Chapitre 1
Introduction
1.1 Contexte
Dans ce mémoire, nous nous intéressons aux groupes des difféomorphismes
de variétés lisses, et aux liens qu’entretiennent ces groupes de transforma-
tions avec les objets géométriques sous-jacents. Ce type de correspondance
entre un objet géométrique et une structure algébrique associée est courant
en mathématiques. Par exemple, le problème des relations qu’entretiennent
un espace et son algèbre de fonctions est assez bien compris : comme nous
le montrons dans ce texte, une variété lisse compacte Mest caractérisée
par son algèbre de fonctions lisses C∞(M), et tout morphisme d’algèbres
C∞(M)→C∞(N)provient de la composition à droite par une application
lisse N→M(théorème 2.15).
De manière encore plus aboutie, la géométrie non commutative établit une
équivalence de catégorie entre la catégorie des espaces topologiques compacts
et (le dual de) la catégorie des C∗-algèbres commutatives (cf. [Con] pour
plus de détails). Un autre exemple est le théorème de Serre-Swan : les fibrés
vectoriels sur une variété lisse compacte Mcorrespondent exactement aux
modules de type fini sur l’anneau C∞(M), l’équivalence de catégorie étant
fournie par le foncteur qui à un fibré vectoriel ξ:E→Massocie le C∞(M)-
module de ses sections lisses Γ(ξ).
Dans le cas des algèbres, comme nous le verrons, pour montrer qu’une
algèbre de fonctions caractérise l’espace sous-jacent, il est souvent possible
de « retrouver » les points de cet espace, ainsi que sa géométrie, à partir d’ob-
jets algébriques définis sur l’algèbre, comme par exemple les morphismes d’al-
gèbres A→R. Cette approche permet en général d’obtenir des constructions
fonctorielles, qui « passent aux morphismes », et d’obtenir des équivalences
de catégories.
4