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En quoi l'itinéraire d 'un tee-shirt illustre-t-il la mondialisation des
échanges ?
Étude de cas inspirée du livre de Pietra Rivoli, Les aventures d’un tee-shirt dans l’économie globalisée,
2007. Pietra Rivoli est professeur associée à l'université Georgetown aux États-Unis Elle nous fait suivre
le parcours de son tee-shirt acheté 5,99 dollars en Floride.
ETAPE 1: J’étudie les étapes de l’itinéraire d’un tee-shirt de la production à la vente.
Document : extraits du livre de Pietra Rivoli : Les aventures d’un tee-shirt dans l’économie globalisée
C’est à Lubbock, au Texas (Etats-Unis), qu’habite Nelson Reinsch, 81 ans, dont les 400 hectares peuvent produire 250
tonnes de coton brut, soit suffisamment pour fabriquer 1,3 million de tee-shirts. Les Américains sont restés leaders du
coton face aux pays à bas coûts grâce aux subventions gouvernementales, qui n’existent pas dans les pays pauvres
comme le Mali où on produit aussi du coton.
Pour exporter leur coton, les planteurs du Texas ont décidé de s'unir il y a bien longtemps dans la Coopérative de
Compression des Fermiers (FCC). C'est elle qui stocke, assure et organise le transport du coton par rails, camions ou
bateaux vers sa destination finale. Dans le cas du tee-shirt de Pietra Rivoli, les balles de coton destinées à l'industrie
chinoise du textile empruntent les routes américaines jusqu'au port de Long Beach, au sud de Los Angeles, en
Californie.
Chargées sur des bateaux, elles termineront leur périple à Shanghai ou à Canton. La FCC traite plus de 10% du coton
américain. A Shanghai, "la filature de coton Numéro 36, (...) c'est d'abord le bruit infernal, le fracas métallique
assourdissant de vraies machines, au lieu du vrombissement électronique ou des bips que l'on entend dans les usines
américaines (...). C'est sous la direction de Tao Yong Fang que le coton se transforme en fils avant de rejoindre l'usine
de vêtements "à l'extrémité opposée de l'interminable banlieue de Shanghai".
A sa fondation dans les années 1980, l'usine collective de vêtements « Splendeur de Shanghai », possédée par le
gouvernement local, n'avait que des clients attribués par l'Etat. Aujourd'hui, elle se retrouve en concurrence avec plus
de 40.000 autres usines chinoises. Son directeur, Su Qin, est passé de une à sept usines. Récemment, il a même
abandonné la fabrication de tee-shirts pour celles plus cotée du tricot haut de gamme pour enfants.
Pour l'export, l'Etat chinois contrôle une gigantesque société, Tricots de Shanghai, qui sert d'intermédiaire entre les
producteurs chinois et les importateurs américains. En 2000, selon Pietra Rivoli, "cette société a expédié environ 2
millions de tee-shirts vers les Etats-Unis, au prix moyen de 13 dollars la douzaine". Pour cela, les conteneurs remplis de
tee-shirts sont chargés au port de Shanghai, puis traversent l'océan Pacifique, longent la côte ouest du Mexique,
empruntent le canal de Panama et accostent à Miami, là même d'où étaient partis les balles de coton texan.
A Miami, la Sherry Manufacturing Company, où a été imprimé le tee-shirt de Pietra Rivoli, est dirigée par Gary Sandler.
La Chine est loin d'être son seul fournisseur. Il s'approvisionne également au Mexique, au Salvador, en République
Dominicaine, au Costa Rica au Bangladesh, au Honduras, au Pakistan, au Botswana, en Inde, à Hong Kong et en Corée du
Sud. Le tee-shirt venu de Chine, lui, aura coûté 1,42 dollar à Gary Sandler, dont 24 cents de tarifs douaniers.
Désireux de se débarrasser d'habits inusités, les Américains donnent beaucoup de vêtements aux associations
caritatives. De quoi offrir une nouvelle vie économique au tee-shirt de Pietra Rivoli, récolté par l'entreprise TransAmericas Trading Company de Brooklyn, qui achète chaque jour plus de trente tonnes de vieux vêtements. A elle la
difficile tâche de trier tout cela pour le marché de l'occasion. Les pays de l'Est, les Philippines, le Chili, le Guatemala et
bien sûr l'Afrique restent les principales destinations. Entre 1990 et 2003, les États-Unis ont exporté environ 3
milliards de tonnes de vêtements d'occasion et d'autres produits usagés. Le pays détient ainsi 40% du marché des
exportations de vêtements d'occasion. Ce qui ne peut être revendu tel quel est transformé en chiffons d'essuyage, en
étant d'abord vendu à des chiffonniers moyennant 10 cents (0.1 $) le kilo, contre 1,30 à 1,80 dollar le kilo de tee-shirts.
Le tee-shirt de Pietra Rivoli, "multicolore" et "joyeux", est "bien adapté au marché africain", où deux tee-shirts
peuvent se vendre un cent (0.01 $). Il a donc des chances de se retrouver sur le marché de Manzese, long de deux
kilomètres, plus grand marché de Tanzanie de mitumbas, le nom donné aux vêtements d'occasion occidentaux. C’est le
dernier chapitre de la vie d'un tee-shirt, celui du marché de l'occasion.
Pietra Rivoli, Les aventures d’un tee-shirt dans l’économie globalisée,2007,Fayard.
1) Surligne dans le texte ci dessus :
Lieux de passage du tee-shirt
Acteurs économiques
Activités économiques réalisées
Moyens de transport utilisés
ETAPE 2: Je complète le tableau afin de mettre en relation les informations recueillies.
Lieux de passage du
tee-shirt
Activités économiques
réalisées
Acteurs économiques
Moyens de transport
utilisés
ETAPE 3: A l’aide de Google Earth ou de votre manuel, situez sur la carte,ci-dessous, les principales
étapes et tracez l’itinéraire de ce tee-shirt. Faites apparaître les points de passages stratégiques de
l’itinéraire (détroits, canaux).
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