• Le fruit :
La papaye est un fruit juteux, pauvre en calories et naturellement riche en vitamines et minéraux,
particulièrement en vitamines A et C, ainsi qu’en acide ascorbique et en potassium. On a identifié 106
composés volatiles possédant diverses propriétés (Avavin et al. 2013).
Le fruit est consommé généralement en confitures, en pickles, et en desserts. Quand il est vert, il est aussi
cuisiné comme légume (souvent en Thaïlande et au Vietnam), ou on peut le manger accompagné d’autres
légumes (c’est par exemple la base de la salade thaï appelée « som tam »).
À l'époque précolombienne, les peuples Caraïbes employaient le fruit vert en cataplasme contre les zones
rougies de la peau et contre les troubles gastro-intestinaux. Les fruits verts, bouillis, seraient très bons
contre la jaunisse, et aussi galactagogues (favorisent la production lactée). Ecrasé dans l'eau, ils
communiqueraient à celle-ci des propriétés qui feraient disparaître les taches de rousseur sur le visage. En
Inde ils seraient ingérés ou appliqués sur l’utérus pour provoquer l’avortement. Le fruit mur est très
agréable et très sain : il sert pour dégager le foie.
L’utilisation combinée d’extraits de fruits et de graines révèle des propriétés bactéricides, par exemple
contre Staphylococcus aureus, Bacillus cereus, Escherichia coli,…
• Les feuilles :
Les jeunes feuilles peuvent être consommées en guise d'épinards, cependant il persiste un petit goût
désagréable qui disparaît si on les mélange avec d'autres feuilles (manioc, goyave).
L’utilisation d’un cataplasme obtenu avec une décoction de feuilles peut soulager en cas de rhumatismes.
Elles sont également utilisées dans le traitement des hernies, des orchites, de la blennorragie (infection des
organes génitaux-urinaires), d’autres affections des voies urinaires, et dans les accouchements difficiles,…
Elles servent contre les céphalées, on met alors sur la tête une couronne épaisse de feuilles d'abord
séchées au-dessus du feu. La pulpe des feuilles, sur les plaies, est hémostatique et cicatrisante. De l’eau de
décoction des feuilles peut servir pour le lavage de certaines plaies et ulcères gangreneux.
La décoction des feuilles peut servir à purger les chevaux (au Ghana et Cote d’Ivoire). Les feuilles sèches
sont parfois fumées comme antiasthmatique.
Dans plusieurs cultures, elles sont utilisées pour attendrir la viande crue, ou le lambi, enveloppés dans des
feuilles de papayer avant de les consommer. Cet usage est longtemps resté une tradition aux Antilles.
• Le latex, ou suc du fruit : contient la Papaïne
Le latex est recueilli en incisant les fruits encore verts, un peu avant maturité. Il coagule rapidement et est
ainsi récupéré. On obtient de ce suc une protéase appelée papaïne, et la chymopapaïne. La papaïne
confère à la papaye de nombreuses propriétés, c’est une enzyme qui a la propriété de fragmenter les
protéines et de scinder de grosses molécules. Le papayer est une des seules plantes, avec l’ananas, à
posséder ce genre de protéase. Le latex des tiges, riche en caoutchouc, contient aussi de la carpaïne
(caricine) : c'est un alcaloïde doué de propriétés tonicardiaques.
Il est utilisé pour soigner les dyspepsies (malaises gastriques), les affections du foie et de la rate, et dans les
diphtéries (forme d’angine).
Le latex frais est employé comme vermifuge, contre le ténia, les ascaris, et les autres parasites intestinaux.
Ce suc est aussi utilisé contre la gravelle et les autres troubles urinaires.
Sa causticité permet de l'employer avec succès pour détruire les cors, les verrues, et, en général, toutes les
duretés de la peau. Le latex du fruit est employé en application sur les blessures, comme hémostatique.
La papaïne serait aussi associée à la protection de l’arbre contre les prédateurs frugivores et herbivores (El
Moussaoui et al. 2001).