour d’autres formes de glaucome. Rappelons que dans le cas d’un glaucome à pression normale, comme son nom l’indique, la pression oculaire est normale mais le nerf optique souffre quand même ! Le SAOS en diminuant l’oxygénation du nerf optique aggrave son altération. 9
▪ Le SAOS a une forte corrélation avec les neuropathies optiques ischémiques antérieures aiguës (NOIAA), et aussi très probablement avec l’occlusion de la veine centrale de la rétine et l’œdème papillaire secondaire à une hypertension intra‐cranienne. ▪ Le floppy eyelid syndrom (FES) se définit par un relâchement anormal des paupières supérieures, souvent associées à des conjonctivites et à des pathologies cornéennes (Kératites, kératocône…). Les paupières relâchées se retournent facilement et ne peuvent donc plus jouer leur rôle protecteur. La cornée peut se trouver en contact direct avec l’oreiller lors du sommeil, ce qui se traduit par un traumatisme et des inflammations chroniques graves. Une relation importante existerait entre FES et le SAOS et une étude* rapporte que 96% des patients ayant une FES ont des symptômes du SAOS (*McNab AA. Floppy eyelid syndrom and obstructive sleep apnea. Ophthal Plast Reconstr Surg. 1997 ; 13(2) :98‐11). Le traitement Dans un premier temps, le patient sera encouragé à respecter un certain nombre de mesures hygiéno‐diététiques : perdre du poids pour les personnes en surpoids, diminuer la consommation d’alcool, supprimer ou diminuer les benzodiazépines… Pour les cas plus sérieux, un traitement mécanique par ventilation ou pression positive continue (PPC) sera proposé pendant le sommeil. Il consiste à l’établissement d’une compression d’air dans les voies aériennes supérieures. Ce matériel composé d’un masque relié à une bouteille, fonctionne très bien. Il corrige rapidement les symptômes de somnolence diurne excessive et prévient les complications cardiovasculaires. Cependant, il est relativement contraignant et pas toujours bien toléré. Il est nécessaire de bien éduquer le porteur car cet appareillage sera dans la plupart des cas nécessaire toute la vie. Il est important de positionner correctement le masque sur le nez et parfois la bouche, pour que l’air sous pression envoyé par la machine ne soit pas dirigé vers les yeux et éviter d’éventuelles sécheresses oculaires, irritations, voire des conjonctivites. Des traitements chirurgicaux peuvent être envisagés pour les patients chez qui le traitement médical ne peut être toléré ou a échoué. A retenir : Le Syndrome d’Apnée Obstructif du Sommeil est associé à de nombreuses pathologies ophtalmologiques, certaines rares comme le floppy eyelid syndrom (FES), d’autres plus fréquentes, comme la pathologie glaucomateuse ou l’œdème maculaire diabétique. Il est important pour l’ophtalmologiste de demander au patient de faire un test diagnostique en cas de suspicion, car le traitement disponible augmente la qualité de vie du patient de façon importante. De plus ce traitement pourra aussi améliorer sa pathologie ophtalmologique. 10
Actuel et futur de la chirurgie de la cataracte Docteur Catherine ALBOU‐GANEM, membre du Conseil d’Administration de la Société Française d’Ophtalmologie (SFO), Présidente de 2011 à 2013 et membre du Conseil de Surveillance de la Société de l’Association Française des Implants et de la Chirurgie Réfractive (SAFIR), Chirurgien ophtalmologiste à Paris. ► Présidente de la Conférence‐Débat sur l’actuel et le futur de la chirurgie de la cataracte qui se tiendra lors du congrès SFO 2014, le dimanche 11 mai 2014 (après‐midi). Qu’est‐ce que la cataracte ? La cataracte correspond à une altération acquise optique et/ou anatomique du cristallin. Elle s’associe souvent à une modification de la couleur du cristallin. Cette modification de la transparence provoque des troubles visuels. Le diagnostic de cataracte est celui qui conduit le plus fréquemment les patients au bloc opératoire. Qu’est‐ce que le cristallin ? Le cristallin est une lentille biconvexe composé d’un gel transparent constitué essentiellement de protéines, entourée d’une fine membrane : la capsule. Il n’est ni innervé ni vascularisé. Les nutriments proviennent de l’humeur aqueuse et du corps vitré. Il est situé derrière l’iris (la partie colorée de l’œil) et devant le vitré. Il mesure 10 mm de diamètre et son épaisseur, en moyenne de 4,5 mm, augmente de 0,26 mm par décennie. Sa face postérieure est de convexité plus accentuée que sa face antérieure. Ses 2 faces sont séparées par l’équateur sur lequel s’insèrent des fibres élastiques qui le suspendent aux procès ciliaires: la zonule. Le cristallin a un pouvoir convergent d’environ 20 D et participe avec la cornée à focaliser les images sur la rétine. Il joue un rôle essentiel dans l’accommodation. Quel est le processus physiopathologique de la cataracte? La transparence du cristallin dépend essentiellement de l’arrangement régulier des