La campagne d’Alsace
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taine. Le 6juin1943, le bataillon est ociellement créé par ordre du
général de Gaulle. Comprenant trois centshommes, il est dirigé vers
l’Angleterre et prend garnison à Camberley le 7novembre1943. Le
commandant O’Cottereau est remplacé à la tête du bataillon par le
commandant Chateau-Jobert, dit «Conan». Àla même époque, le
commandant Bourgoin, remis de ses blessures mais amputé d’un bras,
vient prendre le commandement du 4ebataillon d’infanterie de l’air.
Les 3eet 4ebataillons sont regroupés en une demi-brigade, commandée
par le lieutenant-colonel Durand venant du Corps franc d’Afrique. En
décembre, la demi-brigade française intègre, en Écosse, la SAS Brigade,
formée à partir des deux régiments SAS d’Afrique.
Àla n du mois de janvier1944, pour des raisons de sécurité, la
«SAS Brigade» est transférée dans l’ouest de l’Écosse. Le 14mars, un
pli «très secret» met le 4ebataillon en alerte. Le départ est prévu pour
le 8avril. Une grande manœuvre vient concrétiser les résultats de l’ins-
truction. Puis ce sont les visites des autorités, et en particulier celle du
maréchal Montgomery qui déclare: «Les SAS français, je vous connais
bien! Travaillez aussi bien qu’en Libye!». Le 17avril, sur décision
du général commandant les forces aériennes françaises en Grande-Bre-
tagne, le 4eBIA devient le 2erégiment de chasseurs parachutistes–SAS
et le 3eBIA, le 3erégiment de chasseurs parachutistes–SAS.
À la veille du débarquement de Normandie, chaque régiment
compte un eectif d’environ six cents hommes répartis en un squa-
dron3 de commandement, unsquadron motorisé et troissquadrons de
fusiliers voltigeurs. Chaque unité élémentaire comportant environ cent
vingtparachutistes. L’armement et le matériel des unités SAS repré-
sentent des soucis que l’organisation et la perfection dans le détail des
Britanniques s’emploient à résoudre après de nombreux tâtonnements.
En particulier, il est décidé que l’armement sera obligatoirement com-
posé au plan individuel d’un Colt 45, d’un poignard américain, d’une
carabine à crosse repliable ou d’une mitraillette Sten. Quant à l’arme-
ment collectif, il se compose de fusils-mitrailleurs Bren, d’armes anti-
chars portatives Bazooka ou Piat, de coupe-coupe, enn de plastic. Le
3. Au Special Air Service, le squadron était l’unité élémentaire de base. Il correspondait
à une compagnie de parachutistes quand les BIA devinrent des RCP – SAS.