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Examen de la chaîne statique viscérale abdominale
Cet examen fait suite :
-à l’anamnèse,
-à l’examen statique
-à l’examen dynamique
L’anamnèse a pour but de connaître l’histoire du patient. Elle va nous orienter
quant aux choix d’une stratégie du traitement en fonction du « vécu » du patient.
Elle doit être méthodique et dirigée. C’est toute la difficulté de cet
interrogatoire. Les réponses de votre patient orienteront la suite de vos
questions.
Quand l’origine du motif de consultation est d’ordre traumatique, les questions
seront ciblées autour de la zone traumatisée, elles seront plus « analytiques ».
Lors d’une origine traumatique, le patient peut dater de manière précise le début
des symptômes. L’apparition de ceux ci est rapide. La douleur est amplifiée par
les mouvements et améliorée par le repos.
En règle générale, le siège et la cause du problème sont situés au même endroit.
Quand l’origine du motif de consultation est d’ordre chronique, les questions
seront plus globales afin de mieux comprendre l’installation de la douleur.
Lors d’une origine chronique, le patient ne peut dater le début de l’apparition
des symptômes. Ceux-ci sont apparus progressivement et peuvent s’installer sur
une période plus ou moins longue. La douleur est amplifiée par l’immobilité et
améliorée par le mouvement.
En règle générale, le siège et la cause du problème ne se situent pratiquement
jamais au même endroit.
Dans un premier temps, il faut connaître l’environnement dans lequel évolue le
patient.
- Son activité professionnelle : dynamique ? Statique ? Ergonomie de
travail ? Gestes répétitifs ? Voiture ? Port de mallette qu’il jette et qu’il
tire de sa voiture ?
- Ses activités sportives, ses occupations,
- Ses positions de repos chez lui. Comment regarde-t-il la télévision ?
Assis ? Couché ? Les réponses sont souvent déconcertantes.
Dans un deuxième temps, si on ne trouve pas de causes évidentes posturales, il
faut envisager les influences profondes pouvant venir de la sphère viscérale
Une fois élucidée l’origine du problème - traumatique ou chronique - dont
souffre le patient, l’anamnèse doit être conduite avec méthode, par le moyen de
questions claires et simples.
On en propose la liste essentielle :
- Quand la douleur, l’apparition des symptômes, ont-ils commencé?
- Le symptôme est-il lié à d’autres troubles ?
A des troubles articulaires ?
A des troubles vertébraux ?
A des troubles fonctionnels viscéraux ?
Dans ce dernier cas, quel organe est en cause : l’estomac, le foie, les
intestins, le cœur, les poumons, les reins, les parties génitales?
Le patient est-il sujet à des migraines, à des céphalées ?
A des troubles hormonaux ?
A des troubles oculaires ?
A des troubles d’oreille interne, moyenne ?
A des troubles de l’ATM ? …etc.
- Le symptôme est-il apparu suite à une maladie ?
A une grossesse ?
A une intervention chirurgicale ? A-t-il des cicatrices ?
A un choc émotionnel ?
A une vaccination ?
A une allergie ?
- Le symptôme est-il augmenté, ..... lors de mouvements ?
….lors du repos ?
….la nuit à quelle heure ?
….le matin au lever ?
.…lors de variations météorologiques?
.….lors de la respiration, de la toux ?
….lors de la miction, de la défécation?
….lors d’émotions?
Soyez attentifs aux symptômes qui augmentent au repos, en particulier la nuit
avec une sensation de douleur osseuse au niveau de la colonne dorsale. Le sujet
peut décrire des douleurs en forme de « vrilles » au niveau para vertébral, des
douleurs intra-osseuses au niveau vertébral, des transpirations neuro-végétatives,
des toux en position allongée avec difficultés pour respirer.
- Quels sont les antécédents familiaux?
- Autres traitements en cours ?
L’anamnèse est une étape majeure qui va orienter notre examen et nous
permettre de faire la différence entre des troubles fonctionnels qui relèvent de
notre compétence et des troubles cliniques avec des signes qui, eux, nécessitent
un diagnostic médical.
Il est important de poser toutes ces questions méthodiquement. Beaucoup de
patients n’osent plus parler de leurs douleurs. Lorsque des investigations
médicales ont été menées, qu’elles n’ont révélé aucune pathologie, le facteur de
stress du patient est alors régulièrement mis en avant, faisant systématiquement
figure, si l’on peut dire, de bouc émissaire. On propose au patient des réponses
toutes faites : « soyez plus détendu! », « vous pensez trop à vos problèmes »,
« c’est le stress qui rend votre digestion difficile et vous donne des colites! »,
« c’est l’âge ! », « vos douleurs dorsales, c’est parce que vous en avez plein le
dos », « si votre enfant a mal au ventre, c’est qu’il n’aime pas son
institutrice… » etc.
Pourtant, ces douleurs existent, elles sont réelles et usent ceux qui en souffrent
au quotidien. La médecine prenant surtout en compte les pathologies, ce type de
douleur n’est pas pris concrètement en considération. Or ces algies sont le
résultat de dysfonctions dues à des tensions du tissu conjonctif. Dans ces cas, la
tension n’est pas une pathologie mais bien un «état tissulaire», un « mal-être ».
C’est donc à ce niveau structurel qu’intervient le traitement des chaînes qui
relient tissulairement le plan musculo-squelettique et le plan profond viscéralneuro-végétatif. Lors de l’examen des chaînes nous devrons définir si l’origine
est due à des tensions internes viscérales (intra-cavitaires) ou périphériques
(musculo-squelettique).