fibres de collagène. Deux processus vont être à l’origine de l’opacification : ▪ Diminution ou accumulation d’eau à l’intérieur des fibres cristalliniennes ou entre celles‐ci. ▪ Diminution du métabolisme cristallinien et en particulier de la production d’énergie disponible, responsable d’une altération des protéines cristalliniennes qui perdent leur solubilité, précipitent et forment des opacités. Quelles sont les causes possibles de la cataracte ? La cataracte peut avoir plusieurs causes mais la cause essentielle est le vieillissement physiologique lié à l’âge (cataracte dite sénile). Elle est bilatérale mais peut‐être asymétrique. La cataracte traumatique après une contusion ou une plaie du globe peut survenir avec un délai plus ou moins long, de quelques jours à plusieurs années. Elle est la cause la plus fréquente de cataracte de l’enfant. Elle est alors le plus souvent unilatérale. 11
Elle peut également survenir dans le cadre de pathologies générales, par exemple le diabète ; après un traitement au long cours (corticoïdes, tranquillisants…) ou une exposition prolongée au soleil ; après radiothérapie (cataracte post‐radique). L’alcool et le tabac sont également des facteurs de risque tout comme la mélanodermie et l’hérédité. Il existe également des cataractes congénitales qui imposent un traitement rapide pour éviter tout risque d’amblyopie. La myopie forte et certaines pathologies ophtalmologiques, comme les uvéites (inflammation intraoculaires) ou le glaucome, peuvent accélérer ou favoriser l’apparition d’une cataracte. A partir de quand parle‐t‐on de cataracte (quel degré d’opacification, quels problèmes de vision ...) ? Combien de personnes en sont touchées ? Le diagnostic de cataracte est posé lorsque la vision ou le confort du patient est perturbé dans sa vie courante. La symptomatologie fonctionnelle ne se résume pas uniquement à une baisse de vision. L’éblouissement, la gêne à la lumière, la sensation de vision double, la modification de la perception des couleurs et la myopisation sont des symptômes très fréquents qui peuvent perturber la vie quotidienne des patients. 600 000 patients sont opérés de la cataracte par an en France, mais il est impossible de savoir combien de personnes sont porteuses d’une cataracte car les signes sont très discrets au début (éblouissement, diplopie monoculaire, trouble visuel) et on ne peut se fier à l’acuité visuelle évaluée par l’ophtalmologiste dans des conditions d’examen qui sont très différentes de celles de la vie courante. Selon l’âge, la profession, la gêne quotidienne, le diagnostic interviendra dans des conditions très différentes. Comment dépiste‐t‐on la cataracte ? Dans un premier temps par l’interrogatoire du patient à la recherche des signes fonctionnels. Puis par un examen ophtalmologique complet débutant par la mesure de l’acuité visuelle de loin et de près. L’examen au bio‐microscope du cristallin est le temps essentiel qui permet de confirmer le diagnostic en constatant la modification de la couleur et/ou de la densité du cristallin, de déterminer le stade de la cataracte et d’en préciser la forme clinique selon la répartition anatomique des opacités. L’analyse des autres paramètres (cornée, iris, pression oculaire, rétine, nerf optique) doit compléter ce bilan. Des examens complémentaires permettent, si besoin, de mesurer la densité du cristallin de manière objective, reproductible et précise : le chef de file étant l’Optical Quality Analysing System (OQAS) qui permet d’obtenir un indice appelé Objective Scattering Index qui quantifie objectivement la diffusion lumineuse intra‐oculaire. Un score supérieur à 1 traduit l’existence d’une diffusion lumineuse augmentée. Cet indice permet de classer les stades de la cataracte en mesurant le degré d’opalescence du cristallin. Comment évolue la cataracte ? L’évolution de la cataracte ne se fait jamais vers la régression des opacités. La cataracte évolue par stades, progressivement, sur une durée imprévisible vers l’opacification totale du cristallin. Si la cataracte n’est pas opérée, le cristallin subit alors des modifications pouvant entrainer des complications oculaires (hypertonie, inflammation). 12
