Exposition organisée par
L’Institut du monde arabe, Paris
et The Metropolitan Museum of Art, New York
Du 3 octobre 2006 au 18 février 2007
Empire vénitien
La République de Venise après la Quatrième Croisade (1202-1204)
Acquisitions de Venise jusqu’à la fin du XVesiècle
Principaux itinéraires maritimes vénitiens
Empire ottoman
Frontières de l’Empire ottoman au XVesiècle
Frontières de l’Empire ottoman au XVIeet XVIIesiècles
Domination mamelouke
De 1250 à 1517
Venise et Alexandrie. Venise et Tyr. Venise et Alep…
Venise et Constantinople, Byzance, Istanbul. Venise et
l’Orient. Comme autant de doubles magiques !
De dédoublements subtils ! Comme si Venise, pour avoir été,
mille ans durant, le vecteur des commerces et des entreprises
entre l’Europe et cet ailleurs du monde, avait dû être aussi –
et, certainement, avait été – le lieu de tous les passages et de
toutes les imaginations…
Venise et les Arabes. Venise et les Turcs.
Venise et les Perses. Venise et l’Orient. Histoire guerrière… certes.
Histoire de paix et d’attention à l’autre… aussi. D’intense fascination.
Histoire de tous les arts… d’abord et surtout. Ou comment, quelque cinq ou huit
cents ans plus tard, parfois, les savants du XXIesiècle hésitent à attribuer telle œuvre
aux artisans ou aux artistes d’Istanbul ou de Venise. Salutaires et délicieuses
confusions qui, à l’occasion, ouvrent de vertigineuses perspectives sur les hommes
de ces siècles, leur esprit, leur savoir-faire, leur génie.
Passage obligé de toutes les idées, creuset de cette représentation de l’Orient
sur laquelle l’Occident fondera sa vision du monde, Venise, cité unique, de la
République et des doges, se devait d’être abordée par cette part en elle qui lui est
venue de l’Est : combien ses artistes et ses artisans ont emprunté à cet Orient qui,
avant d’être imaginaire, a constitué pour elle la première des réalités, celle-là même
sur laquelle se fondaient son succès et sa gloire. Fascination pour l’Orient qui trouve
en regard une autre fascination, un autre désir, qui anime les hommes de cet Orient,
comme en témoignent ces temps où les sultans convoquaient à Istanbul les grands
artistes de Venise… C’est cela que tente de montrer l’exposition qui ouvre
aujourd’hui ses portes à l’Institut du monde arabe. Comme elle s’attache aussi à
faire découvrir ce que, par un jeu de miroir et un chemin strictement inverse,
l’Orient est allé chercher de l’Europe, en passant par Venise.
©RMN/Jean-Gilles Berizzi
Royal collection
©2006, Her Majesty Queen Elizabeth II
L’histoire de Venise est
inséparable du commerce…
inséparable aussi des relations
qui se nouèrent, au fil des
siècles entre la cité des doges et
différentes puissances
d’Orient.
Cité marchande qui, au
Moyen Âge, construisit sa
richesse sur le commerce
maritime et sa puissance sur la
possession de flottes de galères
et de gros voiliers (nefs),
Venise a exercé une fonction
d’intermédiaire obligé entre
l’Occident européen et
l’Orient méditerranéen : elle
achetait pour vendre, en
Orient, les produits de
l’Occident et, en Occident,
ceux de l’Orient.
Mais, si cette relation a
prospéré principalement grâce
au négoce, elle a eu également
pour fondement la fascination
qu’ont exercée sur les
marchands vénitiens les
sociétés qu’ils découvraient et
apprenaient à connaître.
