Transmissions Dopaminergiques
I. La dopamine
Dihydroxy-3,4-phényl-éthylamine → périphérie et SNC
- Amine biogène, bioamine, monoamine, catécholamine
A) Localisation tissulaire
Au niveau périphérique
- Dans les neurones post-ganglionnaires du système sympathique
- Dans les cellules chromaffines de la médullosurrénale → précurseur de synthèse de la noradrénaline
- Dans les cellules épithéliales du tubule rénal et du tractus gastro-intestinal (rôle d’autacoïde)
- Dans les neurones dopaminergiques du système nerveux entérique (rôle de neuromédiateur)
Rôle physiologique direct :
o En stimulant les récepteurs α1, β1, β2 et D1
o En augmentant la libération de noradrénaline (terminaisons sympathiques)
Effets cardiovasculaires :
- Faible dose (< 4µg/min/kg) : Stimulation des récepteurs D1 vasculaires
o Vasodilatation rénale, mésentérique, cérébrale et coronaire
o Natriurèse
- Plus forte dose (4-10µg/min/kg) : agoniste des récepteurs β1 cardiaques (effets inotrope et chronotrope
positif)
- Très forte dose (10µg) : effet α1 vasoconstricteur → augmentation de la pression artérielle
Au niveau central
- Dans les neurones noradrénergiques et adrénergiques : précurseur de synthèse de la noradrénaline
- Dans les neurones dopaminergiques : rôle de neuromédiateur
3 systèmes de neurones dopaminergiques :
- Voie nigro-striatale, ou nigrostriée
o 80% des neurones dopaminergiques
o Contrôle de la motricité automatique
o Dégénère dans la maladie de Parkinson
- Voie méso-corticolimbique
o Emotivité, anxiété
o Fonctions cognitives
o Plaisir, récompense, addiction
o Dysfonctionnement dans les états psychotiques
- Voie tubéro-infundibulaire
o Dopamine libérée dans le sang et diminution de libération de prolactine (cellules lactotropes de
l’hypophyse antérieur) → dopamine = « prolactin inhibiting factor »
Centre du vomissement : nombreux neurones dopaminergiques centraux
B) Métabolisme
Métabolisme de la dopamine : synthèse
- Synthétisée dans les neurones dopaminergiques
- Synthétisée dans les neurones adrénergiques (NA, A) et cellules chromaffines des médullosurrénales
L-tyrosine 
L-DOPA 
Dopamine
Catabolisme de la dopamine :
- MAO A et B (neuronale)
- COMT : catéchol-O-méthyltransférase (neurones post-synaptiques, cellules gliales)
DOPAC : acide dihydroxyphénylactéique
HVA : acide homovanillique
II. Les récepteurs dopaminergiques
Codés par 5 gènes distincts. Se répartissent de deux groupes :
- Récepteurs D1-like couplés à Gs : D1 et D5
- Récepteurs D2-like couplés à Gi : D2, D3 et D4
A) Récepteurs D1-like
- CREB : facteur de transcription AMPc-dépendant
- DARPP-32 : dopamine and cyclic AMP regulated phosphoprotein
DARP-32 va agir comme un rétrocontrôle négatif qui retarde la déphospohorylation des autres
protéines
Au niveau central (somatodendritique)
D1 / D5 → Gs →AC → ↗AMPc → PKA activée → diminution de conductance potassique → dépolarisation →
augmentation du potentiel d’action
Au niveau périphérique
- Vasodilatation (artères cérébrales, coronaires, rénales, mésentériques)
D1 → Gs → AC activée → ↗AMPc → PKA → MLCP → relaxation du muscle lisse vasculaire →
vasodilatation
- Augmentation de la sécrétion d’adrénaline (cellules entérochromaffines de la médullosurrénale) →
stimulation α et β-adrénergique
- Augmentation de la filtration glomérulaire et diminution de la réabsorption de Na+
- Diminution de la libération de rénine et d’aldostérone
B) Récepteurs D2-like
D2-like → Gi → AC → ↘AMPc → PKA inactive → canaux potassiques activés […]
Les récepteurs D2 centraux
(striatum, noyau accumbens, tubercules olfactifs, substantia nigra)
- D2 post-synaptiques
o D2 somato-dendritiques → Gi → AC → ↘AMPc → PKA inactive → ↗conductance potassique →
hyperpolarisation → ↘potentiel d’action → ↘libération de neuromédiateurs
- D2 présynaptiques :
o D2 → vGi (α) → AC → ↘AMPc → PKA inactive → canaux calciques peu phosphorylés → ↘influx
de Ca2+ → ↘exocytose
o D2 → Gi (βγ) → βγ-canaux calciques CaV2 → ↘influx Ca2+ → ↘exocystose
Ces hétérorécepteurs présynaptiques diminuent la libération de noradrénaline.
