ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE
ISSN 1817-2687
CONTRIBUTION DE
LA PÊCHE
AUX ÉCONOMIES
D’AFRIQUE
OCCIDENTALE ET CENTRALE
Cette note de synthèse a pour but de:
Souligner l’importance du rôle du secteur
halieutique, et de la pêche artisanale en
particulier, dans le développement économique
et social de l’Afrique occidentale et centrale
Renforcer l’engagement des décideurs
politiques nationaux et de leurs partenaires au
développement à inclure la pêche artisanale
dans les politiques de développement
Proposer des stratégies visant à accroître la
contribution de la pêche artisanale à la
réduction de la pauvreté et à la sécurité
alimentaire dans la région
NOUVELLES ORIENTATIONS DANS LES PECHES
SÉRIE DE NOTES DE SYNTHÈSE SUR LES QUESTIONS DE DÉVELOPPEMENT
CONTRIBUTION DE LA PÊCHE Á L’ECONOMIE
Source: WorldFish Center (2005)
CONTRIBUTION DE LA PÊCHE AUX OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE
Le secteur halieutique joue des rôles multiples dans l’économie des pays de l’Afrique occidentale et centrale, dont
certains sont mal documentés dans les systèmes statistiques nationaux. Pourtant, ces contributions sont importantes
pour la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté – deux domaines essentiels des stratégies du développement
mondial telles qu’elles sont exprimées dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Cet accent sur la réduction de la pauvreté se traduit dans les programmes des institutions financières multilatérales, tout
particulièrement le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Depuis 1999, ces organisations accordent des
prêts concessionnels et par la suite l’admissibilité à l’Initiative en faveur des pays très endettés, sous réserve de
soumission par les pays d’un Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP).
Les DSRP – dont l’élaboration devrait relever d’un processus consultatif hautement participatif et transparent –
préconisent une combinaison de politiques macro-économiques et sectorielles qui s’alignent sur les objectifs nationaux
de réduction de la pauvreté. Ils jouent un rôle déterminant dans le renforcement de la coordination entre les donateurs
autour des priorités identifiées par la politique nationale. Il est par conséquent indispensable que la contribution actuelle
et potentielle de la pêche à l’économie nationale soit correctement reconnue afin d’intégrer le secteur halieutique dans
les stratégies de réduction de la pauvreté. En novembre 2005, sur les 59 pays qui avaient formulé le DSRP, définitif ou
provisoire, la majorité (30) étaient en Afrique subsaharienne.
Suite aux pronostics récents selon lesquels plus de 60 pour cent des pauvres vivront en zones rurales en 2025, l’accent
est mis à l’heure actuelle sur la pauvreté rurale. Cependant, même s’il est démontré que le secteur halieutique peut
contribuer à améliorer les moyens d’existence et à réaliser la sécurité alimentaire dans un grand nombre de pays en
développement, le secteur a souvent été ignoré des stratégies nationales de réduction de la pauvreté.
CONNECTER LE SECTEUR DES PÊCHES ET LA RÉDUCTION DE LA
PAUVRETÉ
OBJECTIF 1 Réduire l’extrême pauvreté
et la faim Un revenu pour 10 millions de ménages pauvres provenant de la capture, de la transformation, du
commerce et des industries dérivées du poisson
La sécurité alimentaire pour 200 millions de pauvres, renforcée par une alimentation de qualité à un prix
abordable
OBJECTIF 2 Assurer l’éducation primaire
pour tous Des avantages indirects sous la forme d’un revenu accru en faveur des femmes et d’une meilleure santé
pour les enfants
OBJECTIF 3 Promouvoir l’égalité des
sexes et l’autonomisation
des femmes
Les femmes participent activement à la transformation artisanale et au commerce, du poisson d’où elles
tirent un revenu et leur autonomie
OBJECTIF 4 Réduire la mortalité infantile Les éléments nutritifs contenus dans le poisson (comme les acides gras) améliorent le développement
neural du fœtus et diminuent le risque d’un poids faible à la naissance, facteurs clés de la mortalité
infantileLa nutrition des enfants s’améliore grâce à l’apport en protéines et en sels minéraux
OBJECTIF 5 Improve maternal health Amélioration de la situation nutritionnelle des femmes
OBJECTIF 6 Combatte le VIH/SIDA, le
paludisme et d’autres
maladies
Les communautés de pêcheurs sont parmi les plus durement frappées par le VIH/SIDA; des progrès dans
ce domaine sont indispensables pour combattre l’épidémie à l’échelle régionale
Les protéines et les micro-nutriments à des prix abordables permettent d’atténuer l’impact de la maladie
chez les pauvres et sont indispensables à l’utilisation efficace des médicaments
Les revenus engendrés par la pêche permettent aux pauvres d’acquérir d’autres services
OBJECTIF 7 Assurer un environnement
durable La bonne gouvernance des pêches, en réglementant, par exemple, la pêche artisanale, contribue à la
gestion durable des ressources aquatiques et fournit des leçons en matière de gouvernance de l’eau
OBJECTIF 8 Mettre en place un
partenariat mondial pour
le développement
Le poisson est une denrée d’exportation de premier ordre qui aide les nations africaines à améliorer leur
balance commerciale, et qui offre aux pays développés la possibilité de promouvoir et d’adopter les
bonnes pratiques commerciales
CONTRIBUTION DE LA PÊCHE Á L’ECONOMIE
Les emplois directs ou indirects dans la pêche représentent une contribution importante aux économies nationales.
