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21/07/2011 |
Droits municipaux
Au Moyen Age, le droit municipal qui régit chaque ville est distinct des droits territoriaux en vigueur dans les
campagnes environnantes, mais fondé comme ceux-ci sur des privilèges. Mis par écrit, le plus souvent dans
une charte de franchises, il s'enrichit au cours du temps et fait l'objet de multiples révisions jusqu'au XIXe s.
Dès le XVe s., le droit des villes souveraines (chefs-lieux) tendit à s'appliquer aussi, à titre subsidiaire, dans les
villes municipales qui dépendaient d'elles, voire dans les campagnes.
1 - Origines
Au XIIe s., les villes suisses commencèrent à se spécialiser dans le commerce et l'artisanat, autour des
marchés qu'elles abritaient. Il convient de distinguer entre villes anciennes et villes neuves, ou selon qu'elles
relèvent de l'empereur, d'un évêque ou d'un dynaste. Dans presque toutes cependant, le seigneur octroie aux
bourgeois (Bourgeoisie) un droit de marché ou un ensemble plus étendu de privilèges, base du droit
municipal.
Les villes épiscopales, qui existent toutes depuis l'époque romaine, obtinrent de l'évêque des droits
municipaux, en général très tôt et sous la pression des bourgeois; Lausanne fut la première vers 1144, suivie
de Sion en 1217, Bâle en 1264, Genève sans doute au XIIIe s. (charte de 1387), Coire en 1368 et 1376.
Les villes qui s'étaient développées sur les terres d'un seigneur foncier laïque ou ecclésiastique, comme
Zurich (siège d'un palais royal), Saint-Gall, Schaffhouse ou Lucerne, reçurent leurs premiers privilèges aux
XIIIe et XIVe s. Celles qui relevaient directement de l'empereur les obtinrent de lui-même, telle Soleure, la plus
ancienne ville d'Empire en Suisse, siège d'un palais royal où se tinrent des sessions de la Diète impériale
(1038-1052). D'autres, comme Saint-Gall en 1180, Locarno en 1186, Schaffhouse en 1190/1191, Zurich, Bâle
et Berne au XIIIe s., Lucerne en 1415, vinrent se placer sous la protection directe de l'Empire pour échapper
soit à leur seigneur légitime, soit aux visées d'un autre.
Nombreuses, et généralement de petite taille, les villes neuves, dont la moitié seulement survécut au Moyen
Age, devaient le jour à la politique territoriale de maisons nobles qui cherchaient à renforcer leur pouvoir.
Parmi les principaux fondateurs figurent les Zähringen, les Kibourg et les Habsbourg, ainsi que les Frobourg et
les Neuchâtel au nord-ouest de la Suisse, les Savoie à l'ouest. Pour augmenter l'attrait de ces villes, ils leur
octroyaient d'emblée des franchises. Ainsi firent d'abord les Zähringen, en reprenant chaque fois les
franchises de Fribourg-en-Brisgau (1120), qui servirent ensuite de modèle pour d'autres dynastes (Kibourg,
Habsbourg, Savoie).
Eventuellement modifié, le droit d'une ville pouvait être donné à une autre, ce qui explique l'existence de
familles de franchises, aux filiations compliquées. La plus vaste, répandue surtout en Suisse occidentale, est
celle des deux Fribourg. Les franchises de Lausanne furent étendues à Avenches et à d'autres villes relevant
de l'évêque, celles de Berne reprises à Laupen, Unterseen et Kirchberg (BE). On utilisa le modèle bâlois à
Bienne (1275), puis à Delémont et Laufon. Pour Neuchâtel (1214), on emprunta celui de Besançon, transmis
ensuite à Nugerol, Boudry et au Landeron. Les franchises de Constance (dites Richtebrief) servirent à
Schaffhouse (1294) et Saint-Gall (av. 1310), puis à Wil (SG), Bischofszell, Arbon et Steckborn.
Elaborées par une maison de Savoie plus rigoureuse que les Zähringen dans l'administration de ses terres et
peu encline à laisser autant de libertés à ses villes, les franchises de Moudon servirent de modèle à de