Biographies des récipiendaires de la Légion d’honneur
8 mai 2015
Joseph, Alphonse COURCIER:
Né le 4 mars 1928 à Cossé-le-Vivien.
Il entre dans la Résistance à 15 ans, à compter du 20 juin 1943.
Il intègre le groupe de résistance « Libération-Nord » de
Renazé, composé d’une cinquantaine d’hommes, et qui est
commandé par son père. Il sert en tant qu’agent de liaison pour
recruter des hommes.
Il participe à des actions de sabotage, en coupant la ligne
téléphonique souterraine Angers-Rennes le 15 janvier 1944, en
disposant sur la route des planches cloutées dans la nuit du 18
au 19 mars 1944 pour crever les roues des véhicules allemands
ou en coupant des voies ferrées comme la ligne Châteaubriand-
Sablé-sur-Sarthe.
Intégré dans les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) de la Mayenne du 10 avril 1944 jusqu’au
6 août 1944, il multiplie les opérations et prend part à de multiples attaques nocturnes à partir du
6 juin 1944 contre des convois ennemis, notamment sur la route de Renazé à Pouancé, au lieu-dit
la côte de la Brancherie et au lieu-dit La Brosse sur la route de Saint-Poix.
Il prend part également à la destruction de deux avions ennemis à la Selle-Craonnaise le 22 juin.
Ses embuscades permettent de causer des pertes sévères à l’ennemi. Il étonne ses camarades de
combat par son courage et son sang-froid.
A la libération, le groupe local auquel il appartient détient 82 prisonniers et un important matériel
de guerre. Il fait lui-même trois prisonniers le 2 août 1944.
Après la libération du partement, il signe un second engagement dans les FFI pour la durée de
la guerre et est incorporé dans la 3
ème
compagnie FFI de la Mayenne. Il obtient le titre de
combattant volontaire de la Résistance le 11 juin 1959.
Il est aujourd’hui vice-président de l’association des Combattants Volontaires de la Résistance de
la Mayenne et membre du comité d’entente des associations de Résistance et de déportation de la
Mayenne et du Souvenir français.
Jean DELAHAYE :
Né le 18 janvier 1923 à Bonnemain en Ille-et-Vilaine.
Il entre dans la Résistance à partir du 10 janvier 1943 ;
à presque 20 ans. Il fait partie du secteur côtier n°8, un
groupe de résistance englobant les communes de
Bonnemain et du Tronchet en Ille-et-Vilaine.
Etudiant en licence à la faculté de droit de Rennes, il
est chargé de faire de la propagande anti-allemande
dans le milieu étudiant et d’y recruter des jeunes pour
la Résistance.
A la suite d’une manifestation anti-allemande le 11
novembre 1942, il est arrê une première fois par la
Gestapo puis relâché.
Son groupe est surveillé par la Gestapo en raison de distributions clandestines de journaux
appelant les Français à résister. Il est arrêté une seconde fois, en même temps que 12 autres de ses
camarades étudiants, le 8 mai 1943. Il est envoyé dans le camp d’internement de Compiègne
1
,
dénommé frontstalag 122, entre mai et juin 1943. Ce camp, ouvert en juin 1941, était
l’antichambre des camps de concentration et d'extermination (Auschwitz, Ravensbrück,
Buchenwald, Dachau, Sachsenhausen, Mauthausen et Neuegamme).
Il arrive à Buchenwald le 24 juin 1943. Durant des mois, il subit les mauvais traitements et
l’arbitraire, mais parvient à survivre. Il écrit dans ses mémoires : « Buchenwald, c’est l’enfer, c’est une
nouvelle vie de bagnard du XXème siècle : le citoyen français devient un matricule sans nom, maltraité par des
cerbères prenant plaisir à tuer ».
Rapatrié le 27 avril 1945, il ne pèse plus que 43 kg. De son groupe, il est le seul à être revenu
vivant. Marqué dans sa chair, il commence très tôt à témoigner de ses souffrances et des dangers
des extrémismes. En 1946, il intègre l’association départementale des déportés, internés et
familles de disparus de la Mayenne dont il devient au fil des ans un des membres les plus actifs. Il
se rend dans de nombreux collèges et lycées afin d’expliquer la résistance et la déportation aux
jeunes scolaires.