Comment la traite‐on ? Le seul traitement est chirurgical. Il consiste à retirer le cristallin et à le remplacer par une lentille dont la puissance sera calculée précisément pour compenser la puissance du cristallin. Il est également possible à cette occasion de corriger un éventuel défaut de vision associé : myopie, hypermétropie, astigmatisme (implant torique) et même presbytie avec les implants multifocaux qui peuvent aussi être toriques. L’intervention se fait le plus souvent sous anesthésie locale et en chirurgie ambulatoire. La technique de base est la phacoémulsification, c’est‐à‐dire la fragmentation par des ultrasons, parfois aidée par un laser. Quels sont les résultats ? La chirurgie est parfaitement codifiée et les résultats excellents puisque la récupération de la vision survient dans 98% des cas. Les 2% de patients ayant un mauvais résultat sont les patients ayant une autre pathologie associée en particulier DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age), rétinopathie diabétique, glaucome évolué…. Les complications de l’intervention sont exceptionnelles : ▪ Les infections sont rarissimes depuis l’utilisation d’une injection d’antibiotiques en fin d’intervention. ▪ Le décollement de rétine (moins de 1% en moyenne) est plus fréquent chez les forts myopes et en cas de rupture de la capsule postérieure pendant l’intervention. ▪ L’œdème maculaire est le plus souvent temporaire. Quel est le futur pour cette chirurgie ? Le laser femtoseconde permet d’augmenter la précision dans la taille et l’architecture des incisions, de faire un capsulorhexis précis dans son diamètre et son centrage, de broyer le noyau pour en faciliter l’extraction. Sa rapidité et ses performances vont augmenter. Les incisions sont de plus en plus étroites. La qualité optique de nos lentilles ne cesse de s’améliorer pour que la chirurgie de la cataracte soit totalement réfractive, c’est‐à‐dire permette au patient un affranchissement post‐
opératoire à une correction optique. A retenir : Les cataractes du sujet âgé sont très fréquentes : ▪ 50% de la population de plus de 60 ans présentent des opacités cristalliniennes. ▪ 20% des sujets de plus de 70 ans sont candidats à l’opération et 50% à partir de 75 ans. 1ère intervention pratiquée en France et dans les autres pays développés, cette opération parfaitement codifiée permet de récupérer dans l’immense majorité des cas une excellente fonction visuelle. 13
Lentilles de contact et produits d’entretien : 5 règles d’usage à ne pas perdre de vue ! Paris le 10 janvier 2014 – La nouvelle loi sur la consommation introduit la mise en vente libre des solutions d’entretien pour lentilles. Face à l’impact de cette nouvelle disposition sur les pratiques des porteurs, la SFO et l’AsnaV attirent l’attention sur l’importance capitale de respecter certaines règles clés en matière d’usage et d’entretien des lentilles. Une condition sine qua none pour un port parfaitement sécurisé et une santé visuelle préservée. Un vent de libéralisation souffle sur la vente de produits d’optique. Le 11 décembre dernier, l’article 17 quater A du projet de loi sur la consommation prévoyant de libéraliser la vente des solutions d’entretien pour lentilles a été adopté par l’Assemblée Nationale. La commercialisation de ces produits n’est donc plus réservée aux seuls pharmaciens et opticiens mais désormais ouverte à des non‐professionnels de la vue, acteurs de la grande distribution et sites internet notamment. La perspective de diversification des circuits de vente des solutions lentilles, avec des circuits moins sécurisés que d’autres, incite la SFO et l’AsnaV à appeler le consommateur à la plus grande vigilance. Produits d’entretien lentilles : 2 règles de prudence 1. Privilégier la qualité : les produits d’entretien pour lentilles ne sont pas des produits de consommation courante mais des dispositifs médicaux, au même titre que les lentilles elles‐mêmes, qui sont posées directement sur l’œil à la surface de la cornée. Le consommateur doit donc s’assurer de la qualité de son produit d’entretien, en termes d’innocuité pour la cornée et d’efficacité antimicrobienne, afin d’éviter tout risque d’intolérance, d’infection ou de complication. Les professionnels de la vue sont à l’évidence mieux placés pour conseiller les porteurs de lentilles sur le choix d’un produit d’entretien présentant ces garanties. 2. Suivre le conseil de l’ophtalmologiste : si l’ophtalmologiste recommande à son patient porteur de lentilles un produit d’entretien plutôt qu’un autre, ce n’est pas sans raison. Il veille en effet à lui prescrire une solution compatible avec sa physiologie oculaire, qu’il tolérera parfaitement. Seul un professionnel de la vue est à même de suggérer le remplacement d’un produit d’entretien par un autre, sans risque pour le porteur. Lentilles de contact : 3 consignes d’usage La SFO et l’AsnaV rappellent également l’importance des règles de bon usage des lentilles. Les lentilles de contact sont un mode de correction visuelle moderne et performant, de plus en plus confortable, sûr et simple d’utilisation, permettant aujourd’hui de corriger tous les défauts visuels, mais exigeant en contrepartie du soin et de la rigueur de la part des porteurs. A défaut, le port de lentilles peut présenter des risques pour la santé visuelle. ‘’Le non‐respect de certaines règles 14
élémentaires d’hygiène et d’utilisation peut entraîner des pathologies variées dont certaines très graves’’, confirme le Dr Evelyne Le Blond, Présidente de la SFO ALC (Société Française des
Ophtalmologistes Adaptateurs de Lentilles de Contact).
