Guide pédagogique

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Guide pédagogique accompagnement le livret de la collection
« Repères pour éduquer juniors » intitulé :
1- L’armée, le service militaire dans les années 10 et le tournant de la conscription
a. Organisation du service militaire en France au début du XXème siècle
b. Conscription pour tous les français ?
c. L’armée française avant le conflit
2- Les éléments déclencheurs de la Première Guerre mondiale
a. Le contexte mondial
b. Le contexte européen
c. L’assassinat de François Ferdinand
3- 1914-1915
a. Les débuts de la guerre et le jeu des alliances
b. Une guerre atypique
c. Une guerre technologique
4- 1916 : Verdun
a. Débuts des combats à Verdun
b. Les enjeux
c. De grands sacrifices pour de petites victoires…
5- 1917 : soldats depuis 3 ans
a. La vie dans les tranchées
b. L’opinion publique
c. Les conflits dans le monde
6- 1918 : Vers la fin des conflits ?
a. L’entrée en guerre des Américains
b. Vers la fin des combats
c. La capitulation allemande
d. Le traité de Versailles, une porte ouverte à la Seconde Guerre Mondiale …
7- Portraits d’acteurs de la Grande Guerre
1- L’armée, le service militaire dans les années 10 et le tournant de la
conscription
Au XVIIIème siècle, l’armée française était considérée comme l’une des plus puissantes
armée d’Europe. En effet, depuis la bataille d’Iéna en 1806 où elle a infligé une écrasante
défaite à la Prusse, la France passait pour être un adversaire européen redoutable. Mais
après sa défaite face à ce même ennemi en 1871, tout change : la France perd ses territoires
à la frontière allemande en plus de son prestige, l’empereur est déchu et le pays entier se
remet en question.
C’est tout le système de défense du pays qui est remis en cause au début du XXème siècle
et, entrant dans le jeu des puissances européennes, la France se livrera également à la même
époque à une course à l’armement.
a.
Organisation du service militaire en France au début du XXème siècle
Au début du XXème siècle, le service militaire peut s’appliquer à tous les hommes de
la France métropolitaine. En effet depuis la loi de juillet 1892, les français tirés au
sort doivent effectuer un service militaire de 5 ans. En 1905, le tirage au sort est
supprimé et la durée du service est réduite à 2 ans. Mais à la veille de la guerre, l’Etat
français, pressentant l’imminence d’un danger, décide de le rallonger à 3 ans
b.
Conscription pour tous les français ?
La conscription a mis du temps à s’instaurer à la fin du XIXème siècle car beaucoup
de notables et de bourgeois refusent que leurs fils y participent. En effet, leurs
enfants sont pour la plupart destinés à de belles carrières et non à une carrière
militaire et les années passées au front risqueraient de tout compromettre. Ils
demandent donc des dispenses arguant de faux prétextes et les effectifs prévus par
l’Etat ne sont pas atteints.
Or, dans les colonies, c’est un tout autre problème qui se pose : par exemple, lorsque
la conscription est votée dans les colonies antillaises, la bourgeoisie et les élites,
majoritairement blanches, refusent de voir des hommes de couleur dans les rangs
de l’armée française. Ainsi, ils font tout pour que la loi ne s’applique pas et ceci, avec
le concours d’hommes d’états qui sont acquis à leurs idées. En Afrique aussi la
conscription est essentiellement une affaire d’européen jusqu’en 1913.
Pourtant, les menaces qui planent en Europe et le besoin de main d’œuvre poussent
les autorités françaises à exiger l’application de la conscription sur l’ensemble du
territoire français et ainsi, répondre aux appels des colonisés qui eux, souhaitaient
payer ce qu’ils appelaient « l’impôt du sang », preuve de leur appartenance à la
France.
c.
L’armée française avant le conflit
Avant que la guerre n’éclate, l’armée française est une armée active et organisée sur
l’ensemble de la métropole. En effet, en France, les corps d’armées d’infanterie
existent en temps de paix sous la forme de régions militaires. A la fin du XIXème
siècle, après la guerre contre la Prusse, dix-huit régions militaires sont mises sur pied
en vertu de la loi du 24 juillet 1873 et du décret ministériel du 06 août 1874.
Le 28 septembre 1873 est créé en Algérie le 19ème corps d’armée. La loi du 05
décembre 1897 et le décret ministériel du 08 février 1898 créent une 20ème région
militaire, mise sur pied dans l’est de la France. Le 22 décembre 1913, on dénombre
vingt régions militaires en métropole et le 19ème corps d’armée en Afrique du Nord.
En 1914, l’armée française se compose de 40 000 hommes. Le corps d’armée est
réparti de la manière suivante : deux divisions d'Infanterie, une cavalerie de Corps,
une artillerie de Corps, des formations du Génie, des services et des parcs. De
manière hiérarchique, l’armée dépend du groupe d’armées, mais a autorité sur les
corps d’armées mis à sa disposition.
L’armée de terre se compose de :
Un
Grand Quartier Général (c’est l’état-major du généralissime,
commandant les armées françaises et autres troupes étrangères sous
commandement français), l’organisation de ce Grand Quartier Général est établie
selon le décret ministériel du 28 juillet 1911.
Les groupes d’armées,
Les armées,
Les corps d’armées et corps de cavalerie,
Les divisions d’infanterie et divisions de cavalerie (montées ou à pied).
Le groupe d’armées est un organe de commandement et de décision. Il ne compte
pas de troupes combattantes en son sein mais possède des moyens de transmissions
pour diriger les échelons subalternes et des services divers.
En 1914, il existe quarante et une divisions d’infanterie métropolitaines, trois
divisions d’infanterie nord-africaines en Algérie et trois divisions d’infanterie
coloniales. Seront créées pendant les premiers mois du conflit, vingt-cinq divisions de
réserve et douze divisions territoriales.
Lors de l’attaque allemande en août 1914, le Grand quartier général déclenche le
plan XVII (plan de réaction à l’attaque allemande), cinq armées (1ère à 5ème) sont
créées et mises sur le pied de guerre. Neuf autres armées sont créées au cours du
conflit, deux sont dissoutes, leurs numéros repris par d’autres corps.
1ère armée : 02 août 1914 – 11 novembre 1918
2ème armée : 02 août 1914 – 11 novembre 1918
3ème armée : 02 août 1914 – 11 novembre 1918
4ème armée : 02 août 1914 – 11 novembre 191
5ème armée : 02 août 1914 – 11 novembre 1918
6ème armée : 26 août 1914 – 11 novembre 1918
7ème armée : 04 avril 1915 – 11 novembre 1918
8ème armée: 16 novembre 1914 – 04 avril 1915
8ème armée : 02 janvier 1917 – 11 novembre 1918
9ème armée: 05 septembre 1914 – 05 octobre 1914
9ème armée 06 juillet 1918 – 07 août 1918
-
10ème armée: 05 octobre 1914 – 11 novembre 1918
Armée des Alpes: 10 août 1914 – 17 août 1914
Armée d’Alsace: 10 août 1914 – 28 août 1914
Armée de Lorraine : 17 août 1914 – 27 août 1914
Armée d’Orient : 03 octobre 1915 – 11 août 1916
Le premier groupe d’armées (groupe d’armées Nord) est créé le 4 octobre 1914 sous
le commandement du Général Foch. Cinq autres groupes d’armées seront mis sur
pied au cours de la Grande Guerre dont deux sous commandements alliés :
le groupe d’armées Centre,
le groupe d’armées Est,
le groupe d’armées de réserve ou de rupture,
le groupe d’armées des Flandres (sous commandement belge),
le « British Expeditionnary Forces » (sous commandement anglais).
2-
Les éléments déclencheurs de la Première Guerre mondiale
Si la Grande Guerre a marqué les esprits tant lors de son déroulement qu’après la
signature de l’armistice en 1918, c’est peut-être parce qu’en plus d’avoir été le
premier conflit qu’on a qualifié de « mondial », elle a trouvé ses prémices bien avant
1914. En effet, lorsqu’on considère les évènements, le contexte mondial et européen
avant la Première Guerre mondiale, on se rend compte que cette dernière n’a peutêtre été que la finalité d’un processus enclenché bien des années avant l’assassinat
de l’Archiduc François Ferdinand.
a.
Le contexte mondial
A la veille de la Grande Guerre, le monde n’est pas du tout celui que nous
connaissons aujourd’hui. Certes, la géographie des continents était la même mais
pour ce qui est de la délimitation des pays et du repère des « puissances »
mondiales, il en allait tout à fait autrement.
L’Amérique :
Le continent américain, bien que présent aux yeux du monde depuis quatre siècles,
est encore obscure pour beaucoup.
Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, les Etats Unis ont fait face à une guerre
civile et à une guerre contre l’Espagne et ils ont également dû affirmer leur
souveraineté sur leurs territoires, convoités par les puissances européennes.
Les pays d’Amérique du Sud, dont certains sont déjà indépendants, sont tenus en
dehors du jeu politique européen.
L’Afrique :
L’Afrique subsaharienne est le théâtre de conflits coloniaux. En effet, depuis la
conférence de Berlin de 1884-1885 qui permis la répartition de l’Afrique « noire »
entre les puissances coloniales, des tensions sont apparues car les peuples africains
ne comptaient pas se laisser aisément coloniser par les européens.
Le Maghreb est également l’objet de toutes les convoitises depuis le XIXème siècle.
L’Asie
L’Asie aussi est en voie de colonisation par les Européens. La guerre sino-japonaise a
facilité l’incursion et l’établissement des Européens à l’est même si la Chine, en passe
de modernisation, quitte peu à peu la voix de la monarchie pour devenir une
république à la veille de la Grande Guerre.
Les Européens voient aussi des intérêts à s’établir dans le Moyen Orient.
Les Balkans sont le théâtre de multiples conflits entre différents pays depuis des
années et l’Empire ottoman se fait de plus en plus menaçant aux portes de l’Europe.
On peut constater qu’à la veille de la Première Guerre mondiale, le monde est
quelque peu régit par les puissances européennes et, par le jeu des colonies et des
alliances, cet élément va permettre de comprendre de quelle façon le conflit va
impliquer plus de peuples que de pays signataires de déclarations de guerre.
b.
Le contexte européen
A la veille de la Grande Guerre, l’Europe est marquée par des tensions consécutives
aux conflits qui ont éclaté au siècle précédent entre les différents pays et dans la
course aux colonies. Pourtant, se dessine peu à peu des alliances, parfois inattendue,
et chacun s’assure d’avoir des alliés pour faire face en cas d’attaque ennemie.
Ainsi, depuis 1904, la France et l’Angleterre sont alliées en vertu de l’Entente
Cordiale. La Russie, également alliée de la France, se rapproche de l’empire
britannique.
En revanche, marquées par la guerre de 1870, la France et l’Allemagne sont
ennemies. L’Allemagne se sent d’autant plus menacée que son ennemi concevait des
alliances avec les pays qui l’entouraient. Mais le Reich lui aussi s’assure de ne pas
être seul en cas de conflit. Ainsi, l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie s’allient en vertu
de la Duplice, alliance qui deviendra Triplice lorsque l’Italie les rejoindra.
A la veille de la Grande Guerre, la situation est explosive en Europe balkanique: en
effet, la zone est en conflit. L’enjeu ? Bouter les Turcs hors d’Europe après des
années de présence menaçante dans la région. Les accords pris à la fin du conflit
armé en 1912 ne satisfont pas les Turcs et la tension mène à un nouvel appel aux
armes quelques mois après. Cependant, ce sont les Serbes (qui, avec les Bulgares, se
sont opposés aux Turcs) qui sortent vainqueurs de ce nouvel affrontement. Mais ces
derniers font peur à l’empire austro-hongrois. En effet, l’Autriche-Hongrie redoute
l’agrandissement de la Serbie suite à la guerre et la montée du nationalisme des
Serbes qu’ils comptent maintenir sous la domination de l’Empire.
De leur côté, les Serbes reprochent à l’Empire l’annexion en 1908 de la Bosnie
Herzégovine où vivent de nombreux Serbes. Cette annexion a d’ailleurs été
condamnée par la France et la Russie mais ces dernières n’ont rien fait pour
remédier à la situation et les choses se dégradent peu à peu car les Serbes
souhaitent un rassemblement des Serbes et des peuples slaves du sud en une nation.
