ue2-jjh-pathologie_generale_de_linflammation

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UE2 – Biopathologie
Mr HOARAU
Date : 05/09/2016
Promo : DFGSM2 2016-2017
Plage horaire : 8h30-10H30
Enseignant : Mr HOARAU
Ronéistes : MAZZOCCHIN Luigi
CUISSARD Alice
Pathologie générale et inflammation
I.
Généralités
1. Définition
2. Un peu d'Histoire
3. Les causes de l'inflammation
II.
Acteurs et déroulement de la réaction inflammatoire
1. Phase vasculo-exsudative
2. Phase cellulaire
3. La détersion
4. Phase terminale : réparation et cicatrisation
Cette première partie a pour but de décrire ce qui se passe au cours de l’inflammation. L’inflammation est
un mécanisme associé à des pathologies infectieuses, traumatiques, métaboliques… Suivre l’évolution des
marqueurs de l’inflammation permet de suivre l’évolution de ces pathologies.
En clinique, beaucoup de pathologies seront associées à des phénomènes inflammatoires et il est bon de
pouvoir suivre l’inflammation. On va s’intéresser dans ce cours aux médiateurs de l’inflammation, aux
molécules ou aux cellules qui interviennent au cours de l’inflammation donc il faut connaître le processus
inflammatoire. Nous allons donc caractérisé les marqueurs associés à l’inflammation
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I.
Généralités
1. Définition
L’inflammation est une réaction, des tissus vivants vascularisés, à une agression. La composante
vasculaire est très importante dans la mise en place de la réaction inflammatoire ce qui veut dire que tout ce
qui est tissu non vascularisé ne va pas être à l’origine d’un phénomène inflammatoire, ou sinon de manière
incomplète, tels que la cornée ou les cartilages. Certains vont alors me dire « Qu’est-ce qu’une tendinite ? »
alors que le tendon n’est pas un tissu vascularisé. Ce sera du fait de l’inflammation qui se trouve autour du
tendon, qui entraînera des conséquences sur le tendon mais les tissus vascularisés ne font normalement pas
d’inflammation.
Rappel : tout ce qui finit par « -ite » sous-entend une inflammation.
Le tissu doit donc être vascularisé et va réagir face à une agression et va permettre au tissu d’assurer
son intégrité.
L’inflammation va avoir en général un aspect localisé et donc on va avoir des phénomènes locaux et
visibles qui vont se traduire par le syndrome inflammatoire, caractérisant l’ensemble des tissus conjonctifs
vascularisés. Cependant, le tissu conjonctif n’a pas de rôle actif, il subit la réaction inflammatoire.
Lorsque cette inflammation n’est plus localisée mais est passée au niveau systémique on peut avoir
des symptômes systémiques tels que la fièvre (très bon marqueur d’un mécanisme pathologique associé à
l’inflammation et l’un des premiers qui apparaît). C’est donc une dérégulation au niveau du centre
hypothalamique qui va se traduire généralement par l’augmentation de la température mais aussi dans certains
cas peut aussi se traduire par une hypotension bien que l’inflammation a principalement des effets locaux
puisque l’inflammation se déroule dans le tissu conjonctif.
Donc l’inflammation se traduit par des phénomènes locaux qui se déroulent au niveau du tissu
vascularisé et qui a pour objectif notamment dans les cas d’infection d’éliminer les agents pathogènes ou si
ce n’est pas infectieux de nettoyer le tissu lésé pour le reconstruire. Malheureusement, dans certains cas, si
la réponse inflammatoire est trop intense, elle peut être à l’origine d’une destruction du tissu. On peut citer la
polyarthrite rhumatoïde qui est une réaction inflammatoire qui perdurent dans le temps et qui va
progressivement abimer le tissu et entrainer une perte de fonction. Etant néfaste, il faut ainsi la contrer,
classiquement avec des anti-inflammatoire quand son utilité n’est pas justifiée. Cela peut conduire à des
pathologies chroniques qui vont dépendre de l’agent infectieux qui a infiltré le tissu et du type du tissu.
Il ne faut pas systématiquement faire de lien entre infection et inflammation. Un traumatisme au niveau
d’un tissu va être associé dans la majeure partie des cas à une inflammation qui n’est pas forcément d’origine
infectieuse.
2. Un peu d'Histoire
Les caractéristiques de l’inflammation ont été décrites pour la première fois par Hippocrate au cours de
l’antiquité avec La triade Hippocratique : douleur, grosseur et chaleur.
Aujourd’hui, les signes cardinaux de l’inflammation sont au nombre de 5 :
• Les symptômes locaux sont :
- douleur
- chaleur car infiltration cellulaire très importante
- grosseur (ou tuméfaction) car tissu gonflé généralement associé à un œdème
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- rougeur car l’inflammation nécessite l’intervention d’un tissu
vascularisé et ce tissu va subir des modifications
Lorsqu’on passe au niveau systémique :
- impotence, c’est-à-dire fatigue généralisée et une perte
d’appétit. Certaines anoxémies peuvent être liées avec des
inflammations chroniques.
On peut reconnaître donc facilement une réaction inflammatoire.
Ces 5 signes sont absolument à connaitre.
3.
Les causes de l'inflammation
Le plus souvent on parle d’inflammation dans un contexte infectieux. Une infection est toujours associée
une inflammation MAIS toutes les inflammations ne sont pas d’origine infectieuse.
Les causes de l’inflammation :
-
traumatismes (dommage au tissu) souvent associés à un défaut de vascularisation, entraînant une
nécrose du tissu, type ischémie
agents physiques (exemple : agression par le chaud/ froid, radiation, soleil)
agents chimiques (exemple : acides/bases, toxine, venin)
infection (endogène/exogène)
corps étrangers (exemple : une épine)
réaction immunitaire (allergies : réaction inappropriée du système immunitaire ; NB : 20% de la
population est allergique)
maladies immunitaires (ou disimunitaire)
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Ci-dessus sont représentées les pathologies chroniques toujours associées à une inflammation :
-
Développement tumoral (cancer) : on trouve toujours associé un processus inflammatoire
Maladies auto-immunes
maladie touchant le SN : Alzheimer
Maladies cardio-vasculaires
Arthrite : polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante
Maladies pulmonaires
Maladies liées au dysfonctionnement du système immunitaire
Diabète de type 2
Obésité (cas de nature non infectieuse) ou sédentarité (qui sont des situations causant souvent du
stress) associée à un surpoids, très souvent, à cause d’un développement trop important du tissu
adipeux. On va observer différentes dérégulations (notamment au niveau de la production d’insuline)
qui vont entraîner une activation des processus inflammatoires via notamment à la dérégulation des
cellules du système immunitaire (macrophages qui vont se mettre à produire des cytokines pouvant
entraîner par exemple la formation de plaques d’athéromes ou des dérégulations au niveau du SNC).
Ainsi en étant diabétique et/ou obèse, la personne se trouve en état d’inflammation permanente.
NB : les adipocytes sont proches des cellules macrophages.
A noté : peu de pathologies ne sont pas associées à des processus inflammatoire.
II.
Acteurs et déroulement de la réaction inflammatoire.
Le processus inflammatoire fait intervenir un ensemble de cellules, des vaisseaux et des composants
de la matrice extracellulaire, des médiateurs chimiques pouvant pour certains servir de marqueurs et
caractérisée l’inflammation, si elle est aigue, chronique. Ces médiateurs vont avoir un rôle proinflammatoire ou anti-inflammatoire. Le rôle pro-inflammatoire est surtout en début de l’inflammation,
déclenchant la réponse inflammatoire voire l’entretenant. La résolution de l’inflammation est opéré par les
anti-inflammatoires.
Il existe deux types de réaction inflammatoire :
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1) Inflammation aigue (la plus courante) : Il y a deux phases. D’abord une phase vasculaire (la
vascularisation des tissus joue un rôle important) puis une phase cellulaire.
Le but de ces 2 phases est de faire une détersion, c’est à dire un nettoyage des tissus qui ont été
endommagés.
Lorsque l’inflammation se fait correctement elle est simplement aiguë et doit permettre la
reconstitution du tissu à l’identique qui va conduire généralement l’instauration d’une cicatrice
visible ou non. Cette cicatrice perd sa fonctionnalité.
Dans certains cas l’inflammation aiguë peut évoluer en :
2) Inflammation chronique qui a du mal à se résoudre et très souvent va aboutir à un mécanisme de
cicatrisation ou de fibrose. (3-4 semaines voire d’avantage). L’inflammation chronique entraîne une
mauvaise cicatrisation ou des séquelles au niveau du tissu.
Images : Inflammation chronique au niveau du foie. Foie qui devient cirrhotique et qui peut aboutir à une
fibrose.
Aspect du foie très alarmant, apparition de nodules, entraîne des destructions tissulaires, un comblement du
tissu par du collagène et donc perte fonctionnelle du tissu.
L’inflammation est une succession d’évènements qui a pour but dans un premier temps, si elle est
d’origine infectieuse ou traumatique, d’aller nettoyer le tissu (éliminer l’agent pathogène ou éliminer les
débris tissulaires issus de la fibrose…). C’est ce qui va entraîner les symptômes apparents associés à
l’inflammation caractéristique. Cependant la phase effective visuelle ne dure pas forcément très longtemps
mais ce n’est pas parce que l’œdème inflammatoire a disparu que le processus inflammatoire s’est terminé.
La séquence entière va en effet durer 3 à 4 semaines.
Le tissu inflammatoire, une fois qu’il a été correctement nettoyé, permet la mise en place d’un
infiltrat de cellules au niveau de l’œdème pour former ce qu’on appelle un tissu de granulation qui a pour
but de venir débarrasser l’œdème de tous les « déchets » et surtout de préparer la reconstruction et le
remodelage du tissu (Le Wound healing en anglais). Cette reconstruction peut durer énormément de temps,
de plusieurs semaines à plusieurs mois, qui dépend de l’intensité du dommage du tissu.