Ces négociants rentraient à
Venise éblouis par la richesse
des cours ayyoubide,
mameloukeou turcomane…
Et leurs récits faisaient ensuite
le tour de l’Europe. C’est
qu’en ces siècles pendant
lesquels Venise installe et
maintient ses comptoirs au
Levant, du XIIeau XVe,les
sociétés musulmanes du
Proche-Orient connaissent
un degré de civilisation bien
supérieur à celui des pays
d’Europe occidentale. Ainsi
les commerçants vénitiens
peuvent découvrir, au gré de
leurs voyages, des villes, dotées
de l’éclairage public,
construites d’édifices
nombreux et sophistiqués :
hôpitaux et fontaines publics,
hippodromes, palais…
Les plus belles demeures sont
d’un luxe inouï pour ces
visiteurs venus d’Europe ;
elles disposent de jardins et
de bassins intérieurs, de
bibliothèques, de l’eau
courante, de systèmes
d’aération permettant le
rafraîchissement de l’air…
Dans tous les domaines, qu’il
s’agisse de l’alimentation, de
l’hygiène, des soins médicaux,
de l’éducation ou encore de la
discipline des forces armées, ces
sociétés sont, à l’évidence, très
en avance sur celles de l’Europe
du Moyen Âge.
Les fils des commerçants et des
notables vénitiens sont envoyés
dans les grandes villes du Levant
pour y apprendre le métier,
certes, mais aussi pour
ydécouvrir le monde, y
accomplir en quelque sorte,
leurs humanités. A force de
fréquentation, ces Européens
prennent goût aux produits
et aux objets d’art islamiques.
Ceux-ci sont, bien sûr,
rapportés à Venise et donnent
lieu à un commerce prospère;
mais aussi, les techniques
de fabrication sont peu à peu
acquises. Les artisans de Venise
en viendront ainsi, dans des
domaines comme la verrerie,
l’art du métal, la céramique,
àproduiredes objets que, par
un curieux retour des choses,
Venise se mettraensuite à
exporter vers le Levant…
La fascination des marchands
et des artistes de Venise pour les
diverses productions orientales
se voit notamment aux emprunts
que ceux-ci effectuent et,
particulièrement, par la reprise
des motifs décoratifs islamiques
dans l’élaboration des œuvres
d’art vénitiennes de la
Renaissance. Assimilant tout
d’abord ces motifs, ils viennent
àles sublimer et à les intégrer
ensuite à leur propre identité,
avant que de fasciner en retour
les artisans et les dignitaires
de l’époque ottomane.
De nombreux exemples
apparaissent dans l’exposition
de ces aller-et-retour. Qu’il
s’agisse, par exemple, de la
céramique, que les Ottomans,
avec la production d’Iznik,
menèrent à de véritables
sommets… Les Vénitiens furent
très certainement les premiers,
en dehors du monde oriental,
àen apprécier l’extrême qualité
et la beauté subtile.
Très tôt, ils importèrent en
nombre ce type de céramique,
entreprirent des collections.
Ils s’en inspirèrent, ensuite, se
mirent à la copier. Et, même
s’ils ne surent jamais atteindre
la perfection des artisans
d’Iznik et se rendre maîtres de
leur fameux rouge vermillon,
leurs contrefaçons connurent
néanmoins de grands succès
et se vendirent ensuite partout
en Europe et jusque dans les
comptoirs du Levant.
Un autre exemple, plus
flagrant encore, est constitué
par la verrerie. Si les maîtres
verriers de Venise –
l’installation des ateliers
verriers sur l’île de Murano
date de 1291 – ont joui,
très tôt, d’une véritable
suprématie, en Europe,
c’est qu’ils s’étaient approprié
les savoir-fairedes artisans
orientaux. Diplomates et
marchands vénitiens avaient
commencé par rapporter
de leurs séjours orientaux,
des objets en verre
superbement ornés. Les
verriers vénitiens surent
ensuite se rendre maîtres
de certaines des techniques
de fabrication mises au point
par les artisans syriens ou
égyptiens, comme ils se
rendirent maîtres aussi
de leur pratique de l’émail
ou de la dorure. Et, dès
le début du XVesiècle, les
artisans de Murano exportent
leur production en direction
du Levant et répondent même
à des commandes très
spécifiques destinées au
marché ottoman.
