Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine, 1989-2013. Partie 1 – Tumeurs solides / p. 43
Cavité orale
(tableau 5). Après standardisation, la survie nette à 10 ans
était de 27 % (tableau 6).
Tendances globales
La survie nette à 1 an tendait à s’améliorer légèrement au
cours du temps passant de 76 % pour les cas diagnostiqués en
1989-1993 à 78 % pour les cas diagnostiqués en 2005-2010
(tableau 5). Après standardisation, les chiffres correspondants
étaient de 70 % et 76 % (tableau 6).
La survie nette à 5 ans tendait à s’améliorer passant de
40 % pour les cas diagnostiqués en 1989-1993 à 45 %
pour les cas diagnostiqués en 2005-2010 (tableau 5). Après
standardisation, les chiffres correspondants étaient de 36 %
et 43 % (tableau 6).
La survie nette à 10 ans passait de 26 % pour les cas
diagnostiqués en 1989-1993 à 28 % pour les cas diagnostiqués
en 1999-2004 (tableau 5). Après standardisation, les chiffres
correspondants étaient de 22 % et 28 % (tableau 6).
Tendances selon le sexe
Aucune étude de tendance selon le sexe n’a été réalisée du fait
d’effectifs trop faibles pour la standardisation chez les femmes
(tableau 6).
Tendances selon l’âge
Une tendance à l’amélioration de la survie était observée chez
les sujets de 75 ans et plus, principalement la première année
de suivi (tableau 7).
Survie à 15 ans chez les personnes
âgées de moins de 75 ans
La survie nette à 15 ans variait entre 21 % et 9 % en fonction
de l’âge pour les cas diagnostiqués en 1989-1998 (tableau 8).
Commentaires
Dans la dernière étude EUROCARE, la France occupe une
mauvaise position au sein des pays du centre de l’Europe.
Sa survie est également moins bonne que celle des pays du
Nord et du Sud, mais meilleure que celle des pays de l’Europe
de l’Est [2].
Aux États-Unis les données du SEER Program [3] pour la période
2004-2010 montrent des taux de survie relative à 5 ans plus
élevés (51,4 % pour le plancher de la bouche, 59,7 % pour le
reste de la cavité buccale). Cependant les comparaisons sont
difficiles car les méthodes de calculs diffèrent.
La survie de ces cancers est mauvaise. Leur pronostic est lié à
l’extension de la tumeur au diagnostic, aux facteurs de risque
et à la complexité de la prise en charge. Ces tumeurs dont les
principaux facteurs de risques sont l’intoxication alcoolique et
tabagique, sont le plus souvent découvertes à des stades élevés
chez des sujets fragiles présentant des comorbidités. Leur
prise en charge est complexe, peut nécessiter une chirurgie
mutilante, être impactée par des délais de radiothérapie
[4] et doit tenir compte du risque nutritionnel. Cette survie
continue à se dégrader à 15 ans de suivi, peut-être du fait des
comorbidités ou du risque important de deuxième cancer chez
ces personnes [5].
L’amélioration de la survie au cours du temps est modeste.
Elle pourrait être due à des diagnostics plus précoces, mais
également à des progrès de prise en charge, avec l’introduction
des traitements combinés durant les années 1990 [6] et
la généralisation des soins de support. L’amélioration du
pronostic la plus importante est observée la première année
chez les personnes au-delà de 75 ans et pourrait s’expliquer
par une prise en charge à visée curative devenue plus fréquente
aux âges avancés.
Le pronostic de ces patients passe par une détection précoce
de ces lésions, visibles à l’examen clinique, et la mise en route
rapide d’un traitement. L’INCa a mis en place en 2008-2009
une sensibilisation à la détection précoce de ces cancers par
les chirurgiens-dentistes et les médecins généralistes [7].
Les effets potentiels de cette action devraient être observés
d’ici quelques années.
[5] Jégu J, Colonna M, Daubisse-Marliac L, Trétarre B, Ganry O, Guizard AV,
et al
. The effect of patient characteristics on second primary cancer risk in France.
BMC Cancer [Internet] 2014 [consulté le 02/03/2015];14:94. Disponible à partir de l’URL : http://www.biomedcentral.com/1471-2407/14/94.
[6] Pignon JP, le Maître A, Maillard E, Bourhis J, MACH-NC Collaborative Group. Meta-analysis of chemotherapy in head and neck cancer (MACH-NC): an
update on 93 randomised trials and 17,346 patients. Radiother Oncol 2009;92(1):4-14.
[7] Institut national du cancer. Détection précoce des cancers de la cavité buccale [Internet]. Boulogne Billancourt : Institut national du cancer;
2010. [consulté le 02/03/2015]. Disponible à partir de l’URL : http://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/
Detection-precoce-des-cancers-de-la-cavite-buccale.