L’inflammation (dans sa forme aiguë) s’étend sur 24 - 48H à 3 - 4 jours et normalement, après
devient inapparente puisqu’on a un remodelage du tissu jusqu’à sa reconstruction finale. Bien entendu la
durée et l’intensité vont varier et vont dépendre de la nature et du tissu qui a été infecté et de l’intensité des
dommages.
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NB : ce processus peut ne jamais se résoudre dans le cas d’inflammation chronique. Exemple :
polyarthrite rhumatoïde peut durer sur une dizaine d’années avec une agression très importante du tissu et
parfois une perte de fonction, et qui vont fibroser.
Voici les différentes étapes de la réaction inflammatoire :
1. Phase vasculo-exsudative
C’est la phase la plus visible. Elle est responsable des signes cardinaux de l’inflammation excepté pour
l’impotence qui est liée à la forme chronique. Elle se divise en 3 parties : la congestion active, l’œdème
inflammatoire et la diapédèse leucocytaire.
La congestion active : A pour but de modifier le diamètre des vaisseaux, sous l’action de nerfs
vasomoteurs, pour permettre l’apport local de médiateurs chimiques par la circulation sanguine. On a un
phénomène de vasoconstriction aussi bien au niveau veinulaire qu’au niveau artériolaire (petits vaisseaux).
Puis immédiatement après on va avoir un phénomène de vasodilatation mais essentiellement du côté
artériolaire, le côté veinulaire lui va rester comprimer.
⇨ La conséquence de ce mécanisme est une augmentation de la pression hydrostatique notamment au
niveau des petites artérioles et donc une pression qui va réduire d’une part le flux circulatoire et venir
comprimer les vaisseaux. Cela va permettre la 2ème étape de la phase vasculo-exudative qu’on
appelle la formation de l’œdème inflammatoire. Des médiateurs chimiques qui vont être produits au
niveau du tissu endommagé vont venir activer cet endothélium vasculaire pour le rendre perméable à
un liquide qu’on appelle l’exsudat qui est constitué principalement d’eau et de protéines
plasmatiques qui vont tout simplement pouvoir passer à travers les cellules de l’endothélium
vasculaire et qui va venir se répandre au sein du tissu qui a subi un traumatisme. Parmi ces composés
vasodilatateurs, on retrouve l’histamine, la sérotonine, qui est libéré par les cellules présentes dans le
tissu lésé. On a donc une phase exsudative qui se fait ici entrainant le gonflement du tissu, et donc la
formation de l’œdème.
⇨ Le tissu gonflé va compresser un certain nombre de nerf et va être responsable de la douleur.
Cependant, d’autres facteurs notamment chimiques vont pouvoir activé ces mêmes terminaisons
nerveuse et va maintenir la douleur même si le traumatisme du tissu est déjà passé.
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⇨ Les mécanismes qui permettent le passage de ces composants d’origine sanguine peuvent faire
intervenir différents phénomènes. Cela peut être lié à des lésions directes au niveau des vaisseaux et
dans ce cas-là vous avez des ruptures des vaisseaux et donc des mécanismes de coagulation qui vont
être activés. Soit ça se passe par des mécanismes de rétractations endothéliales, donc vous avez des
cellules endothéliales qui vont se comprimer et laisser passer des constituants de leur cytoplasme. Le
mécanisme le plus couramment documenté c’est un passage de liquide par transcytose, donc il y a du
liquide au niveau sanguin qui va être absorbé et qui va être transféré au niveau tissulaire. Il existe
aussi d’autres mécanismes telles que des lésions qui vont être provoquées par des leucocytes
circulants (exemple : inflammation chronique) qui vont vouloir passer et qui vont endommager
l’endothélium et dans certains cas de pathologies, notamment cancéreuses, on a des phénomènes
d’angiogenèse qui vont permettre un passage de ce liquide. On va donc avoir des facteurs
plasmatiques qui vont venir quitter la circulation sanguine et on a donc un tissu qui gonfle d’où la
formation de l’œdème, c’est à ce moment-là que vous allez avoir les aspects caractéristiques de
l’inflammation qui vont apparaître.
Ces modifications au niveau vasculaire vont entraîner la formation d’un tissu œdémateux.
L’œdème inflammatoire est rouge du fait de ces modifications au niveau vasculaire. On a un épanchement
au niveau tissulaire.
Images : différents types d’épanchement
On a ici un exsudat c’est à dire le liquide plasmatique qui va quitter la circulation sanguine et venir se
déposer au niveau de la paupière qui va former un œdème de Quincke.
Œdème de Quincke : épanchement lié à une réaction allergique.
Il se fait ici au niveau de la paupière mais il peut aller également
au niveau des voies respiratoires et entraîner une obstruction :
danger !
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L’exsudat peut aller dans le tissu interstitiel mais peut aussi aller
dans les cavités et entrainer des épanchements. Ici on est au niveau
du péricarde, avec un exsudat entre myocarde et péricarde dans le
cas d’une inflammation au niveau du myocarde. Développement
d’un tissu qui va coller, adhérer au cœur et entraîner une fatigue
du muscle cardiaque (une péricardite peut entrainer ce
développement).
Quand vous avez des épanchements au niveau des cavités des organes vous avez dans la cavité péritonéale,
cette collection de liquides, on appelle ça une ascite (possibilité de ponction pour vérifier les facteurs
moléculaire, cellulaires) mais vous allez également avoir des épanchements au niveau de la plèvre, au
niveau pulmonaire ou comme ici au niveau de péricarde.
Transsudat
/!\
Ne pas confondre transsudat et exsudat !
Transsudat : dans l’aspect il entraîne très souvent un dépôt de liquide au niveau des tissus lié à un
mécanisme de sécrétion (due à la gravité). Le tissu va avoir un aspect œdémateux et très souvent il va
être rougeâtre. Un transsudat n’est absolument pas de nature inflammatoire.
Dans le cas d’un transsudat quand on appuie dessus le tissu garde sa forme. Il reviendra à sa forme
initiale mais cela va prendre un certain temps alors que dans le cas d’un exsudat quand on appuie dessus,
l’œdème va immédiatement reprendre sa forme initiale.
(Ronéo d’il y a 3 ans : Le transsudat est un liquide généralement clair composé d'eau et de très peu de
facteurs sériques qui va se déposer naturellement au niveau des tissus de manière purement mécanique.)
Exsudat : Apport tactile, intense donc le tissu reprend quasi immédiatement son aspect œdémateux.
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Allergie : réaction inflammatoire face à un allergène. Elle peut toucher les voies aériennes ou digestives.
Généralement, la réaction inflammatoire est localisée, non pas systémique, avec un gonflement du tissu.
Dans certains cas, il est possible d’observer de l’exsudat formant des bulles (donne une allure de brulures).
Il faut alors percer.
Dans les cas extrêmes, ils peuvent être systémiques : très dangereux.
Aspect inflammatoire observé au niveau cutané.
Allergie : le tissu gonfle
Même chose pour l’urticaire
Lorsque l’exsudat se fait de façon très importante : formation de bulles (exemple : avec le Chik) qui peuvent
fusionner entre elles et donner un aspect de brûlures.
Question élève : Mais comment on fait pour distinguer si c’est une brûlure ou si c’est une cause
inflammatoire ?
Réponse prof : Généralement l’aspect au niveau de l’épiderme n’est pas le même.
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Apport de l’exsudat : facteurs impliqués dans la défense immunitaire :
- Ac circulant sous forme d’Ig,
- facteurs très importants dans la réponse non spécifique de l’organisme (l’immunité inné) : les
facteurs du complément. Ce sont toutes des molécules qui sont capables de se lier à des antigènes,
des structures constantes provenant d’agents pathogènes (même non encore rencontré) et qui ont la
capacité de les fixer pour permettre leur élimination.
- Facteurs de coagulation
- facteur très important : le fibrinogène qui vient se déposer au sein du tissu œdémateux pour
constituer un maillage de fibres dans l’œdème. Rôle : dès qu’il va traverser l’endothélium vasculaire,
il va rentrer en contact avec tout un ensemble de molécules activatrices qui sont liées aux dommages
des cellules et parmi les facteurs qui vont activer, on va retrouver la thrombine qui est un facteur qui
va permettre au fibrinogène de former des polymères de fibrine et agir même avec le facteur 12 de
la coagulation pour former toute une structure fibrineuse et qui va venir au final circonscrire toute la
zone inflammatoire surtout dans le cas d’une infection (limiter la diffusion de l’agent pathogène au
sein du tissu (si celui-ci produit des toxines limiter leur diffusion, les dilue et agit de manière à ce
que celles-ci restent locales) et surtout d’empêcher la propagation de l’inflammation).
S’il y a des dommages au niveau vasculaire, la fibrine participe à la formation du caillot sanguin qui fait
aussi intervenir le facteur 12 de la coagulation.
Année dernière : question élève : La fibrine fait intervenir le facteur 12 de la coagulation ?
Réponse prof : La formation de fibrine à partir de fibrinogène fait intervenir le facteur 12 de la
coagulation. Cela permet la formation des fibres au sein de l’œdème.
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Image : Aspect lié au dépôt de facteurs sériques au niveau du péricarde.
Ici on a une péricardite (inflammation du péricarde) en phase débutante avec apport de facteurs
sériques. Taches blanches = dépôts de fibrine. Ces fibres afin de reconstituer normalement le tissu vont
s’associer avec les cellules de soutien (fibroblastes) et les cellules endothéliales pour revasculariser le
tissu. Dans le cas de la péricardite on va avoir du tissu qui va s’interposer entre le myocarde et le
péricarde, ce qui gêne les battements du cœur et très souvent cela conduit à une fatigue du muscle
cardiaque. Le but de la fibrine qui est de circonscrire le mécanisme inflammatoire et notamment
participer ensuite à la reconstitution du tissu et peut, dans le cas de tissus qui ne doivent pas adhérer,
entraîner la formation d’un tissu d’adhésion et avoir un effet néfaste sur la récupération (exemple : dans
les cavités pulmonaire, intestinal ou péricardique).
Tous les termes médicaux se terminant par –ite correspondent à une inflammation.
 L’apport local de cellules : la diapédèse leucocytaire
Apport de ce phénomène vasculo-exsudatif : d’abord des facteurs sériques, moléculaires et ensuite des
facteurs cellulaires.