Toutes ces tensions entre l’Empire et la Serbie vont mener à ce que tout le monde
considère aujourd’hui comme l’élément déclencheur de la Première Guerre
mondiale, l’assassinat de l’Archiduc François Ferdinand, héritier du trône de l’empire
austro-hongrois.
c.
L’assassinat de François Ferdinand
La situation entre la Serbie et l’Autriche-Hongrie n’a pas tardé à se dégrader après
l’annexion de la Bosnie Herzégovine en 1908. Des tensions sont nées entre les deux
pays et tout va basculer le 28 juin 1914.
En 1914, l’Empire austro-hongrois est dirigé par François Joseph Charles de
Habsbourg Lorraine, empereur d’Autriche et roi de Hongrie. Veuf de l’impératrice
Elisabeth (Sisi, assassinée dans un attentat contre sa personne en septembre 1898),
l’empereur n’a plus que deux filles, Gisèle et Marie Valérie, son fils Rodolphe étant
mort dans des circonstances étranges 9 ans avant sa mère. A la veille de la guerre,
son héritier est donc François Ferdinand d’Autriche, son neveu, avec qui il a des
relations difficiles mais dont il est bien obligé de faire l’instruction pour qu’il puisse
lui succéder sur le trône impérial. Il lui confie donc les tâches qui incombent à sa
position dont celles de l’inspection des armés et de la représentation du pouvoir
impérial.
Ainsi, en juin 1914, l’Archiduc François Ferdinand et son épouse doivent effectuer un
voyage en Bosnie Herzégovine. En effet, en tant qu’Inspecteur général des armées et
futur héritier de l’empire, François Ferdinand se doit de visiter les provinces sur
lesquels il sera amené à régner et d’assister aux manœuvres militaires qui auront
lieu. Mais sa présence devait également symboliser la puissance et la représentation
de l’Empire et du pouvoir austro-hongrois dans une région sujet à de multiples
tensions.
Cependant, les Bosniaques voient cette visite comme un affront, d’autant plus que la
date qui a été choisi, le 28 Juin, est, pour les Serbes, un jour symbolique et significatif
d’une autre annexion qu’avait subi la Serbie des siècles auparavant.
Or, des rumeurs d’attentat couraient jusqu’au palais impérial et toute l’Europe savait
que les personnes royales n’étaient plus intouchables, pas même les Habsbourg. Sisi
n’avait-elle pas été assassiné quelques années plus tôt ? Le terrain était donc propice
à l’évènement qui arriva mais personne n’avait imaginé que cet assassinat
déclencherait une guerre mondiale.
Le 28 Juin dans la matinée, l’archiduc François Ferdinand d’Autriche et son épouse,
Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, ont échappé à un attentat à la bombe. Pour
autant, la sécurité autour d’eux, qui était déjà très insuffisante compte tenu du rang
de François Joseph, ne fut pas renforcée. Dans l’après-midi, profitant d’une fausse
manœuvre du conducteur du couple impérial, Princip Gavrilo, un jeune terroriste
serbe, les assassine.
Accusant la Serbie d’être à l’origine de cet attentat, François Joseph, qui n’est
pourtant pas plus émut que ça du décès de son héritier, déclare la guerre à la Serbie
à la fin du mois de juillet 1914. Mais le jeu des alliances va faire de ce conflit entre un
Empire et un petit pays, une guerre mondiale.
3-
1914-1915
En janvier 1914, les Français sont loin de se douter que la France sera le théâtre d’un
conflit de l’ampleur de la Première Guerre mondiale car, non seulement ils croyaient
à une certaine puissance militaire de leur pays mais en plus, rien ne laissait présager
une généralisation, une mondialisation du conflit. Certes, certaines rumeurs et une
psychose ambiante inquiétaient les populations mais les Français, pas plus que les
autres peuples impliqués dans le conflit, ne s’attendaient pas à vivre une guerre de
l’ampleur de celle dans laquelle ils allaient entrer.
a.
Les débuts de la guerre et le jeu des alliances
Les historiens s’accordent généralement à dire que l’assassinat de l’Archiduc François
Ferdinand marque le début de la Première Guerre mondiale.
Ce qui est nouveau dans cette guerre, c’est la façon dont elle s’est étendue presque
à la totalité du monde. En effet, c’est un étrange jeu d’alliance entre les différents
pays européens munis de colonies qui a « mondialisé » le conflit. Dès la déclaration
de guerre de l’Autriche Hongrie à la Serbie, ce sont la France, l’Angleterre, la Russie
et l’Allemagne qui se retrouvent en guerre et chacun se doit de défendre les intérêts
de son allier contre ce qui devient leur ennemi commun. Le Luxembourg est très vite
envahit par les Allemands ainsi que la Belgique. L’Italie n’entrera en guerre contre les
Allemands qu’en 1915.
En réalité, le conflit prend un caractère mondial lorsque les pays colonisateurs
mettent à contribution les pays coloniser, élargissant le front à des parties du monde
qui n’avaient alors pas de raison de participer à un conflit contre des ennemis qu’ils
ne connaissaient pas ou contre des peuples qui leur étaient étranger. Ainsi les
soldats coloniaux qui vont être envoyés sur les fronts européens vont-ils faire la
connaissance d’autres peuples, amis ou ennemis et le choc des cultures et des
couleurs va parfois laisser des séquelles chez certains peuples.
Les hostilités sont donc engagées et lorsque les Allemands attaquent en août 1914,
les Français, pourtant considérés comme des adversaires redoutables, reculent,
ouvrant la porte aux premiers espoirs dans les rangs ennemis et les galvanisant. Tant
et si bien qu’ils s’engagent dans la Marne en septembre. Là auront lieu de célèbres et
tristes batailles durant lesquelles les Français ont notamment manqué de perdre
Paris.
Grâce au jeu des alliances, les Allemands doivent faire face à deux fronts, un à l’est
contre la Russie et un à l’ouest contre la France et l’Angleterre. L’Autriche-Hongrie,
elle, est aux prises avec la Serbie. La Russie doit composée avec les offensives
turques près de la Mer Noire car l’Empire Ottoman s’est rangé aux côtés des
Allemands et de l’empire austro-hongrois. Mais les combats ne se cantonnent pas à
cette seule partie du monde. Les Japonais, alliés des britanniques, occupent les
possessions allemandes en Chine et dans le Pacifique. Les pays d’Europe centrale
aussi prennent peu à peu part aux conflits car personnes ne veut être en reste quand
le conflit sera terminé. Ce sont donc des jeux d’alliances et des ambitions étatiques
qui ont fait de cette guerre un conflit étendu à une large partie du monde au final.
b.
Une guerre atypique
Dès le début de la guerre, on se rend compte que celle-ci ne sera pas comme toutes
celles que l’Europe avait déjà vécues auparavant. En fait, non seulement l’entrée en
guerre de multiples belligérants presque simultanément était atypique mais pas plus
que le déroulement des premiers faits d’armes, des stratégies mises en place ou que
la disposition des champs de batailles.
Comme toutes les guerres, les troupes antagonistes se sont affrontées en de
multiples endroits sur le territoire français et les lignes de combats ont commencé
par être mouvantes, initialement à l’avantage des Allemands. Cependant, très vite, la
guerre de mouvement laisse place à une guerre de position et d’usure où chacun
tente de faire reculer l’ennemi mais où les deux parties vont lutter pendant
longtemps pour préserver quelques mètres de front seulement.
Les champs de batailles vont alors s’inscrire dans les paysages et le quotidien des
Français. Les soldats aussi vont pouvoir se rendre compte du caractère atypique de
cette guerre. Parmi les premiers exemples, les tranchées, qui préfigurent une guerre
durable, sont creusées dès la fin de l’année 1914. Elles donnent aux champs de
batailles un aspect singulier et vont devenir de véritables souricières pour des soldats
qui vont devoir apprendre à se terrer pour survivre.
On remarque aussi que cette guerre voit naître l’engagement de troupes et de
combats opposants les mêmes belligérants sur plusieurs fronts dans le monde : ainsi,
les Français et les Anglais s’opposent aux forces de l’Entente à la fois en Europe et
dans les Balkans puis dans le Moyen Orient.
Ce qui est également atypique dans cette guerre, c’est que, bien que plusieurs pays
aient joué au jeu de la course à l’armement et qu’ils aient presque tous échafaudés
des stratégies politiques, nul ne savait en revanche où mènerait le conflit et pardessus tout, ce qui le justifiait réellement. Car si les alliances avaient très vite placé
beaucoup de pions sur l’échiquier de la guerre, beaucoup se posaient la question de
savoir qui avait initié la partie et pourquoi car en effet, quand l’empire austrohongrois avait annexé la Serbie, bien que des pays européens avaient réprouvé cette
action, la guerre n’en avait pas éclaté pour autant et si cela s’était fait, il est fort
probable que les choses se seraient déroulé autrement. Aussi, et comme dans
beaucoup de guerre, les valeurs ont été mises en avant comme justification des
déclarations de guerre. Les rancœurs et ressentiments de peuples à l’égard d’autres
ont aussi été exploités pour convaincre les plus dubitatifs du bien-fondé de la
démarche mais force sera de constaté, à la fin du conflit, que ce qui a été présenté
comme une guerre juste d’un côté ou de l’autre aura été, en réalité, plus un conflit
d’intérêts et de règlements de comptes.
c.
Une guerre technologique
La Première Guerre mondiale marque aussi le début de l’utilisation quasi
systématique de nouvelles technologies. Malheureusement, ces dernières n’étaient
pas souvent maitrisées et on va voir apparaître une multitude d’effets indésirables,
d’inconvénients mais aussi d’horreurs qui vont marquer durablement les esprits.
On distingue plusieurs domaines qui ont vu apparaître des nouveautés
technologiques : l’armement, les moyens de locomotions (et développement de
l’aéronautique), l’artillerie, les armes chimiques.
L’armement des soldats de la Première Guerre mondiale est intéressant car il montre
les degrés de préparations des différentes armées à cette guerre. Au début du
conflit, les soldats français arborent le même uniforme que ceux que portaient leurs
aînés à la fin du XIXème siècle lors de la guerre contre les Prussiens. Ce n’est
qu’après le début de la guerre qu’on remit aux soldats français le célèbre uniforme
bleu horizon. De même, les Anglais n’avaient pas des tenues adaptées aux combats
qu’ils allaient mener.
Les moyens de locomotion utilisés dans cette guerre sont parfois très atypiques et
des innovations technologiques vont apparaître, laissant aux générations à venir de
nouvelles bases pour mener des conflits armés. Ainsi, si l’anecdote des taxis parisiens
révèle l’utilisation d’une technologie connue détournée pour l’utilisation militaire,
l’apparition du Zeppelin ou l’utilisation de l’aéronautique en elle-même est en
revanche une spécificité de cette guerre mondiale. En effet, c’est la première fois
qu’ont lieu des combats aériens. Le Zeppelin, cet énorme ballon dirigeable dont vont
se servir les Allemands pour bombarder leurs ennemis, provoque un choc dans les
consciences de tous ceux qui le verront : jusqu’où iront la science et les Allemands
dans leur folie destructrice ? L’aviation prend également une place importante dans
le déroulement des conflits. Pour la première fois, on peut attaquer des cibles du ciel
et également prolonger les combats terrestres dans les airs, même au-dessus de la
mer. C’est d’ailleurs la voie aérienne qui va permettre aux Allemands de toucher
l’Angleterre jusque sur son sol alors qu’ils n’y avaient pas accès par des moyens
terrestres ou navals. D’ailleurs, on voit également apparaître en 1915 les combats
sous-marins et ce sont aussi les Anglais qui vont subir les premiers l’expérimentation
allemande du torpillage.
L’artillerie mérite également toute notre attention. Tous les pays qui ont participé à
cette guerre ont rivalisé d’ingéniosité pour mettre en place des stratégies pour
vaincre l’ennemi, stratégies qui s’appuyaient en grande partie sur de meilleurs
équipements et une artillerie de meilleure qualité que celle utilisée durant le siècle
précédent. Les différentes armées misent donc chacune sur des pièces d’artilleries
qui correspondent à leurs projets de guerre. En effet, si on regarde l’artillerie
française, on se rend compte que la France s’est orientée vers une artillerie légère,
propice à la guerre de mouvement alors que dès le départ, les Allemands ont opté
pour quelque chose de plus lourd.
