|MIGROS MAGAZINE |No13,26 MARS 2012 |AU QUOTIDIEN |FINANCES
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Vivai 2/12 1
Activités manuelles
Intolérances alimentaires
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Mars 2012/02
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LES CONSEILS DE LA BANQUE MIGROS
Le risque avec les «Confédérées»
J’ai lu qu’un risque de bulle affectait
aussi les obligations.Cela me sur-
prend. Est-il possible que je perde de
l’argent avec des obligations de la
Confédération, pourtant considé-
rées comme sûres?
Paradoxal? Les «Confédérées»,c’est-à-
dire les obligations émises par la Confé-
dération suisse,sont considérées comme
particulièrement sûres.Il n’empêche:
elles peuvent occasionner des pertes. Un
exemple concret l’explique. Revenons
douze ans en arrière.
Au début1999,laConfédération alan-
cé un emprunt d’une durée de cinquante
ans (jusqu’en 2049) rapportant un inté-
rêt de 4%.Acette époque – on était en
plein boom des actions!– cette émission
ne suscita guère d’intérêt, les investis-
seurs préférant les titres technologiques.
En achetant des actions de la firme vau-
doise Kudelski, certains ont ainsi mul-
tiplié leur bénéfice par huit en quelques
mois.Le cours de l’emprunt d’Etat d’une
durée de cinquante ans commença, lui,
par chuter de plus de 10%.
Puis le vent tourna en faveur de ces
obligations «ennuyeuses». Le mou-
vement fut d’abord hésitant. La plu-
part des investisseurs le remarquèrent à
peine. Jusqu’en 2007, comme le montre
le graphique ci-contre, l’emprunt d’Etat
et ses4% d’intérêt rivalisa avec le SMI
(Swiss Market Index).Cependant,avec le
début de la crise financière, il s’est litté-
ralement envolé, soncours s’appréciant
entre-temps de 75%. Si l’on ajoute à cette
performance les intérêts annuels de 4%,
l’investisseur qui a acheté un tel titre en
1999 a réalisé un gain fabuleux de 120%!
Unebaisse à deux chiffres du
cours estparfaitement possible!
J’en viens maintenant à votre question à
propos du risque de perte. Si vous faites
l’acquisition d’obligations de l’emprunt
d’Etat au cours actuel de 175% et que vous
les conserviez jusqu’à leur échéance en
2049,vous ne prendrez aucun risque. Le
rendement à l’échéance se montera à un
maigre 1,4% du fait que leur cours va
baisser jusqu’au retour des titres à leur
valeur nominale de 100% dans trente-
sept ans.En revanche, si vous vendez ces
obligations avant cette échéance, vous
endossez le risque d’une perte. Suppo-
sons que les intérêts remontent au niveau
qui était le leur il y a douze mois. Pour les
«Confédérées», dont l’échéance est
fixée en 2049,cela signifie une baisse de
cours de 22%. Dans le cadre d’un em-
prunt d’Etat d’une durée de dix ans,vous
devriez faire face à une perte de 11%. La
raison? Lorsque les intérêts montent, les
obligations les moins bien rémunérées
perdent de leur attrait. Et, plus longue est
la route jusqu’à leur échéance, plus leur
cours risque de baisser.
Il est vrai que, si on le compare avec
les bulles technologiques,le risque inhé-
rent aux emprunts d’Etat est nettement
moindre. Parrapport à soncours le plus
haut, l’action Kudelski, pourtant très en
vue à une certaine époque, a parexemple
perdu 97% de sa valeur.
Daniel Lang
estresponsable
de la gestion
des produits
àlaBanque
Migros.
Les obligations battent les actions
1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011
Evolution des obligations d’Etat suisses
(échéance: 2049) et de l’indexdes actions
suisses, SMI
Obligations d’Etat
suisse 1999-2049.
SMI,
Swiss Market Index
100 %
75 %
50 %
25
0 %
-25 %
-50 %