On le voit, à cette séduction
très forte qui s’exerce pendant
des siècles de l’Orient sur
Venise, répond ensuite
une autre attraction, quand
les productions de Venise,
imprégnées, on l’a vu, du goût
oriental, et passées par
le filtre de ses techniques,
viennent ensuite à susciter la
curiosité des notables et des
dignitaires ottomans. A un
désir, donc, répondait un
autredésir.
Présentation générale
Venise était condamnée à épouser la mer.
Rompue à l’écume et à la boue des lagunes, elle a déployé
toute la force de son commerce, l’ingéniosité de sa marine et
l’excellence de sa diplomatie, pour constituer ce qui allait devenir l’un des
grands empires maritimes de la Renaissance et la hisser au rang des
puissances européennes.
Depuis 828 – et l’appropriation, par les Vénitiens, des reliques présumées de
saint Marc, dérobées à Alexandrie – jusqu’à la fin de la République de Venise
au XVIIIesiècle, la Sérénissime s’est employée à faire reculer les frontières de
l’Europe, tissant des liens privilégiés avec les grandes dynasties musulmanes –
Ayyoubides, Mamelouks et Ottomans – dont le haut degré de civilisation
fascine les Vénitiens.
L’exposition présente ces échanges avec l’Orient, très particulièrement
féconds du XIVeau XVIesiècle. Deux cents objets, d’un art raffiné et
splendide, provenant de collections vénitiennes prestigieuses et des plus
grandes institutions muséales témoignent de l’échange et de la transmission
des savoirs et des techniques entre Venise et l’Orient, entre l’Orient et Venise,
mais aussi du talent de leurs artistes et de leurs artisans.
Seule puissance européenne à entretenir en permanence des plénipotentiaires
dans les principales villes du Proche-Orient, Venise développe une « approche
du monde musulman [qui] a toujours été une approche rationnelle, fondée sur
une connaissance pratique », ainsi que l’écrit Stefano Carboni dans le catalogue
de l’exposition. « Venise », ajoute t-il, « fut la première cité européenne, et à
bien des égards la seule, à comprendre et à apprécier la philosophie et la science
islamiques, à ouvrir un dialogue avec le monde musulman dans lequel les
échanges techniques et artistiques avaient aussi leur place».
rarement destins furent
intimement plus liés,
malgré les antagonismes
et les péripéties de l’histoire.
©RMN/
René-Gabriel Ojéda
©Vérone, Museo di Castelvecchio
Acet égard, le séjour du
peintre Gentile Bellini à
Istanbul (1579-1580), envoyé
àla cour du sultan Mehmet II
pour y faire le portrait de
celui-ci, fournit l’un des
exemples les plus accomplis.
Mais, on pourrait, avec les
œuvres des peintres de Venise,
de cette époque, comme de
celles qui les ont
immédiatement précédées et
suivies, constituer un véritable
catalogue de sujets orientaux,
qu’il s’agisse de personnages
ou d’objets. Les plus grands
des maîtres se sont ainsi
employés à représenter des
dignitaires orientaux parés de
leurs habits de cour,
s’attachant à figurer les
costumes avec une précision
très grande.
Au-delà de cet intérêt
particulier pour les coutumes
vestimentaires, on peut relever
également, à l’occasion, dans
maints tableaux, les
représentations détaillées de
nombreux objets, produits de
l’artisanat et de l’art islamiques
– aiguières, boîtes, plats,
armes… Les tapis méritent, à ce
sujet, une mention à part.
En figurant sur de nombreux
tableaux de cette époque, ils ont
permis que soient conservés des
témoignages de productions
qui, par ailleurs, n’ont pu
défier le temps. C’est ainsi
même que le nom du peintre
Lorenzo Lotto s’est trouvé
attaché à un genre de tapis
(présent dans ses œuvres à
plusieurs reprises) au point que
ces pièces sont, depuis,
désignées par le nom de
l’artiste : on parle ainsi de tapis
ou de motifs « Lotto ».
