Utilisation d’endoprothèses trachéo-bronchiques en soins palliatifs de cancérologie respiratoire :
pour quelle qualité de vie ?
Maud JONAS, thèse de doctorat en médecine - 1 -
INTRODUCTION
L’obstruction des voies aériennes d’origine néoplasique touche 30% des personnes
atteintes de carcinome broncho-pulmonaire au moment du diagnostic, mais peut
également être liée à d’autres cancers. Les différentes techniques de pneumologie
interventionnelle apparues depuis les années 80 permettent de soulager les symptômes
en traitant les lésions causales avec des délais plus ou moins courts. Mais dans les
situations d’urgence impliquant une tumeur intrinsèque ou une compression extrinsèque
avec diminution de plus de 50% du calibre bronchique responsable d’une asphyxie, la
pose d’une prothèse endobronchique trachéale ou endobronchique est devenue la
technique de choix. Le type et la taille de cette prothèse sont déterminés en fonction de
la lésion, l’anatomie du patient et l’habitude de l’équipe de pneumologues
interventionnels. Une telle action permet de diminuer la mortalité à court terme, avec
des effets secondaires graves peu fréquents, mais risquant d’entrainer le décès du
patient. Une bonne tolérance à moyen et long terme et une amélioration de la dyspnée et
des explorations fonctionnelles respiratoires ont déjà été démontrées dans la littérature
après la mise en place d’endoprothèses trachéobronchiques. Mais nous ne retrouvons
pas d’étude qui évalue, par des questionnaires validés, l’amélioration de la qualité de
vie.
Nous avons donc mis au point une étude prospective incluant trois centres de
pneumologie interventionnelle, pour évaluer la qualité de vie immédiatement avant et
immédiatement après la mise en place d’une endoprothèse et à distance de celle-ci, en
utilisant des échelles de qualité de vie validées en français et largement utilisées chez les
personnes atteintes de cancers pulmonaires. C’est sur la préparation de ce protocole de
recherche clinique, baptisé « QUALIPSO », qu’est construit ce travail. Dans une
première partie, nous reviendrons sur l’épidémiologie et les étiologies des obstructions
des voies aériennes et sur les différentes prothèses endobronchiques, leurs indications et
complications. Nous rappellerons également la définition des soins palliatifs afin
d’expliquer pourquoi notre étude s’y rapporte. Enfin, nous définirons et tenterons de
préciser les déterminants de la dyspnée et de la qualité de vie avant de présenter plus en
détails les échelles utilisées pour notre protocole. Dans une deuxième partie, nous
énumérerons les étapes de l’élaboration du protocole et présenterons ce dernier. La
troisième partie exposera les résultats attendus et les perspectives envisagées à la suite
de cette étude.