Les récepteurs D2 périphériques
- Neurones post-ganglionnaires sympathiques : hétérorécepteurs présynaptiques
o ↘libération de NA → risque d’hypotension orthostatique
- Neurones cholinergiques du système nerveux entérique
o ↘libération d’acétylcholine → ↘motilité digestive
- Cellules lactotropes de l’antéhypophyse (non protégées par BHE)
o ↘libération prolactine → ↘lactation
- Neurones de l’area postrema (tronc cérébral : hors BHE)
o Effet émétique (centre du vomissement)
Les récepteurs D3
- Niveau central (hypothalamus…)
o Post-synaptique
o Pré-(autorécepteurs) → régulent la libération de dopamine
- Niveau périphérique (tubules rénaux, aera postrema)
Natriurèse
III. Les agonistes dopaminergiques
A) Agonistes non-sélectifs D1 / D2
La dopamine, par voie générale :
- Effets périphériques (ne passe pas la BHE)
- Effets cardiovasculaire et rénaux : récepteurs dopaminergiques + récepteurs adrénergiques
Thérapeutique (perfusion IV) :
- Utilisée pour ses effets adrénergiques (dopamine = sympathomimétique)
o En cas de choc cardiogénique, traumatique ou septique
o Bas débit cardiaque
(dopamine aussi utilisée en association avec la dobutamine)
L’apomorphine
- Dérivé d’hémi-synthèse de la morphine (non-narcotique et non-toxicomanogène)
- Passe la barrière hémato-encéphalique
- Propriétés :
o Antiparkinsoniennes (voie sous-cutanée) → D2-like striataux
o Emétisantes (traitement de certaines intoxications) voie sous-cutanée → D2-like de l’area
postrema
o
o Augmentation de l’érection pénienne (voie sublinguale) → D2-like hypothalamiques
Pergolide (Celande®)
B) Agonistes D1-like sélectifs
Aucun des agonistes D1-like sélectifs ne s’est révélé intéressant en thérapeutique.
C) Agonistes D2-like sélectifs
Les agonistes D2-like qui passent la BHE sont efficaces dans les modèles animaux de la maladie de Parkinson
- Mime la maladie de Parkinson par : destruction des neurones dopaminergiques de la voie nigro-striée
o Le MPTP (singe)
o 6-OH-dopamine (rat)
Dérivés hémisynthétiques des alcaloïdes de l’ergot de seigle = D2-like de 1ère génération (1970)
- Bromocriptine (Parlodel®)
- Lisuride (Arolac®)
- Quinagolide (Norprolac®)
- Cabergoline
Inhibiteurs de la sécrétion de prolactine et de l’hormone de croissance, GH
o Traitement des hyperprolactinémies : dues à un adénome hypophysaire (causes anémorrhée,
galactorrhée, impuissance)
o Traitement de l’inhibition de la montée laiteuse
o De l’arrêt de la lactation chez les jeunes mères
Ces effets résultent de l’activation des D2-antéhypophysaires → diminution de la libération de prolactine dans le
courant sanguin.*
Indiqués dans le traitement de la maladie de Parkinson :
o Dégénérescence des neurones dopaminergiques (voie nigrostriée)
o Moindre activation des récepteurs dopaminergiques
Tremblements d’attitude
Démarche à petits pas
Akynésie, Rigor
Affinité des dérivés ergotés pour les récepteurs D2 est largement supérieure que pour les dérivés non-ergotés.
Dérivés non-ergotés
= D2-like de 2ème génération (2000)
- Ropinirole (Requip®)
- Pramipexole → indiqués dans la maladie de Parkinson
D) Modèle animal de la maladie de Parkinson : MPTP
Le singe-MPTP : 1-méthyl-4-phényl-1,2,3,6-trétahydropyridine
IV. Autres possibilités d’augmentation des transmissions
dopaminergiques
A) Apport du précurseur de la dopamine : L-DOPA
Levodopa (DCI), précurseur de la dopamine
L’administration de L-Dopa périphérique permet à l’étage central, d’augmenter la synthèse de dopamine. Le
problème est que la L-Dopa va être très rapidement dégradée en périphérie par les COMT, la DDC (dopa-
décarboxylase) → dopamine périphérique entraînant des effets indésirables. Seuls 2% de L-Dopa arrivent à
l’étage central.
On associe à la L-Dopa des inhibiteurs de COMT, des inhibiteurs de dopa-décarboxylase, et des
inhibiteurs de la monoamine oxydase
- Inhibiteurs périphériques de la dopa-décarboxylase :
o Benzérazide associée à lévodopa : Modopar®
o Carbidopa associé à lévodopa : Sinemet®
- Inhibiteur de catéchol-O-méthyltransférase, COMT :
o Entacapone : Comat®
o Entacapone associée à la lévodopa
- Inhibiteur de la monoamine oxydase B, IMAO-B :
o Sélégine : Déprényl®, Otracel®
o Rasagiline : Azilect®
Antiparkinsonien de première au début de la maladie, puis en association avec la lévodopa
B) Inhibition du stockage vésiculaire et inversion du transporteur de recapture
Voir amphétamines (transmissions Noradrénergiques)
C) Inhibition du transporteur de la recapture DAT
Inhibiteurs : cocaïne, amphétamines → voir imipraminiques, antidépresseurs
- Méthylphénidate : Ritaline®, est un dérivé amphétaminique
o Psychostimulant (inhibition DAT et NET)
Traitement de la narcolepsie et troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité de
l’enfant > 6 ans
- Nomifensine et l’amineptine, inhibiteurs sélectifs de DAT : retirés du marché (effets toxicomanogènes)
- Bupropion ou amfébutamone : Zyban LP®
o Dérivé amphétaminique (inhibiteur mixte DAT / NET)
Largement utilisé dans l’aide au sevrage tabagique
Inhibiteurs triples DAT / NET / SERT en cours d’étude
V. Les antagonistes dopaminergiques
A) Antagonistes des récepteurs D1-like
Il n’existe pas pour l’instant d’antagoniste sélectif des récepteurs D1 ou D5
B) Antagonistes des récepteurs D2-like utilisés pour leurs effets périphériques
- Ne passent pas (peu) la barrière hémato-encéphalique (BHE)
- Utilisés dans le traitement et la prévention :
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