Environ 10 millions de personnes vivent de la pêche en Afrique subsaharienne, parmi lesquels 7 millions sont en Afrique
occidentale et centrale. Il s’agit principalement des pêcheurs proprement dits, des transformateurs de poisson et des
commerçants, auxquels il faudrait ajouter d’autres catégories d’emplois liés à la pêche.
Le sous-secteur post-capture, qui offre un grand nombre d’emplois aux femmes, joue un rôle essentiel dans le
développement économique et social. Au Congo, par exemple, entre 80 et 90 pour cent des vendeurs de poisson sont
des femmes. L’impact produit sur le bien-être du ménage est considérable, notamment en matière de santé et
d’éducation des enfants.
La valeur ajoutée engendrée par le secteur de la pêche contribue substantiellement à la création de la richesse nationale.
Cependant, l’évaluation de cette contribution dans les comptes nationaux s’arrête généralement au secteur primaire, à
savoir la capture ou l’élevage du poisson jusqu’à la première vente.
CONTRIBUTION DE LA PÊCHE ARTISANALE À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
La valeur ajoutée est la production nette d’un secteur après
avoir additionné tous les biens et services produits et
soustrait les consommations intermédiaires.
La valeur ajoutée brute (ou totale) (VAB) correspond à la
somme de la valeur ajoutée dans les secteurs agricoles,
industriels et des services.
La relation entre la VAB et le PIB peut être définie comme
suit: VAB + taxes sur les produits – subventions sur les
produits = PIB
LA VALEUR AJOUTÉE EST UNE MESURE IMPORTANTE
POUR L’ESTIMATION DU PRODUIT INTÉRIEUR BRUT (PIB)
Pour obtenir une estimation exacte de la valeur ajoutée
totale dans un secteur donné, il est nécessaire de tenir
compte de toutes les activités, y compris de celles liées
aux secteurs secondaires et tertiaires. Dans le cas de la
pêche, le secteur secondaire comprend les activités de
transformation (séchage, salage, fumage, congélation,
etc.) et le secteur tertiaire comprend les activités liées au
commerce (des produits frais, transformés et importés) et
la restauration.
Des enquêtes dans les pays du Programme pour des
moyens d'existence durable dans les pêches (PMEDP)
montrent que la valeur ajoutée engendrée par le seul sous-
secteur de la production halieutique ne représente en
moyenne que 60 à 70 pour cent de la valeur ajoutée totale
engendrée par le secteur de la pêche. Le reste (30 à 40
pour cent) provient des secteurs secondaires et tertiaires.
EXEMPLES DE CONTRIBUTION DE LA PÊCHE AU PIB
Source: Études nationales du PMEDP menées en 2005 et disponibles sur le site Internet du PMEDP: http://www.sflp.org. Les données sont celles de 2003,
sauf pour le Bénin (1999), le Gabon (2001), le Burkina Faso, le Cap-Vert, le Congo, la Côte d’Ivoire, la Guinée et la Mauritanie (2002).