1
Jusqu’en août 1944, plus de 54000 résistants, militants syndicaux et politiques, civils raflés et Juifs seront internés à
Compiègne.
Edouard, Robert DUCLOZ:
Né le 12 février 1925 à Sallanches en Haute-Savoie.
Il s’engage pour la durée de la guerre au 9
ème
Zouaves,
appelé également 9
ème
régiment de marche de Zouaves, le
17 octobre 1944. Ce régiment, créé au début de la
Première Guerre mondiale, prend part à la campagne de
France en Mai 1940 sans démériter puisqu’il n’enregistre
aucune défaite. Reconstitué le 18 novembre 1942, le 9
ème
Zouave participe aux combats de l’île d’Elbe, de la
Tunisie, de la Corse.
De retour en France le 13 septembre 1944, le 9
ème
Zouaves œuvre au sein même de la 1
ère
Armée Française
du Général de Lattre de Tassigny, et aux cotés de leurs
camarades Chasseurs d’Afrique, Légionnaires et
Coloniaux.
A partir de cette époque l’histoire d’Edouard DUCLOZ et celle de ce régiment se confondent. Il
participe dans les Vosges à une suite de combats acharnés en enlevant de haute lutte les villes de
Roche-lès-Blamont le 15 novembre, puis d’Hérimoncourt le 17 et de Remiremont le
19 novembre 1944.
Après une période de stabilisation dans la région de Mulhouse, le régiment revient dans le secteur
des Vosges au col de la Schlucht, ni le froid, ni la neige, ni les incessantes réactions d’un
ennemi très mordant ne parviennent à le déraciner de sa position.
Le « 9 » repart à l’attaque le 2 février 1945 et dans un élan irrésistible ouvre la voie et libère
Munster le 5 février 1945.
Il franchit le Rhin le 29 mars 1945 à la hauteur de Karlsruhe. Le régiment bouscule et désorganise
alors le dispositif ennemi de la Forêt Noire. Poursuivant l’adversaire, il prend la ville de Baden-
Baden et favorise l’entrée des troupes françaises dans Stuttgart.
Le 1
er
mai, le 9e Régiment de Zouaves, au sein de la 5e DB, termine sa glorieuse randonnée à
Bregenz, sur les bords du lac de Constance.
L’esprit de sacrifice et le sang-froid au combat d’Edouard DUCLOZ seront récompensés par une
citation et la Croix de guerre le 7 juin 1945.
Henri, Frédéric, Laurent FARIS:
Né le 29 août 1921 à Angers.
Fils d’un mutilé de guerre décédé en 1933 et pupille de la
Nation, il est contraint de faire le service du travail
obligatoire (STO) en 1942. il travaille à Hilden en Allemagne
dans une usine qui fabrique, entre autres, des bombes.
En permission à Pelouailles-les-Vignes au mois de juillet
1943, il se fait porter malade et reste à l’hôpital d’Angers
pendant plusieurs semaines mais la Gestapo vient le voir et
lui ordonne de retourner en Allemagne.
Bien décidé à se soustraire au STO, il parvient, grâce à des complicités, à se cacher dans une
ferme à Lassay-les-Châteaux. Il entre en contact avec Fernand COUPARD, électricien à
Ambrières-les-Vallées, qui décide de l’embaucher. Il se trouve que M. COUPARD est résistant.
Il le fait entrer dans son réseau. Ses actions consistent à mettre à l’abri des aviateurs alliés dont
l’appareil a été abattu, à fabriquer de fausses pièces d’identité et à saboter du matériel allemand.
En prévision du débarquement allié, le seau constitue des stocks d’armes afin de prendre part à
la libération du territoire national quand le moment sera venu.
Mais la Gestapo procède à une série d’arrestation des membres du réseau à partir du 9 mai 1944.
Il essaie de prévenir ses camarades de l’action en cours mais est lui-même capturé le lendemain.
Conduit et interrogé à la prison du Pré-Pigeon à Angers, ses geôliers le mettent dans un train qui
doit le conduire à Compiègne, antichambre des camps de la Mort. Mais les Américains
progressent partout et mitraillent les convois. Le sien erre une dizaine de jours sur les voies avant
de finalement terminer son voyage à Péronne où il est finalement libéré fin août 1944.
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