
LA MERCATIQUE : ESPRIT ET DEMARCHE (6)
Les besoins primaires sont les besoins fondamentaux, qui sont communs à tous les individus (manger, boire, dormir...).
Pour les besoins primaires il n’y a pas besoin d’apprentissage.
Les besoins secondaires sont très nombreux, plutôt de nature sociale et donc acquis. Ils sont définis de façon différente
selon les auteurs. On trouve par exemple :
- le besoin d’affirmation de soi,
- le besoin de se valoriser auprès des autres,
- le besoin d’esthétique...
Pour le marketing, il est intéressant de noter que c’est seulement lorsqu’une société a atteint un certain niveau de
développement, c’est à dire lorsque les besoins primaires sont satisfaits, qu’apparaissent sur le marché les besoins
secondaires. Dans cette perspective Maslow
a défini cinq catégories de besoins :
1° physiologiques : faim, soif et en général tous les besoins liés à la survie,
2° de sécurité : être protégé des dangers,
3° d’appartenance : être accepté par le groupe social,
4° d’estime et de standing : être estimé, respecté, admiré par le groupe, pour soi et/ou pour ce qu’on possède,
5° d’accomplissement : désir de connaître, de comprendre, de réaliser et de se réaliser.
Les besoins selon Maslow sont hiérarchisés, la saturation d’un niveau inférieur peut seule déclencher le passage au niveau
supérieur. Les besoins sont illimités, renouvelables et complémentaires.
Alors que les besoins physiologiques et de sécurité sont permanents et cycliques (temporairement saturables) chez tous les
individus, les trois autres catégories ne deviennent véritablement moteur du comportement que lorsqu’une relative
satisfaction des besoins primaires est obtenue.
Plus le développement culturel, économique et social d’un individu est important, plus son comportement sera motivé par la
recherche de satisfactions d’un niveau supérieur.
2. Classification selon la nature des besoins
Henri Joannis propose une classification des motivations (la notion de motivation est pour l’auteur très voisine de la notion
de besoin)
en trois catégories :
- les besoins hédonistes (le plaisir),
- les besoins oblatifs (offrir),
- les besoins d’auto-expression (être et paraître).
Les besoins hédonistes sont des besoins résultant de pulsions, visant à satisfaire des plaisirs ou à faire cesser des déplaisirs.
Ces besoins sont nombreux et variés par exemple :
- les plaisirs physiques (se dorer au soleil),
- les plaisirs du rêve, de l’évasion (découvrir des pays lointains),
- le plaisir de posséder un bien matériel (une voiture...),
- le plaisir de la victoire ( être le meilleur, être celui qui séduit toutes les femmes...)
Les besoins oblatifs sont le résultat de pulsions d’achat en vue de rendre service, de faire le bien, de donner aux autres
(famille, voisins, amis...)
Les besoins oblatifs ont parfois pour conséquence la hiérarchisation des besoins : ainsi, dans une famille, la mère pourra-t-
elle faire passer des achats pour ses enfants avant des achats qu’elle devrait effectuer pour elle même.
Les besoins d’auto-expression correspondent à des pulsions à extérioriser ou à dissimuler sa personnalité. Ces besoins sont
très divers, mais leur caractéristique est qu’ils sont toujours liés à d’autres types de besoins, mais transposés par rapport à
un groupe social (famille environnement de travail...)
3. Classification par type de besoins
Pour le responsable marketing d’une entreprise de production, il est important de connaître l’état des besoins correspondant
à son produit. Dans ce but, il soit se poser les questions suivantes :
a) le consommateur « ressent-il » le besoin que mon produit satisfait ?
b) le consommateur a-t-il le désir de satisfaire ce besoin maintenant ou plus tard ?
c) le consommateur ressent-il le besoin que mon produit satisfait ? il s’agit de savoir si le besoin est exprimé par le
consommateur ou s’il est latent, c’est à dire non exprimé. Si c’est le cas, l’entreprise devra, préalablement à toute
démonstration ou présentation du produit, faire « prendre conscience », révéler au consommateur l’existence d’un besoin.
Le consommateur a-t-il l’intention de satisfaire ce besoin maintenant ou plus tard ? Si le besoin est immédiat, le
consommateur voudra entrer en contact avec le produit, c’est à dire le tenir, le voir, le toucher, l’utiliser...
Si le besoin est non immédiat le consommateur se renseignera, prendra le temps de comparer les produits concurrents. A la
fin de cette phase d’information, il acceptera peut-être de commander le produit pour la date à laquelle il estime en avoir
besoin. On a donc un deuxième sous groupe de besoins :
les besoins immédiats qui correspondent à un désir de posséder tout de suite. C’est le besoin qu’ont la plupart
A. Maslow, motivation and personality, Harper & Row Publishers, New York, 1954.
H. Joannis, de l’étude de motivation à la création publicitaire et à la promotion des ventes, Dunod, Paris, 1965.