But de cette phase : Initier le recrutement de cellules qui vont intervenir dans la lutte anti infectieuse et qui
vont avoir un rôle à jouer dans la reconstruction du tissu.
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Les cellules leucocytaires, circulantes, vont pouvoir migrer sur le site inflammatoire. On retrouve
parmi ces cellules : les lymphocytes T et B, les polymorphonucléaires éosinophiles, neutrophiles,
basophiles, monocytes.
La migration se fait via la diapédèse qui permet à ces cellules de traverser l’endothélium vasculaire.
C’est un mécanisme actif qui nécessite beaucoup d’énergie (œdème chaud).
Au niveau du tissu inflammatoire, on a des cellules résidentes qui vont émettre un certains nombres
de molécules qui vont servir d’alarmes (alarmines). Par ailleurs, on retrouve un certain nombre de cellules
du système immunitaire qui vont aller activer l’endothélium vasculaire afin de lui faire exprimer des
molécules d’adhésion qui vont déclencher la réaction inflammatoire en produisant des facteurs chimio
attractants (chimiokines, interleukines) agissant sur l’endothélium vasculaire ainsi que sur les cellules
circulantes. Ils stimulent à la surface des cellules endothéliales et circulantes, l’expression de molécules
d’adhésion (sélectines et intégrines sont les 2 grandes molécules d’adhésion).
Le mécanisme :
- D’abord stimulation de sélectines par les facteurs chimio attractants : facteurs d’adhésion faibles
=> l’interaction entre les molécules d’adhésion des cellules endothéliales et des leucocytes
n’immobilise pas les cellules mais leur permet de rouler à la surface de l’endothélium vasculaire.
- Margination : Les cellules vont venir se mettre en contact.
- Rolling : elles vont avancer le long de l’endothélium vasculaire en roulant
- Plus les cellules se rapprochent de la zone inflammatoire et de la zone où elles vont devoir traverser
=> expression des intégrines : molécules d’adhésion forte qui vont permettre de ralentir le
mécanisme de rolling et de ralentir et immobiliser ces cellules (leucocytes) à la surface de
l’endothélium. Le courant est réduit grâce à la vasoconstriction et à la vasodilatation ce qui fait que
les cellules vont pouvoir marginer beaucoup plus facilement et s’immobiliser.
- Passage trans-endothélial qui nécessite une déformation des cellules sous forme de pseudopodes
pour traverser l’endothélium et gagner le tissu inflammatoire. C’est un mécanisme actif qui
nécessite beaucoup d’énergie et qui est responsable de la chaleur que l’on ressent au niveau de
l’œdème inflammatoire. Cette traversée se fait grâce à des interactions homotypiques entre intégrines
de même type (interactions très courantes entre molécules de type ICAM : Integrin Cell Adhesion
Molecule, ou PCAM).
- Les cellules vont ensuite migrer au sein du tissu jusqu’à la zone inflammatoire. Cette migration se
fait par chimiotactisme grâce aux facteurs chimio-attractants (chimiokines).
Figure qui montre au niveau des cellules endothéliales et des leucocytes circulants l’expression des
différentes molécules d’adhésion cellulaire qui sont d’abord la sélectine (interactions faibles, exemple : PSélectine, E-Sélectine) qui interagit du côté des leucocytes circulants via des molécules qu’on appelle des
molécules de type Sialyl, Lewis X donc des molécules sialylées qui vont ensuite être remplacées par
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l’intégrine (interaction forte), qui interagissent avec des molécules généralement de type Ig ,qui vont
permettre à ces cellules d’être immobilisées et de traverser cet endothélium.
Schéma montrant les différentes interactions :
Les cellules circulent dans le flux circulatoire et vont très vite. Des molécules chimiotactiques (cytokines)
produites localement par des cellules résidentes du tissu (tel que les macrophages) vont servir d’alerte pour
induire l’expression de molécules d’adhésion à la surface de l’endothélium vasculaire et des cellules
circulantes. Il s’agit d’abord de la sélectine => interactions faibles puis de l’intégrine => interactions
fortes (les immobiliser et leur permettre de traverser le tissu et l’infiltrer progressivement).
NB : Au repos, les cellules endothéliales n’expriment pas d’intégrines et très peu de sélectines, mais il est
possible que quelques cellules puissent passer la barrière et deviennent des cellules résidentes dans le tissu
interstitielle (macrophages).
Les macrophages sont activés lorsqu’ils sont stimulés grâce à leurs récepteurs (exemple : épines,
écrasement du tissu, ADN étranger ou dans le milieu extérieure, bactéries).
Vidéo : On voit passer le flux circulatoire très rapide avec un capillaire. On a ici la mise en place d’une
réaction inflammatoire qui fait suite à, soit un dommage tissulaire qui entraîne des dommages au niveau des
cellules soit des cellules nécrosées qui vont libérer leurs constituants qui vont servir ce qu’on appelle les
alarmines (= molécules d’alerte), soit à l’introduction de cellules type bactéries ou encore virus.
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L’interaction avec les cellules présentes localement dans le tissu vont entraîner la production de
chimiokines qui vont aller agir sur l’endothélium vasculaire et les cellules circulantes, permettant à ces
cellules de marginer, d’adhérer, de traverser l’endothélium puis de migrer par chimiotactisme jusqu’au site
inflammatoire. Tous médiateurs chimiques qui vont se retrouver dans la circulation sanguine (localement
c’est difficile de ponctionner un œdème) pourront être dosés.
2. Phase cellulaire
Après les mécanismes vasculo exsudatifs, le tissu va être filtré par un certain nombre de cellules, mais en
fait ce qui déclenche ces mécanismes vasculo exsudatifs : ce sont des cellules présentes initialement dans
ces tissus et qui vont le stimuler. Donc il ne faut pas voir la phase cellulaire comme la suite ou la
conséquence du mécanisme vasculo exsudatif. Très souvent, elle initie cette réaction vasculo exsudative et
néanmoins elle va ensuite permettre l’apport de nouvelles cellules au sein du tissu et la mise en place de la
réaction cellulaire à proprement dit.
Les cellules résidentes dans le tissu :
Mastocytes et macrophages : cellules qui résident localement et qui ont un rôle d’alerte. Elles sont en
attente d’un dommage tissulaire pour pouvoir s’activer. Ce sont des cellules granuleuses qui possèdent dans
leur cytoplasme des granules renfermant différents constituants qui peuvent être libérés très rapidement pour
aller agir sur l’endothélium vasculaire (et sur les leucocytes circulants) et déclencher les phénomènes de
vasodilatation et de vasoconstriction, accroître la perméabilité vasculaire dans un premier temps puis induire
la diapédèse leucocytaire.
L’activation de ces cellules (mastocytes et macrophages résidents) passe par une interaction entre des
récepteurs présents à la surface de ces cellules avec des agents pathogènes qui ont pénétrés le tissu suite à
une infection par ex, soit avec des débris cellulaires endommagés au sein des tissus ou avec des cellules
anormales.
Puis ces cellules vont dégranuler, c’est-à-dire libérer leurs constituants présents dans le cytoplasme afin
« d’agresser » le tissu, c’est à dire détruire ce qui doit être éliminé.
Un des constituants très importants des granules des mastocytes : histamine. On peut aussi retrouver de la
sérotonine. Ce sont des facteurs ayant un effet vasodilatateur mais qui peuvent aussi avoir un effet
vasoconstricteur et qui vont aller agir directement sur l’endothélium vasculaire pour déclencher la phase
vasculo exsudative.
Les macrophages produisent plutôt des cytokines, parmi elles, le groupe des chimiokines qui sont des
molécules chimio-attractives qui vont agir sur l’endothélium vasculaire et vont permettre de recruter des
leucocytes et vont permettre à ces cellules de traverser l’endothélium vasculaire pour gagner le tissu. C’est
ce qui va permettre de recruter dans un 1er temps les PNN (Poly Nucléaire Neutrophile) qui infiltrent le tissu
pour faire soit de la lutte anti-infectieuse soit venir nettoyer ce tissu des débris et éliminer les agents
étrangers au sein du tissu. Les PNN sont, dans le cas d’une prise de sang, le signe du début d’une
inflammation ou d’une inflammation aigu car leur durée de vie n’excède pas 4 jours.
(La présence de monocytes et de macrophages est le signe d’une inflammation installé, chronique = mauvais
signe)
Un autre facteur pouvant être apporté par la circulation sanguine notamment en cas de dommages
vasculaires : les plaquettes. Elles produisent de l’histamine et ont le même rôle que les mastocytes (action
sur l’endothélium vasculaire).
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Conséquence du mécanisme cellulaire : apport local de cellules leucocytaires qui vont infiltrer le tissu et qui
vont entraîner la formation d’un granulome inflammatoire : tissu infiltré par des cellules provenant de la
circulation sanguine (cellules phagocytaire : PMN = Poly Morphonucléaire Neutrophile, monocytes qui
en traversant vont s’activer et changer de phénotype et devenir ce qu’on appelle des macrophages,
puis plus tardivement apport de lymphocytes T (qui se transforment éventuellement en LTc) et B (qui se
transforment en plasmocytes pour augmenter leur production d’anticorps) => défense anti-infectieuse mais
aussi activation prolifération de cellules résidentes constitutives du tissu , fibroblaste (formation de
collagène ou transformation en myofibroblaste afin de refermer l’œdème), cellules endothéliales =>
revascularisation du tissu après nettoyage).
Point important à retenir :
Suite à la réaction vasculo exsudative, les premières cellules à infiltrer le tissu sont les PMN (qui sont des
granulocytes) dans les quelques minutes ou les heures qui suivent l’inflammation de l’endothélium.
Dans les minutes qui suivent le déclenchement de la réponse inflammatoire, les PMN vont infiltrer le tissu
et vont continuer à l’infiltrer pendant 24-48H. Puis les PMN vont laisser la place à un 2e type de cellules
que sont les macrophages. Plus la réaction inflammatoire évolue, plus on aura de macrophages et moins on
aura de PMN. Des cellules monocytaires sont apportées par la circulation sanguine, elles traversent
l’endothélium vasculaire et s’activent. On a un changement de morphologie => elles deviennent des cellules
macrophagiques. On parle à ce moment d’inflammation macrophagique.