C’est la première fois que les armes chimiques apparaissent dans un conflit. Mal
maîtrisées, elles causeront beaucoup de dégâts dans les deux camps mais cela
n’empêchera pas qu’elles soient utilisées dans beaucoup de conflits au XXème et ce,
malgré les règlementations internationales qui vont être adoptées au début de leur
utilisation. Les armes chimiques les plus utilisées au court de la Première Guerre
mondiale furent les gaz lacrymogènes, le gaz moutarde et le chlore. Le problème,
c’est qu’une fois lâchés, ces gaz sont volatiles et sont transportés par le vent et
comme, malgré toutes les nouvelles technologies, aucun des belligérants n’a su le
maîtriser, il est souvent arrivé que les gaz qui devaient servir à toucher l’ennemi
fassent autant de victimes dans le camp de celui qui s’en était servi. Des milliers de
soldats vont ainsi mourir où garder de graves séquelles à cause d’eux.
4-
1916 : Verdun
Verdun, un nom qui évoque à la fois le courage, la détermination mais aussi le
massacre et la destruction de milliers de vies humaines et des peuples à jamais
traumatisé par le récit des survivants. Mais pourquoi l’année 1916 marqua-t-elle un
tournant dans le déroulement de la guerre et quels furent les enjeux de cette bataille
de Verdun qui prit fin avec la fin du conflit ? Pour répondre à ces questions, il
convient de revenir sur le début des combats dans la région.
a.
Débuts des combats à Verdun
En 1915, les Allemands et les Français s’enlisent dans une guerre de position où
chacun tente de prendre le dessus, sans succès mais au prix de nombreuses vies
humaines. De nombreuses stratégies sont donc élaborées de part et d’autres pour
remédier à la situation.
Les Français pensent pouvoir prendre l’avantage sur les Allemands dans la Somme.
Quant à ces derniers, gênés par le front est et par les Anglais dans la Manche, ils
souhaitent frapper suffisamment fort à un endroit stratégique pour prendre
définitivement l’avantage sur leurs ennemis.
Les manœuvres allemandes et les convictions des chefs de l’armée française ne
permettent pas aux Français de se préparer à une offensive ennemie à Verdun. Les
Allemands n’ont d’ailleurs pas ce projet initialement mais le peu de force en
présence dans la commune et les stratégies militaires échafaudées par l’Etat-major
allemand placent peu à peu Verdun comme un point d’enjeux stratégiques et
déterminants dans cette guerre.
Le 21 février 1916, les Allemands attaquent donc les Français à Verdun, d’abord en
les pilonnant, puis en positionnant leurs troupes à pied. Un million d’obus seront
tirés par les Allemands ce jour-là.
Plus que surpris de cette attaque, les soldats français présents sur place auraient pu,
comme le prévoyaient les stratèges allemands, fuir et se désorganiser totalement.
Mais ce n’est pas ce qui arriva : bien qu’en infériorité numérique et matérielle, les
Français tiennent bon, défendant la ville vaillamment et faisant preuve d’une
ténacité telle que les Allemands n’auraient jamais soupçonné de la part de régiments
d’infanterie.
b.
Les enjeux
Très vite, Verdun devient le théâtre de combats sanglants qui montreront
l’acharnement de deux camps. Il ne s’agit pas ici de prendre seulement une ville.
C’est l’issu de la guerre qui va très vite se déterminer sur ce champ de bataille. Celui
qui prendra le dessus dans cette bataille sera incontestablement supérieur à son
ennemi. Et fort de cette croyance, ce sont des milliers de soldats qui seront envoyés
de part et d’autre pour défendre cette ligne. La rumeur de la bravoure de leurs
compagnons arrive sur tous les fronts et galvanise les troupes françaises. Des
renforts sont détachés aux alentours de Verdun et à présent, les progressions
allemandes sont limitées.
Tour à tour, les deux armées prendront des territoires puis les perdront. Mais les
Allemands sentent bien que les Français et les Britanniques peinent à les repousser,
ce qui les poussent à ne pas relâcher leurs efforts, même si les hommes commencent
à fatiguer.
Côté français, des hommes sont envoyés sur le front tous les jours et, se rendant
compte de l’ardeur de la tâche et des conditions dans lesquelles se battaient les
hommes, les chefs de l’armée française tentent de raviver le moral des troupes en
prenant des mesures pour que ceux-ci puissent bénéficier de jour de repos, d’un peu
plus d’hygiène et surtout, pour qu’ils aient toujours confiance dans l’idée que la
France sortirait vainqueur de ce conflits. En effet, le nombre de morts augmente
considérablement à Verdun et non seulement le doute s’installe chez les
combattants mais ils ont de plus en plus l’impression de servir de chair à canon. Ce
sentiment va être ressenti par un grand nombre de soldats et bientôt, il donnera
naissance à des mutineries dans les rangs des soldats français.
c.
De grands sacrifices pour de petites victoires…
Peu à peu, le champ de bataille de Verdun devient représentatif de l’entièreté du
conflit, c’est-à-dire qu’il s’enlise et que les deux armées en sont au même point :
beaucoup d’efforts pour peu de victoires et beaucoup de pertes. Il est vrai que les
deux camps comptent un nombre de morts et de blessés impressionnant et cela est
dû tant aux stratégies acharnées qu’aux ambitions des deux camps.
A chaque affrontement, les hommes redoublent d’efforts pour maintenir les
positions mais les règles du combat ont changé depuis la dernière guerre : l’artillerie
à une plus grande place et fait des dégâts considérables ; les armes chimiques font
également des ravages et les attaques aériennes forcent les hommes à rester
vigilants à tout moment d’autant que les tranchées sont souvent prises pour cible.
Les hommes, épuisés par le bruit incessant des tirs ennemis, par les conditions dans
lesquels ils combattent et par les horreurs qu’ils voient tous les jours, n’en tiennent
pas moins bon des deux côtés, surtout les Français qui ne veulent abandonner les
lieux en aucun cas. Verdun n’est-elle pas un haut lieu de l’histoire de France ? Elle le
deviendra d’autant plus à mesure que ses terres se gorgeront de sang.
Les villages qui se trouvent aux alentours de Verdun sont aussi le théâtre de combats
et les deux camps montrent un point d’honneur à ne rien céder, même dans ces
petits villages car il n’y a pas de petite victoire ! Ainsi, Fleury devant Douaumont sera
pris et repris 16 fois et Vaux le sera treize fois sans que cela ne soit vraiment
déterminant pour l’issue de la bataille de Verdun.
5-
1917 : soldats depuis 3 ans
En 1917, tout le monde doit reconnaître que cette guerre qui, dans tous les esprits
(de part et d’autres) aurait un dénouement assez rapide, était en train de s’éterniser.
Les populations se rendaient compte que ce conflit prenait des proportions qu’elles
n’avaient jamais mesurées auparavant mais ce qui les inquiétait le plus, c’étaient ces
nouvelles qui commençaient à transpirer du front et qui faisaient état des conditions
de vie insupportable des soldats. En effet, cette année 1917 marquait une troisième
année de conflit, une troisième année au front pour beaucoup de soldats.
a.
La vie dans les tranchées
Depuis la fin de l’année 1914, des tranchées avaient fait leurs apparitions sur tous les
champs de bataille français. Créées pour défendre des positions et se protéger de
l’ennemi, elles sont devenues de véritables lieux de vie mais aussi de mort. En effet,
les tranchées modifiaient le système et les possibilités d’affrontement mais elles
donnaient aussi un nouveau mode de vie aux soldats puisqu’elles étaient devenues
leurs lieux de vie. Rudimentaires (surtout côté français) à leurs premières heures,
elles sont peu à peu fortifiées et aménagés en abri de fortune de longue durée à
mesure que le conflit s’allonge.
Lorsqu’elles sont creusées, les tranchées favorisent le combat frontal et en cela, elles
ont peut-être engendré des combats plus meurtriers que ceux qui auraient pu se
dérouler si d’autres modes de positionnement avaient été pris. Car dans les
tranchées, il n’y a pas beaucoup d’échappatoire en cas d’attaque. Les soldats
attaqués doivent subir et répliquer lorsque cela est possible. Et même si côté
allemand les tranchées sont plus perfectionnées, il est cependant très facile de
toucher ces cibles depuis les airs et à force de les prendre et de les céder, chaque
camp finit par connaître la géographie de la tranchée dans laquelle se cache
l’ennemi, donc les attaques se font de plus en plus précises.
Il faut rappeler que durant le jour, les tranchées sont plutôt calmes. En effet, c’est
plutôt à la faveur de l’ombre que les hommes peuvent agir sans trop s’exposer aux
tirs ennemis. Mais se faire remarquer peut aussi être fatal et beaucoup d’assaut se
préparaient aussi la nuit alors il fallait sans cesse envoyer des sentinelles en
reconnaissance pour savoir ce que fomentait l’ennemi. Dans ces missions, beaucoup
d’hommes sont morts et au matin, lorsqu’un homme n’était pas revenu de sa
mission, on pouvait deviner son cadavre sur le champ de bataille qui séparait les
deux tranchées ennemies sans pour autant pouvoir le récupérer car on ne pouvait
risquer de se faire tuer pour récupérer et enterrer les morts. C’est ainsi que des
milliers de cadavres (humains ou animaux d’ailleurs) se décomposaient à même le
sol, rendant l’air difficilement respirable. La plupart de ces soldats morts n’ont jamais
pu être identifiés car les combats n’ayant pas cessés à l’endroit où ces hommes
gisaient, beaucoup de corps ont été mutilés ou déchiqueté par les obus tombés par
la suite. Les dépouilles de centaines de milliers de soldats seront ainsi portées
disparues.
Mais les ennemis ne sont pas les seules causes de la mortalité dans les tranchées : les
maladies font aussi beaucoup de victimes. Il est vrai que pour les soldats, les
conditions de vie et d’hygiène sont extrêmement compliquées et les hommes, le
visage déjà ravagés par les combats et les nuits sans sommeil, deviennent de plus en
plus méconnaissables à cause de leurs poils qui ne cesse de pousser. Au combat, peu
de place pour l’hygiène quotidienne ! On les appellera d’ailleurs les « Poilus ».
Dans cet espace déjà peu vivable, les rats, les puces et autres nuisibles n’arrangent
rien et peu à peu, on finit par dénombrer un grand nombre de morts dus aux
maladies comme le typhus, le choléra ou la dysenterie.
Beaucoup d’hommes ne supportent pas les conditions de vie dans les tranchées et il
n’est pas rare que certains se rebellent. Mais cette rébellion est très lourdement
punis et les mutins sont envoyés en prison ou sont fusillés.
b.
L’opinion publique
Au début de la guerre, la population française est convaincue du bien-fondé du
conflit contre les Allemands car ces derniers avaient « agressés » un allié de la France
et leur attitude belliqueuse envers l’Hexagone justifiait l’affrontement. Mais très vite,
la guerre prend un tournant inattendu et, alors que tout le monde pensait que cette
guerre ne durerait pas, les Français constatent que le conflit commence à s’enliser.
On est alors en 1914. Trois ans après le début des combats, la France et l’Allemagne
sont toujours engluées dans cette guerre qui commencent à sembler interminable et
surtout, dont personne ne peut prédire l’issue.
Cette guerre était vraiment atypique : elle ne se déroulait pas comme les autres
guerres qui avaient eu lieu précédemment et elle faisait apparaître aux yeux du
monde un grand nombre de nouveautés toutes plus impressionnantes les unes que
les autres. Ainsi le Zeppelin avait marqué les esprits.
Mais la censure de la presse privait les populations de beaucoup d’informations,
surtout des plus inquiétantes ou de tout ce qui pourrait leur faire penser que leur
pays était en difficulté. De même, comme souvent en temps de guerre, les courriers
des soldats étaient censurés.