Comme cet article est écrit dans le but de vous parler de la sphère viscérale
abdominale, nous ne citerons que les particularités propres à cette sphère.
Le thérapeute observera si il y a une corrélation entre la douleur musculo
squelettique et la sphère viscérale :
- douleur après une pathologie viscérale ?
- douleur après une opération de la sphère viscérale ?
- douleur liée à des troubles fonctionnels
viscéraux (constipation – diarrhée, colique – colite-spasmes)?
- Douleur après une grossesse - accouchement ?
Cette anamnèse réalisée, nous continuerons notre premier examen par :
- l’examen statique des chaînes musculaires
- l’examen dynamique des chaînes musculaires.
Ces derniers permettrons de déterminer les chaînes sur programmées.
Elles sont en regard avec la zone de l’organe. C’est l’adaptation de la relation
contenant-contenu.
En suite, nous aborderons l’examen de la cavité abdominale.
Cet examen se fait un deux temps :
1/ PERCUSSION
2/ PALPATION
La percussion est un moment primordial dans l’examen de cette cavité. Ne
négligez pas cette étape.
Elle se fait toujours en premier lieu car elle permet de localiser les organes les
uns par rapport aux autres. Après la localisation de ceux-ci, nous continuons
l’examen par la palpation. Cette palpation ne peut s’analyser que si nous avons
effectué au préalable les percussions. La palpation nous permet de confirmer
l’examen des percussions (localisation, taille) mais aussi de définir l’état de
tension des différentes zones de l’abdomen.
Un examen de la sphère abdominale seulement palpatoire est incomplet. Cela
équivaut à écrire un texte sans ponctuation. Seul l’examen complet avec les
percussions et la palpation permet un bilan rationnel et cohérent.
La percussion est un examen qui se fait selon un ordre bien défini. Cela a
toute son importance pour l’analyse de cet examen.
Nous commencerons par la percussion des organes de l’étage sus-mésocolique :
- estomac,
- foie,
- rate.
La localisation des organes de cet étage nous permettra de continuer notre
examen par la percussion des organes de l’étage sous-mésocolique :
- intestins grêles,
- cadre colique.
Nous pouvons trouver plusieurs cas de « figures » :
1° cas : Normal
a) Estomac : les bords supérieur et inférieur sont situés du 5ième et 9ième
espace intercostal gauche.
b) Foie : les bords supérieur et inférieur sont situés du 4ième-5ième espace
intercostal droit jusqu’au rebord chondro-costal droit.
c) Rate : elle est en arrière de la ligne axillaire médiane gauche au niveau
de la 10ième côte.
2° cas : Ptose
a) Estomac : les bords supérieur et inférieur sont situés plus bas.
b) Foie : les bords supérieur et inférieur sont situés plus bas.
c) Rate : elle est située plus basse.
3° cas : Congestion
a) Estomac : le bord supérieur est situé au niveau du 5ième espace
intercostal gauche, le bord inférieur est plus bas que le 9ième espace
intercostal gauche.
b) Foie : le bord supérieur est situé au niveau du 4ième-5ième espace
intrecostal droit, le bord inférieur est plus bas que le rebord chondrocostal droit.
c) Rate : elle est en avant de la ligne axillaire médiane gauche et plus
basse que la 10ième côte.
Classons ces données dans un tableau :
Organes
Estomac
Foie
Bords
Supérieur
Normal
5 espace
intercostal g.
Ptose
+ bas
Inférieur
9ième espace
intercostal g.
4ième-5ième
espace
intercostal dr.
+ bas
Supérieure
Inférieure
Rate
ième
rebord
chondrocostal dr.
En arrière de
la ligne
axillaire
médiane
gauche au
niveau de la
10ième côte
+ bas
+ bas
+ bas
Congestion
5ième espace
intercostal g.
+ bas
4ième-5ième
espace
intercostal dr.
+ bas
+ bas et en
avant de la
ligne axillaire
médiane
gauche au
niveau de la
10ième côte.
Dans les cas de ptose et de congestion, le bord inférieur de ces organes est plus
bas.
Ces organes étant thoraco-abdominaux, l’examen de leur bord supérieur est
impossible par la palpation et ne peut se faire que par la percussion. Celle-ci
nous permettra de situer le bord supérieur de ces organes.
Il nous sera possible de savoir:
- si l’organe est ptosé : les deux bords sont plus bas
- si l’organe est congestionné : seul le bord inférieur
est plus bas.
La percussion est donc indispensable pour l’examen de la sphère viscérale
abdominale ; sans elle nous ne pouvons faire la différence entre une ptose et une
congestion.
Dans ces deux cas, le traitement est différent ainsi que l’adaptation des chaînes
musculaires.
Lors d’une ptose, il y a reploiement. Les forces sont centripètes et
l’organisation musculaire recrute les chaînes de flexion dans un premier temps
et ensuite les chaînes de fermeture vers la zone où siège l’organe cible.
Lors d’une congestion, il y a déploiement. Les forces sont centrifuges et
l’organisation musculaire recrute les chaînes d’extension dans un premier temps
et ensuite les chaînes d’ouverture pour ne pas appuyer sur la zone de l’organe
cible.
Il ne me reste plus qu’à vous dire :
« A VOS PERCUSSIONS », bon courage et déchaînez-vous.
Michèle Busquet-Vanderheyden.
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