⇨ Les monocytes sont des cellules circulantes. Une fois qu’elles ont été activées et ont traversé
l’endothélium vasculaire, on les appelle des macrophages.
Les PMN et les macrophages sont deux types cellulaires ayant une activité phagocytaire justifiant le fait qu’il soit les principales
cellules à intervenir en premier lieu.
Plus tardivement au sein de ce granulome inflammatoire, on va avoir donc une accumulation de cellules
monocytaires de type macrophages et un peu plus tardivement de lymphocytes permettant une réponse
immunitaire adaptative. Cela permet au niveau histologique, selon la constitution du granulome
inflammatoire, de déterminer si on est dans une phase initiale ou une phase beaucoup plus tardive de
l’inflammation.
La présence dans le granulome inflammatoire de cellules résidentes (fibroblastes et cellules endothéliales)
va permettre la synthèse de nouvelles molécules (exemple : collagène/fibres d’élastine) pour reconstituer le
tissu ou utiliser le collagène comme tissu de comblage (si tissu très endommagé). Cette phase de
reconstruction est appelée : phase résolutive.
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ce cliché est issu d’une sarcoïdose
Voici un granulome inflammatoire qui provient d’un tissu pulmonaire où on a une infiltration de cellules
(boules noires. Cellules endommagées = coloration marron.) Visible même en radiographie et possibilité
de les confondre avec un développement tumoral s’ils sont de grandes tailles.
Rôle du granulome inflammatoire :
-
-
Libérer des médiateurs qui vont recruter localement des cellules et permettre à ces cellules d’infiltrer
le tissu grâce au chimiotactisme. Procéder à la lutte anti infectieuse par la production de métabolites
toxiques ou des protéases (action contre des agents anti-infectieux mais vont aussi entraîner des
lésions tissulaires : suite à une inflammation, on assiste à des dommages collatéraux => cellules non
concernées par l’inflammation vont être détruites).
Assurer la détersion du tissu : nettoyage des débris tissulaires, agents infectieux. C’est surtout le
rôle des cellules phagocytaires (PMN et macrophages)
Activité cytotoxique ou réponse humorale des lymphocytes T et B
Globalement, le rôle du granulome inflammatoire est de contenir les dommages causés au tissu et surtout
d’initier le nettoyage de ces tissus : c’est ce qu’on appelle la détersion.
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3. La détersion
C’est le mécanisme qui permet de nettoyer le tissu fusionnel des tissus nécrosés, des agents pathogènes et de
retirer l’exsudat (tout ce qui a été apporté par le mécanisme vasculo-exsudatif doit être retiré).
Réaction inflammatoire limitée : détersion interne par la phagocytose. Les cellules phagocytaires vont
ingurgiter ces structures au sein du tissu inflammatoire pour les dégrader et permettre leur élimination.
Dommages aux tissus importants : on ne peut pas faire simplement le mécanisme de phagocytose, la
détersion interne est insuffisante. On aura une accumulation de pus (= caséum) dans le tissu qui est lié à la
lutte anti-infectieuse ou à l’accumulation des débris cellulaires et même à la mort des cellules de type PNN,
macrophages. On parle de détersion externe qui peut se faire de 2 façons :
- spontanée : au niveau de la peau par exemple elle se fait par fistulation (= tissu s’ouvre et le pus sort)
ou au niveau des conduits internes (bronchiques, urinaires, intestinaux)
- chirurgicale (tissus gras)
Types cellulaires qui infiltrent le tissu :
-
Poly Nucléaires Neutrophiles (on a l’impression que la cellule a plusieurs noyaux mais il s’agit d’un
seul noyau polylobé). Ces cellules interviennent surtout dans les inflammations liées aux infections
bactériennes (et dans une moindre mesure aux infections fongiques). Dans les polynucléaires on a 3
familles : neutrophiles, basophiles et éosinophiles. Les 1ers à infiltrer sont les PNN dans les minutes
qui suivent le déclanchement de la réaction inflammatoire et cela pendant 6h à 24h. Ils vont ensuite y
résister pendant 3 à 4 jours. Ces cellules ont une durée de vie limitée (3-4 jours max). Ce sont des
marqueurs d’une inflammation aigue. Comme ce sont des cellules phagocytaires, elles sont très
mobiles et peuvent développer des pseudopodes. Une fois activées, si elles trouvent des cellules à
phagocyter elles vont retourner leur action contre ces cellules. (Si elles n’en trouvent pas, elles vont
phagocyter n’importe quoi, exemple : les cellules du tissu). D’où la nécessité de limiter la durée de
vie de ces cellules qui sont dangereuses une fois activées.
Question élève : C’est le granulome inflammatoire qui sécrète des métabolites toxiques ?
Réponse prof : Granulome = accumulation au sein du tissu endommagé de cellules qui l’ont infiltré. Ce sont
ces cellules qui vont libérer des facteurs chimio attractants (chimiokines, cytokines…) et des enzymes qui
ont pour but d’aller détruire l’agent infectieux si c’est une infection, d’aller dégrader les débris cellulaires
si c’est une inflammation d’origine traumatique.
Question élève : Les lésions tissulaires vont toucher le tissu sain ?
Réponse prof : Elles vont toucher les cellules saines au sein de ce tissu. Les cellules qui infiltrent le tissu ont
pour rôle principal (on pourrait penser) d’aller éliminer tout ce qui est anormal au sein de ce tissu (agents
infectieux, cellules nécrosées…). Leur pouvoir cytotoxique ne va malheureusement pas se retourner
essentiellement contre tout ce qui est débris tissulaire. Toutes les cellules saines vont être agressées et le
tissu va être encore plus détruit. La réaction inflammatoire peut donc être dommageable vis-à-vis du tissu si
elle est trop exacerbée. Pour les tissus pouvant se régénérer : pas de problème. Mais par exemple pour le
SNC (pas de capacité de régénération), le tissu perdu est définitivement perdu.
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Les cellules phagocytaires sont importantes par la présence dans leur cytoplasme de granules ce qui va être
responsable de ce pouvoir destructeur. On va retrouver chez eux 2 types de granules : les primaires (=
spécifiques) et les secondaires (= azurophiles). Ayant la même fonction, ils diffèrent par leurs composants
mais contiennent globalement tout un ensemble d'enzymes qui vont participer ou des facteurs d'inhibition.
Les granules peuvent être libérées aussi bien dans le milieu interne (lors de la phagocytose) que dans le
milieu extérieur.
On va retrouver par exemple dans les granules primaires de la lactoferrine, un facteur qui permet
notamment d'immobiliser le fer libre dans le milieu (dans un but plutôt anti-infectieux ou antibactérien car
lorsque l'on a un tissu infecté de bactéries, celles-ci ont notamment besoin de fer donc l'une des stratégies
consiste à immobiliser le fer libre dans le tissu pour empêcher les agents bactériens de pouvoir proliférer
facilement).
Nous allons donc retrouver dans ces granules primaires, des facteurs antibactériens, du lysozyme (qui va
pouvoir s'attaquer à la paroi des bactéries), de la collagénase (enzyme pouvant dégrader le collagène du
tissu). Nous allons également retrouver la libération de différents constituants qui vont permettre à d'autres
cellules notamment leucocytaires de venir adhérer au tissu, on va retrouver aussi différents enzymes : la
phospholipase A2 par exemple qui va intervenir dans le déclenchement et l'augmentation de la réponse
inflammatoire.
Dans les autres types de granules, nous allons retrouver très souvent les mêmes types de constituant tels que
les lisozymes, les phospholipases... et aussi d'autres constituants qui vont participer souvent au recrutement
de nouvelles cellules qui vont stimuler finalement le chimiotactisme ou permettre d'agresser le tissu
(notamment éliminer tout ce qui est anormal au sein de ce tissu).
Détersion interne : la phagocytose
Le polymorphonucléaire est une cellule phagocytaire.
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Tous les contenus de ces granules peuvent soit être libérés dans le milieu extérieur (et donc aller détruire
tout ce qui est agent pathogène etc) mais ils peuvent également être utilisés en interne au niveau de la cellule
notamment si c'est une inflammation qui suit une infection. Elles vont pouvoir aller au niveau des agents
infectieux pour les capturer puis les détruire.
La phagocytose qu'elle soit liée à une lutte anti-infectieuse ou à l'élimination de débris tissulaires, passe
toujours par la reconnaissance entre la cible et la cellule phagocytaire qui, elle, possède à sa surface une
multitude de récepteurs, que l'on appelle les PRR (= Pathogens Recognition Receptors) et qui vont pouvoir
reconnaître des déterminants antigéniques particuliers à la surface d'agents pathogènes, d'autres déterminants
antigéniques anormaux à la surface des cellules ou bien des structures dites « opsonisées ». Par exemple si
des Anticorps ont fixé la cible, la cellule phagocytaire pourra adhérer à la cible grâce à ses récepteurs qui
reconnaissent les anticorps. Ces récepteurs vont permettre dans un premier temps d'adhérer à ces cellules,
ces cibles et de pouvoir ainsi les englober. On aura à ce moment-là des phénomènes d'évaginations
(faisceaux d’actine) de la membrane de ces cellules qui permettront d'englober ces cibles à l'intérieur de
vacuoles d'endocytose et au niveau desquelles tous ces granules vont pouvoir venir fusionner et éliminer
soit l'agent pathogène ou des débris tissulaires qui ont été absorbés.
A) Opsonisation : Le phagocyte (neutrophile ou macrophage) possède à sa surface des récepteurs PRR (=
Pathogen Recognition Receptors) ou encore des récepteurs que l'on appelle des opsonines.
Ces opsonines font partie des facteurs sériques qui ont été apportés au niveau de l'œdème. Ils vont aller se
fixer aux particules et agents pathogènes qui sont alors dits « opsoninés ». Ces opsonines ont pour vocation
de rendre les agents pathogènes plus appétissants pour qu'ils se fixent plus facilement aux phagocytes.
