Clinique
IMPLANTOLOGIE
Drs T. ROUACH et D. ISSEMBERT
d’incisive latérale maxillaire
Traitement pluridisciplinaire d’une agénésie
© iStock / Getty Images
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- Dentoscope n°154
d’incisive latérale maxillaire
Traitement pluridisciplinaire d’une agénésie
L’examen clinique du secteur antérieur maxil-
laire révèle une bonne hygiène bucco-den-
taire, l’absence de l’incisive latérale maxillaire
droite [12] avec persistance de la canine tem-
poraire [53] qui présente une usure importante
à l’origine des sensibilités. La canine maxil-
laire droite [13] a pris la place de l’incisive
latérale. L’examen radiologique du secteur
antérieur maxillaire révèle une résorption im-
portante de la racine de la dent temporaire
et confirme l’agénésie de la 12 ; (Fig.1).
PROPOSITIONS
THÉRAPEUTIQUES
Après examen clinique, radiologique et analyse
des modèles d’études, différentes propositions
sont présentées et discutées avec la patiente.
Proposition 1 :
Avulsion de la dent temporaire 53, réalisa-
tion d’un traitement orthodontique pour repo-
sitionner la canine 13 et mise en place d’une
couronne implanto-portée en site de 12.
Les traitements envisageables pour compenser
l’absence de dents sont aujourd’hui nombreux.
Le praticien devra éclairer son patient sur les
différents choix thérapeutiques pour décider
avec lui de la meilleure option.
L
’agénésie dentaire est une pathologie
plus ou moins handicapante en fonction
du nombre et de la position des dents
absentes. Certaines agénésies sont relativement
fréquentes comme les dents de sagesse, les
incisives latérales supérieures et les prémo-
laires (par ordre décroissant). Les causes de
l’agénésie dentaire restent encore mal connues,
cependant, plusieurs théories tentent d’ex-
pliquer le phénomène (évolution de l’espèce,
syndrome héréditaire, transmission génétique).
Les traitements envisageables pour compenser
l’absence de dents sont aujourd’hui nombreux
(prothèse amovible partielle, bridge conven-
tionnel, bridge collé, implant...), le praticien de-
vra éclairer son patient sur les différents choix
thérapeutiques et décider ensemble de la
meilleure option. Dans le cas d’une agéné-
sie d’incisive latérale maxillaire, de nombreux
facteurs devront être pris en compte pour
orienter ce choix : l’âge, la ligne du sourire, l’es-
pace disponible, l’état des dents adjacentes,
l’occlusion, les tissus mous, le volume os-
seux. Compte tenu du sujet de cet article, il
n’est pas de notre propos de reprendre l’ob-
servation clinique dans ses détails : anamnèse,
état de santé général, examen exo et endobuc-
cal, examens complémentaires (radiographies,
moulages), mais seulement d’en présenter
une version résumée au secteur antérieur maxil-
laire afin d’étayer notre propos.
La patiente âgée de 29 ans, en bonne santé
générale, se présente en consultation pour
deux motifs principaux : des sensibilités
épisodiques (généralement au chaud/froid) au
niveau du secteur antérieur maxillaire et
un sourire qui la complexe car « asymétrique et
trop agressif ».
EXAMEN CLINIQUE
M... !
une 47 à
anesthésier !
*
*
Merveilleux !
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Dr Thierry ROUACH
Chirurgien-dentiste
DU d’implantologie chirurgicale
et prothétique (Paris VII)
Dr David ISSEMBERT
Orthodontiste
CV FLASH
Clinique
Cette solution bien que longue à mettre
en œuvre nous semble la mieux adap-
tée à notre patiente du fait de sa de-
mande esthétique, de l’absence de mu-
tilation des dents et de sa pérennité
dans le temps.
Proposition 2 :
Avulsion de la dent temporaire, réalisa-
tion d’un traitement orthodontique pour
repositionner la canine 13 et bridge
collé remplaçant la 12. Cette solution
nous semble aujourd’hui extrêmement
intéressante du fait des progrès des
techniques de collage mais moins pé-
renne que la solution 1 du fait de l’oc-
clusion et de surface de collage limitée.