On trouvera, dans l’exposition,
maintes illustrations de cet
intérêt particulier que ces
peintres, au travers de ces
représentations, ont porté à
l’esthétique islamique, qu’il
s’agisse de Gentile Bellini, bien
sûr, mais aussi de Vittore
Carpaccio, de Giovanni
Mansueti, de Cesare Vecellio,
d’autres encore.
Cette dialectique de la
fascination doit aussi être
perçue dans le contexte des
relations, très particulières, qui
firent souvent s’opposer, au
cours des siècles, la République
des doges aux puissances du
Proche-Orient. Ces relations,
d’Etat à Etat, ne sont pas non
plus exemptes d’ambiguïtés.
A commencer par le fait que les
échanges commerciaux entre
Venise et l’Orient ne sont
jamais plus denses que pendant
les périodes de conflit.
Comme si, en ces temps
troublés où s’accélèrent les
échanges diplomatiques
et la recherche d’informations,
devaient également s’amplifier
le volume des échanges
commerciaux et – aussi –
culturels.
Une autre de ces ambiguïtés est
constituée par le rôle qu’a pu
jouer Venise à certains des
moments les plus cruciaux de
l’histoire de ses relations avec
lesdites puissances. Partie
intégrante de la chrétienté
d’Europe, Venise se doit
d’afficher des solidarités qui
viennent, parfois, à heurter ses
intérêts. Elle se doit de tenir son
rang dans l’alliance qui la place
aux côtés des grands Etats
chrétiens, comme elle obéit
aussi aux injonctions du pape.
La porte est étroite par laquelle
elle parvient à passer pour
maintenir les bons rapports
qu’elle entretient avec les
puissances musulmanes et,
souvent, ses alliés, à l’affût de ses
moindres réticences, l’accusent
de tiédeur, voire de pratiquer le
double-jeu.
Venise participa aux Croisades.
Et notamment à la première
d’entre elles qui vit les chrétiens
d’Europe instaurer le royaume
de Jérusalem. Et créer maintes
principautés autour de celui-ci.
C’est dans ce contexte que
Venise fonde ensuite ses
premiers comptoirs au Levant.
En 1122, elle envoie plus de cent
navires porter secours aux
croisés et au roi de Jérusalem,
fait prisonnier par les
musulmans. En 1202-1204,
elle prend une part active
àla quatrième Croisade,
qui conquit et fit le sac
de Constantinople et aboutit
au démembrement de l’empire
byzantin. Trois ans plus tard,
Venise signe son premier traité
de commerce avec le sultanat
d’Alep…
Quand, au XIVesiècle, les
croisés perdent la Terre sainte
et leurs dernières possessions
du Levant, le pape décrète
une politique d’embargo (sur le
commerce avec les infidèles),
Venise est bien obligée de s’y
soumettre. Elle saura
néanmoins échapper à
la rigueur de cette interdiction;
et c’est dans ce contexte qu’en
1388 elle signe un traité de
commerce avec les Turcs.
A l’époque ottomane, ensuite,
Venise aimera se présenter, en
Europe, comme l’ultime
rempart devant
l’expansionnisme turc.
Il est vrai que l’effort de guerre
lui incombait en grande partie
et, qu’à tout le moins, elle
devait supporter, seule, le poids
des guerres navales.
Cela n’empêchait pas les Etats
chrétiens de la voir, souvent, en
complice des Turcs et de la
soupçonner, à l’occasion,
d’avoir partie liée avec eux
contre les Habsbourg.