Pour pallier à cette censure et aux différentes formes de répressions qui se mettent
en place, les autorités des différents pays engagés dans la guerre tentent de faire
bonne figure et de justifier les sacrifices par différents moyens. Une propagande se
met ainsi en place dès le début de la guerre pour inciter les populations à croire au
bien-fondé de la guerre et à se méfier des rumeurs et des on dit, qui sont,
assurément, lancer par l’ennemi. Aussi, les échos des défaites sont parfois imputés
aux ennemis qui, selon les autorités, distilleraient des rumeurs dans l’esprit des
populations pour semer le doute.
L’occupation allemande commence également à peser sur la vie des Français (et
également des Belges) en zone occupée : en effet, ils sont associés à l’effort de
guerre allemand et doivent collaborer s’ils ne veulent pas être déportés, mobiliser ou
pire encore. Beaucoup d’entre eux se révoltent au péril de leur vie et parmi eux,
beaucoup de personnalités et d’administrés.
D’ailleurs, dans beaucoup de pays, les populations commencent à souffrir du
rationnement en nourriture. Les premiers touchés sont les Allemands qui vivent avec
la carte d’alimentation depuis 1915. Les Britanniques ne sont pas en reste car le
Reich a pour objectif d’affamer les Britanniques pour les pousser à capituler.
D’ailleurs les Anglais aussi sont touchés par la guerre même si les combats ne se
tiennent pas en Grande Bretagne : à cours d’hommes, l’Angleterre est obligé de
mettre en place une conscription, chose qui jusqu’à présent n’existait pas dans le
royaume. Cette mesure touche particulièrement l’opinion publique qui se rend
compte que cette guerre, dont les champs de batailles se trouvent loin des côtes de
la Grande Bretagne, est une réalité qui les touche au quotidien.
Quant aux Russes, las de la guerre, de la monarchie et en pleine révolution, ils se
désolidarisent peu à peu de leurs Alliés et signent l’Armistice avec les Allemands en
décembre 1917.
En 1917, la guerre semble donc plus portée par les états major que par les états eux
même dont les peuples ne cessent de se demander quand finira cette interminable
guerre.
c.
Les conflits dans le monde
Malgré l’importance des combats qui se sont déroulés en France, elle ne fut
cependant pas le seul théâtre des combats de la Première Guerre mondiale. Les
Allemands doivent toujours faire face aux Russes et même si ceux-ci ne tardent pas à
se retirer de l’échiquier mondial, ils sont toujours actifs jusqu’au milieu de l’année
1917.
En revanche, depuis l’entrée en guerre de la Roumanie en 1916, l’Allemagne a des
difficultés de ravitaillement en blé en en pétrole. Les Allemands décident de contre
attaquer et un front s’ouvre en Roumanie par le biais de la Bulgarie, un de ses alliés.
Même si le continent américain n’a connu aucun combat durant toute la Première
Guerre mondiale, l’entrée en guerre des Américains a bouleversé les données du
conflit et permis à ses alliés de bénéficier de renforts déterminants même s’ils ne
bénéficiaient que de 200 000 hommes supplémentaires et que leur arrivée était
prévue pour l’été.
La guerre est un moyen de faire du profit et de s’implanter sur des territoires
convoités. Ainsi, les Britanniques, qui voient aussi des intérêts au Moyen Orient,
investissent une partie de leurs forces dans la région.
A la fin de l’année 1917, la Grèce déclare la guerre à l’Allemagne.
Le conflit ne se déroule pas seulement sur terre : la Méditerranée est le théâtre de
combats navals depuis le début de la guerre des Balkans.
6-
1918 : Vers la fin des conflits ?
L’année 1918 est marquée par une accélération des évènements et le retour à la
guerre de mouvement. Pourtant mal engagées, les forces françaises et leurs alliées
vont néanmoins prendre l’avantage dans le conflit et sceller ainsi le destin de tous les
pays participant à la Première Guerre mondiale.
a.
L’entrée en guerre des Américains et l’abandon des Russes, conséquences
sur la guerre en 1918
Lorsque les Américains déclarent la guerre aux Allemands le 2 Avril 1917, leurs alliés
envisagent une issue rapide et favorable à cette guerre et en effet, ils débarquent en
juillet. Mais la même année, la situation de la Russie devient préoccupante : en
début d’année, le pays est en crise et le Tsar Nicolas II abdique en mars. Le pays
entre alors dans une crise sans précédent, ce qui va permettre aux Allemands de
prendre le dessus sur le front est et d’envisager de nouvelles stratégies pour
soumettre leurs ennemis. Or, ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’était que pour
maintenir leur souveraineté en Europe centrale, ils devaient y laisser de nombreuses
troupes. Ces hommes étaient d’autant plus de forces qui ne seraient pas utilisées sur
d’autres fronts.
Les Français se rendent très vite compte du handicap que cause le front est aux
Allemands et savent qu’il faut tirer parti de la situation en relativisant : ils ont perdu
un allié à l’est mais cette perte et l’ambition démesurée de Guillaume II
monopolisent un bon nombre de troupes allemandes loin du front ouest. Un mal
pour un bien.
Pourtant, si l’entrée en guerre des Etats Unis et la perte des alliés russes ont été des
évènements majeurs dans le déroulement de la Grande Guerre, ils n’en ont pas
déterminé l’issue pour autant. Pour cela, il faudra attendre 1918 et bien des morts
encore.
b.
Vers la fin des combats
Dès le début de l’année 1918, les choses semblent changer : en effet, les Français et
les Anglais gagnent peu à peu du terrain sur les Allemands. Ils engagent de nouveaux
moyens, des chars et des armes qui leur donnent l’avantage dans de multiples
situations. Les Américains aussi apportent du sang neuf dans les batailles. Rien n’est
joué pour autant et en avril, les soldats franco-britanniques se retrouvent face aux
Allemands aux Chemins de Dames, lieu qui verra tomber des milliers de soldats de
part et d’autre. La situation est telle que le gouvernement français est ébranlé. Les
erreurs de stratégies se répercutent sur les soldats qui se révoltent de plus en plus,
refusant de servir de « chair à canon ». Les choses ne se présentent pas bien mais la
détermination et le génie d’un homme, George Clémenceau, sont grands. Fin
stratège respecté de ses pairs, Clémenceau, surnommé le Tigre, sera plus tard
considéré comme le père de la victoire car ses stratégies ont permis aux troupes
françaises et alliées de prendre le dessus. Mais il n’est pas le seul artisan de cette
victoire finale et Ferdinand Foch sera de ceux dont le nom sera associé à de grandes
victoires surtout à celles de Septembre 1918 qui scelleront la fin de la guerre.
En effet, les Allemands sont de plus en plus débordés par leurs ennemis et, à cause
d’erreurs de stratégie et de la fatigue de ses hommes, l’armée allemande accumule
successivement les défaites. Pour autant, Guillaume II ne veut pas abandonner. Il
sera pourtant obliger de se rendre à l’évidence et, sous la pression populaire et
internationale, il abdiquera, laissant le sort de l’Allemagne à la République.
c.
La capitulation allemande
Tout au long de l’année 1918, les Allemands voient leurs stratégies mises à mal : à
l’est, les Français et les Anglais tiennent bon tandis qu’à l’ouest, les ambitions du
Kaiser deviennent surréalistes alors que l’Autriche est en train de faiblir.
Petit à petit, il devient très difficile pour l’Allemagne de faire face à tous les fronts et
les hommes commencent à manquer. Les soldats sont fatigués car ils ne bénéficient
pas des mêmes conditions de vie sur le front (ils ont moins de permissions, sont plus
sollicités, etc.) mais ils tiennent bon, arrivant même à prendre le dessus dans l’Oise
et aux Chemins des Dames.
Pourtant, cela ne va pas durer. En juillet, les Allemands sont stoppés et en août, ce
sont les Français qui reprennent le dessus. Dès lors, les armées allemandes
enchaînent les défaites et leur commandement se rend bien compte que les choses
tournent à leur désavantage. Les Français profitent de la situation pour aller de
l’avant et les Alliés progressent alors sur tous les fronts. La Bulgarie capitule en
octobre.
Les Allemands reculent encore, acculés de tous les côtés et les soldats, épuisés,
commencent à se rebeller. C’est également à cette époque que l’Allemagne connaît
une crise du pouvoir : Guillaume II est dans une posture difficile ; il ne s’avoue pas
vaincu et échafaude de nouvelles stratégies avec ses généraux pour reprendre le
dessus alors même que ses troupes ne suivent plus et que ses opposants veulent le
voir déchu. Il ne peut compter ni sur les Turcs ni sur les Autrichiens qui sont
également défaits sur plusieurs fronts et qui capitulent.
Au début du mois de novembre, tout bascule : Le Kaiser abdique, la République est
proclamée, le pouvoir est réorganisé et l’armistice est signé le 11 novembre 1918 à
Rethondes.
d.
Le traité de Versailles, une porte ouverte à la Seconde Guerre Mondiale …
L’armistice signé avec les Français et les Anglais est lourde de conséquences ; les
conditions de la trêve imposées par le Maréchal Foch sont sévères et elles
contraignent l’Allemagne à de gros sacrifices, notamment en termes de territoires :
les Allemands doivent se retirer de toutes les zones envahies et surtout de l’AlsaceLorraine mais ils perdent également certaines de leurs possessions et sont contraints
à quitter l’Afrique Orientale. Le pays est entièrement désarmé, etc.
La France, l’Angleterre, les Etats Unis et l’Italie attribuent à l’Allemagne la
responsabilité morale de la guerre et donc les dommages qu’elle a causés. Aussi estce à elle de les réparer et le tribut demandé, colossale, marquera profondément les
Allemands.
Mais ces conditions ne seront définitives qu’à la signature du traité de Versailles le
28 juin 1919.
Ce traité marque également la reconnaissance de la Pologne, « taillée » dans les
territoires allemands.
L’Allemagne n’est pas le seul pays à signer des traités de paix contraignant avec les «
gagnant » : en effet, l’Autriche, la Hongrie et la Bulgarie, dont on reconnait
également les torts, signent toutes les trois un traité qui n’est pas à leur avantage.
Lorsque tout est finit, toute l’Europe est meurtrie et l’Allemagne est complètement
ruinée. Les Allemands, qui prennent peu à peu conscience des conséquences des
conditions de la paix, deviennent amers et beaucoup commencent à avoir du
ressentiment envers la République qui a accepté le traité de Versailles mais
également contre la France et ses alliés qui humiliaient littéralement leur pays. Ce
ressentiment grandira dans le cœur de beaucoup d’autant que la vie deviendra très
difficile pour beaucoup d’Allemands et nombreux sont ceux qui s’évertueront à
chercher les responsables de la déchéance de leur pays. Parmi eux, un certain
Adolphe Hitler exploitera la détresse sociale allemande pour justifier les pires
horreurs.
Mais contrairement à ce qu’on peut penser, les Allemands et leurs alliés ne furent
pas les seuls à dénoncer le traité de Versailles. Des pays alliés de la France et de
l’Angleterre comme l’Italie et le Japon s’estimèrent laissés pour compte par ce traité
et très vite, des mouvements et des idéologies naîtront dans ces états pour dénoncer
la « mascarade » dont ils avaient été victimes. Ces mouvements et idéologies,
poussés à l’extrême, mèneront à des tendances racistes, fascistes et développera les
envies de revanches tant chez les « laissés pour compte » côté gagnant que chez les
perdants de la Grande Guerre. Exacerbés, tous ces éléments mèneront à un second
conflit mondial vingt ans plus tard.
7.
Portraits d’acteurs de la Grande Guerre
François Ferdinand d’Autriche :
François-Ferdinand naquit le 18 décembre 1863 à Graz (Styrie) et se maria le 1er
juillet 1900 en la chapelle du château de Reichstadt (Bohême), aujourd'hui Zákupy en
République tchèque. Son père, l'archiduc Charles-Louis de Habsbourg, époux de
Marie Annonciade Princesse des Deux Siciles, était le frère cadet de l'empereur
François-Joseph.
Neveu de François-Joseph Ier, il devint l'héritier potentiel du trône impérial à la mort
de son cousin germain Rodolphe d'Autriche, mort de façon mystérieuse à Mayerling,
le 30 janvier 1889 (en compagnie de sa maîtresse Marie Vetsera), et devint héritier
en
première
ligne
à
la
mort
de
son
père,
en
1896.
