LA HAUTE-GARONNE
À TRAVERS SES ARCHIVES
LA SECONDE GUERRE MONDIALE (1)
Anne THOUZET
et Gilles BERNARD
Professeurs d'histoire-géographie chargés du Service éducatif
avec le concours de
Evelyne REGAN
adjoint administratif principal
et
Pascal GASTE
attaché de conservation du patrimoine
Archives départementales
de la Haute-Garonne
1996
TABLE DES DOCUMENTS
LA QUESTION DU RAVITAILLEMENT
Doc. 1 Lettre du Syndicat départemental de la boulangerie de la Haute-Garonne (7 septembre 1939).
Doc. 2 Lettre du maire de Corronsac au préfet de la Haute-Garonne (19 septembre 1939).
Doc. 3 Carte individuelle d'alimentation, modèle présenté aux services départementaux, de type "E"
destiné aux enfants.
Doc. 4 Feuille de "coupon d'échange", modèle destiné au second trimestre. (voir l’original)
Doc. 5 Feuille de tickets, modèle destiné au mois de juillet. (voir l’original)
Doc. 6 Lettre du directeur départemental du Ravitaillement Général de la Haute-Garonne au ministre
de l'Agriculture et du Ravitaillement (25 septembre 1942).
PROPAGANDE ET CENSURE
Doc. 7 Extrait du Bulletin de France (30 septembre 1941).
Doc. 8 Extrait de Combat (15 mai 1943).
Doc. 9 Editorial censuré de La Dépêche (19 janvier 1942). (voir l’original)
Doc. 10 Extrait d'une liste d'ouvrages à retirer des bibliothèques publiques (16 juillet
1941).
Doc. 11 Liste de films interdits et notice sur les films de propagande du secrétariat
général de l'Information et de la Propagande (27 février 1941 et 2 septembre
1941).
Doc. 12 Lettre de René Bousquet (5 octobre 1942).
NOVEMBRE 1942, LE TOURNANT DE LA GUERRE
Doc. 13 Compte rendu de la journée du 10 novembre 1942 par la commission de
Contrôle téléphonique de Toulouse.
Doc. 14 Texte d'Adolf Hitler (11 novembre 1942).
Doc. 15 Convoi de déportés et livraison de ressortissants allemands (28 et 30
novembre 1942).
LES LETTRES DE MONSEIGNEUR SALIÈGE, ARCHEVÊQUE
DE TOULOUSE
Doc. 16 Sur la personne humaine (23 août 1942). (voir l’original)
Doc. 17 Sur la mission de la femme dans un pays civilisé (23 avril 1944).
Doc. 18 Sur le monde ouvrier (5 juin 1943).
A PROPOS DU S.T.O.
Doc. 19 Lettre du secrétaire général à la Police, René Bousquet, aux préfets
(16 février 1943). (voir l’original)
Doc. 20 Extrait du Journal officiel contenant les ordonnances du Kommandant des
Heeresgebiets Südfrankreich concernant la zone côtière méditerranéenne
(15 février 1944).
LA QUESTION DU RAVITAILLEMENT
Document 1 - Lettre du Syndicat départemental de la boulangerie de la Haute-Garonne (7
septembre 1939).
Document 2 - Lettre du maire de Corronsac au préfet de la Haute-Garonne (19 septembre 1939).
Dès la déclaration de guerre, au mois de septembre 1939, la mobilisation générale perturbe la
production et la livraison du pain puisque les boulangers sont au front ainsi que certaines camionnettes qui
assuraient le portage du pain à domicile. Dans les faubourgs de Toulouse, des lettres anonymes dénoncent les
boulangeries qui livrent encore le pain alors que les autres ont perdu leur moyen de transport, mais le
syndicat départemental ne parvient pas à imposer l'interdiction du portage du pain. Dans certaines
communes rurales, les maires se plaignent de ne pas avoir de boulangerie sur place et de connaître de graves
difficultés d'approvisionnement en pain. Pour faire .face au manque de boulangers, l'autorité administrative
puise aussitôt dans les camps où s'entassent les réfugiés espagnols, mais hésite à employer d'anciens
militants républicains trop marqués politiquement.
Document 3 - Carte individuelle d'alimentation. Modèle présenté aux services départementaux, de
type "E", destiné aux enfants.
Le 1er mars 1940, le Journal Officiel publie le décret du 29 février 1940 relatif au recensement de
la population et à la distribution des cartes de rationnement. L'expérience de la Première Guerre
mondiale permet au gouvernement de prendre rapidement les dispositions concernant l'"arrière" en temps de
guerre. On peut lire :
"Article 2 - Toute personne résidant en France est tenue de faire avant le 1er avril
1940 une déclaration portant les indications qui seront fixées par un arrêté ministériel
(,..). Cette déclaration est déposée à la mairie de la commune où le déclarant avait sa
résidence le 1er mars 1940. Une carte nominative et intransmissible sera délivrée à
chaque déclarant. ' ,
Article 3 - La production de la carte ou des titres auxquels elle donne droit, sera exigée
des consommateurs ou acheteurs, qui voudront obtenir les denrées, objets ou produits
pour lesquels cette obligation sera édictée (...)".
