Woody Guthrie Hal Ashby, 1976 La maladie de Huntington Quand une mutation tourne à la folie Une maladie héréditaire Une découverte de terrain Trois générations de médecins installés à Hampton, Long Island, depuis 1797 Travaux parallèles de Lund, médecin norvégien qui, de 1859 à 1868, reconstitua les arbres généalogiques de deux générations avec des malades sur quatre générations George Huntington, 1850-1916 Académie de Médecine, Ohio, 15 février 1872 Une maladie héréditaire La découverte d’Amerigo En 1955, un jeune médecin, Amerigo Negrette, découvre dans un village de pêcheurs, près de Maracaibo (Vénézuela), des gens qui titubent dans la rue comme s’ils étaient ivres, y compris aux premières heures du jour. Il découvrit qu’ils souffraient d’un mal familial, le mal de St Vito (St Vitu’s dance). Il fit le rapprochement avec la maladie de Huntington. L’arbre généalogique de la région fait apparaître que les malades sont tous issus d’une femme porteuse de la mutation qui, il y a environ 200 ans, a donné naissance à dix enfants. Grâce à l’étude de cette population, il a été possible de mettre au point un test génétique. La Tasmanie (Australie) est l’autre région du monde comptant un nombre élevé de patients atteints de la maladie. Une maladie héréditaire La revanche des sorcières Trois hommes, originaires de Bures, un village de l’est de l’Angleterre émigrent en 1630 pour échapper aux persécutions pour sorcellerie en vigueur sous Charles I. (Vessie, 1932) 1692, Procès des sorcières de Salem (7 HD sur 30) Une maladie héréditaire Les manies dansantes Au début du deuxième millénaire, apparaissent des manies dansantes, appelées danse de St Guy (ou St Vitus dance). Ce fléau se caractérisait par un besoin impérieux et irrépressible de danser. En 1021, à Kolbigk, après 4 années de malheurs successifs, 18 hommes et femmes se mirent à danser et chanter dans un pré près de l’église la nuit de Noël. Ils continuèrent sans pouvoir s’arrêter. Certains décédèrent de fatigue, d’autres furent atteints de tremblements jusqu’à la fin de leur vie. Une maladie héréditaire Une maladie neurodégénérative A hérédité autosomique dominante Symptômes moteurs Symptômes psychiatriques Détérioration intellectuelle Cachéxie Syndrome akinétorigide – En phase terminale – Dans les formes juvéniles Une maladie héréditaire Une maladie rare Incidence 4-7/100.000 : population mondiale 5-10/100.000 : pays occidentaux Moyenne d’âge de début : 40 ans (2-85) Variabilité : phénomène de l’anticipation Début juvénile 4-19 : 10 % des cas (transmission paternelle) Début précoce 20-34 Début moyen 35-49 Début tardif >49 : 25 % des cas (transmission maternelle) Une maladie héréditaire Les troubles moteurs Chorée, Dystonie, Bradykinésie, Rigidité, Dysarthrie, Troubles oculomoteurs… Parole, alimentation, marche Dystonie: trouble moteur caractérisé par des contractions musculaires intenses et involontaires, prolongées, qui provoquent des attitudes et des postures anormales; Bradykinésie: mouvement exécuté lentement; Dysarthrie: trouble de l'articulation de la parole, d'origine centrale. La chorée chez l’adulte (1) La chorée chez l’adulte (2) La chorée chez l’enfant Une maladie héréditaire Les troubles psychiatriques Troubles de la personnalité et du caractère, troubles du comportement : Irritabilité 50%, Agressivité 60%, Violence 5-10% Troubles des conduites sexuelles 25% Addiction «Personnalité antisociale» 11% Apathie, perte d'initiative, désintérêt 50% Une maladie héréditaire Les troubles psychiatriques Dépression majeure 30% Etats maniaques 10% Etats psychotiques 6-25% Dysthymie 5-9% (trouble chronique de l’humeur moins intense que la dépression) Troubles obsessionnels compulsifs Risque suicidaire 10% Folstein, 1987, 1989 Cummings,1995 Une maladie héréditaire Suicides et tentatives de