Il fut assassiné à Sarajevo le 28 juin 1914 avec son épouse Sophie Chotek (comtesse
de la vieille noblesse tchèque), par le nationaliste serbe Gabriel Princip. Sa mort
poussa l'Autriche-Hongrie à attaquer la Serbie. Ce fut l'évènement déclencheur de la
Première Guerre mondiale.
Princip Gavrilo :
Princip Gavrilo (1894-1918) est né en juin ou juillet 1894, et il est le fils d'un facteur.
Premier d’une fratrie de neuf enfants, dont six sont morts dans la petite enfance, la
santé de Princip était fragile dès l'enfance : sa mort finale a été causée par la
tuberculose.
Après être allé à l'école à Sarajevo et Tuzla, Princip est parti pour Belgrade en mai
1912. C’est à ce moment, en Serbie, que Princip a rejoint la société secrète la Main
Noire, un mouvement nationaliste favorisant une union entre la Bosnie-Herzégovine
et la Serbie.
Princip était un de trois hommes envoyés par Dragutin Dimitrijevic (le chef du
Département d'Intelligence dans l'Armée serbe et le chef de la Main Noire) pour
assassiner l'Archiduc Franz Ferdinand, l'héritier du trône austro-hongrois, durant son
séjour à Sarajevo le 28 juin 1914. Ferdinand avait accepté l'invitation de Général
Oskar Potiorek pour assister aux manœuvres de l’armée puisqu’il était Inspecteur
Général de l'armée de l’Empire. Les autres hommes envoyés pour assassiner
Ferdinand étaient Nedjelko Cabrinovic et Trifko Grabez.
Les trois hommes ont été instruits pour se suicider après l’assassinat de l'Archiduc. À
cette fin on leur avait donné une fiole de cyanure, avec un revolver et des grenades.
Chacun des hommes a souffert de la tuberculose et savait par conséquent qu'ils
n’auraient pas longtemps vivre; en fait, Dimitrijevic ne souhaitait aucun témoin qui
puisse dire qui était derrière l'assassinat.
On avait donné au Premier ministre de la Serbie le préavis du complot d'assassinat
mais celui-ci, craignant une guerre avec l’Empire des suites de cet attentat, donna
l’ordre de faire arrêter les trois hommes. En vain.
Une fois en Bosnie-Herzégovine les trois hommes ont rencontré six autres
conspirateurs et tous ont rejoint Sarajevo.
François Ferdinand est arrivé à Sarajevo le dimanche 28 juin 1914 et a été accueilli à
la gare de chemin de fer par le Général Potiorek ; il fut ensuite mené à l'hôtel de ville
pour la réception et les discours.
Sept membres de la Main Noire ont suivi le parcours de l’Archiduc et c’est Nedjelko
Cabrinovic, qui a agi en premier en jetant une grenade en direction de la voiture de
l'Archiduc. Mais la grenade a rebondi sur la voiture et a roulée au-dessous d’elle, la
faisant exploser un instant plus tard; deux de ses occupants ont été sévèrement
blessés.
Cabrinovic a alors avalé sa capsule de cyanure comme cela était prévu et a sauté
dans la Rivière Miljacka. Il n'est cependant pas mort, et fut capturé puis arrêté. On
pense que la capsule ne contenait rien d'autre en réalité qu'une solution inoffensive
à base d'eau.
Ferdinand s’est rendu à la réception qui se tenait à l'hôtel de ville mais s'est plaint
de l’accueil que lui faisait la population.
Après la réception l'Archiduc, voulut visiter les deux blessés de l'explosion dont il
avait lui-même réchappé et se rendit à l'hôpital de la ville. Le général Potiorek décida
que le cortège d'automobiles devrait prendre un itinéraire de délestage vers
l'hôpital, pour éviter le centre-ville. Cependant le conducteur de la voiture de
Ferdinand, Franz Urban, n'a pas été informé du changement de plan et a emprunté la
route habituelle pour se rendre à l’hôpital.
Le Général Potiorek, passager de la voiture, se rendit compte de l’erreur du
chauffeur et le somma de faire demi-tour pour pouvoir emprunter l’itinéraire qu’il
avait défini. Le Chauffeur s’exécuta mais Princip Gavrilo, qui n’était pas loin, saisit
alors l’opportunité d’accomplir sa mission et fit feu, blessant grièvement l’Archiduc
et tuant sa femme.
le chauffeur tenta de mener ses passagers en lieux sures mais il était déjà trop tard.
Après l’attentat, Princip retourna son arme contre lui mais il fut saisis on l’empêcha
de se donner la mort. Il fut arrêté et emmené en prison.
Plusieurs personnes furent accusées du meurtre de l’Archiduc et de sa femme mais
Gavrilo ne fut pas exécuté car il n’avait pas l’âge légal pour être pendu (en effet, il
n’avait pas 20 ans) et on le condamna à une réclusion de 20 ans. Il ne mourra de la
tuberculose que le 28 avril 1918, en prison.
Lloyd Georges :
Considéré comme pacifiste jusqu’en 1914, Lloyd George change de position quand la
Première Guerre mondiale éclate et que la Belgique est envahie par les Allemands. Il
est nommé ministre des Munitions puis Secrétaire d’État à la Guerre, poste auquel il
s’efforce de mobiliser l’ensemble des forces dans le conflit. Favorable à la formation
d’un conseil de guerre, dirigé, non pas par le Premier Ministre, mais par une
personne ne se consacrant qu’aux questions relatives à la guerre, Lloyd George
obtient la démission du Premier Ministre Asquith, qu’il remplace. Lloyd George
réduisit alors le cabinet de 20 à 5 ministres et participa à la constitution d’un
commandement allié unifié, sous les ordres de Foch.
Avant la guerre, l’Angleterre ne disposait que de trois arsenaux travaillant
essentiellement pour la marine, et d’aucune artillerie lourde. Lloyd George devra en
quelques mois préparer la fourniture de centaines de millions de balles et d’obus
pour une armée de cinq millions d’hommes fraichement levée, alors même que les
alliés (France, Italie et Russie surtout), en manque de munitions, demandaient l’aide
de l’Angleterre.
Début 1917, la production de mitrailleuses étaient 27 fois plus élevée qu’en 1916,
celle de canons moyens multipliée par 36, alors que celle des canons lourds était
multipliée par 11. La guerre des tranchées consommait d’énormes quantités de
munitions et Lloyd George en Angleterre, comme Joseph Joffre en France, devait
faire face à une « crise des munitions ». Comme en France et dans d’autres pays en
guerre, c’étaient surtout les femmes qui ont fait tourner les usines (plus d’un million
rien qu’en Angleterre).
Lloyd George dirige le pays pendant le reste de la guerre et représente le Royaume
Uni à la Conférence de paix de Paris en 1919 et au Traité de Versailles, se heurtant à
la fois au premier ministre français Georges Clemenceau et au président des ÉtatsUnis Woodrow Wilson. Il veut punir l’Allemagne politiquement et économiquement,
mais sans aller, comme le souhaiterait Clemenceau, jusqu’à anéantir sa puissance.
Lorsqu’on lui demandera ensuite comment il s’en est tiré à Versailles, il répondra par
un trait d’esprit : « Pas mal en considérant que j’étais assis entre Jésus Christ et
Napoléon ».
Il défendit aussi l’idée de plébiscite pour déterminer le tracé de la nouvelle frontière
germano-polonaise. Il en résultera une très longue frontière, militairement
indéfendable et théâtre de nombreux incidents.
Georges Clémenceau :
Né le 28 septembre 1841, à Mouilleron-en-Pareds (Vendée), Georges Clemenceau,
après une enfance vendéenne, devient médecin comme son père et suit des études à
Nantes puis à Paris en 1865. Il commence déjà à faire de la politique au Quartier
Latin. A 24 ans, il est docteur en médecine et part pour les Etats-Unis afin d'y étudier
la Constitution. Il y reste cinq ans et s'y marie. De retour en France, il participe à
l'insurrection parisienne contre le régime impérial. Elu maire de Montmartre à trente
ans puis député de la Seine, il est aussi conseiller municipal de Paris, Président du
conseil municipal en 1875 et député du Var en 1880.
Clemenceau, chef de l'extrême gauche radicale depuis 1876, s'oppose violemment à
la politique coloniale de Jules Ferry et est à l'origine de la chute de plusieurs
gouvernements. Ce sont ses coups de griffe qui seront à l'origine de son surnom de
"Tigre".
Battu aux élections de 1893, il retourne à ses premières amours, l'écriture et surtout
le journalisme. Il collabore à différents journaux dont l'Aurore où il fait publier
l'article d'Emile Zola "J'accuse" en faveur de Dreyfus.
Sénateur du Var en 1902, il est ministre de l'Intérieur puis Président du Conseil en
1906 jusqu'à 1909. Il institue le Ministère du Travail et fait voter des lois sur le repos
hebdomadaire, la journée de 10 heures, les retraites ouvrières mais réprime aussi
durement les grèves. Renversé, il retourne alors dans l'opposition et fonde un
nouveau journal: "L'Homme Libre" qui devient "L'Homme Enchaîné" en 1914 à cause
de la censure.
Le 20 novembre 1917, Poincaré fait appel à lui pour être à nouveau Président du
Conseil. Il sait prendre des mesures impopulaires, mais se rendre lui-même populaire
en parcourant les tranchées la canne à la main (à 76 ans !). Il sait surtout faire
confiance à Foch, contre l'avis des députés. Au lendemain de l'Armistice, Président
de la Conférence de la Paix, il se montre intraitable avec l'Allemagne. Il n'est
pourtant pas pleinement satisfait du traité, y ayant discerné les faiblesses. Candidat à
la présidence de la République en 1920, Clemenceau se voit préférer Deschanel. Il se
retire donc dans sa petite maison de pêcheur à Saint Vincent sur Jard, en Vendée, où
il continue à écrire, s'alarmant du réarmement de l'Allemagne.
Guillaume II, empereur d’Allemagne :
Guillaume II, fils de l'empereur Frédéric III et de l'impératrice Victoria, petit-fils de
Guillaume 1er de Hohenzollern par son père et de la reine Victoria d'Angleterre par
sa mère, est né à Potsdam le 27 janvier 1859.
Après des études au lycée de Kassel, il suit pendant deux ans les cours de l'université
de Bonn et entame sa formation militaire dans les troupes de la Garde. Lieutenant au
1er régiment de la Garde à pied en 1877, capitaine en 1880, commandant aux
hussards de la garde en 1881 puis du 1er bataillon du 1er régiment de la Garde à
pied en 1883, il est promu colonel, commandant des hussards en 1885 et nommé
général en 1888.
Entre-temps, il épouse en 1881 la princesse Augusta-Victoria, fille de FrédéricAuguste de Schleswig-Holstein. En mai 1844, il effectue un voyage en Russie pour
conforter l'alliance des trois empereurs (Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie), selon
les directives du chancelier Bismarck.
Couronné roi de Prusse et empereur d'Allemagne le 15 juin 1888, après le règne de
trois mois de Frédéric III, il entend dès lors exercer un réel pouvoir politique. Son
implication est cependant très fluctuante en fonction de son état de santé.
Ses divergences de vues avec Bismarck, notamment concernant les questions
sociales, les relations avec la Russie ou la politique coloniale, se multiplient et, en
1890, ce dernier démissionne. Guillaume II nomme, pour le remplacer, Leo von
Caprivi auquel succèdent, en 1894, le prince Chlodwig zu Hohenlohe-Schillingsfürst,
en 1900 le prince Bernhard von Bülow et en 1909 Theobald von Bethmann-Hollweg.
Attaché au développement de la puissance militaire et de la richesse de l'Empire
allemand, il s'engage alors dans une politique d'expansion commerciale, coloniale et
maritime.
L'Allemagne connaît un essor économique important, devenant progressivement la
première puissance industrielle en Europe. Les retombées sur le plan social ne
manquent pas mais les tensions n'en sont pas moins nombreuses. Les sociauxdémocrates ne cessent de gagner du terrain, obtenant la plus large représentation
au Reichstag en 1912. Sur le plan intérieur, le pays est également confronté à ses
minorités : Polonais de Posnanie, Danois du Schleswig et Alsaciens-Lorrains qui
refusent la politique de germanisation.