Proposition 3 :
Avulsion de la dent temporaire, pas d’or-
thodontie, transformation de la canine
en incisive latérale et couronne implan-
to-portée en 13. Cette solution certes
plus rapide à mettre en œuvre comporte
de nombreux compromis notamment en
ce qui concerne la préservation tissu-
laire et le résultat esthétique, la modifi-
cation de forme étant difficile ; (Fig.A1, A2).
La solution retenue en accord avec
la patiente est la proposition 1.
CONDUITE DU
TRAITEMENT
1. Avulsion de la dent
temporaire et traitement
orthodontique
Le traitement a duré 18 mois et a été fait
avec des attaches linguales. Après un
alignement préliminaire de 6 mois, la 53
a été extraite et remplacée par une fa-
cette orthodontique en quantilever s’ap-
puyant sur 14. Nous avons alors com-
mencé la distalisation de 13 en prenant
soin de ne pas laisser sa racine dans le
site d’implantation de 12. Dès que l’es-
pace l’a permis une dent en résine fixée
sur le fil a été mise en place de 12 ;
(Fig.2 et 3). La patiente refusant un fil de
Après un alignement
préliminaire de 6 mois,
la 53 a été extraite et
remplacée par une
facette orthodontique
en quantilever
s’appuyant sur 14.
Fig.1
Fig.A1
Fig.A2
Fig.1 : Situation de départ,
objectivant l’absence de 12
et le sourire asymétrique.
Fig.A1 : Patiente présentant une
agénésie des incisives latérales
maxillaires et ne souhaitant pas
de traitement orthodontique.
Fig.A2 : Extraction des dents
lactéales et mise en place d’implants
en 13 et 23. Les compromis d’un point
de vue tissulaire et esthétique
(forme et dimension des dents)
sont importants.
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E... !
une pulpite
à traiter !
*
*
Excellent !
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Fig.2
Fig.3
Fig.4
Fig.2 : Radio panoramique en fin de traitement montrant l’ouverture d’espace en site de 12 et la position des
racines de 11 et 13.
Fig.3 : Dent provisoire collée à la 13 pendant le traitement orthodontique.
Fig.4 : Situation après traitement orthodontique montrant l’espace créé et les tissus mous favorables.
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contention collé, une contention amo-
vible à vie de type Essix à été retenue.
2. Mise en place de l’implant
en site de 12 et ROG
ETUDE DU SITE IMPLANTAIRE :
L’orthodontiste ayant parfaitement réa-
lisé son travail, l’espace prothétique cor-
respond à ce qui a été demandé et se
rapproche de celui de la dent contro-
latérale [13] qui a servi de guide au
traitement. L’espace mésiodistal est
de 6,5 mm au niveau des points de
contacts et de 8 au niveau des collets.
Les racines des dents adjacentes sont
parallèles et ne posent donc pas de pro-
blème pour la mise en place de l’implant.
Dans le sens vestibulo-lingual, l’image-
rie 3D montre un volume osseux limité
permettant la mise en place d’un implant
associé à une régénération osseuse gui-
dée. Les tissus mous sont présents en
quantité satisfaisante ; (Fig.4, 5, 6).
CHOIX DE L’IMPLANT :
Du fait d’une distance de 8 mm entre
les dents adjacentes et d’une épais-
seur vestibulo-linguale limitée, un im-
plant Ankylos de 3,5 mm a été choisi.
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Drs T. ROUACH et D. ISSEMBERT
Fig.5
Du fait d’une distance de 8 mm entre les dents
adjacentes et d’une épaisseur vestibulo-linguale
imitée, un implant Ankylos de 3,5 mm a été choisi.
Fig.6
Fig.5 : Volume osseux limité en
site de 12 en vue vestibulaire.
Fig.6 : Volume osseux limité en
site de 12 en vue occlusale.
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