suicide 9 9 9 Plus du quart des patients font au moins une tentative de suicide au décours de la maladie. Près de 10% des patients asymptomatiques envisagent de se suicider Peu avant le diagnostic, ce taux monte à 22% mais régresse après le diagnostic. Il remonte ensuite avec la détérioration des symptômes Une maladie héréditaire Les troubles cognitifs Troubles de l’attention, de la concentration, de la mémoire (pas mémoire à long terme) Altération des capacités d'abstraction, de jugement, d'organisation, de planification Démence sous-corticale Une maladie héréditaire Une évolution irrémédiable Début insidieux : dépression, changement de caractère (20%) Évolution progressive sans rémission : syndrome choréique, déclin cognitif Phase terminale : cachéxie, mutisme, grabatisation, démence et dépendance totale Le délai entre le diagnostic et la mort est d’environ 20 ans Une maladie héréditaire Signes cliniques selon l’âge de début Min Chorée Max Max Rigidité Min Max Akinésie/ bradykinésie Min Max Démence Min juvénile 0 10 20 30 Âge de début 40 50 60 70 ans Harper, 1991 Une maladie héréditaire Aspects familiaux Secret, tabou familial Déni Anticipation anxieuse Projection sur les proches atteints Culpabilité Une maladie héréditaire A ne pas confondre avec… DRPLA (Dentatorubropallidoluysian Atrophy), Huntington disease like-2 (Sud Africains et Noirs Américains) Neuroacanthocytosis (mais areflexia, augmentée, présence d’acanthocytes) créatine kinase Dyskinésie tardive, chorea gravidarum, chorée hyperthyroidienne, semi-chorée vasculaire, chorée associée à des anticorps anti-phospholipides (mais non familiales, pas de déclin cognitif et un décours différent) Chez les enfants, dégénérescence hépatolenticulaire et subacute sclerosing panencephalitis Une maladie dégénérative Anomalies du striatum MATRIX grands neurones lisses Acétyl cholinestérase STRIOSOME EN PATCH petits neurones épineux petits neurones lisses NADPH-diaphorase NO synthase Somatostatine Neuropeptide Y Cholécystokinine Calbindine GABA Enképhaline Neurotensine Dynorphine Substance P les plus fragiles respect partiel matrix striosome Noyau caudé : perte neuronale Atteinte du striosome dans le putamen Noyau caudé : subnormal Une maladie dégénérative Lésions macroscopiques (1) Grâce à l’IRM, l’atrophie du noyau caudé et du putamen peuvent s’observer 11 ans et 9 ans avant l’apparition des symptômes atrophie corticale frontale Une maladie dégénérative Lésions macroscopiques (2) HD HD Nl HD HD atrophie du striatum Nl Une maladie dégénérative Le gradient de Vonsattel Lésions du striatum Atrophie et perte de la convexité Perte neuronale, gliose et inclusions Gradients de la perte neuronale et de la gliose progressives dans le sens craniocaudal Une maladie dégénérative Lésions microscopiques du noyau caudé (1) spongiose gliose GFAP perte neuronale hypergenèse capillaire Une maladie dégénérative Lésions microscopiques du noyau caudé (2) GFAP Gliose et capillaires Gliose juxtaventriculaire GFAP Gliose profonde Une maladie dégénérative Autres lésions microscopiques cortex cervelet bulbe Une maladie dégénérative Inclusions intranucléaires Constatation possible avant l’apparition des symptômes Noyau caudé : Inclusions nucléaires, polyglutamine en immunohistochimie Cortex cérébral : neurites anormaux, ubiquitine en immunohistochimie Un gène, une protéine Hérédité autosomique dominante • Pénétrance complète et expressivité variable • Phénomène d’anticipation Un gène, une protéine Le gène IT15 • Chromosome 4p16.3, gène IT15 • (CAG)n dans l'exon 1 du gène 1 67 Huntingtine mutée CAGCAGCAGCAGCAG n >36 QQQQQQQQQQ Maladie à polyglutamines Un gène, une protéine La huntingtine Résidus d’expansion de polyglutamine • • • huntingtine normale (6-34, 36) huntingtine mutée (37-250) cas sporadiques (34-37) Perte