En Europe, la croissance de l'Allemagne comme sa politique extérieure inquiètent. La
concurrence dans la recherche de débouchés commerciaux, les interventions au
Proche-Orient ou dans les pays balkaniques sont autant de sujets de discorde,
d'autant que l'empereur adopte une attitude oscillante, se rapprochant tantôt de
l'une tantôt de l'autre des quatre autres grandes puissances européennes (GrandeBretagne, France, Autriche-Hongrie, Russie). Ne reconduisant pas le traité
d'assistance mutuelle avec la Russie en 1890, il consacre ses efforts à renforcer la
Triple Alliance (Triplice) entre l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie, renouvelée en 1892,
1902 et 1912, non sans quelques tentatives de rapprochement avec la GrandeBretagne et la France (qui signent entre elles le traité de l'Entente cordiale en 1904)
et la Russie elle-même. Les relations germano-anglaises ne cessent cependant de se
détériorer. Le traité d'alliance défensive avec la Russie (traité de Björkö, 1905) est un
échec. De même, la tentative de rapprochement avec la France après l'affaire
d'Agadir (1911) n'aboutit pas. L'Allemagne se trouve de plus en plus isolée
diplomatiquement. Guillaume II fait accélérer le renforcement de sa marine et de
son armée.
Au cours du conflit qui éclate en 1914, commandant en chef des armées, il conserve
son pouvoir de nomination aux plus hautes fonctions ainsi que son rôle de
coordination et d'arbitrage entre politiques et militaires. Il doit cependant céder la
direction des opérations à Hindenburg et Ludendorff, devenus très populaires à la
suite des succès de Tannenberg et des lacs Mazures d'août et septembre 1914 et
nommés à la tête du haut-commandement durant l'été 1916. Confronté à la défaite
allemande et aux troubles révolutionnaires de novembre 1918, l'empereur abdique
le 9. Il se réfugie aux Pays-Bas qui refusent la demande d'extradition déposée par les
Alliés afin d'appliquer à son encontre les sanctions prévues par le traité de Versailles.
Il se consacre alors à l'écriture et publie, en 1922 et 1927, ses Mémoires : Ereignisse
und Gestalten, 1878-1918 et Aus meinem Leben, 1859-1888. Il décède à Doorn, en
1941.
Albert I de Belgique :
Fils du prince Philippe, comte de Flandre (le frère du roi Léopold II) et de la princesse
Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, Albert 1er est prince de Belgique, duc de Saxe
et prince de Saxe-Cobourg-Gotha.
Le 2 octobre 1900, il épouse Elisabeth, duchesse de Bavière, dont il aura trois enfants
: Léopold, futur Léopold III ; Charles-Théodore, régent du royaume de 1944 à 1951 et
Marie-José qui deviendra reine d'Italie durant seulement un mois, du 9 mai au 13
juin 1946.
Albert Ier prête le serment constitutionnel le 23 décembre 1909, pour devenir le
troisième roi des Belges après Léopold Ier et Léopold II, souverains non d'un
royaume mais d'un peuple (comme Louis-Phillipe Ier était " roi des Français ", en
1830).
Succédant à son oncle, le roi Léopold II, il trouve un pays opulent avec deux
communautés, Flamands et Wallons, où prédominaient ces derniers, et doté d'une
riche colonie, le Congo.
En 1914, Albert Ier rejette l'ultimatum lancé par l'empereur Guillaume II pour obtenir
le libre passage de ses troupes sur le sol belge. Le 4 août, les Allemands envahissent
la Belgique dont l'armée, après une lutte acharnée à Liège et à Anvers, se retranche
derrière l'Yser le 15 octobre.
Calme, modeste, presque effacé, le roi Albert va alors révéler son énergie en
exigeant d'assumer personnellement sa prérogative constitutionnelle de commander
l'armée. Il refuse de suivre le gouvernement belge en exil à Sainte-Adresse, dans la
banlieue du Havre, et fixe son quartier général à La Panne, en Flandre-Occidentale,
partageant durant toute la guerre la vie de ses soldats.
Il est admirablement soutenu par son épouse, la reine Elisabeth (1876-1965).
Bavaroise de naissance (née Von Wittelsbach) et nièce de l'impératrice d'Autriche
Elisabeth, épouse de l'empereur François-Joseph, elle se dévoue auprès des blessés,
des réfugiés, fondant un hôpital à La Panne où elle sert comme infirmière.
Leur fils, le prince Léopold, duc de Brabant, est mobilisé en 1915 comme simple
soldat au 12e de Ligne, à l'âge de 13 ans.
En septembre 1918, Albert Ier participe activement à l'offensive décisive déclenchée
par Foch pour la conquête de la crête des Flandres (29 septembre) et la bataille de
Torhout-Tielt (14 - 18 octobre) qui aboutit à la reconquête de Bruges. Enfin, le 22
novembre 1918, accompagné de la reine Elizabeth et de ses enfants, Albert Ier rentre
triomphalement à Bruxelles.
La noblesse de son attitude à la tête de son armée lui vaut le surnom de "roichevalier".
Au lendemain de la guerre, il représente la Belgique aux négociations de paix à
Versailles, défendant les intérêts de son pays mais tentant aussi, en vain, de
s'opposer à la politique d'humiliation excessive de l'Allemagne.
Woodrow Wilson :
Woodrow Wilson est le vingt-huitième président des Etats-Unis. Il engage son pays
dans la Première Guerre mondiale, en avril 1917, après trois ans de neutralité et, au
sortir de la guerre, oeuvre à la réconciliation des pays européens, ce qui lui vaut le
prix Nobel de la paix en 1919.
Woodrow Wilson est le fils d'un pasteur presbytérien qui l'élève dans la rigueur et
l'attachement à ses valeurs.
Après des études de droits à l'Université de Princeton, il devient avocat (Atlanta
1882-1883) et professeur de sciences politiques dans diverses institutions (18901910). Elu gouverneur démocrate de l'Etat du New Jersey en 1910, il est choisi par le
Parti démocrate comme candidat à l'élection présidentielle du 5 novembre 1912 qu'il
remporte grâce à la division de ses adversaires républicains, Théodore Roosevelt et
William Taft.
Wilson est favorable à un pouvoir exécutif fort et met en place un ambitieux
programme démocratique et économique. Il abaisse les droits de douane, réforme le
système bancaire en créant une réserve fédérale facilitant le crédit et renforce la loi
antitrust autorisant les grèves et le boycott par les ouvriers. Sur le terrain politique, il
fait voter une loi interdisant le travail des enfants, instaure le droit de vote féminin,
met en place l'impôt sur le revenu et un système de retraite pour les salariés
fédéraux, et réduit la journée de travail à 8 heures.
En politique extérieure, Wilson n'est pas partisan de l'interventionnisme mais il
développe néanmoins une diplomatie active et renforce la prédominance américaine
sur le continent en tentant d'y imposer une démocratie à l'américaine. Mais il ne
souhaite pas que les Etats-Unis s'engagent dans les conflits européens, au nom de la
doctrine Monroe qui refuse que les Etats-Unis interviennent en Europe et se mêlent
des problèmes internationaux.
Dès le 4 août 1914, il déclare la neutralité américaine dans le conflit en affirmant
"cette guerre n'est pas la nôtre". Il sera d'ailleurs réélu pour un second mandat, en
novembre 1916, notamment sur le thème "Il nous a préservé de la guerre" (He kept
us out of war), indiquant néanmoins, dans son discours d'investiture, que cette
position sera probablement très difficile à tenir. Ainsi, victime de la reprise de la
guerre sous-marine à outrance menée par les Allemands (elle avait été suspendue
après la mort d'une centaine de citoyens américains dans le torpillage du paquebot
Lusitania, le 7 mai 1915) et indigné par les manœuvres allemandes pour entraîner le
Mexique dans une guerre contre les Etats-Unis (télégramme de Zimmermann, le
secrétaire d'Etat allemand des affaires étrangères) le président Wilson demande au
Congrès le droit d'entrer en guerre contre l'Allemagne ; demande qui sera approuvée
le 6 avril 1917. Un mois plus tard, le 18 mai, il rétablit le service militaire obligatoire
qui était aboli depuis la fin de la guerre de Sécession (1865).
Wilson organise l'effort de guerre et fournit aux Alliés une aide matérielle, morale et
militaire (En octobre 1918, près de deux millions de soldats américains auront
débarqué sous le commandement du général Pershing pour combattre en France). Il
cherche également à prendre la direction politique de la coalition et définit les buts
de guerre des Alliés. Le 8 janvier 1918, dans un discours au Congrès, il formule un
programme en quatorze points définissant les objectifs de paix. Ces Quatorze points
prônent la fin du colonialisme, l'abandon des obstacles économiques entre les
nations, la garantie de la liberté des mers, l'autodétermination des peuples et la
création d'une Société des Nations en vue de fournir "des garanties mutuelles
d'indépendance politique et d'intégrité territoriale aux grandes nations comme aux
petites".
Certains points de son programme serviront de base au Traité de Versailles de 1919.
De retour aux Etats-Unis, Wilson présente lui-même le Traité de Versailles pour
ratification par le Congrès mais il se heurte à un puissant courant isolationniste qui
refuse de signer un traité les contraignant à intervenir dans un nouveau conflit.
Par deux fois, en novembre 1919 et en mars 1920, le Congrès rejette le Traité de
Versailles et se prononce contre l'adhésion à la SDN. Désavoué par le Congrès et une
majorité du peuple américain, Wilson connaît donc l'ultime ironie de voir son propre
pays refuser de se joindre à la Société des Nations mais ses efforts de réconciliation
des pays européens lui valent néanmoins le prix Nobel de la paix en 1919 (reçu en
1920).
Epuisé physiquement par l'effort qu'il a déployé pour l'établissement de la paix, il
subit une attaque d'apoplexie qui le laisse pratiquement paralysé. Il restera cloîtré à
la Maison Blanche jusqu'en 1921, après la victoire écrasante du candidat républicain
conservateur, Warren Harding.
Ferdinand Foch :
Foch naît à Tarbes, en 1851, au sein d'une famille bourgeoise et pieuse. Lycéen
travailleur et brillant, il devient bachelier en lettres puis en sciences.
Envoyé à Metz en 1869 pour y préparer l'Ecole polytechnique, il connaît l'occupation
prussienne qui s'abat sur la Lorraine. Epreuve déterminante ? A Polytechnique, il
choisit la carrière des armes.
Capitaine à 26 ans, ami de Gustave Doré, il se marie en 1883. Elève à l'Ecole de
Guerre en 1885. il y professe de 1895 à 1901, avant d'en devenir le commandant en
1908. Déjà, deux ouvrages ont regroupé ses conceptions stratégiques.
"La réalité du champ de bataille est qu'on n'y étudie pas ; on fait simplement ce que
l'on peut pour appliquer ce que l'on sait ; dès lors, pour y pouvoir un peu, il faut
savoir beaucoup et bien" (Foch. in "Principes de guerre").
Août 1914 : la guerre éclate. Général depuis 1907, Foch commande alors le 20e corps
d'armée à Nancy. Le 29 août, il prend la tête des unités qui vont former la 9e armée,
se distinguant dans la bataille des marais de Saint-Gond, opération capitale dans la
1ère bataille de la Marne. Il coordonne ensuite le groupe des armées alliées du Nord
qui arrêtent les Allemands dans leur "course à la mer", puis dirige les offensives
d'Artois en 1915 et celles de la Somme en 1916.
Mais l'impact du résultat de celles-ci, jugé insuffisant, s'ajoutant à des rivalités
internes, entraîne une disgrâce provisoire du général.
En 1917, la situation militaire des Alliés est inquiétante : échec du général Nivelle sur
le Chemin des Dames, mutineries, effondrement de l'empire russe, déroute
italienne... Foch est rappelé comme chef d'état-major général de l'Armée. Désigné
comme généralissime des troupes alliées, il bloque l'offensive allemande en avril
1918 et lance la contre-attaque décisive du 18 juillet. Le 11 novembre, il a le
sentiment du devoir accompli. Mais il songe aussi aux millions de soldats morts dont son fils et son gendre - et il sait qu'il faut aussi gagner la paix. "Je ne fais pas la
guerre pour la guerre. Si j'obtiens par l'armistice les conditions que nous voulons
imposer à l'Allemagne, je suis satisfait. Le but étant atteint, nul n'a le droit de faire
répandre une goutte de sang de plus". (Mémoires du maréchal Foch, t. II. p. 285).