(Les opsonines ne seraient donc pas des récepteurs comme dit à l'oral mais plutôt des substances pour
lesquelles il existe des récepteurs).
B) Adhérence : entre le phagocyte et l'agent pathogène ou des débris de cellules nécrosées.
C) Englobement : des structures membranaires vont se développer et entraîner la formation d'une vacuole
d'endocytose appelée Phagosome.
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D) phagosome, dans lequel la bactérie, le virus ou le matériel cellulaire est englobé.
E) Le phagosome va fusionner avec des lysosomes qui contiennent tout un arsenal capable de dégrader la
particule ingérée, et ainsi former un phagolysosome.
F) Digestion : La particule ingérée est dégradée au sein du phagolysosome.
2eme vidéo :Vidéo de la phagocytose d'une bactérie par un neutrophile :
Afin de montrer ce pouvoir chimiotactique. Généralement, la phagocytose n'est que le point ultime d'une
poursuite entre des agents infectieux et des cellules phagocytaires au sein du tissu et ça permet facilement de
comprendre pourquoi lorsque l'on a un tissu œdémateux ou inflammatoire, celui-ci est généralement chaud
puisqu'à l'intérieur, plein de choses s'y déroulent (libération importante d'énergie).
La phagocytose et les dérivés oxydatifs :
Ces cellules phagocytaires (PNN, monocytes, macrophages...) ont également la capacité de produire un
certain nombre d'espèces oxygénées réactives (ROS = Reactive Oxygen Speaces) ou d'espèces dérivées de
l'azote c.à.d. des espèces nitrées réactives (NOS = Nitric Oxygen Speaces). Des enzymes vont convertir
l’oxygène en ion superoxyde, en H2O2. Au cours de l'inflammation, elles vont être produites au sein du
tissu et vont pouvoir agresser tout ce qui est potentiellement étranger au tissu mais aussi des cellules saines.
Nous aurons donc un dommage tissulaire très important. Tout cela conduit à une production de pus dans le
tissu qui doit être tôt ou tard éliminé. Quand il y en a peu, le pus est éliminé par le système lymphatique.
Cependant, quand il y en a trop car trop de tissu endommagé, le réseau lymphatique ne suffit pas. Dans ce
cas la il faut qu’il y ait une détersion externe (que le tissu se rompe), spontanée ou chirurgical (si dans un
tissu gras comme pour les abcès dentaires).
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Détersion externe :
- spontanée : cas d'une fistulation par exemple
- chirurgicale : cas de cholicystique aiguë = lié à la formation de pus au niveau du canal biliaire ce qui va
favoriser le développement microbien à l'intérieur de ce canal et éventuellement entraîner l'infiltration dans
cet espace de cellules phagocytaires. Si cette accumulation ne peut pas s'évacuer par lui-même, il faut aller
ouvrir et nettoyer (chirurgie).
Inflammations suppurées :
- Ampyème pleural : une infection au niveau du poumon. Il y a accumulation de pus au niveau de la plèvre
et lorsque l'infection persiste, cela donne cet aspect lésionnel.
- Méningite aigue : inflammation qui se fait entre le tissu cérébral et l'enveloppe. Du pus s'accumule entre
les méninges et la pie-mère. Si l'accumulation de pus est trop importante, elle ne peut pas s'évacuer. S'il
s'agit d'une méningite bactérienne, on utilise un traitement antibiotique pour permettre la résorption du pus
et sinon cela entraîne la mort.
Vidéo illustrant la phagocytose et le chimiotactisme
Dans le tissu on voit des GR (=globules rouges), un PNN et une bactérie. L’intérêt de l’élastine et de la
fibrine dans un tissu est d’essayer d’empêcher les bactéries de s’enfuir pour qu’elles soient captées plus
facilement. Le PNN se déforme beaucoup, d’autres bactéries sont présentes mais il ne suit que la bactérie
initiale. PNN ne s’attaque pas aux GR car ce phénomène est lié au chimiotactisme. En effet, la bactérie
libère des facteurs moléculaires que le PNN reconnait et qui permettent de suivre cette bactérie en
particulier, or les GR sont intacts et donc n’expriment pas de marqueurs permettant au PNN de les
reconnaitre et de les éliminer. Si la membrane du GR est rompue, il exprime des Phosphatidyl-inositol que
le PNN peut reconnaitre et donc phagocyter le GR
C’est un mécanisme très actif notamment responsable du dégagement de chaleur.
NB : la rougeur est du à l’afflux sanguin par le mécanisme vasculaire vu précédemment.
Tuméfaction liée au passage de l’exsudat dans le tissu
Douleur : action des facteurs chimiques sur extrémités nerveuses ou action mécanique directe sur ces nerfs.
Question d'une élève : Quand on a du pus, est ce qu'il s'agit de cellules mortes ?
Réponse : Le pus correspond au tissu qui a été endommagé. Si c'est d'origine traumatique, il s'agit
éventuellement de cellules nécrosées et si c'est d'origine infectieuse, il peut s'agir de toutes les bactéries,
champignons qui ont été dégradées par les cellules phagocytaires et l'on retrouve aussi à l'intérieur toutes
les cellules qui ont participées à l'inflammation (PMN, monocytes, macrophages), qui ont infiltrées le tissu
pour faire de la lutte anti-infectieuse par exemple mais qui elles même tôt ou tard elles vont mourir. Le but
est donc d'un mélange de tout ce qui est débris tissulaires exogènes, étrangers dégradées et même des
cellules qui ont participé à la lutte anti-infectieuse.
Lorsque l'on a par exemple le canal biliaire qui est bouché, on aura beau donner des antibiotiques,
potentiellement l'infection sera maitrisée mais le pus ne va pas s'évacuer par lui-même. Il faut aller ouvrir
s'il ne s'évacue pas par lui-même.
-
Exemple d'une réaction inflammatoire non liée à une infection : la goutte
Une inflammation n'est pas toujours associée à une infection. Voilà un exemple d'inflammation associée à
un désordre métabolique : la goutte. Un tissu qui a les mêmes caractéristiques que celles de l'inflammation :
œdème rouge, chaud et généralement douloureux.
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Dans le cas de la goutte (appelée « la maladie des gros mangeurs »), il est lié à l'accumulation d'acide urique
dans les tissus. L'acide urique correspond à un des produits de dégradation des acides nucléiques notamment
l'ADN.
Lorsqu'on mange beaucoup de viande, on peut avoir une accumulation d'acide urique dans les tissus
notamment au niveau des articulations. On peut voir à ce moment-là la formation de cristaux d'urates qui
vont être identifiés par les cellules résidentes du tissu comme étant des structures de nature étrangère. Elles
vont donc activer localement des monocytes, macrophages résidents et vont déclencher le mécanisme
inflammatoire en produisant des chimiokines, cytokines et entraîner des mécanismes de vasodilatation ainsi
que l'infiltration de nouvelles cellules.
Le but est donc ici d'éliminer les cristaux d'urate mais ceux-ci sont d'une taille assez importante. Les cellules
phagocytaires n'ont donc pas la capacité de les éliminer, leur intervention n’est d’aucune utilité et peut
même exacerber l’inflammation. Le seul moyen est donc de se mettre au régime et permettre à cet acide
urique de s'éliminer progressivement par voie naturelle.
Cependant du fait de l'infiltration du tissu par les cellules phagocytaires, celles-ci vont entraîner une
agression du tissu. Donc très souvent, on va traiter la goutte avec des anti-inflammatoires pour bloquer
l’activation des cellules du système immunitaire. Il s'agit donc ici de limiter l'inflammation grâce à ces antiinflammatoires.
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Les abcès :
Les abcès sont une problématique qui se pose très souvent quand il y a une inflammation qui se produit dans
des tissus faiblement vascularisés ou dans des tissus qui comportent une structure adipeuse importante.
Ici nous avons le cas de l'abcès dentaire. Si l'abcès n'arrive pas à s'ouvrir et à libérer le pus qu'il contient, et
puisqu'on a un œdème inflammatoire qui est constitué de fibrine qui délimite ce foyer infectieux, très
souvent la destruction du tissu va se faire au centre de ce foyer inflammatoire et donc il va y avoir
accumulation de pus sans possibilité de sortie, d'évacuation. A ce moment-là, le seul moyen de mettre fin à
la réaction inflammatoire est d'aller ouvrir pour libérer le pus .
Cas d'abcès cérébral : au niveau du SNC, les tissus n'ont pas de capacité de régénération. Tout dommage du
tissu va entraîner des pertes fonctionnelles
Ulcère gastrique : où l'on peut assister à des mécanismes de perforation du fait de cette activité des cellules
phagocytaires qui vont créer des trous, ce qui éventuellement, s’aggrave ensuite en allant toucher des
vaisseaux se trouvant à proximité, entrainant des hémorragies.
Autre réaction inflammatoire : l'allergie
Histamines et mastocytes :
Les mastocytes sont des cellules granuleuses, fabriquées au niveau de la moelle osseuse, qui ressemblent
beaucoup aux PMN si ce n'est que lorsqu'on les regarde au microscope, elles n'ont pas un noyau avec un
aspect plurilobé.
Habituellement, elles sont impliquées dans le déclenchement de la réponse inflammatoire au niveau
tissulaire mais on en parle surtout car elles sont impliquées dans les mécanismes allergiques.
Certaines personnes ont des prédispositions notamment lorsqu'elles sont en contact avec des allergènes
(pollen, poils...) et vont se mettre à déclencher une réponse anticorps. Au lieu de produire d'abord des IgM
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puis des IgG, elles vont se mettre à produire directement des IgE et les mastocytes sont des cellules
classiquement impliquées dans la lutte antiparasitaire principalement avec ces IgE.
Certaines personnes vont développer des IgE qui vont se fixer préférentiellement au niveau de ces
mastocytes qui possèdent dans leur cytoplasme des granules qui contiennent notamment de l'histamine mais
également de la sérotonine ou de l’héparine. Il s'agit de puissants médiateurs de l'inflammation puisqu'ils
vont agir sur l'endothélium vasculaire pour provoquer la vasodilatation.