de fonction de huntingtine Gain toxique de nouvelles fonctions Fréquence des répétitions CAG chez des hétérozygotes A : allèle normal B : allèle anormal Un gène, une protéine D’autres maladies à polyglutamines • DRPLA (Dentatorubropallidoluysian Atrophy) • Huntington’s Disease (HD) • SBMA (Spinobulbar Muscular Atrophy) • SCA1 (Spinocerebellar Ataxia Type 1) • SCA2 (Spinocerebellar Ataxia Type 2) • SCA3 (Spinocerebellar Ataxia Type 3 or Machado-Joseph Disease) • SCA6 (Spinocerebellar Ataxia Type 6) • SCA7 (Spinocerebellar Ataxia Type 7) Un gène, une protéine D’autres maladies à répétitions de trinucléotides • • • • • • Syndrome de l’X fragile (CGG codon). Gène FMR1 sur le chromosome X. Plus de 230 répétitions chez les patients. Symptômes: retard mental, oreilles et mâchoires proéminentes, hyperactivité. Concerne les hommes. Le retard mental de l’XE fragile (codon GCC) Gène FMR2 sur le chromosome X. Plus de 200 répétitions chez les patients. Symptômes: retard mental léger, déficits d’apprentissage. L’ataxie de Friedreich (codon GAA). Gène X25. Plus de 100 copies chez les patients. Symptômes: maladies cardiaques, réflexes des tendons diminués, difficultés de langage. Dystrophie Myotonique (codon CTG). Gène DMPK. Entre 50 et plusieurs milliers de copies chez les patients. Symptômes: faiblesses musculaires, problèmes cardiaques et rénaux, déformations de la face, calvitie et cataracte précoces. Ataxie spinocérébelleuse type 8 (codon CTG). Gène SCA8. Entre 110 et 250 copies chez les patients. Symptômes: atrophie du cervelet, réflexes aiguisés. Ataxie spinocérébelleuse type 12 (codon CAG). A la différence des maladies à polyglutamines, la répétition intervient dans une région non codante. Gène SCA12. Entre 66 et 78 copies chez les patients. Symptômes: pertes de coordination de certaines parties du corps. Un gène, une protéine Distribution des allèles au locus MH Allèles de taille normale 80 Seuil (30-40 CAG) gènes modificateurs? Fréquence (%) 70 Cas de novo 60 50 Allèles normaux de grande taille 40 30 20 Pénétrance réduite Allèles avec expansion 10 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 130 Nombre de répétitions CAG Un gène, une protéine Age at onse t of chore a Corrélation entre le nombre de répétitions CAG et l'âge de début 80 Contribution du nombre de CAG à l'âge de début : 50-70% 60 40 20 0 35 45 55 65 75 Number of CAG repeats 85 Une maladie dégénérative Les agrégats sont-ils responsables de la maladie? • • • • Pas de corrélation entre inclusions et aires affectées (seulement 1% à 4% des neurones du striatum) Modèles animaux de Huntington: les déficits apparaissent avant les agrégats Modèle shortstop de la maladie: les inclusions sont plus nombreuses mais l’animal ne développe pas les symptômes de la maladie Les neurones transfectés avec l’huntingtine mutée forment des inclusions et survivent plus longtemps que les neurones que ceux qui ne forment pas d’inclusions Une maladie dégénérative En accusation, la forme soluble de la huntingtine mutée Agrégats de huntingtine mutée insolubles solubles neurotoxicité dérégulation transcriptionnelle neuroprotection altération de la protéolyse inclusions polyglutamine stimulation de l’apoptose mort neuronale Arrasate et al 2004 Schaffar et al 2004 Une protéine toxique Une protéine ubiquiste Une protéine soluble de 3 144 acides aminés • Pas d’homologie de séquences avec d’autres protéines. Exprimée chez les rongeurs aussi bien que chez les humains, avec des pics dans le cerveau et les testicules • Elle est détectée dans le noyau, le reticulum endoplasmique, l’appareil de Golgi, les neurites, les microtubules et les synapses • La structure primaire ne contient pas de motifs connus ni de domaines structurels avec des fonctions définies Une protéine sans fonction connue • • • • • Une