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III- CLINIQUE
Il faut souligner la très longue latence fonctionnelle du rétrécissement
aortique qui ne “ parlera ” que lorsque la surface devient inférieure à 1 cm².
Dans la maladie de Monckeberg, c’est par le jeu des calcifications que
l’évolution s’opère dans le sens de l’aggravation de la sténose et de l’apparition des
signes fonctionnels.
- L’angor d’effort s’observe dans ¾ des cas de rétrécissement aortique
sévère. Il correspond au plan physiopathologique dans le ¾ des cas à une insuffisance
coronarienne fonctionnelle ; dans 25% des cas, il correspond à une insuffisance
coronarienne organique.
- Syncopes d’effort : elles s’observent dans 40% des cas de RA sévère.
Elles sont souvent révélatrices de la maladie, car elles amènent à consulter.
Elles peuvent être remplacées par des équivalents mineurs :
étourdissements, vertiges, instabilité déclenchés par des efforts physiques significatifs.
Au plan physiopathologique, elles correspondent à l’absence d’augmentation du débit
cardiaque à l’effort par conséquence de la sténose valvulaire fixe et à la redistribution
du débit cardiaque au niveau des masses musculaires actives quadricipitales au
détriment de la sphère céphalique.
C’est donc par le biais de l’ischémie cérébrale d’effort que surviennent
syncope et étourdissement.
- La dyspnée d’effort est un signe révélateur fréquent observé dans un
tiers des cas. Elle s’explique par la dysfonction diastolique, conséquence de la forte
hypertrophie ventriculaire gauche. C’est pourquoi, elle peut précéder en fait de
plusieurs années la dyspnée de repos ou l’oedème aigu du poumon qui est retrouvé
dans un tiers des cas de rétrécissements aortiques chirurgicaux.
Les données de l’examen physique :
. la présence d’un souffle systolique éjectionnel, c’est à dire
mésosystolique ne couvrant pas toute la systole, séparée de B1 et de B2 par une césure,
crescendo decrescendo, maximum au foyer aortique et irradiant sur les vaisseaux du
cou de tonalité rude, râpeuse, serratique, associée à une extinction franche du 2ème
bruit par immobilité des sigmoïdes aortiques pétrifiées.
Le pouls aux 4 membres est petit, difficile à percevoir : “ pulsus
parvus et tardus ” des anciens auteurs. L’existence d’un thrill sera recherchée
systématiquement au niveau du foyer aortique principal : il n’existe que pour des
sténoses chirurgicales à gradient élevé > à 70 mmHg.
On recherche des signes de stase pulmonaire : absent à ce stade. La
tension artérielle est normale sans augmentation de la différentielle ou élevée :
l’hypertension favorisant la génèse du RA.