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UE2 Biopathologie
Mr HOARAU
Date : 05/09/2016 Plage horaire : 8h30-10H30
Promo : DFGSM2 2016-2017 Enseignant : Mr HOARAU
Ronéistes : MAZZOCCHIN Luigi
CUISSARD Alice
Pathologie générale et inflammation
I. Généralités
1. Définition
2. Un peu d'Histoire
3. Les causes de l'inflammation
II. Acteurs et déroulement de la réaction inflammatoire
1. Phase vasculo-exsudative
2. Phase cellulaire
3. La détersion
4. Phase terminale : réparation et cicatrisation
Cette première partie a pour but de décrire ce qui se passe au cours de l’inflammation. L’inflammation est
un mécanisme associé à des pathologies infectieuses, traumatiques, métaboliques… Suivre l’évolution des
marqueurs de l’inflammation permet de suivre l’évolution de ces pathologies.
En clinique, beaucoup de pathologies seront associées à des phénomènes inflammatoires et il est bon de
pouvoir suivre l’inflammation. On va s’intéresser dans ce cours aux médiateurs de l’inflammation, aux
molécules ou aux cellules qui interviennent au cours de l’inflammation donc il faut connaître le processus
inflammatoire. Nous allons donc caractérisé les marqueurs associés à l’inflammation
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I. Généralités
1. Définition
L’inflammation est une réaction, des tissus vivants vascularisés, à une agression. La composante
vasculaire est très importante dans la mise en place de la réaction inflammatoire ce qui veut dire que tout ce
qui est tissu non vascularisé ne va pas être à l’origine d’un phénomène inflammatoire, ou sinon de manière
incomplète, tels que la cornée ou les cartilages. Certains vont alors me dire « Qu’est-ce qu’une tendinite ? »
alors que le tendon n’est pas un tissu vascularisé. Ce sera du fait de l’inflammation qui se trouve autour du
tendon, qui entraînera des conséquences sur le tendon mais les tissus vascularisés ne font normalement pas
d’inflammation.
Rappel : tout ce qui finit par « -ite » sous-entend une inflammation.
Le tissu doit donc être vascularisé et va réagir face à une agression et va permettre au tissu d’assurer
son intégrité.
L’inflammation va avoir en général un aspect localiet donc on va avoir des phénomènes locaux et
visibles qui vont se traduire par le syndrome inflammatoire, caractérisant l’ensemble des tissus conjonctifs
vascularisés. Cependant, le tissu conjonctif n’a pas de rôle actif, il subit la réaction inflammatoire.
Lorsque cette inflammation n’est plus localisée mais est passée au niveau systémique on peut avoir
des symptômes systémiques tels que la fièvre (très bon marqueur d’un mécanisme pathologique associé à
l’inflammation et l’un des premiers qui apparaît). C’est donc une dérégulation au niveau du centre
hypothalamique qui va se traduire généralement par l’augmentation de la température mais aussi dans certains
cas peut aussi se traduire par une hypotension bien que l’inflammation a principalement des effets locaux
puisque l’inflammation se déroule dans le tissu conjonctif.
Donc l’inflammation se traduit par des phénomènes locaux qui se déroulent au niveau du tissu
vascularisé et qui a pour objectif notamment dans les cas d’infection d’éliminer les agents pathogènes ou si
ce n’est pas infectieux de nettoyer le tissu lésé pour le reconstruire. Malheureusement, dans certains cas, si
la réponse inflammatoire est trop intense, elle peut être à l’origine d’une destruction du tissu. On peut citer la
polyarthrite rhumatoïde qui est une réaction inflammatoire qui perdurent dans le temps et qui va
progressivement abimer le tissu et entrainer une perte de fonction. Etant néfaste, il faut ainsi la contrer,
classiquement avec des anti-inflammatoire quand son utilité n’est pas justifiée. Cela peut conduire à des
pathologies chroniques qui vont dépendre de l’agent infectieux qui a infiltré le tissu et du type du tissu.
Il ne faut pas systématiquement faire de lien entre infection et inflammation. Un traumatisme au niveau
d’un tissu va être associé dans la majeure partie des cas à une inflammation qui n’est pas forcément d’origine
infectieuse.
2. Un peu d'Histoire
Les caractéristiques de l’inflammation ont été décrites pour la première fois par Hippocrate au cours de
l’antiquité avec La triade Hippocratique : douleur, grosseur et chaleur.
Aujourd’hui, les signes cardinaux de l’inflammation sont au nombre de 5 :
Les symptômes locaux sont :
- douleur
- chaleur car infiltration cellulaire très importante
- grosseur (ou tuméfaction) car tissu gonflé généralement associé à un œdème
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- rougeur car l’inflammation nécessite l’intervention d’un tissu
vascularisé et ce tissu va subir des modifications
Lorsqu’on passe au niveau systémique :
- impotence, c’est-à-dire fatigue généralisée et une perte
d’appétit. Certaines anoxémies peuvent être liées avec des
inflammations chroniques.
On peut reconnaître donc facilement une réaction inflammatoire.
Ces 5 signes sont absolument à connaitre.