protéine toxique Domaine polyproline (P)n qui pourrait permettre de maintenir la protéine en solution Répétitions HEAT impliquées dans les interactions protéine-protéine Signal de sortie du noyau (NES) qui indique un transport probable du noyau vers le cytoplasme Trois sites de clivage de protéases (têtes de flèches) impliqués dans la protéolyse A: région clivée dans le cortex; B: région clivée dans le striatum; C: région clivée dans les deux aires Une protéine toxique De nombreuses interactions avec d’autres protéines Une protéine toxique Une protéine exprimée au cours du développement • Une souris KO pour la huntingtine ne meurt avant le 8ème jour de gestation • Toutefois un seul allèle fonctionnel suffit pour assurer le développement de l’individu • Une réduction de 50% de l’expression de la huntingtine provoque des troubles cognitifs, des anomalies de comportement et une perte neuronale dans le noyau sous-thalamique Woda et al, 2005 Une protéine toxique Une protéine anti-apoptotique • • • Des cellules neuronales qui surexpriment la protéine sont insensibles en culture à la mort provoquée par des stimuli d’apoptose (toxines mitochondriales ou transfection de gènes de mort) L’inactivation de la huntingtine neuronale provoque une dégénérescence progressive (perte d’axones et mort cellulaire dans l’hippocampe, le striatum, le cortex) et la mort prématurée de l’animal La surexpression de la huntingtine protège l’animal des conséquences de l’ischémie ou des effets de drogues cytotoxiques Une protéine toxique Une protéine qui contrôle l’expression du BDNF • • • La huntingtine participe à la transcription du BDNF (Brain Derived Neurotrophic Factor) en inhibant le Repressor element 1/neuron-restrictive silencer element (RE1/NRSE) localisé dans la région promotrice de l’exon II Le BDNF est produit dans les neurones corticaux qui projettent sur le striatum. Après son transport antérograde dans des vésicules le long des afférence cortico-striatales, le BDNF est relargué au niveau des terminaisons et capturé par les neurones striataux Des niveaux réduits de BDNF sont observés chez les animaux mutants pour la huntingtine Une protéine toxique Une protéine qui facilite le transport vésiculaire • • • • La huntingtine accroît le transport vésiculaire du BDNF le long des microtubules La huntingtine interagit avec des protéines (glued, HAP1) qui font partie des moteurs moléculaires Le transport du BDNF est réduit après injection d’ARNi dirigé contre la huntingtine Chez les animaux ne possédant qu’un allèle fonctionnel, les mitochondries s’immobilisent progressivement Une protéine toxique Une protéine qui contrôle la transcription de gènes neuronaux • • Des séquences RE1/NRSE sont retrouvées dans des gènes impliqués dans le développement neuronal et la physiologie du neurone: canaux ioniques, récepteurs de neurotransmetteurs, protéines de vésicules synaptiques On compte actuellement 1 892 sites RE1/NRSE chez l’homme Une protéine toxique Une protéine détectée au niveau synaptique • • • La huntingtine interagit avec de nombreuses protéines du cytosquelette et des vésicules synaptiques qui jouent un rôle dans l’endocytose et l’exocytose. La huntingtine se lie directement à la protéine PSD95 qui module l’activité des récepteurs NMDA au glutamate en post-synaptique Une moindre activité huntingtine conduit à la suractivation des récepteurs NMDA et à une toxicité Une protéine toxique Une protéine neuroprotectrice • Une surexpression de huntingtine provoque: une protection contre l’apoptose induite in vivo et in vitro ainsi qu’un accroissement de la production de BDNF. • Une réduction de huntingtine provoque: un développement cérébral anormal, la mort neuronale, une distribution anormale des organelles, un transport réduit des vésicules et du BDNF • Une