
19. TRAITEMENT DE LA DOULEUR
19.1. DEFINITION DE LA DOULEUR
La douleur peut être définie comme une expérience sensorielle et émotionnelle
correspondant à une lésion tissulaire, réelle ou potentielle. Elle est toujours
subjective.
La douleur dans la maladie cancéreuse est chronique, a tendance à augmenter avec
le temps et est très influencée par ses connotations psychiques et existentielles.
En effet, à cette douleur physique, s’ajoute la souffrance psychologique, socio-
familiale et spirituelle.
L’ensemble est connu sous le terme de souffrance globale.
Les Unités de Soins Palliatifs, dont on doit souligner l’importance actuelle, sont des
équipes multidisciplinaires mobiles ou intra-hospitalières qui s’adressent à des
malades atteints d’une affection médicale, évolutive, potentiellement mortelle et chez
qui les traitements curatifs n’ont plus de place.
Leur objectif est double :
Maintenir la dignité jusqu’au terme de la vie.
Prendre en charge la souffrance globale.
Dans ce chapitre, seule la douleur physique est évoquée.
19.2. NEUROPHYSIOLOGIE DE LA DOULEUR
19.2.1 Nociception
La douleur apparaît suite à des stimuli mécaniques (pression), thermiques ou
chimiques qui activent les nocicepteurs.
Ces nocicepteurs sont des extrémités dendritiques des fibres nerveuses sensitives,
situés au niveau de la peau (très nombreux), de la cornée, des muscles, des
articulations, des os, et des organes internes.
19.2.2 Conduction de la douleur
La conduction du signal douloureux se fait par l’intermédiaire de 3 voies
successives :
Les voies ascendantes médullaires : Les influx nociceptifs pénètrent dans la
corne postérieure de la moelle épinière par le 1
er
neurone (neurone afférent
primaire). Les fibres font relais dans la substance gélatineuse par
l'intermédiaire d'interneurones qui ont un rôle important de "filtres" de la
douleur et auraient pour médiateur la substance P et pour neuromédiateur
l'enképhaline.
Les voies supramédullaires, de la moelle vers le thalamus : Les influx activent
ensuite le neurone de la voie spinothalamique et atteignent le thalamus qui
organise les réactions végétatives de la douleur.
Enfin, depuis le thalamus, les axones du 3
e
neurone se dirigent vers le cortex
et le système limbique qui intègrent le message douloureux et élaborent
diverses manifestations comportementales et émotionnelles (figure 9).