Les honneurs l'auréolent : il est maréchal de France, de Grande-Bretagne et de
Pologne, académicien, titulaire de 37 décorations françaises et étrangères, Président
du Conseil supérieur de la guerre.
Conseiller lors de la conférence qui s'ouvre le 18 janvier 1919, il ne réussit pas à
imposer sa conception d'une paix exigeant le Rhin comme frontière de l'Allemagne
plutôt que fondée sur d'hypothétiques promesses.
Déçu par les clauses du traité, il veut faire entendre sa voix en se présentant aux
élections présidentielles de 1920. Son échec lui fait renoncer à la politique.
Il voyage, écrit ses mémoires, ne cessant de défendre sa conviction : une nation
moralement forte, puissamment armée, est nécessaire pour éviter que ne
recommence la guerre. L'isolement de la France, le marasme économique qui se
profile, la déliquescence des traités de paix, assombrissent d'autant ses dernières
années. Le 20 mars 1929 s'achève une vie placée sous la devise : "Que soit vaincu
celui qui ne veut vaincre".
Le nom de Foch est lié à la victoire de 1918, et c'est symboliquement que de très
nombreuses municipalités en ont baptisé une rue, une place, un boulevard : le
maréchal Foch est incontestablement l'un des personnages historiques les plus
évoqués dans les villes de France.
Joseph Joffre :
Né à Rivesaltes, le 12 janvier 1852, Joseph Joffre s'avéra un élève brillant qui entra à
l'Ecole Polytechnique à 17 ans. Embrassant la carrière militaire, il choisit l'arme du
génie correspondant le mieux à ses capacités d'ingénieur. Après la guerre de 187071, il servit aux fortifications de Paris agrandies par le général Séré de Rivières d'où,
en 1874, il partit " aux colonies ". En 1885, il était capitaine en Indochine où il
participa à la campagne du Tonkin, décoré de la Légion d'Honneur en septembre 85.
Sapeur, il fortifia l'île de Formose, alors base de la flotte de l'amiral Courbet. En 1892,
il créait au Soudan français des voies ferrées puis, dans le cadre des opérations
contre le sultan Samory, il conquit Tombouctou. Plus tard, colonel sous le général
Galliéni, il fortifia le port de Diego-Suarez, à Madagascar.
Devenu général de division, en 1905, il accéda au poste de directeur du génie au
ministère de la Guerre ; après d'autres importantes affectations telles que chef du 2e
corps d'armée, il devenint membre du Conseil supérieur de la Guerre puis fut
nommé en 1911 chef d'état-major de l'armée, futur générallissime en cas de conflit.
Depuis ce poste suprême, il remania l'armée, réforma la doctrine, les règlements, le
matériel, les effectifs, la mobilisation, etc…
Il renforça la défense du pays, conscient d'une menace allemande de plus en plus
pesante. Dans ce but, il fut un vif acteur de l'alliance militaire avec la Russie impériale
qu'il raffermit en 1913.
Les hostilités avec le IIème Reich éclatèrent le 3 août 1914 lorsque l'Allemagne
déclara la guerre à la France. Les opérations se déclenchèrent à l'Est comme à l'Ouest
en un conflit généralisé rapidement mondial. Joffre lança son plan XVII de l'Alsace à
la Belgique. Il essuya de durs revers lors des batailles dites "des Frontières ", ne reprit
le dessus des opérations d'une manière offensive que lorsque les armées ennemies
avaient atteint la grande banlieue parisienne, la Marne et au-delà, stoppées sur
l'Ourcq, à Verdun et sur la ligne de front en avant de Nancy, Epinal, Belfort. Ses
armées et ses généraux gagnèrent la bataille de la Marne du 5 au 12 septembre 14,
avec l'appui de l'armée anglaise ; bataille qu'il a conduite avec son grand-état-major,
à l'initiative du général Galliéni, gouverneur de Paris.
Il dressa ensuite une barrière de troupes, après la " Course à la mer ", grâce au
général Foch, qui aboutit à fermer la route de Calais, à Dixmude et sur l'Yser, aux
côtés des Belges et des Britanniques. Le 26 novembre 14, Joffre était décorée de la
Médaille Militaire.
Stabilisée, la lutte s'enlisa sur 770 km de front, devint une guerre de siège qu'il
dirigea depuis son G.Q.G. de Chantilly, affrontant aussi la crise des munitions, la crise
du matériel, réussissant à doter ses troupes de meilleurs armes, uniformes,
notamment du casque Adrian, du mortier de 58 mm de tranchée, de grenades à
main, du masque à gaz, du fusil-mitrailleur Chauchat, du fusil Berthier, des chars
lourds Schneider, Saint-Chamond, etc.
En 1916, il commandait l'ensemble des armées françaises et non plus le seul front du
nord-est mais il coordonnait depuis des mois ses opérations offensives avec celles
des alliés anglais, italiens, russes, persuadé de l'avantage d'imposer aux Centraux des
actions décidées en commun. Il mena en 1916 une défense imperturbable à Verdun
grâce aux généraux de Castelnau et Pétain, puis il passa à l'offensive sur la Somme
avec Haig, Foch et Fayolle. Lançant à Verdun les offensives Nivelle-Mangin, il reprit
Fleury, Douaumont, Vaux, à l'automne.
Malgré tout, en décembre 16, le président du Conseil, Aristide Briand, le remplaça
par le général Nivelle. Joffre était élevé à la dignité de maréchal de France.
Gardant sa renommée incontestée auprès des Alliés, Joffre fut utilisé en 1917 par le
gouvernement français comme conseiller militaire auprès de la mission Viviani
chargée d'intégrer activement les Américains dans le conflit, puis il fut nommé
inspecteur général des troupes U.S. en France où il jugea de leurs progrès dans
l'apprentissage du combat de tranchées ainsi que dans l'utilisation d'armes
nouvelles.
Le 13 novembre 18, les Etats-Unis le décoraient de la Distinguished Service
Medal.
La guerre gagnée, la paix signée, Joffre chevaucha en tête du défilé de la
Victoire du 14 juillet 1919 à Paris. Se consacrant ensuite à ses mémoires, à des
voyages, élu à l'Académie française, il travailla jusqu'à s'éteindre en 1931, âgé de 79
ans. Honoré d'obsèques nationaux, il fut inhumé dans sa propriété de Louveciennes
(Yvelines ) où il repose toujours actuellement.
Sources
http://www.curiosphere.tv/guerre14_18/index.htm
http://www.pages14-18.com/C_PAGES_DOCUMENTS/unites_1914.htm
http://www.atf40.fr/ATF40/documents/chapitre%201.pdf
http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/1914-1918.html
http://www.premiere-guerre-mondiale-1914-1918.com/chronologie-14.html
http://www.verdun.fr
http://hg-ec.ac-orleans-tours.fr/joomla/attachments/188_presse1gm.pdf
http://www.guerre-mondiale.net
http://www.larousse.fr
http://www.firstworldwar.com
Dossier Collège
Fiche n°1 : Les soldats français
Cette fiche, en rapport avec les pages 2-3 du « Repères pour éduquer Junior », présente les
évolutions de l’armée française de la conscription.
Le document A, éclairé du B, témoigne des évolutions de l’armée française. La première
armée d’Europe sort amoindrie de la guerre franco-prussienne. La fin du XIX° siècle et le
début du XX° siècle montrent le renforcement du dispositif :
Les régions militaires se multiplient ;
L’ensemble des hommes est conscrit, même dans les colonies ;
La durée du service militaire, réduite à 2 ans, est prolongée à 3 ans.
Tout cela témoigne des crispations qui font jour dans les années 1910 et la montée à la
guerre. La France se lance dans la course à l’armement.
Le document B concerne plus l’encadrement des combattants potentiels à partir de la fin du
XIX° siècle et au début du XX° siècle :
Le service militaire ne concerne plus une minorité mais l’ensemble des jeunes
hommes français. L’armée intègre dorénavant toute la jeunesse.
L’État cherche à augmenter à tout prix le nombre de soldats mobilisables en
prolongeant la durée du service militaire et en contraignant les blancs créoles des
colonies à accepter la participation des colonisés qui veulent prouver leur
patriotisme.
Au nationalisme, ce texte montre également, en négatif, la faible place des idées pacifistes
dans l’Europe antérieur à la Première Guerre mondiale. Les horreurs du conflit feront
énormément évoluer cette attitude (voir fiche n°8 sur la commémoration du 11 novembre).
Fiche n°1 : Les soldats français
Doc. A : L’armée française
Au XVIIIème siècle, l’armée française était considérée comme l’une des plus puissantes armées
d’Europe. En effet, depuis la bataille d’Iéna en 1806 où elle a infligé une écrasante défaite à la Prusse,
la France passait pour être un adversaire européen redoutable. Mais après sa défaite face à ce même
ennemi en 1871, tout change : la France perd ses territoires à la frontière allemande en plus de son
prestige, l’empereur est déchu et le pays entier se remet en question.
C’est tout le système de défense du pays qui est remis en cause au début du XXème siècle et,
entrant dans le jeu des puissances européennes, la France se livrera également à la même époque à
une course à l’armement. Avant que la guerre n’éclate, l’armée française est une armée active et
organisée sur l’ensemble de la métropole. En effet, en France, les corps d’armées d’infanterie
existent en temps de paix sous la forme de régions militaires. Ce nombre passe à 18 en 1873 puis à
20 en 1913 auxquelles il faut y ajouter le 19ème corps d’armée en Afrique du Nord. En 1914, l’armée
française se compose de 40 000 hommes mais elle peut compter sur 800 000 soldats mobilisables
immédiatement.
Doc. B : Conscription pour tous les français ?
Au début du XXème siècle, le service militaire peut s’appliquer à tous les hommes de la France
métropolitaine. En effet depuis la loi de juillet 1892, les Français tirés au sort doivent effectuer un
service militaire de 5 ans. En 1905, le tirage au sort est supprimé et la durée du service est réduite à 2
ans. Mais à la veille de la guerre, l’Etat français, pressentant l’imminence d’un danger, décide de le
rallonger à 3 ans (…)
La conscription a mis du temps à s’instaurer à la fin du XIXème siècle car beaucoup de notables et de
bourgeois refusent que leurs fils y participent. En effet, leurs enfants sont pour la plupart destinés à
de belles carrières et non à une carrière militaire et les années passées au front risqueraient de tout
compromettre. Ils demandent des dispenses arguant de faux prétextes et les effectifs prévus par
l’Etat ne sont pas atteints.
Or, dans les colonies, c’est un tout autre problème qui se pose : par exemple, lorsque la conscription
est votée dans les colonies antillaises, la bourgeoisie et les élites, majoritairement blanches, refusent
de voir des hommes de couleur dans les rangs de l’armée française.
Pourtant, les menaces qui planent en Europe et le besoin de main d’œuvre poussent les autorités
françaises à exiger l’application de la conscription sur l’ensemble du territoire français et ainsi,
répondre aux appels des colonisés qui eux, souhaitaient payer ce qu’ils appelaient « l’impôt du
sang », preuve de leur appartenance à la France.
Fiche n°2 : Le déclenchement du conflit
L’intérêt de cette fiche, en rapport avec les pages 6-7 du « Repères pour éduquer Junior »,
est de mettre en avant les mécanismes qui ont permis l’embrasement de toute l’Europe.
La carte des alliances lors de l’entrée en guerre permet de faire émerger :
Les vives tensions frontalières entre pays européens. Deux exemples servent à mieux
comprendre le propos :
-
L’Alsace-Lorraine, longtemps membre du Saint-Empire Romain Germanique, fut
rattachée définitivement à la fin du XVII° siècle à la France et reprise par l’Empire
allemand en 1871 à la suite de la guerre franco-prussienne. Cette perte provoque
chez les Français un profond désir de revanche à l’encontre des AllemandsLes
Balkans, marqués par le recul de l’Empire Ottoman et la (re)naissance d’un
ensemble d’États dont la Serbie. Les Serbes vivent mal l’annexion de la BosnieHerzégovine (comptant un grand nombre de Serbes) par l’Autriche-Hongrie.