surexpression de huntingtine chez un mutant provoque: une toxicité réduite, une inactivation de RE1/NRSE, une moindre toxicité du glutamate • Une réduction de huntingtine chez un mutant provoque: un accroissement de la mort cellulaire et une détérioration du comportement Une protéine toxique Une cascade d’événements délétères Dérégulation des récepteurs de neurotransmetteurs Défaut de transport axonal Dérégulation de l’homéostasie des mitochondries Activation de protéases (calpaïne) Activation de caspases (apoptose) Dérégulation de la machinerie transcriptionnelle (CREB binding protein) Un test génétique fiable Détection de l'expansion par PCR Détermination de la taille de l'expansion à 1 triplet prés 1000 500 0 40 50 60 70 Nombre de CAG Allèles avec expansion Allèles normaux 80 Un test génétique fiable Diagnostic génétique Identification du gène (1993) Diagnostic direct possible Confirmation moléculaire de la maladie chez les patients atteints Conseil génétique chez les apparentés Possibilité de diagnostic présymptomatique et de diagnostic prénatal Un test génétique fiable Diagnostic présymptomatique ♦ Diagnostic direct ♦ Dans le cadre d'un protocole de conseil génétique validé sur le plan international – plusieurs consultations à des temps différents – avec au moins un généticien, un psychologue – abandon possible à tout moment – suivi après le test Un test génétique fiable Les principes à respecter 9 Autonomie 9 Choix éclairé 9 Bénéfice 9 Confidentialité 9 Egalité 9 Droit de ne pas savoir Un test génétique fiable L’articulation dans le temps Demande initiale du sujet à risque Phase d’information (généticien, neurologue) Poursuite de la demande ♦ Phase de réflexion Abandon temporaire ou définitif (psychologue, psychiatre, +/- assistante sociale) ♦ Décision, prélèvement sanguin et analyse (généticien) ♦ Rendu du résultat (généticien) ♦ Suivi médico-psycho-social (neurologue, généticien, psychiatre, psychologue, assistante sociale) La maladie vue par un enfant de patient Francis O Walker, The Lancet, 2007 Un test génétique fiable Demander ou non le test? Un test génétique fiable Demander ou non le test? Moins de 5% des personnes à risque décident de faire le test prédictif Les personnes qui sont testées négatives deviennent stressées (culpabilité du survivant) et présentent parfois un syndrome qui se rapproche de la maladie de Huntington Le test prénatal est encore moins fréquent que le test présymptomatique. Que faire? Les traitements proposés Des molécules contre les agrégats • • • • • Geldanamycine (anticancéreux). Se lie aux molécules de stress qui jouent un rôle de chaperones. Trehalose (disaccharide). Stabilisent les molécules mal formées et limitent l’agrégation. Cystamine. Inhibe l’activite de la transglutaminase, une enzyme impliquée dans la formation des agrégats. Rapamycine (antibiotique, immunosuppresseur). Inhibe l’activité de mTOR, une protéine qui limite l’autophagie. ARN interférant. L’ARN double brin spécifique de la partie du gène de la huntingtine mutée pourraient être introduits afin de stopper la production de protéines avec des expansions anormales. Les traitements proposés Des molécules anti-inflammatoires • • • • • Glucocorticoïdes (hormones stéroïdes). Inhibent tous les stades inflammatoires. Effets secondaires liés aux effets métaboliques de ces molécules. Minocycline (antibiotique). Est capable de traverser la barrière hémato-encéphalique et d’inhiber l’activation des cellules proinflammatoires. Oméga-3 (acide gras). La molécule est convertie en prostaglandine anti-inflammatoire. Essai clinique de phase III en cours. Anti-inflammatoires non stéroïdiens (Aspirine Ibuprofene, naproxene). Agissent sur la voie métabolique de la cyclooxygénase qui est responsable de la transformation des acides gras en