PIB actuel). Ce retard pénalise les économies africaines, et coûte à la région deux points de
croissance chaque année selon la Banque africaine de développement (Bad).
Toutefois, les infrastructures se développent, à la demande des usagers, et généreront des
investissements conséquents, estime l'assureur-crédit. En effet, le développement des
infrastructures africaines représente aussi une opportunité économique. « Les pays africains
ne pourront financer seuls ces investissements en infrastructures. Cela devrait générer, à long
terme, d’importants investissements dans la région, qui contribueront à financer
l’économie régionale », expose Stéphane Colliac, économiste chez Euler Hermes, cité dans
le communiqué.
Idée reçue n° 4 : l’Afrique est isolée du monde
En 2016, l’Afrique devrait perdre 12 milliards de dollars d’exportations en valeur sur un total
de 560 milliards de dollars, à cause du choc de matières premières, estime Euler Hermes. En
2017, la demande adressée à l’Afrique devrait augmenter de 30 milliards.
La destination favorite des exportateurs africains reste la Chine. L'Empire du Milieu a compté
pour 27 % des exportations africaines en 2016. La part des matières premières dans les
exportations africaines vers la Chine s’est en revanche contractée, passant de 97 % en 2010 à
83 % en 2015, contrairement aux produits manufacturés à faible valeur ajoutée (3 % en 2010,
contre 7 % en 2015).
Idée reçue n° 5 : les institutions africaines sont inexistantes
Si dans certains pays du continent, les institutions n’évoluent pas (ou plus), d’autres
économies ont, elles, mis en œuvre des réformes importantes à l'instar du Rwanda. Le pays
dispose d’un organe de contrôle de la corruption renforcé, avec la création d’un conseil
national contre la corruption, et d’un organisme responsable des marchés publics.
Par ailleurs, observe le spécialiste de l'assurance-crédit, les besoins des usagers des services
publics changent, les besoins de protection sociale aussi. Aussi, les institutions doivent
répondre différemment : « La révolution numérique permet aux institutions africaines de
sauter des étapes dans leur développement. Ainsi, l’Afrique du Sud, le Rwanda et le Ghana
ont déjà tous développé des services publics en ligne de relativement bonne qualité, et c’est
par ce biais que les institutions de ces pays rattrapent leur retard sur les standards
internationaux », estime Ludovic Subran.
Idée reçue n° 6 : personne ne veut financer la croissance africaine
Une fois le contre-choc pétrolier passé, l’Afrique renouera avec une croissance moyenne de
+3 % par an, d'après les prévisions d'Euler Hermes qui rappelle dans son étude que certains
pays affichent toujours des taux de croissance record au-dessus de +5 %.
Le mix de financement sera capital, juge Euler Hermes. En plus du financement extérieur,
notamment à travers les investissements directs de l’étranger, certains pays, sont, à l’heure
actuelle, capables de financer au moins en partie leur croissance par les ressources
budgétaires. « C’est le cas de l’Afrique du Sud, de l’Égypte et du Sénégal où elles
représentent 25 % et 30 % du PIB en 2016. Confiance des ménages et confiance des
investisseurs seront indispensables pour capter l’épargne », précise Ludovic Subran.
Néanmoins, le chemin qui reste à accomplir est conséquent : les recettes budgétaires ne
représentent en moyenne que 14,5 % du PIB en Afrique, contre 30 % dans les pays
développés ; les IDE seulement 2 % du PIB, contre 2,4 % dans les pays développés.
Idée reçue n° 7 : le consommateur africain n’est pas bankable
Le continent présente les taux de croissance de la consommation les plus élevés, avec la Côte
d’Ivoire (+6 %), l’Ouganda (+7 %) et le Nigeria (+5 %), contre +1,4 % dans l’OCDE ou +2 %