1-Chiffres 2014 DARES (statistiques les plus récentes disponibles) dans L’état du dialogue social en France 2015 publié par Humanis et Apicil.
2- Le sondage exclusif réalisé pour Humanis par Odoxa s’est déroulé du 16 au 29 septembre auprès d’un échantillon de 999 personnes
représentatives de la population des chefs d’entreprise et d’un autre échantillon représentatif de 1 002 salariés. Il est consultable sur
www.humanis.com.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Paris, le 15 mars 2016
Les groupes de protection sociale Apicil et Humanis présentent le
premier rapport annuel sur l’état du dialogue social en France.
Pour 63% des salariés, le dialogue social en France est bon pour leur entreprise, mais 53%
estiment qu’il va en se dégradant. Le premier rapport annuel d’Apicil et d’Humanis sur l’état du
dialogue social en France dresse un bilan contrasté et éclairant à l’heure où le débat public se
saisit avec force de la question de la réforme du Code du travail.
Réalisé sous la direction de Marc Ferracci, professeur à Sciences Po Paris, ce rapport annuel
adopte une approche inédite qui combine à la fois des données statistiques, des entretiens
qualitatifs et un sondage exclusif pour retracer une image fidèle à contrecourant des clichés et
une analyse thématique des relations entre dialogue social et développement économique des
entreprises.
Un dialogue social intense, constructif et globalement bien perçu
Avec 951 accords de branche et 36 500 accords d’entreprises, le dialogue social en France1 reste
intense et constructif, mais l’évolution des thèmes de négociation est marquée par le contexte
économique et social.
Au niveau des branches, on note une hausse des accords sur l’égalité professionnelle homme-
femme (+10%) et une augmentation de 14% des accords sur la protection sociale, mais un recul des
accords sur les salaires (-12%).
Au niveau de la négociation dans les entreprises, le nombre d’accords est globalement en diminution
de 9%, mais tandis que les accords en matière de protection sociale connaissent une forte hausse
notamment en raison de la généralisation de la complémentaire santé (+40%), les négociations sur
le thème de l’emploi diminuent (-30%).
En termes qualitatifs, le dialogue social est d’ailleurs majoritairement bien perçu puisque 63% des
salariés le jugent positivement selon un sondage Humanis / Odoxa2. Ces derniers estiment d’ailleurs à
58% que le dialogue social permet de réduire les problèmes et d’améliorer la vie au travail.
Mais les avis divergent sur son efficacité et son évolution : 67% des chefs d’entreprise pensent que
le dialogue social va en s’améliorant alors que 53% des salariés considèrent qu’il va en se dégradant.
De même, 54% des chefs d’entreprise estiment que ce dialogue est constructif contre seulement 31%
des salariés.
Des grèves moins fréquentes mais plus longues
A contrecourant de certaines idées reçues, cette vitalité du dialogue social se déroule dans un
contexte de forte diminution de la conflictualité et des mouvements sociaux comme dans les
autres pays industrialisés. Aujourd’hui, moins de 1% des entreprises connaissent des mouvements de
grève chaque année. Par contre dans les entreprises de plus de 500 salariés ce pourcentage s’élève
à 29%.
En revanche, lorsque des conflits interviennent, les grèves sont plus longues et plus suivies.
Elles se concentrent autour des questions d’emploi et de rémunération particulièrement dans
certains secteurs comme le transport ou le commerce alors qu’elles sont exceptionnelles dans les autres
secteurs.