Venise n’aimait pas trop la
guerre. Celle-ci risquait de
nuire au commerce et était
onéreuse. Il est vrai, on vient de
le voir, que Venise ne rechignait
àpayer... Mais elle préférait
bien plutôt dépenser son argent
pour garantir ses traités,
acquérir le droit de commercer
dans les villes, acquitter des
droits de douane. Au besoin,
Venise était prête à verser des
indemnités de guerre, parfois
considérables, pour se voir
reconnaître ces droits. A la
politique de la canonnière,
Venise préférait, et de
beaucoup, la diplomatie du
ducat. Dans le même ordre
d’esprit, Venise aimait à couvrir
les princes et les souverains
orientaux de cadeaux
somptueux. Il ne s’agissait-là
que de l’un des aspects de cette
diplomatie pionnièredont elle
peaufina, des siècles durant,
les mécanismes et les rouages.
Venise déléguait, en effet,
des plénipotentiaires
auprès de toutes les cours
du Proche-Orient.
Ces hommes, choisis parmi les
plus habiles dignitaires
vénitiens, étaient munis
d’instructions circonstanciées
etsusceptibles de négocier
traités de paix et de commerce.
Leur rôle ne se limitait pas à
cela ; ils entretenaient avec
Venise une correspondance
nourrie, constituée de
dépêches qui abordaient tous
les aspects de la situation et des
caractéristiques de la région
dans laquelle ils se trouvaient
en résidence : son histoire et sa
géographie étaient détaillées,
les sentiments du souverain à
l’égard de Venise pesés au
trébuchet, et passés en revue
les ressources du pays, l’état de
son armée, de sa marine, de
son commerce et de son
industrie.
Tous ces renseignements
étaient étudiés de fort près
ensuite à Venise, qui se trouvait
être, et de loin, le pouvoir le
mieux informé d’Europe.
Cette qualité exceptionnelle de
l’information dictait ensuite
leurs décisions aux sénateurs et
servait à la conduite de l’Etat.
Ce système, que Venise avait
tout d’abord mis en place
auprès des cours d’Orient, fut
ensuite étendu à celles
d’Occident. Venise avait, ce
faisant, inventé la diplomatie et
le renseignement modernes.
Ses ambassadeurs constituèrent
un véritable corps de
spécialistes, au nombre desquels
était souvent choisi le doge.
Aleur sortie de charge, les
ambassadeurs en Orient –
comme, plus tard aussi, en
Occident – rédigeaient une
relation détaillée, selon un
plan qui était devenu fort
précis au cours des ans, qui
était lue devant le Sénat.
Ces textes, très appréciés,
étaient fort demandés et
circulaient ensuite ; ils sont à
l’origine de l’image, ou plutôt,
des images de l’Orient qui sont
constituées en Europe
occidentale, pendant la longue
période qui va du XIVeau
XVIIIesiècle. Ainsi, des
hommes comme Machiavel ou
Montaigne n’ont pu penser
l’Orient qu’au travers de ces
représentations.
Mais les premiers à s’imprégner
de cette vision du monde ont à
l’évidence été les artistes et les
savants vénitiens qui puisaient
dans ces différents textes pour
développer une imagerie et un
imaginaire dont l’exposition
que l’Institut du monde arabe
présente aujourd’hui à son
public tente – au travers de
quelque deux cent pièces
extraites tant des collections
vénitiennes que des plus grands
musées du monde entier –
de magnifier la splendeur.
suite
Présentation générale
©Londres, The National Gallery
© Rainer Zietz
©Courtauld Institute of Art Gallery, Londres
Ce dossier de presse a bénéficié du conseil
de Monsieur Jean-Claude Hocquet,
directeur de recherche émérite au CNRS
et à l’Université de Lille 3.