Dans les cas des allergies, le contact avec les allergènes va déclencher un mécanisme exacerbé où les
mastocytes vont se mettre à dégranuler suite à l'interaction avec ces IgE et libérer massivement ces facteurs
entraînant ainsi des vasodilatations.
Cela peut entrainer des symptômes localisés caractéristiques de l'inflammation avec des œdèmes qui peuvent
être plus ou moins développés mais qui dans certains cas extrêmes peuvent entraîner des phénomènes de
dégranulation systémique c'est à dire que tous les mastocytes vont se mettre à dégranuler simultanément.
A ce moment-là, se produit un phénomène de vasodilatation généralisé, par les facteurs vasodilatateurs,
entrainant une chute de tension et un évanouissement. Le pire étant que l’histamine et la sérotonine ont un
effet bronchoconstricteur, provoquant un étouffement.
Les mastocytes jouent un rôle très important de déclencheurs de l'inflammation au niveau tissulaire mais qui
lorsque l'on est prédisposé peut conduire à des mécanismes beaucoup plus dommageables.
Question d'élève : Quelles cellules produisent des IgE ?
Réponse : Elles sont produites par des lymphocytes. Lorsque l'on fait une réaction allergique et que l'on
rencontre un agent pathogène, nous avons d'abord notre immunité non spécifique qui se met en place puis
nous avons notre immunité adaptative qui va se traduire notamment par le développement d'une réponse
mémoire et notamment par la production d'Ac. Classiquement, lorsque l'on fait un 1er contact avec un agent
pathogène, le schéma classique consiste en la production par l'individu d'IgM dans un 1er temps puis d'IgG
qui eux interviennent dans la lutte anti-infectieuse. Les IgE seront produites davantage lorsqu'il s'agira
d'une lutte antiparasitaire.
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Chez les patients faisant des allergies, le problème observé est qu'en contact avec des allergènes, les
lymphocytes au lieu de produire des IgM puis des IgG , vont se mettre à produire directement des IgE et on
va donc rentrer dans un schéma qui est plus celui d'une lutte antiparasitaire. Ces IgE via la circulation
sanguine vont pouvoir aller se fixer sur les mastocytes qui sont répartis dans nos tissus. Donc la 1ère fois
normalement qu'on rencontre un allergène, nos lymphocytes B ne font que produire des IgE qui vont aller se
fixer à la surface des mastocytes et la 1ère fois, rien ne se passe car pour déclencher l'activation des
mastocytes, il faut qu'ensuite cette Ig rencontre l'allergène et ce n'est que si l'on rencontre une 2è fois
l'allergène dans un temps relativement court que ces allergènes vont entrainer ce qu'on appelle un « cross
linking » entre les IgE à la surface des mastocytes ce qui va avoir pour conséquence leur activation. Ils
vont se mettre massivement à dégranuler et libérer les constituants qu'ils possèdent dans leurs granules
surtout ces facteurs qui ont une action vasodilatatrice, on va retrouver l'histamine mais aussi des protéases
(il peut donc y avoir des dommages au niveau tissulaire). Ils vont également libérer d'autres facteurs
cytokiniques qui vont participer au déclenchement de l'inflammation. Il s'agit d'un mécanisme de
fonctionnement anormal. Chez un individu normal, lorsqu'il rencontre un allergène, ses mastocytes ne
produisent pas d'IgE, ce n'est que dans les cas où l'on a des personnes prédisposées que ces mastocytes vont
se mettre à produire d'emblée des IgE.
La douleur :
Qu'est ce qui provoque la douleur
au cours de l'inflammation ?
La douleur est liée aux
terminaisons nerveuses, présentes
dans les tissus et présentant des
récepteurs nociceptifs. Ceux ci
sont sensibles à deux choses :
- les traumatismes, par action
mécaniques (exemple : coup de
marteau), ce qui envoie un influx
nerveux.
- dans le cas des inflammations :
la douleur peut être liée soit à la
compression du tissu (action
mecanique). Mais elle peut être
également due à une activation des
récepteurs nociceptifs par des
médiateurs chimiques sécrétés
localement pendant une
inflammation. Exemple : molécule
vasodilatatrice (histamine,
sérotonine), ou encore
prostaglandine.
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Différences entre inflammation aiguë et inflammation chronique :
Inflammation aigue :
relativement limitée dans le temps
réponse immédiate à un agent agresseur, généralement suite à une agression brève et peu
dommageable pour le tissu (de courte durée : quelques jours à quelques semaines).
installation brutale (phénomènes vasculo-exsudatifs intenses dès le départ)
Dans certaines conditions, elle peut évoluer vers une inflammation chronique c'est à dire que bien que
l'agent infectieux ai été partiellement ou totalement éliminé (si la cause est infectieuse), l'inflammation va
persister pendant relativement longtemps (plusieurs mois à plusieurs années) et aura tendance à ne pas
guérir. Cela veut dire que le tissu va être constamment agressé et va généralement aboutir à une
inflammation de nature dégénérative, avec perte de fonctionnalité du tissu.
Qu'est ce qui peut expliquer l'évolution vers l'état chronique ?
Inflammation chronique :
Inflammation qui :
- ne guérit pas (plusieurs mois voire années),
- est persistante
- a tendance à s’aggraver.
Le tissu est donc de plus en plus endommagé. La particularité est que la réaction inflammatoire s’installe
sans phénomènes vasculo-exudatifs initiaux intenses (pas de gonflement).
Causes pouvant induire des inflammations chroniques :
Persistance d’un agent pathogène dans le tissu (le système immunitaire n'arrive pas à contrôler
l'infection), de ce fait la détersion est incomplète. Exemple : goutte.
Cela peut être lié à un tissu qui est régulièrement agressé (répétitive) et va donc aboutir à des
destructions tissulaires.
C'est souvent associé à des désordres de nature immunitaire qui peuvent être soit liés :
=> à des maladies auto-immunes
=> à désordres dysimmunitaires (certains compartiments du système immunitaire sont déficients). Exemple :
hépatite chronique suite à une infection hépatite B ou C
Image = coupes du poumon
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En haut à gauche : inflammation aiguë pulmonaire.
On observe dans l'espace inter-alvéolaire, l'infiltration de cellules qui va être surtout de type PMN.
Malheureusement si cette inflammation persiste, on va observer un remplacement progressif dans cet espace
inter-alvéolaire des PMN par des monocytes, macrophages et ensuite par des lymphocytes. Or les
macrophages et les lymphocytes vont avoir une action beaucoup plus dommageable sur le tissu que les
PMN.
Cela va entraîner une destruction au niveau des parois alvéolaires et avec le temps une destruction de ces
alvéoles ainsi qu’un épaississement au niveau des parois. Il y aura donc une prolifération de cellules
endothéliales (afin de tenter de reconstruire le tissu) qui vont essayer de revasculariser le tissu toutefois ce
qui va être reconstruit ne va pas avoir la même fonction de ce qui était là auparavant, en l'occurrence ici on
aura une perte de la capacité respiratoire. On va reboucher le tissu endommagé par quelque chose d'autre
pour éviter de laisser un espace vide (tissu de comblage).
Le macrophage :
Souvent associé à l'inflammation chronique, un type cellulaire que l'on va retrouver c'est le macrophage.
On parle souvent du système monocyte-macrophage. Les monocytes sont des cellules circulantes qui une
fois recrutées au niveau d'un foyer inflammatoire, un peu plus tardivement, en traversant l'endothélium
vasculaire, vont notamment être activées et vont changer leur morphologie et vont acquérir leurs
compétences notamment phagocytaires. Il faut savoir que les monocytes ont très peu de capacité à faire des
phagocytoses alors que les macrophages sont eux des phagocytes professionnels (capacité 20 à 100 fois
supérieure à celle d’un PNN).
La morphologie des macrophages n'est pas la même en fonction des tissus qu'ils infiltrent. Pour pouvoir les
distinguer, on les nomme différemment :
macrophages du SNC = microglies
macrophages du tissu osseux = ostéoplastes
macrophages du foie = cellules de Kupffer
macrophages au niveau de la peau = cellules de Langerhans
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Ce sont tous à la base des macrophages, leur fonctionnalité reste donc la même.
Image ci-dessus :
à gauche = monocyte (une cellule monocytaire est 4-5 fois plus petite qu'une cellule
macrophagique). Lorsqu'un monocyte acquiert sa capacité phagocytaire, elle devient plus grosse et
lorsque celui-ci devient macrophage, la constitution des granules va être modifiée pour pouvoir
répondre à cette fonctionnalité nouvelle de ces cellules.
à droite = un macrophage
→ Lien entre macrophages & lymphocytes T :
Le macrophage permet de faire le lien entre la réponse inflammatoire et la réponse immunitaire. La
problématique qui se pose lorsqu'on évolue vers une phase chronique de la réaction inflammatoire, est la
relation qui va s'établir entre les cellules macrophagiques et les cellules lymphocytaires (qui vont infiltrer le
tissu un peu plus tardivement).
Au niveau du tissu enflammé, les macrophages vont participer à l'activation des cellules lymphocytaires qui
vont infiltrer le tissu par présentation antigénique et en produisant de l'interleukine 12 (IL-12) ce qui va
permettre d’activer ces lymphocytes T notamment dans le cas d'une lutte anti-infectieuse. Ces lymphocytes
vont d'une part se mettre en expansion clonale et vont produire de nouvelles cytokines parmi lesquelles de
l'interféron λ (IFN-λ) qui est aussi une cytokine également impliquée dans l'activation des macrophages.
Donc au sein du tissu inflammatoire chronique, on rentre dans une boucle d'amplification de l'inflammation
qui aura du mal à se résorber.
La conséquence au niveau des macrophages est qu'ils vont se mettre à produire d'avantage de cytokines proinflammatoires parmi lesquelles le TNF (facteur cytotoxique) et l'interleukine 1 (IL-1) qui vont pouvoir
stimuler d'avantage le regroupement des autres cellules.
