La création d’indices « low carbon »
Au-delà des fonds qui financent les acteurs qui sont clairement à l'avant-garde du mouvement de
transition vers une économie moins carbonée, il faut aussi encourager la prise en compte de l’enjeu
climat sur l’ensemble des portefeuilles des investisseurs institutionnels. Une étape très importante
pourrait être franchie en développant de nouveaux indices qui intègrent l'objectif de limiter à 2 degrés
maximum la hausse des températures d'ici 2050.
Qu'on défende cette option ou qu'on la critique, on doit bien constater que la plupart des investisseurs
évaluent la performance de leur gestion ou investissent en se référant à des indices qui, à ce stade,
n'intègrent pas vraiment l'objectif de décarbonation. L'enjeu est pourtant considérable. Pour s'en
convaincre, il suffit de considérer le montant des actifs gérés de manière passive (on change d’échelle
« from billions to trillions »). Il faut donc saluer les initiatives des différents fournisseurs d’indices qui
veulent aller au-delà des indices « bas carbone » actuels. Tous, à des titres divers, sont en train de
travailler sur des indices qui fourniraient une assurance raisonnable aux investisseurs qui en
demanderaient la réplication à leur gestionnaires d’actifs qu’ils sont sur la bonne trajectoire pour
contribuer à limiter à 2° au maximum l’élévation de la température à l’horizon 2050.
La décarbonation des portefeuilles d’actifs
Pour les investisseurs les plus avancés, il faut aussi continuer à explorer de nouvelles modalités de
promotion d'une gestion décarbonée.
L'ERAFP a été le premier investisseur à publier l'empreinte carbone de son portefeuille actions, il y a
deux ans.
Le Régime est un fonds de pension. Il a donc une vision de long terme et considère par conséquent
qu'il faut aborder de manière pro active la transition.
C'est la raison pour laquelle l'ERAFP a souhaité engager un processus de décarbonation en
collaboration avec un de ses gestionnaires. Ainsi le portefeuille d’actions Europe géré par Amundi
intègre-t-il désormais un filtre supplémentaire destiné à supprimer les entreprises les plus émettrices
de gaz à effet de serre. A l'approche de la COP21, l'ERAFP propose une nouvelle approche.
Le Régime vient de confier à amLeague et Cedrus AM la mise en œuvre d’une plateforme permettant
aux gestionnaires de montrer sur une période significative leur capacité à réduire l’intensité carbone
d’un portefeuille « actions internationales ».
D'ores et déjà, l'ERAFP a pris des contacts avec un certain nombre d'investisseurs français et
européens qui ont manifesté un intérêt pour cette démarche.
Il s’agit aussi de déterminer comment, dans une seconde étape, ils pourront investir en intégrant les
résultats dégagés par les processus de gestion qui se seront avéré les plus performants.