Dr Myriam MELET Infectiologue Polyclinique Gentilly NANCY, PIBRAC (31); Polyclinique du Parc CAEN GECO 19 janvier 2009 définitions Administration d’antibiotique durant l’intervention: Avant la contamination bactérienne potentielle Dans le but de réduire la fréquence et la gravité des infections superficielle et profonde du site opératoire Ne prévient pas les infections A DISTANCE DU SITE OPERATOIRE Règles de prescription de l’antibioprophylaxie générale.3. PROTOCOLE SFAR , SOFCOT1999 Indications: - Prothèses articulaires - Ligamentoplastie - Greffes osseuses - ostéosynthèse Règles de prescription de l’antibioprophylaxie générale Voie intraveineuse Dose initiale: - 30 min AVANT INCISION Posologie: cf. consensus. Adaptation au poids ? Règles de prescription de l’antibioprophylaxie générale.2. Réinjections : ½ dose Initiale, toutes les 2 ½ vie Durée: inférieure ou égale à 24 h Choix molécule: cf. cible et écologie du service Règles de prescription de l’antibioprophylaxie générale.4 LES MOLECULES: Cefazoline 2 g , réinjection 1 g si durée supérieure à 4 h Cefamandole 1,5 g: réinjection 750 mg si durée supérieure à 2 heures Cefuroxime 1,5 g: réinjection 750 mg si durée supérieure à 2 heures VANCOMYCINE 15 mg par kg en perfusion lente , à adapter à la fonction rénale. Antibioprophylaxie générale Choix des protocoles: fonction d’une collaboration entre chirurgiens, anesthésistes, microbiologiste, infectiologue ET pharmacien Prise en compte: coût, tolérance, facteurs de risque, écologie Réévaluation régulière de l’application et de l’efficacité des protocoles Pourquoi évaluer ??? Bon usage des antibiotiques: priorité de santé publique (circ n°272 du 2 mai 2002) Validation E.P.P Audit: permet d’évaluer Méthode de référence = audit clinique ciblé Repère rapidement les principaux écarts Permet de proposer rapidement des actions correctives Ce qu’il faut retenir LE FACTEUR LE PLUS IMPORTANT N’EST PAS LA DUREE MAIS QUAND L’ANTIBIOTIQUE EST ADMINISTRE! Ce qu’il faut retenir Van Kasteren et coll: Clin Infec Dis 2007 : 44 921-927 Netherlands Arthroplastie primaire de hanche . Période 2000 – 2002 Facteurs significatifs en analyse univariée: Administration juste après incision, durant intervention OR = 2,9 p = .06 Asa score sup ou égal à 3: OR = 3, 5; p = 0.007 Durée de l’intervention: OR = 2,3 ; p = 0.006 NS: utilisation de ciment ATB OR 1,5; p = 0,14 Analyse multivariée: durée de l’intervention ++++ Administration juste après incision, durant intervention OR = 2,8 p = .07 Durée de l’intervention: OR = 2,3 ; p = 0.006 Ce qu’il faut retenir: 2 La prolongation de l’administration de l’antibiothérapie en postopératoire NE REDUIT PAS l’incidence des infections postopératoires Protocoles adaptés à la situation Conditions peropératoires: Intervention longue et techniquement difficile Saignement peropératoire important Durée prolongée à 24 h Facteurs de risque particulier: Chirurgie de reprise sur terrain immunodéprimé Immunosuppresseur ATCD d’infection à Staphylocoque Surpoids: adaptation posologique? Evaluation du risque infectieux préopératoire 1 Recherche clinique d’un foyer infectieux: Le minimum indispensable: Consultation récente auprès du chirurgien dentiste ECBU préopératoire Si porte d’entrée cutanée chronique: prélèvements préopératoires Recherche de la notion de séjour dans une structure à haut risque SAMR réanimation, long et moyen séjour Antécédents connus de portage B. M.R Evaluation du risque infectieux préopératoire.2. Quand au check up global: coûteux +++ rentabilité ???? le bon sens clinique avant tout PAR contre: - prise en compte de l’état nutritionnel préop. - Prise en compte de l’état de stress préop! Recommandations SFHH mars 2004 Le dépistage nasal est recommandé chez les patients devant bénéficier d’une chirurgie cardiaque ou orthopédique programmée ET venant d’une réanimation, de structures long et moyen séjour, ou en cas de lésions cutanées chroniques (B2) Il n’est PAS recommandé d’utiliser la mupirocine de façon systématique pour prévenir la survenue d’ ISO chez les patients porteurs de SARM (D4) Recommandations SFHH mars 2004 La présence d’une infection bactérienne, sans rapport avec l’indication opératoire, doit faire différer celle –ci sauf urgence. (A-2) Si l’intervention contribue partiellement ou totalement au traitement de cette infection, elle doit être précédée de la mise en œuvre de l’antibiothérapie, sauf si cette intervention a également pour but un diagnostic bactériologique .(A-2) Si le patient vient d’une structure ou d’un service à forte prévalence de BMR, il est recommandé de dépister le portage de ces bactéries (le site du dépistage est fonction de la bactérie) avant une chirurgie programmée , afin d’adapter l’antibioprophylaxie . (A-3) VANCOMYCINE LES INDICATIONS Allergie vraie aux béta-lactamines Réintervention d’un patient hospitalisé dans une unité de forte prévalence de SAMR Antibiothérapie prolongée dans les 6 mois qui précède l’intervention ATCD personnel d’infection à SARM Réintervention précoce pour motif non infectieux: Hématome Luxation Modalités administration de la VANCOMYCINE VANCOMYCINE: Antibiotique à action temps dépendant Importance de l’administration en perfusion lente une heure avant l’incision chirurgicale Le mieux débuter en secteur hospitalisation Sans oublier adaptation Dose 15 mg/kg à la fonction rénale Cas particulier: fracture fermée Pb: souvent sujet âgé Fréquence des bactériuries asymptomatiques: Importance du dépistage bandelette urinaire ECBU à effectuer. ATB préopératoire à adapter, éventuellement Intérêt de multiples doses antibioprophylaxie non démontrée. J Orthop Trauma. 