Traumatismes du genou-1
Rappel : le genou limite le déplacement vertical du centre de gravité lors de la marche, s’y insèrent tous les
muscles de la marche et de la propulsion.
La musculature favorise :
La flexion de la jambe sur la cuisse : biceps crural, demi-tendineux, demi-membraneux, poplité et droit
externe
L’extension de la jambe sur la cuisse : quadriceps
La rotation interne : poplité, demi-tendineux, demi-membraneux
La rotation externe : biceps crural, tenseur du fascia lata
Des éléments de l’articulation sont susceptibles d’être atteints par les traumatismes :
Les principaux tendons qui aident à sa stabilité :
Ligament latéral interne (L.L.I.)
Ligament latéral externe (L.L.E.)
Les croisés : antérieur et postérieur (L.C.A. et L.C.P.)
Ceux qui servent « d’amortisseurs » entre fémur et plateau tibial :
Les ménisques interne et externe
1- Traumatismes aigus :
¾ Mécanismes :
Torsion
Hyper-flexion
Hyper-extension
Choc direct
¾ Signes de gravité :
Craquement,
Sensation de « déboitement »,
Blocage,
Intensité de la douleur,
Gonflement
Déformation
¾ Atteintes possibles :
Entorses bénignes : du LLI, du LLE sans atteinte des ligaments croisés
Entorses graves : rupture de ligament LLI, LLE + /- un croisé.
Fracture de la rotule, du plateau tibial
Luxation de la rotule, rupture du tendon rotulien ou du tendon quadricipital
Lésions méniscales
C. à T. :
9 Recherche de signe de gravité
9 Immobilisation du membre si signe de gravité
9 Sortir du terrain si possible
9 Mettre de la glace
9 Bilan aux urgences si signe de gravité et surtout si enfant ou jeune sportif
9 Si absence de signe de gravité : évacuation et bilan médical différé ou non selon le contexte
Entorses du genou : le Judo = sport à risque pour ce type de lésions
¾ Entorse grave ou bénigne ? : bénigne quand il s’agit d’un étirement du ligament, grave lorsqu’il y a
déchirure.
¾ En fonction de la violence du traumatisme et de son mécanisme les lésions sont de gravité variable et
peuvent atteindre un ou plusieurs ligaments.
1- Le ligament croisé antérieur :
le plus souvent atteint, risque d’instabilité
Avec rupture du L.L.E. En valgus avec rupture du LLI...
2- Le ligament croisé postérieur : plus rarement atteint
Il s’agit souvent un traumatisme violent, avec sensation de craquement, « déboitement » du genou
ou sensation d’instabilité et de laxité avec impotence fonctionnelle, gonflement
3- Ligament latéral interne : douleur à la palpation du
bord interne du genou
4- Ligament latéral externe : plus rarement atteint, douleur à la palpation du bord
externe
Atteintes méniscales :
¾ Fréquentes dans les sports de contact comme le judo.
¾ Souvent chronique, leur atteinte est le résultat d’un écrasement par torsion ou flexion forcée d’où leur
fréquente association avec des lésions ligamentaires (les croisés entre autres ou le L.L.I.)
¾ Ce peut être une fissure ou une rupture longitudinale, ou transversale.
¾ Souvent peu douloureuse, après un traumatisme type entorse. Le plus souvent il s’agit :
D’une douleur variable
D’épisodes de blocage : le genou ne peut s’étendre complètement, mais la flexion est possible, le
blocage est réductible par diverses manœuvres ;
D’épisodes d’épanchement avec gonflement de l’articulation
¾ Complications :
Douleur chronique
Episodes de blocages négligés
Arthrose précoce
Atteinte associée d’un ligament croisé.
Arrachement Fissure longitudinale Fissure longitudinale et
transversale
Fissure en
« anse de seau »
Fissure transversale partielle
Commission Médicale Traumatismes du genou-2
2- Microtraumatismes : les tendinopathies ou les tendinites (ancienne appellation)
¾ Facteurs de risque :
- Pratique intensive de tout sport
- Augmentation brutale de charges au cours de l’effort
- Echauffement insuffisant
- Technique inadaptée ou mal appliquée
- Erreurs hygiéno-diététiques : manque d’hydratation, apports excessifs de protéines.
