FACTEURS AYANT UNE INFLUENCE SUR L`INGESTION chez les

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FACTEURS AYANT UNE
INFLUENCE SUR L’INGESTION
chez les vaches laitières
Bryan Miller
Responsable du support technique Ruminants
Bryan Miller
Responsable du support technique Ruminants
FACTEURS AYANT UNE
INFLUENCE SUR L'INGESTION
chez les vaches laitières
Quelle que soit l'espèce animale concernée, la consommation de matière sèche est
l'un des principaux facteurs déterminant la production finale. Pour une production
optimale, il est essentiel d'augmenter cette consommation chez les vaches laitières.
M
ême s'il s'agit d'un concept relativement
simple, l'ingestion peut être influencée par
des facteurs très divers, à titre d'exemple,
la race de l'animal, son stade physiologique, son
statut sanitaire …
Les différentes caractéristiques des aliments euxmêmes, tels que leur goût et leur teneur en eau, en
graisses et en fibres, peuvent avoir un impact sur
l'ingestion. Chez les ruminants, les nutriments de
la ration sont utilisés par l'organisme à l'issue de la
fermentation ruminale (acides gras volatils, protéines
d'origine microbienne). Par conséquent, toute
perturbation liée à une modification de la ration ou
à l'existence de facteurs intervenant sur la croissance
microbienne risque d'avoir un impact négatif sur la
prise alimentaire.
En tant que ruminants, les vaches laitières
ingèrent de manière continue. Ainsi, il est possible que
certains des mécanismes de contrôle et de surveillance
de la satiété présents chez les animaux monogastriques
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ne soient pas aussi efficaces chez les vaches laitières.
Impact sur le rumen et l'intestin
La satiété est-elle due au remplissage du rumen ?
Lors de l'évaluation du remplissage du rumen, les
chercheurs ont placé des ballonnets gonflés dans le
rumen des animaux afin de simuler le remplissage, ce
qui a entraîné une diminution de la prise alimentaire
volontaire. Cependant, au niveau physiologique, il
est peu probable que ce mécanisme de rétroaction
constitue la seule ou la principale explication d'une
diminution de la prise alimentaire.
Les recherches menées sur des ovins ont montré
que le duodénum possédait des récepteurs sensibles
à l'acidité, mais pas au glucose ; ces récepteurs étant
impliqués dans la régulation de l'ingestion. En outre,
il a également été mis en évidence que l'injection de
propionate dans le foie, entraînait une diminution
de la prise alimentaire. Cette conclusion a un
intérêt particulier lorsque l'on sait que le propionate
FACTEURS AYANT UNE INFLUENCE SUR L’INGESTION chez les vaches laitières
Tableau 1. Niveaux de température et
d'humidité pouvant avoir un impact négatif sur
la production de lait.
Température
Humidité (%)
°C
29
15
26
30
25
50
24
65
22
90
Source : Chase, Université Cornell
est le principal acide gras volatil (AGV) de
la néoglucogénèse (réaction chimique qui
maintient la glycémie constante quel que soit
l'apport de glucides).
Les corps cétoniques circulants comme le
ß-hydroxybutyrate peuvent également réduire
l'ingestion chez les animaux monogastriques
et les ruminants. Ces corps sont produits
lorsque le bilan énergétique est négatif, et qu'il
existe une carence en glucose. Ils peuvent être
à l'origine d'une diminution continue de la
consommation de matière sèche (CMS).
Gestion de l'alimentation
La formulation de la ration est un des
facteurs qui peut impacter le plus la CMS.
Les calculs de ration classiques permettent de
prévoir la CMS de manière assez juste en se
basant sur la valeur énergétique des aliments
et le niveau de la production laitière. En
revanche, ils ne permettent pas de prévoir la
consommation potentielle et la production
qu'elle entraîne. Les graisses et les aliments
riches en sucres simples permettent d'augmenter
la densité calorique des aliments, mais les
problèmes d'absorption et d'acidose susceptibles
d'apparaître peuvent limiter leur utilisation. En
effet, à titre d'exemple, lors des 100 premiers
jours de lactation, les vaches laitières ont des
besoins très élevés en énergie qui nécessite une
augmentation d'ingestion que l'animal n'est
biologiquement pas capable de supporter. C'est
pourquoi il est essentiel d'optimiser la teneur en
fibres digestibles des aliments.
La mesure du résidu en fibres après un
traitement au détergent neutre (NDF), en tant
qu'outil d'évaluation de la qualité du fourrage,
est un facteur prédictif important de la CMS.
La digestibilité et le taux de digestibilité sont
également deux facteurs prédictifs importants
de l'ingestion. La sélection d'enzymes, de
traitements chimiques et de caractéristiques
génétiques spécifiques en vue d'obtenir des
constituants NDF plus digestes, a permis
d'améliorer la digestibilité des fourrages et par
conséquent, d'augmenter l'ingestion. Pour
que les bovins consomment leur ration le plus
possible, les aliments précédemment ingérés
doivent disparaître par l'intermédiaire des
phénomènes de digestion et d'évacuation. Les
fibres alimentaires pourront être utilisées de
manière optimale si plusieurs facteurs favorables
à une bonne fermentation dans le rumen,
comme un pH adéquat et la présence d'azote
permettant le développement de bactéries, sont
rassemblés.
Impact des conditions climatiques
La zone thermique neutre des vaches laitières
(c'est-à-dire l'amplitude de température où elles
n'ont pas recours à la thermo-régulation) oscille
entre 5 et 20 °C. Elles supportent généralement
mieux les températures plus fraîches. En effet,
c'est l'association chaleur-humidité qui a un
impact négatif sur le confort de l'animal et qui
peut réduire la prise alimentaire de 10 à 25 %,
ce chiffre pouvant atteindre 55 % dans des
conditions climatiques extrêmes (tableau 1).
Parmi les outils de gestion permettant de
lutter contre la chaleur et l'humidité, citons
l'utilisation de brumisateurs et de ventilateurs,
la diminution de la densité en animaux. Au
niveau alimentation, il est possible également
d'enrichir la ration en matières grasses pour
apporter plus d'énergie assimilable sans rendre
la ration acidogène.
Augmentation de la prise alimentaire
La CMS est le résultat de la capacité innée
des vaches laitières à consommer des aliments
en fonction de leurs caractéristiques génétiques,
ce qui a un impact sur le volume intestinal et les
mécanismes de contrôle sensoriel et hormonal.
Les producteurs laitiers doivent optimiser la
CMS en choisissant les aliments adaptés et en
offrant aux animaux un environnement propice
à une prise alimentaire optimale.
Fréquence des
rations
Il a été démontré
que le fait de
redonner de la
nourriture ou
de repousser
la nourriture
déjà distribuée
encourageait
l’ingestion.
Mycotoxines
La présence de
mycotoxines,
comme le
déoxynivalénol
(DON ou
vomitoxine) par
exemple, et de
trichothécènes (T-2) dans les
aliments peut également
réduire l’ingestion. Les
bovins qui consomment
de la fétuque ou du foin
supportent moins bien la
chaleur et consomment
par conséquent moins de
matière sèche, en raison des
alcaloïdes contenus dans ces
aliments.
Taux
d’humidité
Les aliments
contenant
plus de 50 %
d’humidité ont
généralement été
associés à une diminution
de la prise alimentaire. Ce
phénomène est davantage
lié aux produits fermentés
que contiennent ces
aliments plutôt qu’à leur
taux d’humidité.
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