2008 Apr;22(4):264-9. Par contre TRAITER LA BACTERIURIE PREOP Limiter DUREE DU sondage urinaire Antibioprophylaxie locale Intérêts: Apport direct au niveau du site opératoire de forte concentration d’ATB et immédiat. ATB à proximité immédiate de l’implant Passage limité en systémique Effets secondaires limités Ciment-gentamicine Conférence de consensus de la SOFCOT Novembre 2007 Question 1: Lors d’une arthroplastie primaire, l’utilisation de la gentamicine mélangée industriellement au métacrylate réduit significativement le risque infectieux par rapport au ciment standard: OUI Question 2: Lors d’une arthroplastie primaire, l’utilisation de la gentamicine mélangée industriellement au métacrylate de méthyle est associé à un risque moindre de descellement aseptique: ???? RECOMMANDATIONS 1- Compte tenu de l’efficacité avérée sur le plan infectieux, et de l’absence de risque supplémentaire sur le plan mécanique, il est recommandé d’utiliser un ciment contenant un aminoside (gentamicine, tobramycine) dans le cadre d’une prophylaxie antiinfectieuse, lors d’une arthroplastie primaire cimentée. Grade A 2-Lorsqu’un ciment contenant un antibiotique est utilisé, à titre prophylactique, il est recommandé d’utiliser un mélange industriel, plutôt qu’un mélange extemporané Grade B Ciment-gentamicine Conférence de consensus de la SOFCOT Novembre 2007 3- Préalablement à l’utilisation d’un ciment contenant un antibiotique, il est recommandé de rechercher, par l’interrogatoire, une allergie à l’antibiotique . Grade D 4- Compte tenu du risque théorique de toxicité rénale, il est recommandé de ne pas utiliser un ciment aminoside chez l’insuffisant rénal sévère Grade D Antibioprophylaxie locale Risque de la préparation extemporanée Modification de la chaine de polymérisation du ciment Augmentation du temps de manipulation Dégradation de l’antibiotique? Diminution des qualités mécaniques? Répartition non homogène de l’ATB Préférer les ciments préparés industriellement. Antibioprophylaxie locale Risques écologiques: non démontré Faibles risques mécanique et toxique (Langlais et coll) Prudence néanmoins chez Ins rénal Adjonction de vancomycine: infection à germe METI R ET Genta R Antibioprophylaxie locale: Ciment imprégné aux ATB : intérêt démontré comparé ciment sans ATB (registre norvégien) Registre finlandais 50968 patients 1980 – 2004:Suivi des patients de 55 ans et plus A long terme: équivalence prothèse cimentée / non cimentée 55 – 74 ans: prothèse NON cimentée meilleur pronostic à long terme. descellements aseptiques. Makela K.Tet coll J Bone Joint Surg 2008; 90: 21060-2170 Antibioprophylaxie locale: de l’intérêt du ciment aux antibiotiques…. Si pour prothèse de 1ère intention: si choix de prothèse cimentée: ciment ATB OUI Intérêt systématique ?: à discuter ……cas par cas Dans les infections sur prothèses: Quand dépose repose en deux temps: utilisation d’un spacer antibiotique. Pour la repose: le doute persiste…. Antibiothérapie locale et infection sur prothèse articulaire L’antibioprophylaxie générale A retenir: * Avant l’incision chirurgicale * Importance des réinjections si timing long * L’ antibiotique ne fait pas TOUT: importance des autres mesures: - fermeture des portes - limitation de la circulation en salle +++ Scand J Infect Dis 2007 39 10: 890-895 Améliorations possibles De l’adaptation posologique au poids: Obésité = facteur de risque démontré Adaptation posologique au poids semble de bon sens: BMI≥ 30 ou poids ≥ 100 augmentation de 50 % BMI ≥ 40 ou poids ≥ 150 poso x 2 (100%) Prothèses de genou: ATB adminsitrer au moins 10 min avant pose de garrot Soriano et coll: équivalence entre dose avant la pose de garrot et dose avant le retrait du garrot Suggestion du jour! Une dose avant pose de garrot et réinj systématique avant le retrait? Antibioprophylaxie secondaire Prévention du risque de greffe hématogène lors des actes à risque: Pas de consensus Période considérée à + haut risque dans les 2 ans qui suivent la pose A discuter en fonction du terrain: ATCD de sepsis sur matériel Diabète insulinodépendant Immunosuppresseurs, corticothérapie A appliquer 1 h avant le geste et une réadminstration 6 h après Antibioprophylaxie Règles simples, pas toujours respectées IMPORTANCE DE LA TRACABILITE TOUJOURS INF A 24 H ATB locale: Oui si prothèse cimentée Sélection de germes résistants ? Pas l’unique pression écologique Dérogations au protocole standard possibles mais doivent RESTER EXCEPTIONNELLES Après concertation médico-chirurgicale