Chronologie
687 : Élection du premier doge
IX-Xesiècle
828 : Appropriation par les Vénitiens des reliques
présumées de saint Marc dérobées à Alexandrie
Construction du palais ducal et de sa chapelle à San
Marco. Venise étend son influence sur la Dalmatie
XIesiècle
1063-1094 : Construction de la troisième basilique de
San Marco (l'actuelle)
XIIesiècle
1140 : Naissance de la Commune; élection du doge par
les grands électeurs
XIIIesiècle
Début de la construction de lArsenal
1204 : Quatrième Croisade, prise de Constantinople par
les croisés
1207 : Premier traité de commerce entre Venise et le
sultanat d'Alep (Syrie)
1228-1234 : Début de la construction des églises des
ordres mendiants
1275 : Arrivée de Marco Polo à la cour du Grand Khan à
Beijing
1284 : Début de la frappe du ducat d’or
1291 : Installation des ateliers verriers sur l’île de
Murano par un décret du Grand Conseil de Venise
XIVesiècle
1347-1348 : Disette et peste noire
1378-1381 : Guerre avec Gênes et paix de Turin
1388 : Traité de commerce avec les Turcs
XVesiècle
1404 : Conquête de la Terra ferma
(provinces italiennes de Venise)
1409 : Achat de la Dalmatie
1423 : Institution du lazaret et de la quarantaine pour
enrayer l'épidémie de peste
1429 : Naissance de Gentile Bellini (mort en 1507)
1442 : Renouvellement des traités de commerce avec le
sultan mamelouk
1465 : Naissance de Vittore Carpaccio (mort en 1526)
1473 : Début du deuxième agrandissement de lArsenal
(Arsenal nuovissimo)
1482 : Renouvellement des traités avec les Turcs
1484 : Naissance de Giovanni Mansuetti (mort en 1526)
1489 : Chypre devient vénitienne
1499 : Des artistes (Cima da Conegliano, Mansuetti…)
peignent des scènes de la vie de San Marco à
Alexandrie pour la chapelle des tisseurs de soie à
l'église des Crociferi
1499-1502 : Les Vénitiens perdent leurs possessions
grecques (Modon)
XVIesiècle
1500 : Jacopo de Barbari dessine le plan de Venise
1507 : Traité de commerce avec le sultan d’Égypte
1508 : Reconstruction du fondaco dei Tedeschi
décoré par Giorgione. Conclusion de la Ligue de Cambrai
1509 : Défaite vénitienne à Agnadel et perte de
la Terra ferma
1517 : Trêve signée avec l'empereur
1528 : Naissance de Paolo Véronèse (mort en 1588)
1530 : Paix de Bologne
1538 : Bataille navale de Prevesa, suprématie turque
sur mer
1571 : Bataille de Lépante (7 octobre), défaite ottomane
1575-1577 : Grande peste à Venise et vœu d’ériger
l’église du Rédempteur
Fin du XVIesiècle: Prospero Bonarelli écrit Solimano,
drame historique
XVIIesiècle
1630-1631 : Dernière épidémie de peste suivie de la
construction de l’église de la Salute
1645-1669 : Guerre de Crète, paix signée à Candie
1673 : Giovanni Sagredo publie à Venise les Memorie
istoriche de’monarchi ottomani, deuxième édition en 1688,
augmentée d’une étude sur le sérail et les coutumes
des Turcs
1683-1699 : La guerre de la Sainte Ligue contre l’Empire
ottoman entame le recul turc
1688 : G.B. Donà, qui fut baile à Istanbul, publie Della
letteratura de’Turchi
XVIIIesiècle
1797 : Fin de la République de Venise
IX-Xesiècle
Milieu du IXe: La flotte vénitienne combat les corsaires
sarrasins en Adriatique
969 : Fondation du Caire par le calife fatimide al-Muizz
970-972 : Construction de la mosquée al-Azhar au Caire
XIesiècle
1099 : Première Croisade, prise de Jérusalem par les
croisés. Dès cette époque, prospérité des «colonies»
et comptoirs établis à Alexandrie, Acre, Beyrouth,