CONTRIBUTION DE LA PÊCHE Á L’ECONOMIE
NOUVELLES ORIENTATIONS DANS LES PECHES
SÉRIE DE NOTES DE SYNTHÈSE SUR LES QUESTIONS DE DÉVELOPPEMENT
CONTRIBUTION DE LA PÊCHE Á L’ECONOMIE
NOUVELLES ORIENTATIONS DANS LES PECHES
SÉRIE DE NOTES DE SYNTHÈSE SUR LES QUESTIONS DE DÉVELOPPEMENT
Contribution financière Mesures ciblées
(en millions d’euros par an) (%)
Cap-Vert 0,7 41%
Côte d'Ivoire 1,1 100%
Gabon 1,3 70%
Guinée 3,4 41%
Guinée Bissau 10,0 6,70%
Mauritanie 86,0 5%
Sao Tomé et Principe 0,6 40%
Sénégal 16,0 18,75%
Source: Commission européenne (2005)
CONTRIBUTION FINANCIÈRE LIÉE AUX ACCORDS DE PÊCHE AVEC L’UE
Les exportations de poisson favorisent l’entrée des économies nationales sur les marchés internationaux, notamment
avec les produits de valeur ajoutée élevée (crustacés, céphalopodes, etc.) Quand la balance commerciale des produits
de la pêche est positive, comme c’est le cas au Gabon, en Mauritanie et au Sénégal, la pêche est un fournisseur net de
devises à l’économie nationale.
Entre 2000 et 2003, la différence entre les importations (1,2 milliard de dollars des Etats-Unis) et les exportations (3
milliards de dollars) de poisson en Afrique a permis d’enregistrer une balance commerciale positive moyenne de 1,8
milliard par an, faisant du continent africain un exportateur net de produits de la pêche.
Une information plus complète sur le commerce transfrontalier des produits de la pêche entre les pays africains laisserait
sans doute apparaître des volumes encore plus importants que ceux qui ont été enregistrés dans les statistiques du
commerce du poisson. C’est notamment le cas de la pêche continentale, pour laquelle les données sont généralement
incomplètes et dont la contribution aux exportations est par conséquent souvent sous-estimée.
Sur 12 mois en 2002-2003, le volume du commerce du poisson dans le bassin du lac Tchad (une zone géographique qui comprend:
le Cameroun, la République centrafricaine, le Niger et le Nigeria) a été équivalent à 177 170 tonnes de poisson frais, pour une valeur
de production de $EU54 millions. Presque tout le poisson transformé (séché ou fumé) a été acheminé par camion vers les marchés
urbains du sud du Nigeria par le biais de réseaux de commercialisation bien organisés. La valeur commerciale de la pêche de la
région du bassin du lac Tchad est la plus élevée au Nigeria ($EU26 millions et 48% de la valeur totale), suivie par le Niger ($EU15
millions et 27%), le Cameroun ($EU8 millions et 15%), le Tchad ($EU15 millions et 10%) et la République centrafricaine ($EU254 000
et 1%). Compte tenu des difficultés à recueillir les données relatives au commerce du poisson, ces valeurs sont probablement sous-
estimées.
Source: SFLP (2004)
LE BASSIN DU LAC TCHAD: UN EXEMPLE DU COMMERCE RÉGIONAL DU POISSON
Les licences de pêche et autres taxes relatives à la pêche sont une source importante de revenus dans beaucoup
de pays. Ces taxes s’appliquent généralement aux intrants importés, comme les engins de pêche, les moteurs et le
carburant, et aux exportations de poisson. En moyenne, les taxes représentent environ 5 à 10 pour cent de la valeur
ajoutée des activités liées à la pêche dans les pays de la région.
Tout en contribuant au financement des coûts de gestion
de la pêche, ces ressources financières peuvent servir à
assurer le développement de l’infrastructure et des
services sociaux de base (écoles, centres de santé, etc.)
tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du secteur des pêches.
Les accords de pêche avec l’Union européenne rapportent
120 millions de dollars par an à huit pays d’Afrique de
l’Ouest. La part la plus importante (72 pour cent) revient à
la Mauritanie. Un montant variable de cette contribution
est affecté aux mesures de promotion de la conservation
des ressources et du développement durable, appelées «
mesures ciblées ». Alors qu’au Sénégal, la contribution
financière provenant des accords de pêche ne représente
que 6 pour cent de la valeur des exportations nationales
de poisson, pour un pays très pauvre comme la Guinée
Bissau, ce paiement constitue une contribution
déterminante au Trésor Public.
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