3. Les causes de l'inflammation
Le plus souvent on parle d’inflammation dans un contexte infectieux. Une infection est toujours associée
une inflammation MAIS toutes les inflammations ne sont pas d’origine infectieuse.
Les causes de l’inflammation :
- traumatismes (dommage au tissu) souvent associés à un défaut de vascularisation, entraînant une
nécrose du tissu, type ischémie
- agents physiques (exemple : agression par le chaud/ froid, radiation, soleil)
- agents chimiques (exemple : acides/bases, toxine, venin)
- infection (endogène/exogène)
- corps étrangers (exemple : une épine)
- réaction immunitaire (allergies : réaction inappropriée du système immunitaire ; NB : 20% de la
population est allergique)
- maladies immunitaires (ou disimunitaire)
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Ci-dessus sont représentées les pathologies chroniques toujours associées à une inflammation :
- Développement tumoral (cancer) : on trouve toujours associé un processus inflammatoire
- Maladies auto-immunes
- maladie touchant le SN : Alzheimer
- Maladies cardio-vasculaires
- Arthrite : polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante
- Maladies pulmonaires
- Maladies liées au dysfonctionnement du système immunitaire
- Diabète de type 2
- Obésité (cas de nature non infectieuse) ou sédentarité (qui sont des situations causant souvent du
stress) associée à un surpoids, très souvent, à cause d’un développement trop important du tissu
adipeux. On va observer différentes dérégulations (notamment au niveau de la production d’insuline)
qui vont entraîner une activation des processus inflammatoires via notamment à la dérégulation des
cellules du système immunitaire (macrophages qui vont se mettre à produire des cytokines pouvant
entraîner par exemple la formation de plaques d’athéromes ou des dérégulations au niveau du SNC).
Ainsi en étant diabétique et/ou obèse, la personne se trouve en état d’inflammation permanente.
NB : les adipocytes sont proches des cellules macrophages.
A noté : peu de pathologies ne sont pas associées à des processus inflammatoire.
II. Acteurs et déroulement de la réaction inflammatoire.
Le processus inflammatoire fait intervenir un ensemble de cellules, des vaisseaux et des composants
de la matrice extracellulaire, des médiateurs chimiques pouvant pour certains servir de marqueurs et
caractérisée l’inflammation, si elle est aigue, chronique. Ces médiateurs vont avoir un rôle pro-
inflammatoire ou anti-inflammatoire. Le rôle pro-inflammatoire est surtout en début de l’inflammation,
déclenchant la réponse inflammatoire voire l’entretenant. La résolution de l’inflammation est opéré par les
anti-inflammatoires.
Il existe deux types de réaction inflammatoire :
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1) Inflammation aigue (la plus courante) : Il y a deux phases. D’abord une phase vasculaire (la
vascularisation des tissus joue un rôle important) puis une phase cellulaire.
Le but de ces 2 phases est de faire une détersion, c’est à dire un nettoyage des tissus qui ont été
endommagés.
Lorsque l’inflammation se fait correctement elle est simplement aiguë et doit permettre la
reconstitution du tissu à l’identique qui va conduire généralement l’instauration d’une cicatrice
visible ou non. Cette cicatrice perd sa fonctionnalité.
Dans certains cas l’inflammation aiguë peut évoluer en :
2) Inflammation chronique qui a du mal à se résoudre et très souvent va aboutir à un mécanisme de
cicatrisation ou de fibrose. (3-4 semaines voire d’avantage). L’inflammation chronique entraîne une
mauvaise cicatrisation ou des séquelles au niveau du tissu.
Images : Inflammation chronique au niveau du foie. Foie qui devient cirrhotique et qui peut aboutir à une
fibrose.
Aspect du foie très alarmant, apparition de nodules, entraîne des destructions tissulaires, un comblement du
tissu par du collagène et donc perte fonctionnelle du tissu.
L’inflammation est une succession d’évènements qui a pour but dans un premier temps, si elle est
d’origine infectieuse ou traumatique, d’aller nettoyer le tissu (éliminer l’agent pathogène ou éliminer les
débris tissulaires issus de la fibrose…). C’est ce qui va entraîner les symptômes apparents associés à
l’inflammation caractéristique. Cependant la phase effective visuelle ne dure pas forcément très longtemps
mais ce n’est pas parce que l’œdème inflammatoire a disparu que le processus inflammatoire s’est terminé.
La séquence entière va en effet durer 3 à 4 semaines.
Le tissu inflammatoire, une fois qu’il a été correctement nettoyé, permet la mise en place d’un
infiltrat de cellules au niveau de l’œdème pour former ce qu’on appelle un tissu de granulation qui a pour
but de venir débarrasser l’œdème de tous les « déchets » et surtout de préparer la reconstruction et le
remodelage du tissu (Le Wound healing en anglais). Cette reconstruction peut durer énormément de temps,
de plusieurs semaines à plusieurs mois, qui dépend de l’intensité du dommage du tissu.
L’inflammation (dans sa forme aiguë) s’étend sur 24 - 48H à 3 - 4 jours et normalement, après
devient inapparente puisqu’on a un remodelage du tissu jusqu’à sa reconstruction finale. Bien entendu la
durée et l’intensité vont varier et vont dépendre de la nature et du tissu qui a été infecté et de l’intensité des
dommages.
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