mais aussi Alep, Damas, Tabriz
XIIesiècle
1171 : Salah el-Din el-Ayyoubi (Saladin) met fin au califat
fatimide en Égypte
1174-1260 : Règne des Ayyoubides sur le Proche-Orient
arabe
XIIIesiècle
1250 : Fondation de la dynastie mamelouke qui étend
son autorité sur l’Egypte et la Syrie
1258 : Sac de Bagdad par les Mongols et fin de la
dynastie abbasside
1260 : Les Mamelouks remportent la victoire sur les
Mongols à la bataille d’Ayn Jalut
1291 : Les Mamelouks chassent les derniers croisés
(et les Vénitiens) d’Acre
1280-1324 : Osmân Ier devient sultan, fondateur de la
dynastie ottomane
XIVesiècle
1326 : Bursa (Brousse) capitale de l’État ottoman
1326-1344 : Embargo pontifical sur le commerce avec
l’Égypte
Milieu du XIVe: Ouverture progressive des lignes de
navigation des galées vers l'Orient (Alexandrie et
Beyrouth)
1346-1371 : Les Turcs s’installent en Europe (Thrace) et
font d’Edirne leur nouvelle capitale
1375 : Les Vénitiens entretiennent des consuls à
Alexandrie, au Caire, à Damas et à Beyrouth
1389-1402 : Le sultan Bayezid Ier règne sur un Etat
puissamment installé dans les Balkans
XVesiècle
1402 : Défaite ottomane devant les Mongols de Tamerlan,
le sultan Bayezid est prisonnier (bataille d’Ankara)
1421-1444 : Mûrad II reconstruit l’État ottoman,
annexe la Serbie, conquiert la Morée, attire les savants
à Edirne
1444-1481 : Règne de Mehmed II, le Conquérant
Deuxième moitié du XVesiècle: prospérité du commerce
vénitien à Alexandrie
1453 : Prise de Constantinople, fin de l’Empire byzantin,
en 1458, le sultan installe sa capitale dans la cité vaincue
1460-1479 : Les Ottomans conquièrent les rives de la
mer Noire et les îles de l’Égée
1471 : Caterino Zen ambassadeur en Perse pour une
alliance antiturque
1479 : Gentile Bellini à Constantinople pour faire le portrait
du sultan; il y séjourne jusqu’à la fin de l’année 1480
1485-1491 : Guerre des sultans mamelouks contre les
Ottomans
XVIesiècle
1501 : Avènement de la dynastie Safavide en Perse
(Shah Ismâ’îl Ier (1501-1524))
1514 : Sélim Ier défait le Shah et occupe Tabriz
1516 : Victoire des Ottomans sur les Mamelouks;
la Syrie, la Palestine et l’Égypte sont occupées
1517 : Sélim reconnu comme protecteur des lieux
saints, La Mecque et Médine
1520-1566 : Règne de Süleyman Ier le Législateur
(Soliman le Magnifique)
1534 : Occupation ottomane de Bagdad, le monde arabe
passe sous domination ottomane
Milieu du XVIe: Les Ottomans contrôlent tous les
terminaux caravaniers en Orient.
Les marchands vénitiens continuent de fréquenter
assidûment Alexandrie
1538 : Sinân est nommé architecte en chef, il construit
la Süleymäniye (1550-1557) à Istanbul, des ponts, des
hôpitaux, etc.
1566 : Mort de Soliman, apogée de l’Empire ottoman qui
s’étend de lAutriche au Golfe persique
1570 : Conquête ottomane de Chypre
1588-1629 : Règne de Shâh ‘Abbas qui réorganise la
Perse et établit sa capitale à Ispahan
1593-1606 : Guerre contre les Habsbourg
XVIIesiècle
1683 : Échec du second siège de Vienne
Chandelier
Venise, XVIesiècle
Laiton incrusté d’argent,
H. 19,1 cm ;
D. base 17,8 cm
The Metropolitan Museum of Art,
Gift of J. Pierpont Morgan, 1917
© 2006, The Metropolitan Museum of Art
Reliure
Iran, fin du XVIesiècle
Cuir estampé, repoussé,
doré et incrus
de lapis-lazuli, 35,6 x 25,4 cm
New York,
The Metropolitan Museum of Art,
Rogers Fund, 1956
© 2006, The Metropolitan
Museum of Art
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