Riposte-catholique La réinformation catholique au quotidien http://www.riposte-catholique.fr Existe-t-il un gène gay? Author : Rédaction RC Categories : Brèves, Tribune Date : 29 février 2016 Tribune libre de Benjamin Leduc Les militants pour les 'droits des homosexuels' prétendent que l'on naît avec une orientation sexuelle, que c'est une chose immuable et que l'on ne peut rien y faire, qu'il faut considérer cela comme une chose 'normale'. A force de lobbying, ils ont réussi à convaincre l'opinion, et prétendent même qu'il existe des 'gènes gay'. À titre d'illustration, un sondage de Gallup, rapporte que 51% des Américains pensent que les gens naissent gays ou lesbiennes, alors que seulement 30% disent que des facteurs extérieurs, tels que l'éducation et l'environnement, déterminent l'orientation sexuelle. On ne s'éternisera pas à souligner le ridicule du point de vue, venant de la part de personnes qui prétendent qu'on ne naît pas homme ou femme, et que cela est une construction personnelle et sociétale. 1/6 Riposte-catholique La réinformation catholique au quotidien http://www.riposte-catholique.fr D'un autre côté la recherche en génétique, capable de trouver des bases génétiques à de nombreuses pathologies, a mis de côté depuis un certain temps l'hypothèse génétique de l'homosexualité (par exemple dans ces articles[1] ). Les hypothèses biologiques, qu'elles soient génétiques ou hormonales, ont été écartées au profit d'hypothèses environnementales, ou liées à des pathologies (pour mémoire). La question revient souvent sur le tapis, avec il y a quelques mois un article sur le site de la prestigieuse revue 'Science' rassemblant des marqueurs génétiques liés à l'homosexualité[2]. Le locus en question est situé sur le chromosome X, et est cartographié Xq28. Leur hypothèse est donc que ce locus contient un gène responsable de l'homosexualité. Vous n'êtes pas sans savoir que le génome humain est connu, et relativement annoté, il est donc assez facile de savoir quels gènes sont connus pour chaque locus. Une rapide recherche montre que ce locus a été associé à certaines déficiences mentales, à certaines malformations sexuelles et à un syndrome assez grave (le syndrome de Rett, pour ceux qui se posent la question). Mais là n'est pas le point le plus pertinent ; en effet ce locus a un moment été cité comme lié aux troubles bipolaires, bien que cela ait été réfuté depuis[3]. En revanche, ce locus est toujours associé à la schizophrénie[4]. En rappelant que les personnes souffrant d'affections psychiatriques/troubles de la personnalité sont plus sujettes à l'homosexualité que la moyenne[5]. Cette étude trouve une prévalence de 37,6% d'homosexualité/bisexualité (orientation et/ou en relation) chez des patients borderline (donc hors institution), au passage, 17,8% des patients de cette étude ont changé d'orientation sur les deux ans de l'étude, ce qui remet en cause la théorie du « «né comme ça ». On est en droit de se demander si l'on n'a pas affaire ici à une liaison indirecte, et si cela se confirme, il conviendrait de reconsidérer le statut de l'homosexualité comme un symptôme d'une pathologie sous-jacente. L'homosexualité a été retirée de la liste des pathologies psychiatriques en 1973, avec comme principal argument le fait qu'il existe des personnes homosexuelles complètement équilibrées et qu'il n'y avait pas (à cette époque) de relation biologique fiable entre homosexualité et santé mentale (la forte prévalence de l'homosexualité chez les personnes internées étant considérée comme liée aux structures psychiatriques en elles-mêmes). Cela étant, l’association entre l'appartenance entre ces états et les pathologies psychiatriques ne peut en aucun cas être niée et dépend du profil. À titre d'exemple, chez les adolescents souffrant d'un trouble de l'identité sexuelle, ceux l'ayant développé durant l'adolescence (plus de 12 ans) sont plus à risque de souffrir d'une pathologie psychiatrique que ceux l'ayant développé durant l'enfance(qui au passage sont plus vraisemblablement atteints de dysphorie de sexualisation) . Si l'on prend l’ensemble de ces adolescents, 69 % souffrent d'une pathologie psychiatrique comme la schizophrénie, ou de troubles maniaco-dépressifs[6]. Chez l'enfant souffrant d'un trouble de l'identité sexuelle, l'Association Américaine de Psychiatrie (APA) demande entre autres, de diagnostiquer les troubles psychiatriques ainsi que les troubles relationnels avec ses parents. Il est également demandé d'apporter une aide psycho-éducative relative à son niveau de développement cognitif. Le retrait de l'homosexualité de la liste des pathologies entraîne donc un manque de dépistage chez les personnes qui en souffrent, ce qui représente une vraie discrimination à leur 2/6 Riposte-catholique