1 - Qu`est-ce qu`adorer ? PH. BARBARIN (JMJ Cologne)

1 - Qu’est-ce qu’adorer ? PH. BARBARIN (JMJ Cologne)
Commençons par regarder les Mages.
« En entrant dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie, sa mère ; et, tombant à genoux,
ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets et lui offrirent leurs présents : de
l’or, de l’encens et de la myrrhe » (Mat. 2, 11).
Avez vous remarqué cette « cascade » de six verbes où nous pouvons contempler dans les
Mages un bel exemple d’adoration.
Leur attitude est un symbole de l’hommage de toutes les nations au Christ, roi de l’univers.
Qu’est-ce qu’adorer ? Un mot bien difficile à définir. Aux enfants, je dis que c’est « aimer au
superlatif ».C’est un verbe qui ne connaît normalement qu’un seul complément d’objet direct,
Dieu. « Tu n’auras pas d’autres dieux que moi » (Deut.5,7), voilà le premier commandement.
Adorer, c’est avoir la bouche ouverte (être « bouche bée » devant Dieu), tournée vers Celui
qui va la remplir (Ps. 80, 11). Il est important de comprendre l’adoration dans la logique des
dix commandements, ces « paroles de vie », qui sont comme des conseils ou mieux encore
des promesses faites par l’amour paternel de Dieu à ses enfants. Les trois premiers nous
enracinent en Dieu et les six derniers nous guident en ce monde pour que nos vies, sorties de
ses mains, gardent leur beauté, ne se dégradent pas et ne fassent de tort à personne. Le
quatrième commandement, le seul assorti d’une promesse, est comme le pivot entre ces deux
ensembles, car nos parents ont été choisis par Dieu pour nous « mettre au monde ».
Il est clair que dans le premier commandement, tout est dit : celui qui vit avec ferveur comme
un « adorateur en esprit et en vérité » (Jean 4, 23) n’a pas besoin qu’on lui demande aussi de
ne pas tuer, de ne pas commettre l’adultère ou de ne pas voler, ni mentir.
S’il y a neuf commandements de Dieu après celui de l’adoration, c’est justement parce que le
premier n’est pas facile à comprendre. D’où la nécessité pour nous de contempler de vrais
adorateurs, comme les Mages, ou d’entendre l’appel de Jésus : « Tels sont les adorateurs que
cherche le Père ».