J. Bouju / Eth.F12 Anthropologie politique : séances 2 02/02/12
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IB2. Les(ressources(religieuses(
Générateur d’un système de valeur particulier, le religieux est en rapport étroit avec le politique : il
le justifie par des mythes d’origine, il le revivifie par la ritualisation de la vie collective, en
sacralisant un homme (ancêtre fondateur) ou une hiérarchie (varna en Inde traditionnelle). En le
contestant aussi : mouvements messianiques chrétiens, intégrismes musulmans. L’idéologie
religieuse peut servir d’instrument privilégié du pouvoir étatique en attribuant une cohérence à
l’armature sociale.
• Dans certains systèmes de croyance Le « chef » est censé pouvoir capter la « force
supérieure » que lui confèrent les puissances mystiques. L’aîné du clan qui tient son
pouvoir des ancêtres est l’acteur principal des rites qui sont censés communiquer la vitalité
et la prospérité à son groupe familial.
IB3. Les(ressources(sociales(
La solidarité est la principale ressource sociale qui est faite des appuis et aides divers dont on ne
peut disposer que par l’intermédiaire d’un réseau de relations sociales dans lequel on est inséré et
auquel on participe. Les diverses formes de solidarité ont une incidence sur les capacités de
mobilisation des acteurs.
• Ainsi au Mali, c’est l’entregent mogotigiya « capital social » lié à la position de parenté
assignée à la naissance puis aux positions acquises ultérieurement (réseaux, filières
d’acteurs) qui confère solidarité, soutien matériel, affectif et moral.
Un acteur social n’est riche que de ses liens d’alliances, de ses appartenances et de son identité. On
peut considérer les différents collectifs sociaux d’appartenance (famille, voisins, cercle d’amis,
coreligionnaires, association sportive, culturelle, syndicale, politique) comme autant de réseaux
d’échange et de circulation de biens et de services dont chaque acteur du réseau tire un profit (une
rétribution) proportionné à sa propre contribution au réseau.
La solidarité peut être instrumentalisée dans les rapports de clientèle. On a ainsi des relations en
réseau de clientèles entre des acteurs sociaux eux-mêmes détenteurs de certains pouvoirs et
disposés à mettre leur pouvoir au service de l’acteur qui les sollicite et qui peut à son tour être
appelé à « rendre service pour service ».
Le clientélisme peut être vu comme une stratégie de sécurisation de l’accès aux ressources
économiques et culturelles par le truchement des ressources sociales. Le clientélisme conduit à des
arrangements institutionnels favorisant la poursuite d’objectifs individuels.
C. Les ressources comme enjeu politique
Ainsi, toute participation à un champ social suppose un enjeu, un droit d’entrée: un investissement
social, un coût plus ou moins élevé (en argent, diplôme, titre, etc.) qui qualifie l’acteur pour
occuper une position précise dans un champ donné. (La qualification est la reconnaissance sociale
d’une compétence).
Un enjeu : C’est ce qui est « mis en jeu » par un acteur social : un capital, une ressource qu’il
détient par sa position ou son activité et qu’il peut gagner ou perdre dans l’accomplissement des
processus sociaux, économiques ou politiques, au-delà des objectifs de l’action.