La réinformation catholique au quotidien http://www.riposte-catholique.fr égard, et les lobbies qui en sont responsables cherchent maintenant à étendre cette discrimination aux personnes souffrant d'un trouble de l'identité sexuelle. On remarque au passage que même si cela n'est plus considéré comme pathologique, on retrouve encore dans la littérature médicale des articles sur la prévention de l'homosexualité et du transsexualisme[7], sous-entendu que cette état ne peut pas être considéré comme souhaitable, et qu'il faut si possible agir pour empêcher son développement. L'article donné ici comme illustration est très accessible et en français. Il présente à la fois des cas et des des éléments de thérapie pour les enfants atteints de trouble d'identité sexuelle. Tout en rappelant qu'il n'y a pas de cause unique : « Je conceptualise le GID (i.e. : trouble d'identité sexuelle) comme multifactoriel dans son origine, ce qui nécessite qu’on doive aller au-delà de la biologie en identifiant des facteurs additionnels qui font partie de la trajectoire causale. » Pour revenir sur la relation potentielle entre génétique, homosexualité et troubles psychologiques, et pour éviter une généralisation, il faut rappeler que toutes les personnes homosexuelles ne souffrent pas d'une affection grave comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires. Comme dit plus haut, seuls 69% des jeunes atteints d'un trouble de l'identité sexuelle sont sujets à des pathologies psychiatriques. Les valeurs chez les adultes homosexuels sont à prendre avec précaution, en effet l'internement/l'emprisonnement de patients psychiatriques favorise l'apparition du comportement homosexuel, la prévalence risque donc d'être surestimée. De même, il ne faut pas penser que toutes les personnes avec des troubles du comportement soient homosexuelles/bisexuelles/transsexuelles, dans le cas cité des patients borderline, ils ne sont que 37,6%, il n'y a malheureusement pas de données fiables pour les autres pathologies. Dans le cas des personnes exemptes de maladie psychiatrique, l’environnement joue un rôle primordial. Si vous pensez toujours que l'homosexualité est un état acquis à la naissance, comment expliquez-vous que les personnes homosexuelles aient vécu plus d'événements adverses de l'enfance que les autres[8] ? Il n'est pas possible que cela soit en raison de leur orientation future, il n'y a donc que deux possibilités, à savoir les événements douloureux favorisent l'homosexualité, ou une autre variable favorise à la fois l'homosexualité et les risques d'événements adverses. Pour avancer, il faut donc relier les informations pour en tirer de nouvelles hypothèses de travail. On sait par exemple que les troubles adverses de l'enfance favorisent les troubles de l'attachement, qui eux-mêmes favorisent les troubles du comportement et semblerait-il l'homosexualité. Comment y intégrer un marqueur génétique ? Il faut déjà parler avec prudence, la génétique du comportement et des maladies psychiatriques fait généralement intervenir plusieurs gènes, mais aussi l’environnement, qui lui-même est influencé par les gènes des parents qui sont pour moitié en commun avec l'enfant. Sur le cas précis du locus xq28, essayons de voir tout les cas de figures possibles avec le peu d'informations disponibles : 3/6 Riposte-catholique La réinformation catholique au quotidien http://www.riposte-catholique.fr -Action indirecte du gène : On peut imaginer que nous ayons affaire à un gène qui agisse chez le parent et qui crée un environnement défavorable chez l'enfant. L'étude Zucker citée plus haut rapporte le cas d'un enfant avec trouble de l'identité sexuelle, favorisé par les parents, qui euxmêmes avaient des troubles psychiatriques. Appelons cette hypothèses le gène « mauvais parent », Si l'on est porteur d'un gène « mauvais parent », c'est qu'au moins un de nos parents en est porteur, et donc l'enfant est soumis à de la violence, des troubles de l'attachement, des événements adverses de l'enfance, des troubles comportementaux et des troubles de l'orientation sexuelle. Même si cette hypothèse est séduisante par sa logique, cet effet ne peut pas avoir lieu sur une étude se basant sur la comparaison entre frères élevés ensembles, et donc soumis aux mêmes parents. -Deux gènes distincts très proches, chacun muté : dans ce cas on se retrouve dans une situation où présenter les deux mutations ensemble donne un avantage reproductif sur n'en posséder qu'une seule. Soit être homosexuel donne plus d'avantages reproductifs lorsque l'on est schizophrène, soit être schizophrène donne plus d'avantages reproductifs lorsque l'on est homosexuel. Si une recherche croisée est effectuée, et ce cas de figure validé au niveau moléculaire, l'élucidation de l'avantage