Avant toute adaptation de lentilles, un examen ophtalmologique complet est donc nécessaire pour s’assurer que la personne ne présente pas de contre‐indications au port de lentilles, comme la sécheresse oculaire par exemple. 1. Bien respecter la durée de renouvellement conseillée (journalière, bimensuelle ou mensuelle le plus souvent), prévoir toujours une boîte de lentilles neuves d’avance pour les changer à la bonne date. 2. Entretenir ses lentilles tous les jours en suivant scrupuleusement les consignes données : se laver les mains avant toute manipulation, renouveler quotidiennement la solution d’entretien dans l’étui, bien refermer le flacon de solution après usage, changer régulièrement l’étui. 3. Ne pas dépasser la durée de port quotidien conseillée (12 heures par jour maximum généralement) : retirer ses lentilles dès qu’une sensation d’inconfort ou de picotement est ressentie et mettre alors des lunettes de vue pour reposer ses yeux. Attention, on ne dort pas avec ses lentilles sauf si elles sont spécialement prévues pour cela ! Lentilles cosmétiques, des risques accrus ! Les lentilles cosmétiques – lentilles de couleur, lentilles à motifs… – peuvent faire l’objet d’un achat d’impulsion, sur internet par exemple, en particulier de la part des jeunes, pour une occasion ou une soirée. Elles ne doivent jamais être portées sans examen ophtalmologique et conseils préalables ! Les lentilles cosmétiques sont des lentilles comme les autres : elles présentent les mêmes risques en cas de non‐respect des consignes d’usage et d’hygiène. Les jeunes qui les portent sans conseil et de manière prolongée, toute la nuit par exemple, s’exposent à un abcès de cornée qui peut se déclarer rapidement et toucher les deux yeux en même temps. Parents, informez vos ados sans attendre et ouvrez l’œil sur leurs pratiques ! A propos de l’AsnaV Créée en 1954, l'Association Nationale pour l'Amélioration de la Vue est une association privée qui sert l'intérêt général. Présidée par Bertrand ROY, l'AsnaV regroupe l'ensemble des acteurs de la Santé Visuelle : les médecins Ophtalmologistes, les Orthoptistes, les Opticiens ainsi que les fabricants de verres correcteurs, de lentilles de contact, de montures de lunettes. Elle est également assistée par un Conseil Scientifique, composé de professeurs d’ophtalmologie et de médecins de santé au travail. L’AsnaV travaille sur 4 thèmes clés : l'établissement de relations privilégiées avec les institutions et les organismes concernés par la santé visuelle, la mise en œuvre de réseaux d'alerte et de dépistage efficaces, la formation des acteurs de la prévention, la communication vers le grand public. A propos de la SFO La Société Française d’Ophtalmologie (SFO), fondée en 1883 et reconnue d’utilité publique depuis 1927, est une Association qui a pour but l’étude de tous les problèmes scientifiques touchant à la vision. La SFO compte plus de 7000 membres. Elle édite chaque année un ou deux ouvrages de référence, un journal mensuel et elle organise un congrès annuel. La SFO est un interlocuteur privilégié de la Haute Autorité de Santé avec qui elle travaille en étroite collaboration, notamment pour la mise en place du Développement Professionnel Continu (DPC). La SFO a également initié et participé à de nombreuses Campagnes grand public d’information et de dépistage des maladies oculaires à travers la France. Communication SFO : Suehanna NAGI – 06 98 89 00 42 – [email protected] 15
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