¾ Signes
- Douleur au niveau du tendon concerné
- Douleur apparaissant pour des efforts de moins en moins importants
- Douleur à l’étirement du tendon ou à la contraction du muscle correspondant
- Si une échographie est faite (rarement) on retrouve une désorganisation des fibres et des zones
inflammatoires au sein du tendon
¾ Siège :
1- Tendon du quadriceps
Douleur :
A la palpation du tendon rotulien au-dessus de la rotule
A la descente d’escalier, moindre à la montée
A l’impulsion
A la flexion passive de la jambe sur la cuisse
Genou de ¾ face
2- Tendon rotulien
Douleur
A la palpation du tendon sous la rotule
A la marche
A la montée ou descente d’escalier
A la flexion passive forcée
A l’extension contrariée
Genou de face
3-
T
enseur du fascia lata : syndrome de l’essuie glace
Douleur
A la palpation de la face externe du genou (au-dessus
de la tête du péroné)
Lors de la flexion, en appuyant sur le bord externe lors
du passage du tendon en regard du condyle externe
(partie inférieure du fémur). Idem lors de l’extension
Genou face externe
4- La patte d’oie
Douleur
A la palpation de la face interne du genou sous
l’interligne fémur-tibia
A l’étirement
A la flexion forcée du pied avec rotation de la jambe
Genou face interne
¾ Traitement
- Repos
- Glaçage
- Anti-inflammatoires locaux ou par voie orale parfois
- Mésothérapie
¾ Prévention
- Correction des erreurs hygiéno-diététiques
- Etirement après les entraînements
3- Pathologie du genou chez l’adolescent sportif
Ne pas négliger un enfant ou un adolescent qui se plaint de douleur au niveau du genou et plus
généralement du membre inférieur. Surtout s’il pratique beaucoup le sport, sa plainte n’est surement pas
feinte.
¾ Les épiphysites d’insertion :
Osgood-Schlatter : tubérosité tibiale lieu d’attache du tendon rotulien
Sinding-Larsen : à la pointe de la rotule
Chez l’ado. de 11 à 15 ans en général très sportif
Douleur aux points d’insertion du tendon
Disparait après l’adolescence
Limiter les activités en attendant
NB : il en existe d’autres, plus rares, à des niveaux différents du membre inférieur.
¾ Les luxations et subluxations de rotule : le plus souvent chez l’adolescente.
Il sagit d’une anomalie de l’engagement rotulien ou probme de centrage de la rotule par rapport au
fémur lors de la flexion. En position debout les surfaces articulaires de la face postérieure de la
rotule et de la trochlée fémorale ne sont pas congruentes. Si en plus la rotule est trop haute, non
engagée face à la trochlée, (elle est « patella alta ») elle se subluxe latéralement.
Lors de l’effort en flexion la rotule « sort » de son axe vers l’extérieur et le genou est bloqué.
¾ Plus rares ou plus complexes :
- Les syndromes rotuliens : le plus souvent chez les adolescentes avec des anomalies « limites » (dans
le même cadre que la luxation de rotule) genu valgum, antéversion fémorale éxagérée, le défaut de
rotation tibiale…qui peuvent être sources de douleur à l’effort.
- Les fractures de fatigue au niveau du plateau tibial, de la rotule ou du col du péroné
- L’ostéochondrite : atteinte du cartilage le plus souvent du condyle interne
En introduction nous avons vu que le genou, grosse articulation du membre inférieur, est fréquemment le
siège de traumatisme dans de nombreux sports. Sa fragilité relative tient à ses particularités
anatomiques : pour permettre une flexion maximum de la jambe sur la face postérieure de la cuisse il a
des surfaces articulaires non congruentes (non emboîtées). Ce sont les formations qui l’entourent, capsule,
ligaments et muscles qui sont importantes pour sa solidité et sa mobilité.
Ce sont donc le plus souvent ces dernières qui sont atteintes lors de traumatismes aigus : les entorses, les
lésions méniscales sont les plus fréquentes donc les plus connues. Mais le genou peut être également le
siège de « microtraumatismes » répétés. Ces derniers conséquences de mécanismes plus ou moins
complexes ne doivent pas être négligés.
Dr Claude Cateloy, membre de la commission médicale
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