novembre 2016
Groupe de travail
Affaires européennes
Les conséquences du
Brexit
Contexte
Le 23 juin 2016, les citoyens britanniques se sont positionnés en faveur d’une sortie de
l’Union européenne (UE) (Brexit). Le Royaume-Uni n’a cependant toujours pas
officiellement notifié sa sortie de l’UE, car il n’a pas activé l’article 50.
Conséquence du Brexit pour les entreprises
Les modalités de sortie du Royaume-Uni de l’UE n’ayant pas été établies, ces conséquences ne sont qu’hypothétiques.
a) Une meilleure compétitivité des entreprises britanniques se noterait à court terme :
o La dévaluation de la livre favorise les exportations du Royaume-Uni vers l’Union Européenne au détriment des
exportations de l’UE vers le Royaume-Uni
o Dans le secteur agroalimentaire, les britanniques produisent du matériel industriel de qualité supérieure aux
matériels français et espagnols. Avec la dévaluation, leurs prix redeviendraient abordables pour les clients de
l’UE.
b) L’attractivité du Royaume-Uni pourrait augmenter :
o Si le Royaume-Uni négocie des conditions particulières de libre-échange avec d’autres zones économiques
(Commonwealth, Chine), certaines entreprises européennes pourraient être tentées de se délocaliser au
Royaume-Uni
o Si le Royaume-Uni exonérait les entreprises de contraintes financières, fiscales et de santé et sécurité, il est
possible que des entreprises spécialisées dans le commerce international soient tentées de déplacer leurs
centres de gestion en Grande-Bretagne
o Une plus grande marge de manœuvre dans l’élaboration des normes pourrait favoriser les entreprises
britanniques dans plusieurs secteurs à l’échelle internationale (ex : marché de l’eau et de l’assainissement).
c) Le Brexit pourrait inciter les entreprises et investisseurs des Etas tiers à s’installer au sein du marché unique :
o Le rétablissement des frontières entre l’UE et le Royaume-Uni pourrait encourager ce dernier à ouvrir des
bureaux de représentations de ses entreprises au sein du Marché Unique
o Les investisseurs n’utiliseraient plus Londres comme porte d’entrée vers l’Union européenne. De nouvelles
places financières se développeraient (Paris, Francfort…).
d) La croissance du Royaume-Uni à long terme pourrait pâtir du Brexit plus que l’Union européenne :
o On noterait un ralentissement des échanges entre le Royaume-Uni et les pays de l’UE
o Les activités de plusieurs firmes internationales se verraient réduites : déménagement de sièges sociaux,
transferts des effectifs, délocalisation et réduction de certaines activités
o La sortie de l’Union européenne supposerait pour le Royaume-Uni une perte de compétitivité technologique
du fait de l’arrêt des subventions pour l’innovation de type Horizon 2020
o Sur la croissance du PIB le Brexit devrait avoir plus d’impact négatif sur l’économie britannique que sur
l’économie française, mais cela dépendra des accords de libre-échange négociés par le Royaume-Uni.
e) Impact psychologique :
o L’incertitude liée au Brexit entraîne une frilosité des agents économiques européens à échanger entre eux.
Impact sur les politiques sectorielles
o Réorientation des politiques sociales européennes : les eurodéputés britanniques, particulièrement les
conservateurs, ont poussé les institutions européennes à mettre en avant les intérêts des entreprises en
imposant par exemple le concept de « meilleure réglementation » ou en défendant des mesures qui n’entravent
pas la compétitivité des entreprises dans les discussions sociales.
o Les professions réglementées : une modification de la classification des professions réglementées au Royaume-
Uni peut avoir des conséquences sur le système légal de fonctionnement de l’ensemble d’un groupe au niveau
européen.