le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 23).
L’adoration, c’est une attitude qui doit habiter toute prière, qu’elle soit louange ou
supplication. Tout peut devenir chemin vers Dieu, comme tout peut nous empêcher de le
reconnaître en faisant écran. Rappelez-vous ces paroles de Jésus dans l’Evangile de Jean : «
Comment pouvez-vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns des autres et ne vous souciez
pas de la gloire qui vient de Dieu ? » (Jn 5, 44).
- Face au défi de la volonté de puissance ou à l’endormissement de l’indifférence, adorer,
c’est prendre le risque de croire, d’entrer dans cette relation unique avec le Seigneur par
laquelle nous nous confions à lui et lui nous confie à nous-mêmes.
La première urgence sera toujours de nous aider les uns les autres, en Eglise, à répondre à la
question de Jésus, question dont nous sommes nous-mêmes porteurs pour tous : « Pour vous
qui suis-je ? » Ou encore « Voulez-vous partir vous aussi ? – Simon-Pierre lui répondit :
Seigneur à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous croyons, nous et nous
savons que tu es le Saint de Dieu » (Jn 6, 67 et sv).
La dérive de l’idolâtrie résulte de la perte de confiance en Dieu. Il suffit de se reporter à
l’histoire de tout le peuple de Dieu et en particulier aux chants du Serviteur en Isaïe (chapitres
42, 49, 50, 52).
Dans la période la plus noire de son histoire, le peuple de Dieu risque de se détourner de son
Seigneur. Il voit la réussite de Babylone et ses fastes, ses richesses et ses temples. Tout
semble lui réussir. Il se pose alors la question : « Mais, Dieu, que fait-il, que ‘fabrique-t-il’ ?
Voilà la réponse du prophète : alors que Babylone façonne Dieu à l’image des hommes et de
leur volonté de puissance et de réussite, Dieu fabrique son serviteur, un peuple, un homme
capable de compatir.
Par la bouche du prophète, le Seigneur se révèle :
‘Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre.
Ils sont dans l’ignorance ceux qui portent leurs idoles de bois
et qui adressent des prières à leurs dieux qui ne sauvent pas.
N’est-ce pas moi, le Seigneur ?
Hors moi, pas de Dieu,
de Dieu juste et sauveur, pas d’autres que moi !’ » (Is 45, 18 sv).
C’est déjà l’annonce de la sagesse et de la folie de la Croix (1 Co 1, 20).
IV - Adorer, c’est désirer que Dieu se dise par toute notre vie. L’adoration et la mission
ne se séparent pas.
Ecoutons cette prière de l’Eglise (mardi 7ème semaine) :
« Accorde-nous, Seigneur, de pouvoir t’adorer sans partage et d’avoir pour tout homme une
vraie charité ».
Adorer Dieu, c’est accomplir ce qui lui tient à cœur, car le Christ nous a dit lui-même : « Ce
ne sont pas ceux qui disent ‘Seigneur’, ‘Seigneur’, qui entreront dans le Royaume des cieux,
mais ceux qui accomplissent sa volonté ». Adorer Dieu en esprit et en vérité, c’est regarder
nos frères avec le regard de Dieu et pouvoir leur dire « Tu as du prix à mes yeux ». La passion
de François d’Assise, de Mère Teresa pour leurs frères, s’enracinait dans l’adoration. Le Pape