prostaglandines. Acide folique (vitamine B11). Agit sur la reméthylation de l’homocystéine et réduit l’inflammation. Les traitements proposés Des molécules pour rétablir le métabolisme énergétique • • • • • • Créatine. Accroît la production d’ATP, stabilise les membranes et stimule la recapture du glutamate. Dichloroacétate. Stimule le complexe pyruvate déshydrogénase, un groupe d’enzymes impliquées dans le métabolimse énergétique. Nicotamide (vitamine B3). Précurseur de la NAD (nicotamide adenosine dinucleotide), une molécule impliquée dans le métabolisme énergétique. Riboflavine (vitamine B2). Partenaire de deux co-enzymes – la FAD (flavin adenine dinucleotide) et la FMN (flavin mononucleotide) – qui participent à la transformation des sucres, des protéines et des graisses en énergie. Carnitine. Facilite l’entrée des acides gras dans la mitochondrie. Acide tauroursodeoxycholique. Prévient l’apoptose et protège les mitochondries. Les traitements proposés Des molécules contre les radicaux libres • • • • • • • • Ginkgo Biloba. Protège du stress oxydatif et des dommages mitochondriaux. CoEnzyme Q10. Rôle dans le transport d’électrons et la production d’ATP. Vitamine C. Agit directement sur les radicaux libres pour prévenir le stress oxydatif. Vitamine E. Protège les membranes en neutralisant les radicaux libres. Sélénium. Element central de la glutathione peroxidase, une enzyme anti-oxydante qui protège les cellules contre le stress oxydatif. Acide lipoique. Co-enzyme présente dans la mitochondrie qui participe à la production d’énergie en modifiant les sucres au cours du cycle de Krebs. Arginine. Précurseur de NO. Rôle neuroprotecteur et neurotoxique. Acide folique Les traitements proposés Des molécules contre la toxicité du glutamate • • • • • Remacemide. Antagoniste du récepteur NMDA qui inhibe la liaison du glutamate à son récepteur. Deux essais n’ont pu mettre en évidence un effet à long terme. Riluzole. Inhibe la transmission de glutamate et modifie les effets du glutamate sur les cellules nerveuses. Pas d’effet bénéfique montré par un essai clinique Lamotrigine. Anticonvulsif qui inhibe la transmission glutamatergique. Pas d’effet prouvé par les essais cliniques. Memantine. Antagoniste du récepteur NMDA qui inhibe la liaison du glutamate à son récepteur. Acide folique. Thérapie cellulaire Introduction Une thérapie émergente aux origines lointaines Greffe d’organes © Leonardo da Vinci Greffe de peau Thérapie cellulaire Thérapie génique Traitement médicamenteux Cellules transgéniques Cellules médicaments « Simila similibus curantur », Hippocrate © Leonardo da Vinci Thérapie cellulaire Introduction Des greffes de nature différente Donneur Nature greffe Soi Autologue Autre humain Allogénique Grands brûlés Diabète de type I Animal Xénogreffe Foie ou rein de porc Thérapie cellulaire Essai clinique de phase I de Créteil Cinq patients testés en préet post-opératoire Neuroblastes fétaux prélevés chez un ou deux embryons humains de 7.5 à 9 semaines. Deux séances d’implantation: une pour l’hémisphère droit, une pour l’hémisphère gauche, un an après. Protocol of assessment T1–T5=full annual assessments. U=UHDRS scoring. F=neurophysiological tests. Quatre sites d’implantation au lieu des cinq prévus (deux dans le noyau caudé, trois dans le putamen) Immunosuppression: Cyclosporine A (3 J avant - 6 M après) Prednisolone et Azathioprine Bachoud Lévi et al, Lancet, 2000,2006 Increased metabolic activity in the striatum. MRI (left) and PET fluorodeoxyglucose (right) images in patient 1. Red represents the highest metabolic activity and dark blue the lowest. Thérapie cellulaire Essai clinique de phase I de Créteil Total scores for the motor part of the UHDRS Although a strict annual assessment was carried out for grafted patients, intervals between