Du fait de cette boucle d'amplification, on va stimuler l'infiltration du tissu par d'autres cellules
inflammatoires (recrutement amplifié de macrophages, lymphocytes) et donc maintenir l'état inflammatoire
c'est pourquoi l'inflammation aura du mal à se résoudre d'elle-même. Pour mettre fin à la réaction
inflammatoire, il devra y avoir production de cytokines anti-inflammatoire.
Schéma :
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L'inflammation systémique :
L'inflammation est généralement localisée au sein du tissu mais elle peut avoir un impact au niveau
systémique, notamment à cause de tous ces médiateurs dont les cytokines pro-inflammatoires produites dans
le tissu.
Certaines vont en effet pouvoir rejoindre la circulation et agir sur différentes cibles de l'organisme :
sur le foie (très important +++) : il va produire immédiatement après son contact avec des cytokines
de l'inflammation, des composés chimiques importants dans la lutte anti-infectieuse notamment la creactive protein (CRP), mais aussi des facteurs inflammatoires tels que l'haptoglobine. Ce sont des
facteurs classiquement utilisés en clinique pour faire le suivi d'une réaction inflammatoire. Ces
protéines de l'inflammation vont être libérées dans la circulation sanguine et vont permettre d'emmener
des facteurs protéiques au niveau du site de l'inflammation.
L'interleukine 1 va agir au niveau du SNC, notamment sur l'hypothalamus (organe thermorégulateur)
qui va en retour augmenter la température corporelle et déclencher les mécanismes de la fièvre. Si
cette réaction inflammatoire persiste trop, cela peut entraîner des phénomènes de fatigue, de
somnolence et éventuellement une perte d'appétit (anorexie).
Sur la moelle osseuse pour accélérer les mécanismes de l'hématopoïèse car si l'inflammation persiste,
il est nécessaire de renouveler le pool de cellules, notamment les PMN qui ont une durée de vie courte
mais aussi les monocytes, macrophages et lymphocytes. C’est le phénomène d’hyperleucocytose.
Sur les endothéliums vasculaires
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sur les cellules circulantes pour permettre leur recrutement par chimiotactisme et également leur
activation
4.
Phase terminale : réparation et cicatrisation
Le but de l'inflammation est de pouvoir circonscrire le site où le dommage a été causé et ainsi de pouvoir
réaliser son nettoyage, sa détersion.
Néanmoins, dans un tissu qui a subi une inflammation, un dommage doit être restauré autant que possible à
l'identique. Ainsi suite à une inflammation, on va toujours observer la mise en place d'un phénomène de
réparation et éventuellement de cicatrisation afin d'essayer de conserver une fonctionnalité au tissu autant que
possible.
Au sens strict, du moment que la détersion a été effectuée, l'inflammation est terminée. Toutefois, elle va
conditionner la reconstruction du tissu.
La réparation du tissu ne peut s'effectuer que lorsque la détersion a été complète.
La reconstitution du tissu peut avoir 2 issues :
- Réparation intégrale, reconstruction du tissu à l’identique, ce qui arrive lorsque les agressions sont brèves
et que peu de tissu a été détruit et peut se régénérer. Ainsi il n’y a pas de traces de l’agression, ni de cicatrice.
- Réparation avec cicatrice, qui est une trace que le tissu a été très endommagé. On l’observe essentiellement
dans les tissus qui ne se régénèrent pas. Cela peut être du à une forte agression initiale mais également si la
réaction inflammatoire a été prolongée (cas des maladies chronique) Ainsi il y a une destruction tissulaire
importante, l’espace nettoyé, détruit, va être comblé par du collagène produit par des fibroblastes, c’est tissu
de comblement qui va être remanié pendant plusieurs mois voire années (les cicatrices évoluent).
Image d'une cicatrice : dommage hépatique important, tissu blanc = tissu de comblage afin de maintenir
l'organe dans une forme « acceptable » mais entraine une perte de fonctionnalité.
a) Les étapes de la réparation tissulaire
Une fois la détersion achevée, il y a apparition d'un tissu de granulation (ou bourgeon charnu) = tissu conjonctif
qui va venir remplacer le tissu initial détruit et ainsi combler l'espace.
On va retrouver au sein de ce tissu de granulation les mêmes cellules que ceux du granulome inflammatoire
c'est à dire :
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- les leucocytes présents au sein du tissu de granulation (s'il s'agit d'un tissu resté principalement dans une
phase inflammatoire aigue, on aura essentiellement des PMN et s'il y a eu une évolution vers une phase
chronique, il y aura un enrichissement en monocytes/macrophages)
- des fibroblastes et des myofibroblastes (= cellules de soutien)
- des cellules endothéliales nécessaires à la revascularisation du tissu
Constituer ce tissu de substitution demande donc une coopération entre ces 3 différents types cellulaires. Le
tout est contrôlé par le système monocytes/macrophages qui va fournir les facteurs de stimulation, de
croissance qui vont coordonner la reconstruction du tissu.
La reconstitution du tissu est un mécanisme qui s'effectue toujours de la profondeur vers la surface de la lésion.
1) Suite à un dommage limité de l'épiderme, il y a formation d'un caillot si des vaisseaux se sont rompus.
Le tissu de granulation se met en place au fond, à la base du tissu endommagé, sous le caillot. Différents
types cellulaires vont coopérer, via notamment tout un ensemble de facteurs, comme des facteurs de
croissance (TGF, FGF, VEGF) qui vont orienter les autres cellules (fibroblastes, myofibroblastes,
cellules endothéliales) et les amener à se différencier pour reconstruire le tissu. Ils vont dans un 1er
temps venir résorber le caillot.
Donc première phase = fibrinolyse, c'est à dire destruction de la fibrine qui constitue le caillot sanguin pour
permettre aux cellules endothéliales, fibroblastes… d'infiltrer ce tissu et de pouvoir reconstruire les vaisseaux
sanguins. On aura donc cet aspect de bourgeon charnu (cf image ci-dessous) après que la croûte ai été retirée.
Le bourgeon charnu va permettre de reconstituer le tissu par comblement progressif.
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2) Le tissu de granulation va progressivement remplacer le caillot ou l'espace libéré par le tissu initial
détruit et en même temps, se revasculariser. En comparaison avec la phase effective de l'inflammation,
cette phase de réparation tissulaire est très longue (plusieurs mois) mais passe souvent inaperçue. La
reconstitution du tissu peut se faire en périphérie ou en centrale si les dommages sont très étendus.
3) Finalement, pour la peau, des cellules épithéliales vont recouvrir ce bourgeon charnu et refermer la
plaie.
Il peut y avoir des anomalies de la cicatrisation si tout ce mécanisme de coopération est dérégulé.
Par exemple, si trop de facteurs de croissance sont libérés, il y aura prolifération des fibroblastes et des cellules
endothéliales puis formation d'excroissances. Cela nécessite une intervention chirurgicale pour les retirer.
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b) La cicatrice : fibroblastes et myofibroblastes
Les fibroblastes ont un rôle important dans la cicatrisation. Ils vont être activé via les cellules monocytaires
et vont se mettre à produire des fibres de collagène puis elles vont se différencier en myofibroblastes et ainsi
acquérir des propriétés contractiles qui vont permettre de resserrer, refermer le tissu pour accélérer la
reconstitution et le comblement.
Lorsque le tissu est trop endommagé, il n'y aura pas de revascularisation possible. Il s'agira d'un tissu de
remplacement à base de collagène qui va venir combler l'espace vide.
Cicatrisation pathologique = fibrose (terme microscopique), sclérose (terme macroscopique)
Question élève : Différences entre réparation et cicatrisation ?
Réponse : Réparation = reconstitution du tissu à l'identique. C'est donc généralement une restitution sans
perte fonctionnelle.
Cicatrisation = s'il y a impossibilité de reconstituer le tissu à l'identique (par exemple, pour le muscle
cardiaque), l'espace ne va pas être laissé vide. Il sera comblé par des fibroblastes et des fibres de collagène
→ formation d'une cicatrice avec perte fonctionnelle.
c) La régénération
Étape finale après que le tissu se soit reconstitué et revascularisé et ait retrouvé ses fonctions initiales.
Elle se fait généralement superficiellement c'est à dire lorsque les dommages ne seront pas importants.
Elle se fait grâce aux cellules épithéliales qui vont venir recouvrir le bourgeon charnu, de la périphérie vers le
centre.
Différences entre régénération et réparation :
Lorsque le tissu a été réparé : on a éliminé l'agent qui posait problème, il y a eu détersion, on a comblé le
tissu. Mais il n'a pas encore été régénéré. La régénération, c'est vraiment retrouver l'aspect fonctionnel initial.
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Si le mécanisme de régénération n'est pas possible, les cellules souches épithéliales sont également présentes
au niveau des follicules pileux donc si ceux-ci sont intacts, les cellules souches vont pouvoir migrer en surface
et ainsi recoloniser la surface. La capacité de ces cellules à régénérer un tissu épithélial est limitée, c’est pour
cela que certains cas nécessiteront une greffe de peau, le but étant d’apporter des follicules avec des cellules
souches pour pouvoir régénérer le tissu le plus rapidement possible.
Examen : 2015/2016
Concernant l’inflammation :
A- C’est une réaction des tissus vivants dont l’évolution dépendra toujours de la nature de l’agression
(infection, Traumatisme...).
B- Les tissus tels que le cartilage sont incapables de développer une réaction inflammatoire complète.
C- L’agressivité de certains agents pathogènes peut induire une réaction inflammatoire à l’origine de
dommages tissulaires irréversibles.
D- Suite à une réaction inflammatoire, la fibrose est le signe d'une agression tissulaire peu entendue ayant
permis une restitution complète du tissu sans perte fonctionnelle.
E- Aucune des propositions n’est juste.
48. Concernant la congestion active de la réaction inflammatoire :
A- Il s’agit essentiellement d’un phénomène de vasoconstriction permettant de réduire localement le courant
circulatoire.
B- Elle précède la formation de l’œdème inflammatoire qui succède à la diapédèse leucocytaire.
C- Elle est déclenchée par des mécanismes nerveux.
D- Elle dépend de médiateurs chimiques.
