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Introduction
Il est établi actuellement que 15% des couples, consultent au moins une fois dans
leur vie en raison d'une infertilité. Concernant ces couples qui consultent, 10% auront une
prise en charge en AMP [1].
A propos du sujet qui nous intéresse dans ce travail, c’est-à-dire la fécondation in
vitro, nous pouvons retenir l'année 1978 avec la naissance de Louise Brown en Angleterre,
qui fut le premier enfant né après FIV, ainsi que la naissance d'Amandine en 1982, premier
bébé français né après FIV. Le rappel de ces deux évènements nous permet de situer
notre sujet, et ainsi de constater que la FIV est une technique récente de l'AMP, qui fait
partie de l'actualité puisque Robert Edwards a obtenu le prix nobel de médecine 2010 pour
ses travaux sur la FIV, qui ont permis la naissance de Louise Brown et de milliers d'autres
enfants. D'autres évènements ont suivi, avec depuis une trentaine d'années notamment
l'apparition assez rapidement du transfert d'embryon congelé en 1984 en Australie et de la
technique de l'ICSI, cette dernière permettant d'améliorer la prise en charge de l'infertilité
masculine depuis 1992. D'après le rapport annuel de l'Agence de Biomédecine en 2008,
20 136 enfants sont nés en France grâce à l'aide de techniques d'AMP, soit 2,4% des nais-
sances et la FIV a permis la naissance de 11 986 enfants cette année-là [2].
C'est dans un contexte d'évolution rapide que nous nous sommes intéressés à la
diminution du nombre moyen d’embryons transférés pour les couples pris en charge en
FIV. En effet, depuis l’apparition de cette technique, trois embryons étaient fréquemment
transférés pour augmenter les chances de succès. A la fin des années 1990, les progrès
techniques réalisés (médicaments, procédures au laboratoire,…) ont amélioré les chances
de succès et permis de diminuer de trois à deux le nombre moyen d’embryons transférés.
Les risques de survenue de grossesses gémellaires demeurant, il faut donc encore réduire
le nombre d’embryon transféré pour les éviter sans toutefois diminuer les chances de
grossesse. Depuis les années 2000, une seconde démarche a donc été entreprise avec le
transfert monoembryonnaire (TME), c’est-à-dire le transfert d’un seul embryon. Face à ce
bénéfice attendu, se posent de nouvelles questions notamment : les chances de grossesse
sont-elles les mêmes avec le transfert d’un embryon par rapport au transfert de deux
embryons ? Une autre question a retenu notre attention : les grossesses issues du transfert
de deux embryons sont-elles plus à risque que celle issues d’un TME ? En effet, il s’agit de
patients qui ont connu un parcours particulier et souvent long afin d’obtenir la grossesse
souhaitée, c’est pourquoi il semble important de veiller à ne pas « alourdir » leur prise en
charge en raison d’éventuelles complications au cours de la grossesse ou à la naissance
qui seraient liées à leur parcours antérieur en AMP. C’est ainsi qu’est née l’idée de ce