assessments varied in a few cases for patients in the control group. Dashed LINES=grafting sessions Bachoud Lévi, Rémy, Nguyen et al, Lancet, 2000 Thérapie cellulaire L’essai clinique de Tampa Sept patients greffés et testés tous les 3 mois pendant un an Neuroblastes foetaux prélevés chez 2-8 embryons humains de 8 à 9 semaines. Implantation en deux temps. Préférence donnée au striatum moteur (putamen post-commissural) Si tissu en quantité suffisante, greffes dans le noyau caudé et le putamen précommissural. Immunosuppression: Cyclosporine A (7 J avant - 14 J après) Hauser, Furtado, Cimino et al, Neurology, 2002 Thérapie cellulaire La controverse franco-américaine Trois sujets de l’étude Tampa ont eu une hémorragie sous durale et deux ont dû subir une nouvelle chirurgie de drainage. Le poids d’un cerveau CH est inférieur de 300 g à la normale. Or, l’atrophie striatalereprésente une perte de poids d’environ 50 g. La dégénérescence neuronale ne se limite pas au striatum. L’expérience conduit à remplacer 8 à 10% du striatum qui représente environ 20% de la dégénérescence dans la chorée de Huntington. L’effet placebo peut conduire à une amélioration de plus de 20% et durer plus de 18 mois. L’absence d’améliorations dans l’essai clinique de Tampa peut s’expliquer par des différences de protocole: dissection du striatum fœtal, sites d’implantation, état initial des patients. Evaluation post-opératoire trop courte dans l’essai de Tampa. Les résultats à un an de l’essai de Créteil sont similaires à ceux de Tampa. Les bénéfices observés à Créteil durent depuis au moins 5 ans (première greffe) et vont au-delà du délai placebo. La chirurgie sans implantation éthiquement inacceptable. est Thérapie cellulaire Résultats des diverses greffes de cellules dopaminergiques foetales Essais cliniques américains (1988-2003) Freed et al, 40 patients Olanow et al, 34 patients Les transplants de cellules fœtales survivent dans presque tous les patients. Patient A, 7 mois post chirurgie 22000 neurones DA De 10 à 15% des patients reproduisent les effets de la L-dopa, y compris après la suppression de L-dopa Ne marche pas chez patients de plus de 60 ans Greffe allogénique Nécessité d’un immuno- monitorage Patient B, 3 ans post chirurgie Freed al, 2001 Thérapie cellulaire Essai clinique multicentrique de phase II Greffe de neuroblastes fœtaux chez des patients atteints de la maladie de Huntington • Essai contrôlé randomisé, sept centres, durée: 52 mois avec cross-over à 32 mois, soixante patients au Stade I • Critère principal: UHDRS Moteur • Critères secondaires: TFC, neuropsychologie, imagerie, électrophysiologie Avant Après Thérapie cellulaire Le centre de thérapie cellulaire de l’Assistance Publique à Marseille Une structure agréée, aux normes européennes Thérapie cellulaire Un immunosuppresseur d’un type particulier • Tacrolimus (FK506), neurorégénérateur – Accroît la vitesse de régénération axonale – Augmente le nombre d’axones myélinisés et l’épaisseur de myéline – Diminue de 50 % le temps de récupération après une lésion nerveuse – Induit une régénération de neurones des ganglions de la racine dorsale – Accroît la synthèse de NGF et GAP43 en inhibant la calcineurine et en activant la voie TGFβ1 – Cas d’un patient traité avec Tacrolimus après arrachement d’un bras (Martin et al, Ann Chir Plast Esth. 2005) Thérapie cellulaire Un immunosuppresseur d’un type particulier Tacrolimus (FK506), neuroprotecteur – Protège de l’ischémie cérébrale même 1 h postocclusion • L’effet n’est pas observé avec la cyclosporine – Prévient la mort neuronale et est utilisé dans des modèles de SLA • Effet similaire de cyclosporine – Protège les neurones de la toxicité de 6-OHDA et MPP • Utilisation potentielle dans les maladies de Huntington et de Parkinson La suite avec Parkinson