Or, dans les colonies, c’est un tout autre problème qui se pose : par exemple, lorsque
la conscription est votée dans les colonies antillaises, la bourgeoisie et les élites,
majoritairement blanches, refusent de voir des hommes de couleur dans les rangs
de l’armée française. Ainsi, ils font tout pour que la loi ne s’applique pas et ceci, avec
le concours d’hommes d’états qui sont acquis à leurs idées. En Afrique aussi la
conscription est essentiellement une affaire d’européen jusqu’en 1913.
Pourtant, les menaces qui planent en Europe et le besoin de main d’œuvre poussent
les autorités françaises à exiger l’application de la conscription sur l’ensemble du
territoire français et ainsi, répondre aux appels des colonisés qui eux, souhaitaient
payer ce qu’ils appelaient « l’impôt du sang », preuve de leur appartenance à la
France.
c. L’armée française avant le conflit
Avant que la guerre n’éclate, l’armée française est une armée active et organisée sur
l’ensemble de la métropole. En effet, en France, les corps d’armées d’infanterie
existent en temps de paix sous la forme de régions militaires. A la fin du XIXème
siècle, après la guerre contre la Prusse, dix-huit régions militaires sont mises sur pied
en vertu de la loi du 24 juillet 1873 et du décret ministériel du 06 août 1874.
Le 28 septembre 1873 est créé en Algérie le 19ème corps d’armée. La loi du 05
décembre 1897 et le décret ministériel du 08 février 1898 créent une 20ème région
militaire, mise sur pied dans l’est de la France. Le 22 décembre 1913, on dénombre
vingt régions militaires en métropole et le 19ème corps d’armée en Afrique du Nord.
En 1914, l’armée française se compose de 40 000 hommes. Le corps d’armée est
réparti de la manière suivante : deux divisions d'Infanterie, une cavalerie de Corps,
une artillerie de Corps, des formations du Génie, des services et des parcs. De
manière hiérarchique, l’armée dépend du groupe d’armées, mais a autorité sur les
corps d’armées mis à sa disposition.
L’armée de terre se compose de :