reproductif sera passionnant. -Deux gènes distincts très proches, avec une influence de l'un sur l'autre, ou système de régulation proche : Dans ce cas, une seule mutation favorise les deux phénotypes schizophrène et homosexuel, ce qui rassemble les deux éléments comme symptômes d'une même pathologie. -Même gène, plusieurs allèles : Si nous sommes au niveau d'un gène, il pourrait présenter une allèle saine, une favorisant la schizophrénie et une favorisant l'homosexualité. Dans ce cas l'homosexualité se retrouverait comme un variant atténué de la schizophrénie. -Même gène, même allèle : Dans ce cas, le gène ou son expression est soit sain soit déficient, le cas échéant, soit il provoque les deux caractères, soit il en induit lui-même induisant l'autre. Le premier cas nous ramène au cas « symptômes d'une même pathologie », le second, en fonction de la relation phénotype/génotype permettrait d'expliquer si la schizophrénie encourage l'homosexualité, ou si l'homosexualité encourage la schizophrénie. Quoi qu'il en soit, l'identification d'un locus de la schizophrénie comme locus lié à l'homosexualité, quand le mécanisme moléculaire sera élucidé, permettra d'éclairer le mécanisme biologique dont l'absence avait été à l'époque un argument pour retirer les troubles de l'orientation sexuelle des pathologies psychiatriques, et mettra fin à la discrimination dont beaucoup sont des victimes consentantes quant à leur accès aux soins. De plus, en intégrant la liaison biologique entre troubles du comportement et homosexualité, on peut mieux comprendre la réaction de certaines personnes qui se sentent méprisées en cas de désaccord, allant parfois jusqu'à un sentiment de persécution. Cela permet de comprendre que le manque de logique du discours tenu, par exemple prôner en même temps l'homosexualité comme innée tout en considérant qu'être un homme ou une femme soit une construction, n'est pas un problème de mauvaise foi, mais bien souvent un problème lié à un désordre psychique. Cette liaison biologique appelle à la plus grande patience envers ces personnes. 4/6 Riposte-catholique La réinformation catholique au quotidien http://www.riposte-catholique.fr Benjamin Leduc La ligne éditoriale de Riposte catholique cherche à sortir de la "langue de buis", peu propice à la recherche de la vérité. C'est pourquoi nous publions volontiers des tribunes libres. Nous précisons cependant que ces tribunes publiées sur Riposte Catholique n'engagent que leurs auteurs. Nous les proposons à nos lecteurs en tant que contributions au débat et à la réflexion. La Rédaction [1] W. Byne et B. Parsons, « Human sexual orientation: The biologic theories reappraised », Arch. Gen. Psychiatry, vol. 50, no 3, p. 228–239, 1993 1. S. Bearman et H. Brückner, « Opposite-Sex Twins and Adolescent Same-Sex Attraction », 2001 [2] K. Servick, « Study of gay brothers may confirm X chromosome link to homosexuality », 2014 [En ligne]. Disponible sur: http://news.sciencemag.org/biology/2014/11/study-gay-brothersmay-confirm-x-chromosome-link-homosexuality [3] Berrettini WH, Goldin LR, Gelernter J, Gejman PV, Gershon ES, et Detera-Wadleigh S, « X-chromosome markers and manic-depressive illness: Rejection of linkage to xq28 in nine bipolar pedigrees », Arch. Gen. Psychiatry, vol. 47, no 4, p. 366?373, avr. 1990 [4] E. H. M. Wong, H.-C. So, M. Li, Q. Wang, A. W. Butler, B. Paul, H.-M. Wu, T. C. K. Hui, S.-C. Choi, M.-T. So, M.-M. Garcia-Barcelo, G. M. McAlonan, E. Y. H. Chen, E. F. C. Cheung, R. C. K. Chan, S. M. Purcell, S. S. Cherny, R. R. L. Chen, T. Li, et P.-C. Sham, « Common Variants on Xq28 Conferring Risk of Schizophrenia in Han Chinese », {Schizophr. Bull.}, vol. 40, no 4, p. 777?786, janv. 2014 [5] D. B. Reich et M. C. Zanarini, « Sexual Orientation and Relationship Choice in Borderline Personality Disorder over Ten Years of Prospective Follow-up », {J. Personal. Disord.}, vol. 22, no 6, p. 564?572, déc. 2008. [6] W. Byne, S. J. Bradley, E. Coleman, A. E. Eyler, R. Green, E. J. Menvielle, H. F. Meyerbahlburg, L, R. R. Pleak, et D. A. Tompkins, « Report of the American Psychiatric Association Task Force on Treatment of Gender Identity Disorder », Arch. Sex. Behav., vol. 41, no 4, p. 759?96, août 2012. [7] K. J. Zucker, « Enfants avec troubles de l’identité sexuée : y a-t-il une pratique meilleure ? », Neuropsychiatr. Enfance Adolesc}, vol. 56, no 6, p. 350?357, sept. 2008. 5/6 Riposte-catholique La réinformation catholique au quotidien http://www.riposte-catholique.fr [8] J. P. Andersen et J. Blosnich, « Disparities in Adverse Childhood Experiences among Sexual Minority and Heterosexual Adults: Results from a Multi-State Probability-Based Sample », PLoS ONE, vol. 8, no 1, p. e54691, janv. 2013. 6/6 Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)