L'arrêté du 9 mars 1940, publié au Journal Officiel le 10 mars 1940, précise les obligations
incombant aux consommateurs et à l'administration. L'article 8 répartit les consommateurs en catégories
d'après leurs besoins : "(...) le Catégorie E. - Enfants des deux sexes âgés de moins de trois ans ; 2e Catégorie J.-
Enfants des deux sexes de trois à douze ans révolus ; 3e Catégorie A.- Consommateurs des deux sexes de
douze à soixante-dix ans, ne se livrant pas à des travaux de force ;
4e Catégorie T.- Consommateurs des deux sexes de douze à soixante-dix ans se livrant à un travail pénible
nécessitant une grande dépense de force musculaire (...)
5e Catégorie C.- Consommateurs des deux sexes à partir de douze ans et sans limite d'âge, se livrant
personnellement et professionnellement aux travaux agricoles (...) 6e Catégorie V.- Consommateurs des deux
sexes de plus de soixante-dix ans dont les occupations ne peuvent autoriser le classement en catégorie C."
Ces catégories de consommateurs sont modifiées en octobre 1940 : la catégorie J est divisée en Jl (de
3 à 6 ans) et J2 (de 6 à 12 ans) ; et la catégorie T se limite aux consommateurs de 14 à 70 ans. En juin
1941, on crée les J3 (de 13 à 21 ans), ce qui porte la catégorie T de 21 à 70 ans, et limite la catégorie C aux
consommateurs de plus de 21 ans.
Document 4 - Feuille de "coupon d'échange" (modèle destiné au second trimestre).
VOIR LORIGINAL
Document 5 - Feuille de tickets (modèle destiné au mois de juillet).
VOIR LORIGINAL
Les coupons mensuels donnent droit aux tickets pour obtenir les produits rationnés. Coupons
d'échange et tickets sont obtenus à la mairie de la commune de résidence. Chez les commerçants, le
consommateur présente les tickets qui donnent le droit d'acheter un produit, ainsi que la somme d'argent
correspondant au prix. Toutefois, les stocks disponibles conditionnent les livraisons aux consommateurs, et
les commerçants ne peuvent (ou ne veulent, marché noir oblige...) pas toujours honorer les tickets. La
pénurie de denrées et les livraisons irrégulières chez les commerçants obligent en ville les
consommateurs à des "queues" longues et matinales qui ne se terminent pas toujours par la satisfaction
des besoins.
La loi du 23 octobre 1941, publiée au Journal Officiel du 22 novembre 1941, précise l'organisation
du ravitaillement aux niveaux national, régional et départemental. Dans le cadre d'un plan général de
ravitaillement, on détermine les stocks et les besoins nationaux par produits. Le principe est de prélever
leurs surplus aux régions et départements excédentaires pour les distribuer aux régions et départements
réputés déficitaires. Avant cette loi, le plan général de ravitaillement était appliqué par les organisations
socio-professionnelles. Avec la loi, l'encadrement administratif est imposé et les représentants des
professions sont désormais "choisis non pas en raison de l'importance de leurs affaires mais uniquement
en raison de leur compétence propre et de l'aide qu'ils sont susceptibles d'apporter à l'administration".
Sous l'autorité du Secrétaire d'État au Ravitaillement, créé par la loi du 8 octobre 1940, et du Conseil
Supérieur du Ravitaillement, créé par la loi du 26 juillet 1941, on organise une structure pyramidale aux
niveaux national, régional et départemental, dans laquelle collaborent les représentants de l'État (préfets
régionaux et départementaux ; directeurs régionaux et départementaux du ravitaillement) et des
groupements d'achats constitués en sociétés anonymes par les professionnels. Cette organisation est
d'autant plus complexe qu'elle résulte d'un compromis entre un dirigisme planifié et un certain libéralisme
profitant aux affairistes. De plus, elle ne concerne ni les céréales (ONIC créé par la loi du 17 novembre
1940), ni les viandes (Comité National Interprofessionnel des Viandes créé par la loi du 27 septembre
1941), ni les produits laitiers (Comité Central des Groupements Interprofessionnels laitiers créé par la
loi du 27 juillet 1940). Bref l'organisation du ravitaillement fait naître un système qui se révèle vite
inefficace et débordé par la simplicité du marché noir.
Document 6 - Lettre du directeur départemental du Ravitaillement général dé la Haute-Garonne au
ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement (25 septembre 1942).
Trop compliquée et inefficace, l'organisation du ravitaillement favorise le marché noir. Très au
fait des dispositions réglementaires en vigueur, le directeur départemental du Ravitaillement montre ici
les limites du dirigisme économique qu'il faut assouplir pour ne pas entretenir indirectement deux circuits
de ravitaillement, l'un légal mais qui ne satisfait pas les besoins, et l'autre "noir", et qui prospère en
toute impunité malgré les appels au civisme multipliés par les services de la propagande.
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