Migros Magazine N° 13 / 26 MARS 2012 (française)

publicité
|
AU QUOTIDIEN
MIGROS MAGAZINE | No 13, 26 MARS 2012 |
|
FINANCES
| 89
LES CONSEILS DE LA BANQUE MIGROS
Le risque avec les «Confédérées»
J’ai lu qu’un risque de bulle affectait
aussi les obligations. Cela me surprend. Est-il possible que je perde de
l’argent avec des obligations de la
Confédération, pourtant considérées comme sûres?
Daniel Lang
est responsable
de la gestion
des produits
à la Banque
Migros.
Paradoxal? Les «Confédérées», c’est-àdire les obligations émises par la Confédération suisse, sont considérées comme
particulièrement sûres. Il n’empêche:
elles peuvent occasionner des pertes. Un
exemple concret l’explique. Revenons
douze ans en arrière.
Au début 1999,la Confédération a lancé un emprunt d’une durée de cinquante
ans (jusqu’en 2049) rapportant un intérêt de 4%. A cette époque – on était en
plein boom des actions!– cette émission
ne suscita guère d’intérêt, les investisseurs préférant les titres technologiques.
En achetant des actions de la firme vaudoise Kudelski, certains ont ainsi multiplié leur bénéfice par huit en quelques
mois. Le cours de l’emprunt d’Etat d’une
durée de cinquante ans commença, lui,
par chuter de plus de 10%.
Puis le vent tourna en faveur de ces
obligations «ennuyeuses». Le mouvement fut d’abord hésitant. La plupart des investisseurs le remarquèrent à
peine. Jusqu’en 2007, comme le montre
le graphique ci-contre, l’emprunt d’Etat
et ses 4% d’intérêt rivalisa avec le SMI
(Swiss Market Index). Cependant, avec le
début de la crise financière, il s’est littéralement envolé, son cours s’appréciant
entre-temps de 75%. Si l’on ajoute à cette
performance les intérêts annuels de 4%,
l’investisseur qui a acheté un tel titre en
1999 a réalisé un gain fabuleux de 120%!
Une baisse à deux chiffres du
cours est parfaitement possible!
J’en viens maintenant à votre question à
propos du risque de perte. Si vous faites
l’acquisition d’obligations de l’emprunt
d’Etat au cours actuel de 175% et que vous
les conserviez jusqu’à leur échéance en
2049, vous ne prendrez aucun risque. Le
rendement à l’échéance se montera à un
maigre 1,4% du fait que leur cours va
baisser jusqu’au retour des titres à leur
valeur nominale de 100% dans trentesept ans. En revanche, si vous vendez ces
obligations avant cette échéance, vous
endossez le risque d’une perte. Supposons que les intérêts remontent au niveau
qui était le leur il y a douze mois. Pour les
«Confédérées», dont l’échéance est
fixée en 2049, cela signifie une baisse de
cours de 22%. Dans le cadre d’un emprunt d’Etat d’une durée de dix ans, vous
devriez faire face à une perte de 11%. La
Les obligations battent les actions
100 %
75 %
50 %
25
0%
-25 %
-50 %
1999
2001
2003
Obligations d’Etat
suisse 1999-2049.
2005
2007
2009
SMI,
Swiss Market Index
Evolution des obligations d’Etat suisses
(échéance: 2049) et de l’index des actions
suisses, SMI
raison? Lorsque les intérêts montent, les
obligations les moins bien rémunérées
perdent de leur attrait. Et, plus longue est
la route jusqu’à leur échéance, plus leur
cours risque de baisser.
Il est vrai que, si on le compare avec
les bulles technologiques, le risque inhérent aux emprunts d’Etat est nettement
moindre. Par rapport à son cours le plus
haut, l’action Kudelski, pourtant très en
vue à une certaine époque, a par exemple
perdu 97% de sa valeur.
Publicité
A der
n
ma ent!
comtuitem
gra
Le magazine
du bien-être et du développement durable
Mars 2012/02
Activités manuelles
Intolérances alimentaires
Randonnée gomérienne
Reflet des nouvelles tendances, Vivai, le magazine du bien-être et du développement
durable édité par Migros, est une véritable source d’inspiration.
De génération
en génération
Dans le numéro de mars: notre dossier spécial scrute les relations entre les aînés et les
jeunes dans une société où coexistent quatre générations, les intolérances et allergies
alimentaires passent sous la loupe de nos experts, le retour du «fait main» fait souffler
un vent de créativité…
Vivai 2/12
1
2011
A commander dès aujourd’hui gratuitement sur: www.migros.ch/vivai,
par mail à: [email protected] ou en appelant le 0800 180 180.
Téléchargement