E- Aucune des propositions n’est juste.
49. Concernant l’exsudat :
A- Il est principalement composé d’eau et de protéines plasmatiques.
B- Lorsqu’il se répand dans les cavités des organes, il conduit à la formation d’épanchements appelés
transsudats.
C- L’ascite correspond une collection de liquide lié à un épanchement dans la cavité́ péritonéale.
D- Son asséchement conduit à la formation de dépôts fibrineux qui adhèrent fortement aux tissus.
E- Suite à inflammation du péricarde, la résorption incomplète d’un exsudat peut conduire à une perte de
mobilité entre le muscle cardiaque et le péricarde.
50. Concernant la diapédèse leucocytaire :
A- Elle dépend de l’expression de molécules d’adhésion situées exclusivement à la surface des cellules
endothéliales vasculaires.
B- Les sélectines sont impliquées dans le mécanisme de Rolling.
C- Les intégrines permettent aux leucocytes d’adhérer fermement à l’endothélium vasculaire.
D- Au cours de la réaction inflammatoire, les cellules monocytaires sont les premières à migrer entre les
cellules endothéliales vasculaires.
E- Elle dépend d’agents chimiotactiques produits à la fois par les tissus altérés et les leucocytes présents
dans le foyer lésionnel.
51. Concernant le granulome inflammatoire :
A- La présence de polynucléaires est le stigmate morphologique de l’inflammation aigüe.
B- La composition du tissu de granulation peut varier en fonction de la cause de l’inflammation.
C- Sous l’influence de facteurs de croissance, le tissu de granulation s’enrichit progressivement en
fibroblastes et en cellules endothéliales.
D- La présence de granulomes dans un tissu n’a aucun impact sur la fonction de ce dernier.
E- Compte tenu de la taille des granulomes, ceux-ci ne peuvent être visibles à la radiographie.
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52. Concernant l’histamine :
A- C’est une amine vaso-active faisant partie des médiateurs chimiques naturels néoformés produit
notamment par les plaquettes.
B- Elle a un effet broncho-constricteur.
C- Elle induit une vasodilatation diffuse.
D- Elle peut induire la douleur en agissant directement sur les récepteurs nociceptifs.
E- Aucune des propositions n’est juste.
53. Concernant les médiateurs lipidiques de l’inflammation :
A- Ils sont issus de la dégradation des phospholipides membranaires par la phospholipase A2.
B- Le thromboxane A2 est un prostanoïde ayant un effet vasoconstricteur.
C- Le leucotriène B4 (LTB4), issu de la voie de la cyclo-oxygénase, est un puissant chimio-attractant.
D- La prostacycline à l’effet inverse du thromboxane A2 et est notamment un antiagrégant plaquettaire.
E- Ce sont des médiateurs chimiques préformés stockés dans les granules cytoplasmiques des leucocytes.
54. Concernant les cytokines pro-inflammatoires :
A- Elles ne sont produites que durant la phase aigüe de l’inflammation.
B- Le TNF
stimule la production d’autres cytokines pro et anti-inflammatoire.
C- L’interleukine 1 a un effet pyrogène endogène.
D- Elles stimulent la sécrétion « des protéines de la phase aigüe » de l’inflammation par les hépatocytes.
E- Ce sont des médiateurs chimiques préformés stockés dans les granules cytoplasmiques des leucocytes.
55. Concernant les marqueurs de l’inflammation :
A- Tous les médiateurs de l’inflammation peuvent dans l’absolu constituer des marqueurs de
l’inflammation.
B- Les principaux marqueurs de l’inflammation sont d’origine plasmatique.
C- La plupart des marqueurs de l’inflammation utilisés en clinique sont des protéines produites par la rate.
D- La mesure de la VS (vitesse de sédimentation) est principalement influencée par la teneur sanguine en
fibrinogène.
E- Les syndromes inflammatoires sont principalement associés à une diminution de la VS.
Examen : 2014/2015
37. Concernant l’inflammation :
A. C’est une réponse des tissus vascularisés consécutive à une agression.
B. Elle se caractérise uniquement par des phénomènes locaux.
C. C’est un processus pouvant conduire à des dommages tissulaires.
D. Elle peut être induite par un agent pathogène d’origine endogène ou exogène.
E. Elle peut être provoquée par un défaut de vascularisation.
38. Concernant l’œdème inflammatoire :
A. Il résulte d'une augmentation localisée de la pression hydrostatique et surtout d'une augmentation de la
perméabilité de la paroi des petits vaisseaux.
B. Il est la conséquence du passage dans le tissu conjonctif interstitiel d'un liquide appelé transsudat.
C. Dans le cas d’une infection, il permet de circonscrire le foyer infectieux.
D. Il peut conduire à un épanchement aux niveaux des cavités séreuses.
E. L’infiltration leucocytaire joue un rôle essentiel dans la formation de l'œdème inflammatoire.
39. Concernant l’œdème inflammatoire :
A. Il permet l’apport de facteurs de la coagulation dans le foyer lésionnel.
B. Sa formation est induite par des médiateurs chimiques produits majoritairement par le foie.
C. Il induit une douleur par compression des terminaisons nerveuses.
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D. Il induit une douleur par action de médiateurs chimiques sur les récepteurs nociceptifs.
E. La perméabilité vasculaire au niveau de l’œdème inflammatoire permet un apport de
leucocytes au niveau du foyer lésionnel.
40. Concernant la diapédèse leucocytaire :
A. Les chimiokines tel que l’interleukine 1 (IL-1) sont de puissants activateurs de la diapédèse leucocytaire.
B. Les intégrines sont des facteurs d’adhésions faibles induisant le « Rolling » des leucocytes à la surface de
l’endothélium vasculaire.
C. Les sélectines sont des facteurs permettant une adhésion forte des leucocytes à l’endothélium vasculaire.
D. Les premiers leucocytes à migrer dans le foyer lésionnel sont les monocytes.
E. Le passage transendothélial des leucocytes provoque la rupture des petits vaisseaux et
déclenche les mécanismes de la coagulation.
41. Concernant le granulome inflammatoire :
A. Il a pour rôle d’assurer la détersion du foyer lésionnel par les cellules leucocytaires.
B. En phase aigüe de l’inflammation, le granulome inflammatoire se caractérise généralement
par une infiltration massive de cellules granulocytaires.
C. L’activation des polynucléaires conduit à un accroissement important de leur durée de vie
(>10 jours) au sein du granulome inflammatoire.
D. Sous l’effet de facteurs de croissance, le granulome inflammatoire s’enrichit progressivement
en fibroblastes et en cellules endothéliales.
E. La présence de nombreux granulomes dans un tissu peut en altérer la fonction.
42. Concernant les cellules phagocytaires :
A. Elles participent à la détersion interne du foyer lésionnel.
B. Elles sont responsables de la détersion externe du foyer lésionnel.
C. Elles comprennent les polynucléaires neutrophiles, les macrophages et les lymphocytes.
D. Au niveau d’un foyer lésionnel, ils n’interviennent que pour éliminer les agents infectieux.
E. Elles sécrètent de multiples médiateurs de l’inflammation (chimiokines et métabolites
cytotoxiques notamment).
43. Concernant l’inflammation chronique :
A. C’est une inflammation n’ayant aucune tendance à la guérison et pouvant persister durant plusieurs mois
à plusieurs années.
B. Elle est le plus souvent d’installation brutale et caractérisée par des phénomènes vasculo- exudatifs
intenses.
C. Elle peut provoquer une destruction tissulaire progressive.
D. Elle est toujours liée à des dysfonctionnements du système immunitaire.
E. Les inflammations peuvent parfois se manifester d’emblée sous une forme apparemment
chronique faisant suite à une phase aigüe extrêmement brève et inapparente.
44. Concernant les médiateurs chimiques de l’inflammation :
A. Les médiateurs d’origine plasmatiques sont principalement produits par la moelle osseuse.
B. Les leucotrienes et prostaglandines sont des médiateurs d’origine plasmatique produits par les
leucocytes.
C. Certains sont directement issus de la nécrose tissulaire.
D. Ce sont tous de puissants vasodilatateurs.
E. Certains facteurs du complément sont des médiateurs de l’inflammation ayant des propriétés
chimiotactiques.
45. Parmi les médiateurs suivant, le(s)quel(s) est (sont) d’origine plasmatique :
A. La bradikinine.
B. L’interleukine 8 (IL-8).
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C. Le facteur du complément C3.
D. Le fibrinogène.
E. LethromboxaneA2.
46. Concernant les médiateurs lipidiques de l’inflammation :
A. Ce sont des médiateurs issus de la dégradation des phospholipides membranaires.
B. Le facteur d’activation plaquettaire (PAF) est synthétisé à partir de l’acide arachidonique.
C. La cyclo-oxygénase conduit à la formation des leucotriènes.
D. La lipoxygénase permet la formation des prostanoïdes.
E. L’histamine est le principal médiateur lipidique à activité vaso-dilatatrice.
47. Concernant les cytokines :
A. Ce sont des facteurs solubles.
B. Elles sont synthétisées par les lymphocytes T.
C. Elles sont synthétisées par les cellules de Kupffer.
D. Les fibroblastes en produisent.
E. Parmi les cytokines, certaines sont des facteurs de croissance.
48. Parmi les cytokines suivantes, le(s)quel(s) a(ont) une activité pro-inflammatoire :
A. L’interleukine 10 (IL-10).
B. Le facteur de nécrose tumoral alpha (TNF-α).
C. La chimiokine IL-8.
D. Le transforming growth factor beta (TGF-β).
E. L’interlukine-4 (IL-4).
49. Concernant les marqueurs de l’inflammation :
A. Ils sont majoritairement d’origine plasmatique.
B. Leurs variations dépendent obligatoirement de l’étiologie de la réaction inflammatoire.
C. La plupart des marqueurs de l’inflammation sont des protéines assurant une fonction
directement liée à la réaction inflammatoire.
D. Le fibrinogène est un marqueur dont le taux sérique augmente au cours de la phase aigüe de
l’inflammation.
E. Le fibrinogène est un marqueur de l’inflammation à cinétique lente.
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