1. Compléments d’algèbre générale Page 2
IIII - Idéaux d’un anneau commutatif — Utilisations arithmétiques
1) Morphismes d’anneaux
Définition : soient (A, +,×)et (A
′
,+,×)deux anneaux ; ϕest un morphisme (ou homomorphisme)
d’anneaux de (A, +,×)dans (A
′
,+,×)si et seulement si ϕest une application de Adans
A
′
telle que :
•ϕ(1
A
) = 1
A
′
• ∀(x, y)∈A
2
ϕ(x+y) = ϕ(x) + ϕ(y)
• ∀(x, y)∈A
2
ϕ(x×y) = ϕ(x)×ϕ(y)
Si, de plus, ϕest bijective, on dit que ϕest un isomorphisme.
Si (A
′
,+,×) = (A, +,×)et ϕbijective, on dit que ϕest un automorphisme de (A, +,×).
Propriété : avec les notations précédentes, l’image directe d’un sous-anneau de Aest un sous-anneau
de A
′
; l’image réciproque d’un sous-anneau de A
′
est un sous-anneau de A.
En particulier, l’image de ϕ, à savoir Im ϕ=ϕ(A)est un sous-anneau de A
′
.
Attention ! Le noyau de ϕ, à savoir Ker ϕ=ϕ
−1
({0
A
′
})est un sous-groupe additif de A, mais rarement
un sous-anneau (en fait si et seulement si ϕest l’application nulle !).
Exemple : pour tout anneau (A, +,×), il existe un unique morphisme d’anneaux de Zdans A, qui à
kassocie k1
A
(itéré pour l’addition dans A).
2) Idéaux d’un anneau commutatif
Dans tout ce paragraphe, (A, +,×)désigne un anneau commutatif (souvent désigné simplement par la
lettre A), 0 et 1 les éléments neutres respectifs de +et ×.
Définition : Iest un idéal de Asi et seulement si Iest une partie non vide de Atelle que
∀(x, y)∈ I
2
x+y∈ I (stabilité pour l’addition)
∀λ∈A∀x∈ I λx ∈ I (stabilité forte pour la multiplication) .
Exemple fondamental : pour xdonné dans A, l’ensemble des multiples de x, noté xA, ou encore Ax,
est un idéal de A, appelé idéal engendré par x.
xA est le plus petit idéal de Acontenant x(pour l’inclusion).
Propriété : soient I,Jdeux idéaux de A.
∗ I +J={x+y, (x, y)∈ I × J } est un idéal de A; c’est le plus petit idéal de A
contenant Iet J.
∗ I ∩ J est un idéal de A; c’est le plus grand idéal de Acontenu dans Iet dans J.
3) Divisibilité dans un anneau intègre
Aest toujours un anneau commutatif, supposé en outre intègre.
Définition : étant donnés deux éléments x,yde A, on dit que xdivise y, que xest un diviseur de y
ou encore que yest un multiple de xsi et seulement s’il existe qdans Atel que y=xq.
Si c’est le cas, on note x|y.
Propriété : soient x, y dans A.x|ysi et seulement si yA ⊂xA ;
xA =yA si et seulement s’il existe uinversible dans Atel que y=ux.
Diviseurs communs : soient d,x,ydans A;dest un diviseur commun à xet ysi et seulement si dA
contient à la fois xA et yA,i.e.si et seulement si xA +yA ⊂dA.
Multiples communs : de même, pour m,x,ydans A,mest un multiple commun à xet ysi et seulement
si mA ⊂xA ∩yA.