chap1: la réaction inflammatoire L'Homme est en contact permanent avec des pathogènes de l'environnements: virus, bactéries, champignons. Pour ne pas être malade en permanence, il doit posséder un système de défense efficace. Problèmes: Quelles sont les caractéristiques de la réaction de défense, et comment se déroule-t-elle ? I. Les caractéristiques de la réponse inflammatoire 1- Le déclenchement de la réaction Les organismes possèdent des défenses contre l'intrusion de pathogènes: Défense physique: imperméabilité de la peau et des muqueuses Défense chimique: larmes, sueur, mucus Défense biologique: flore bactérienne Toutefois, lors d'un blessure, brûlure ou d'un choc, les barrières naturelles peuvent être franchies. Il y a lors une seconde ligne de défense: la réaction inflammatoire aigüe. 2- Les manifestations de la réaction inflammatoire aigüe Exercice: les caractéristiques de la réaction inflammatoire L'inflammation est une suite de processus de défense qui permettent à l'organisme de repérer, détruire et éliminer des substances étrangères ou des cellules endommagées. La réaction inflammatoire aigüe se produit lorsque les barrières naturelles ont été franchies, ou lors de troubles tissulaires ou cellulaires: tendinites, cancers, coups de soleil. Il s'agit d'une réaction rapide, et stéréotypée. Elle se déroule de la même façon quel que soit l'agresseur détecté, se met en place dès son entrée, qu'il soit connu ou inconnu de notre organisme, et ne nécessite pas d'apprentissage : c'est une réponse innée. Les symptômes sont: rougeur, chaleur, gonflement et douleur. Il peut y avoir formation de pus au niveau de la plaie: c'est un mélange de bactéries mortes et de granulocytes. Dans certains cas rares, la réaction excessive peut avoir des effets très graves sur la santé. On observe par ailleurs dans la zone touchée une grande quantité de cellules immunitaires II. Les mécanismes de la réponse inflammatoire 1- Une réaction basée sur un mécanisme de reconnaissance TP: la mise en place de la réaction inflammatoire La réaction inflammatoire est basée sur l'intervention de cellules de l'immunité, les leucocytes (globules blancs). On peut observer dans un tissu infecté des granulocytes, des cellules dendritiques, des macrophages et des mastocytes. Macrophages et cellules dendritiques sont dérivées des monocytes immatures du sang. La pénétration d'un corps étranger dans l'organisme provoque un afflux de granulocytes et monocytes. Ces cellules possèdent à leur surface des récepteurs particuliers, ou PRR (pattern recognition receptor = récepteur de reconnaissance de motif) tels que les TLR (Toll Like receptor). Ces récepteurs sont capables de reconnaître des molécules fréquentes chez les bactéries, virus ou champignons (LPS: lipopolysaccharide, composants des parois bactériennes, hautement toxique), mais de façon non spécifique. Ces récepteurs présentent des similitudes importantes entre des espèces très éloignées. La réponse innée présente une grande ancienneté phylogénétique puisqu'on la trouve chez tous les métazoaires (= pluricellulaires), et d'une manière assez proche chez les végétaux. On peut donc dire que cette réponse est apparue dans l'évolution avant la séparation animaux - végétaux. De plus, l'activation des cellules de l’immunité innée et surtout des cellules dendritiques par les PRR fournissent au système immunitaire un « signal de danger » qui va induire le développement de la réponse immunitaire adaptative en activant les lymphocytes T ( cf chap 2). Lors de cette réponse, les leucocytes impliqués vont libérer des substances dans le milieu: les médiateurs chimiques de l'inflammation 2- Les médiateurs chimiques de l'inflammation Exercice: les médiateurs chimiques de l'inflammation Il existe différents types de médiateurs chimiques de l'inflammation: histamine, TNF, prostaglandine,... Sous leur influence, les capillaires sanguins se dilatent et leurs cellules s'écartent, ce qui permet un passage des leucocytes et de la lymphe: la zone infectée devient rouge, enflée et chaude. Les leucocytes du sang sont attirés par des substances chimiques: on parle de chimiotactisme. Ils passent ensuite au travers de la paroi vasculaire: c'est le mécanisme de diapédèse. Diapédèse Par ailleurs, ces médiateurs stimulent les fibres nerveuses nociceptives, provoquant une sensation de douleur. La diversité des médiateurs chimiques de l'inflammation Pb: la réaction inflammatoire est présente, mais le corps étranger est toujours présent aussi. Il faut l'éliminer ... 3- L'élimination du corps étranger Les monocytes circulant dans le sang se transforment en macrophages sous l'influence des médiateurs chimiques. Les macrophages et les granulocytes vont alors réaliser la phagocytose, c'est à dire l'ingestion et l'élimination des corps étrangers. La phagocytose se fait en plusieurs étapes: L'adhésion : Les leucocytes reconnaissent le pathogène par des récepteurs PRR L'ingestion : La membrane des leucocytes se déforme, émettant des pseudopodes et emprisonne le pathogène dans une vésicule de phagocytose. La digestion : Cette vésicule fusionne avec des lysosomes, vésicules cellulaires à pH acide (4.5), et riches en enzymes lytiques. Le rejet des déchets : On obtient un phagolysosome, qui provoque la destruction du pathogène ou l'isolement du corps étranger. Les débris rejetés à l'extérieur seront éliminés par les reins. Mécanisme de phagocytose Nous avons vu que dans certains cas, la réponse inflammatoire était trop forte, ou trop gênante. Il faut alors pouvoir la réguler... 4- L'action des anti-inflammatoires TP: mode d'action des anti-inflammatoires Lorsque la réaction inflammatoire devient trop importante, elle peut entraîner des effets délétères sur la santé. L'utilisation d'antiinflammatoires permet de limiter la réaction en bloquant les voies de biosynthèse des médiateurs chimiques. L'aspirine et l'ibuprofène bloquent les cyclo-oxygénases comme l'enzyme Cox responsable de la fabrication des prostaglandines. Mode d'action des anti-inflammatoires AINS: anti-inflammatoires non stéroïdiens Toutefois, ces médicaments ne sont pas dénués de risques, puisqu'ils peuvent interférer avec des processus indispensables: agrégation des plaquettes, protection de la muqueuse gastrique, régulation de la fonction rénale. Par ailleurs, bloquer la réaction inflammatoire peut parfois empêcher l'organisme de se défendre. Les risques liés aux anti-inflammatoires