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I. Généralités
1. Définition
L’inflammation est une réaction, des tissus vivants vascularisés, à une agression. La composante
vasculaire est très importante dans la mise en place de la réaction inflammatoire ce qui veut dire que tout ce
qui est tissu non vascularisé ne va pas être à l’origine d’un phénomène inflammatoire, ou sinon de manière
incomplète, tels que la cornée ou les cartilages. Certains vont alors me dire « Qu’est-ce qu’une tendinite ? »
alors que le tendon n’est pas un tissu vascularisé. Ce sera du fait de l’inflammation qui se trouve autour du
tendon, qui entraînera des conséquences sur le tendon mais les tissus vascularisés ne font normalement pas
d’inflammation.
Rappel : tout ce qui finit par « -ite » sous-entend une inflammation.
Le tissu doit donc être vascularisé et va réagir face à une agression et va permettre au tissu d’assurer
son intégrité.
L’inflammation va avoir en général un aspect localisé et donc on va avoir des phénomènes locaux et
visibles qui vont se traduire par le syndrome inflammatoire, caractérisant l’ensemble des tissus conjonctifs
vascularisés. Cependant, le tissu conjonctif n’a pas de rôle actif, il subit la réaction inflammatoire.
Lorsque cette inflammation n’est plus localisée mais est passée au niveau systémique on peut avoir
des symptômes systémiques tels que la fièvre (très bon marqueur d’un mécanisme pathologique associé à
l’inflammation et l’un des premiers qui apparaît). C’est donc une dérégulation au niveau du centre
hypothalamique qui va se traduire généralement par l’augmentation de la température mais aussi dans certains
cas peut aussi se traduire par une hypotension bien que l’inflammation a principalement des effets locaux
puisque l’inflammation se déroule dans le tissu conjonctif.
Donc l’inflammation se traduit par des phénomènes locaux qui se déroulent au niveau du tissu
vascularisé et qui a pour objectif notamment dans les cas d’infection d’éliminer les agents pathogènes ou si
ce n’est pas infectieux de nettoyer le tissu lésé pour le reconstruire. Malheureusement, dans certains cas, si
la réponse inflammatoire est trop intense, elle peut être à l’origine d’une destruction du tissu. On peut citer la
polyarthrite rhumatoïde qui est une réaction inflammatoire qui perdurent dans le temps et qui va
progressivement abimer le tissu et entrainer une perte de fonction. Etant néfaste, il faut ainsi la contrer,
classiquement avec des anti-inflammatoire quand son utilité n’est pas justifiée. Cela peut conduire à des
pathologies chroniques qui vont dépendre de l’agent infectieux qui a infiltré le tissu et du type du tissu.
Il ne faut pas systématiquement faire de lien entre infection et inflammation. Un traumatisme au niveau
d’un tissu va être associé dans la majeure partie des cas à une inflammation qui n’est pas forcément d’origine
infectieuse.
2. Un peu d'Histoire
Les caractéristiques de l’inflammation ont été décrites pour la première fois par Hippocrate au cours de
l’antiquité avec La triade Hippocratique : douleur, grosseur et chaleur.
Aujourd’hui, les signes cardinaux de l’inflammation sont au nombre de 5 :
• Les symptômes locaux sont :
- douleur
- chaleur car infiltration cellulaire très importante
- grosseur (ou tuméfaction) car tissu gonflé généralement associé à un œdème