Désireux de réaliser l’unité des Yougoslaves (Serbes, Croates, Slovènes), un jeune
nationaliste serbe, Gravilo Princip, tue l’héritier du trône d’Autriche, FrançoisFerdinand et son épouse.
La division de l’Europe entre les nations et la monté des alliances :
-
Pour se protéger de l’Allemagne, la France s’allie avec le Royaume-Uni et la
Russie (elle-même alliée de la Serbie) ; ils forment la Triple Entente.
-
L’Allemagne s’unit à l’Autriche-Hongrie et à l’Italie dans la Triple Alliance ou
Triplice.
-
Ces alliances vont évoluer lors du conflit : l’Entente est rejointe par l’Italie, le
Portugal, la Grèce et la Roumanie (l’entrée en guerre des Etats-Unis et la sortie
de la Russie seront traitées dans la fiche n°6). L’Alliance obtient le renfort de la
Bulgarie et de l’Empire Ottoman.
Fiche n°2 : Le déclenchement du conflit
Fiche n°3 : Les tranchées
L’intérêt de cette fiche, en rapport avec les pages 6-7 du « Repères pour éduquer Juniors »,
est de montrer la vie du soldat. Pour cela, le témoignage direct a été favorisé.
Ces deux documents permettent de mettre en avant :
La mise en place dès la fin de l’année 1914 de la guerre de position : avec les
tranchées le front se stabilise (doc. A et B) ;
La description des tranchées (doc. A) ;
Les conditions de vie dans les tranchées (doc. A) ;
Les pertes impressionnantes pour des résultats bien faibles (doc. B)
Le sentiment d’inutilité de ce type de combat voire de lassitude entrainant parfois
des gestes jugés antipatriotiques (doc. A et B)
Le double sentiment du poilu envers l’arrière. D’un côté, l’arrière c’est le retour à la
vie normale, la vie de famille, la douceur du foyer. C’est aussi l’arrière fantasmé avec
le retour à la vie amoureuse. Lorsque les soldats entendront les louanges du don du
soldat lors de leurs permissions (« les bons patriotes de l’arrière », doc. B), certains
n’hésiteront pas à répondre : « Allez-y puisque c’est si beau !»
Fiche n°3 : Les tranchées
Doc. A : Journal de l’officier Paul Tézena du Montcel
11 juin [1915]. – Terrible nuit ; on s’est cru noyé, ou presque… Le boyau* n’est plus qu’un
ruisseau où il y a 30 à 50 centimètres d’eau. La plus part des guitounes* sont envahies ou
éboulées : impossible d’y rentrer. Cependant quelques uns de mes hommes sont tellement
las qu’ils dorment littéralement dans l’eau. J’y suis moi-même à moitié.
Tristes pensées ! J’envisage presque la fin dans cette eau… Quelle mort lamentable et sans
gloire ! Je pense aux miens… à Paris… J’ai lu hier des annonces de spectacles et de revues… Il
y a des gens qui sont paisiblement calfeutrés dans leurs chambres, étendues dans des lits
bien chauds, d’autres qui s’amusent et qui font la fête pendant que nous sommes ici ! Notre
sort est pourtant le meilleur, mais ce serait trop bête de finir ainsi ! [...] Nous peinons, nous
souffrons, nous mourrons sans combattre ! Sans avoir vu l’ennemi ou si peu !
Paul Tézenas du Montcel, Dans les tranchées. Journal d’un officier du 102° territorial,
Montbrison, Eleuthère Brassart, 1925
Doc. B : Cahier de guerre de Louis Barthas, capitaine dans l’infanterie
Chaque jour en ligne, les hommes attendaient anxieusement la relève ; ils étaient à bout de
forces, mais nos chefs implacables ne voulaient pas ordonner la relève tant qu’on avait pas
atteint comme dans toutes les offensives le pourcentage imposé de pertes.
Exaspérés, désespérés, des hommes se rendirent aux Allemands et des Allemands se
rendirent aux Français.
« Quels lâches ! » diront les bons patriotes de l’arrière. Mais si des deux côtés tous les
soldats avaient fait pareil n’eût-ce pas été sublime ? Les généraux se seraient battus entre
eux. Poincaré eût pu faire quelques rounds de boxe avec le Kaiser. C’eût été rigolo.
Louis Barthas, 16ème cahier (26 avril-1er juillet 1917) dans Les carnets de guerre de Louis
Barthas, tonnelier, 1914-1918, Paris, La découverte, 1997
Lexique :
Boyau : un boyau est une voie de communication entre deux lignes de tranchées. C’est par
les boyaux que « montent » et « descendent » les unités lors des relèves, non sans
problème, dû à l’étroitesse du boyau qui peut empêcher les files d’hommes de se croiser, et
aux ramifications multiples qui font s’égarer les unités.
Guitoune : Désigne une tente ou un abri en argot militaire.
Source : http://crid1418.org/espace_pedagogique/lexique/lexique_ej.htm
Fiche n°4 : La guerre totale
Cette fiche intègre des éléments contenus dans les pages 8-9-12-14 du « Repères pour
éduquer Junior ».
Le document A : au-delà des aspects factuels de cette description ce document témoigne de
l’utilisation pour la guerre de la science et des techniques. Cela peut-être mis en relation
avec la mobilisation de l’économie à travers l’obligation qu’ont certaines industries de
s’orienter dans la production d’armes et de logistique.
Le document B peut être étudié sous l’angle d’un questionnement progressif :
Tout d’abord : présenter le document, décrire la couverture du magasine et le texte ;
Ensuite : décrire l’activité (double) des femmes ;
Enfin : tenter d’expliquer pourquoi les femmes sont appelées à travailler (le départ
des ouvriers et des paysans au front).
En ouverture : interroger les élèves sur les problèmes que vont poser la
démobilisation des soldats (le retour des femmes dans les foyers).
Ces documents permettent de montrer que la Première Guerre mondiale est une guerre
totale c’est-à-dire que toutes les forces de la nation sont mobilisées pour gagner la guerre :
- l’économie (doc. A et B) : à l’arrière, les gouvernements obligent les usines à se reconvertir
en fabriquant du matériel pour le transport et de l’armement pour les soldats (ex : Renault
qui produit des chars, obus ou des moteurs d’avions) ;
- les sciences et les techniques (doc. A) : l’armement se modernise (ex : aviation, artillerie,
gaz) ;
- les populations (doc. B : à l’arrière, on fait appel aux femmes et aux vieillards pour travailler
dans les usines (ex : munitionnettes) ou dans les champs ;
- les esprits (doc. B) : les gouvernements utilisent la propagande (utilisation de l’information
pour influencer l’opinion publique) pour donner une fausse image de la guerre (des journaux,
affiches, cartes postales). Les informations pouvant démoraliser les populations sont
censurées (contrôle du courrier des soldats et des familles).
Fiche n°5 : Verdun
Doc. A : Lettre de Gaston Biron, un poilu
Samedi 25 mars 1916 (après Verdun)
Ma chère mère,
« [...] Par quel miracle suis-je sorti de cet enfer, je me demande encore bien des fois s'il est
vrai que je suis encore vivant ; pense donc, nous sommes montés mille deux cents et nous
sommes redescendus trois cents ; pourquoi suis-je de ces trois cents qui ont eu la chance de
s'en tirer, je n'en sais rien, pourtant j'aurais dû être tué cent fois, et à chaque minute,
pendant ces huit longs jours, j'ai cru ma dernière heure arrivée. Nous étions tous montés làhaut après avoir fait le sacrifice de notre vie, car nous ne pensions pas qu'il fût possible de se
tirer d'une pareille fournaise. Oui, ma chère mère, nous avons beaucoup souffert et
personne ne pourra jamais savoir par quelles transes et quelles souffrances horribles nous
avons passé. A la souffrance morale de croire à chaque instant la mort nous surprendre
viennent s'ajouter les souffrances physiques de longues nuits sans dormir : huit jours sans
boire et presque sans manger, huit jours à vivre au milieu d'un charnier humain, couchant au
milieu des cadavres, marchant sur nos camarades tombés la veille ; ah ! j'ai bien pensé à
vous tous durant ces heures terribles, et ce fut ma plus grande souffrance que l'idée de ne
jamais vous revoir.[...] »
Jean-Pierre GUÉNO, Paroles de poilus. Lettres et carnets du front 1914-1918, Librio, 1998
Doc. B : Verdun en chiffres
2 millions d'obus tirés le premier jour, 21 février 1916, par plus de 1.200 canons allemands.
270 canons côtés français.
30 millions d'obus tirés au total sur le champ de bataille.
300 jours, 300 nuits, soit 9 mois de combats.
378.000 pertes françaises (environ 62.000 morts, 215.000 blessés et 101.000 disparus).
337.000 pertes allemandes.
Bilan humain total: plus de 300.000 morts, près de 400.000 blessés, ce qui représente
environ 1000 morts par jour.
Le sol de la Meuse a reçu 10 obus au centimètre carré en moyenne.
Source : Annie Yankebian, http://www.france2.fr/info/dossiers/france/18322000-fr.php?page=accueil
Fiche n°6 : L’année 1917
L’intérêt de cette fiche, en rapport avec les pages 12-13 du « Repères pour éduquer Junior »,
est de montrer les soubresauts et les bouleversements de l’année 1917 qui marquent un
tournant dans le conflit.
Le document A permet de faire comprendre aux élèves :
La décision des Etats-Unis de renter en guerre contre l’Allemagne ;
Le motif concret de ce changement d’attitude des Etats-Unis : la guerre sous-marine
contre les navires américains ;
Le motif symbolique (ou plutôt la justification) de cette guerre : la lutte pour la liberté
des démocraties contre les « gouvernements autocratiques », qui ne respectent pas
la souveraineté nationale.
Le document B développe deux faits importants pour l’année 1917 :
La révolution russe de février 1917. L’instabilité révolutionnaire débouchera ensuite
par la révolution bolchévique d’octobre et la signature du traité de Brest-Litovsk
entre l’Allemagne et la Russie soviétique, ce qui constitue l’autre grand changement
de 1917 dans les alliances ;
Les retentissements chez les soldats français qui ne supportent plus les souffrances
de la guerre qui durent depuis trois ans. Cela peut entrainer chez eux une volonté de
suivre l’exemple russe (et montre la progression des idées socialistes dans les
tranchées); soit le gouvernement signe la paix, soit il sera confronté à la révolution
comme en Russie. Mais la raison principale est le refus de participer à des attaques
répétées provoquant beaucoup de pertes pour des résultats médiocres. Cet état
d’esprit mène aux mutineries de 1917. L’insistance des soldats pour avoir leurs
permissions permet d’évoquer l’une des solutions mises en avant (en plus de
l’exécution des principaux meneurs) pour résoudre les problèmes de mutineries de
1917 : l’amélioration des conditions de vie des soldats en termes de cantonnement,
de nourriture ou de tours de permission.
Fiche n°7 : Le règlement du conflit
Doc. A : Le traité de Versailles (1919)
Article 42 : Il est interdit à l'Allemagne de maintenir ou de construire des fortifications soit sur la rive gauche du
Rhin, soit sur la rive droite, à l'ouest d'une ligne tracée à 50 kilomètres à l'est de ce fleuve.
Article 43 : Sont également interdits, dans la zone définie à l'article 42, l'entretien ou le rassemblement de forces
armées.
Art. 119 : L'Allemagne renonce, en faveur des principales puissances alliées et associées, à tous ses droits et
titres sur ses possessions d'outre-mer.
Art. 160 : L’armée allemande ne pourra dépasser 100 000 hommes.
Art. 171 : Sont également prohibées la fabrication et l'importation en Allemagne des chars blindés
Art. 198 : Les forces militaires de l'Allemagne ne devront comporter aucune aviation militaire ni navale.
Art. 232 : L'Allemagne [...] prend l'engagement, que soient réparés tous les dommages causés à la population
civile de chacune des puissances alliées et associées et à ses biens.
Fiche n°8 : Commémorer le 11 novembre
L’intérêt de cette fiche, en rapport avec les pages 16-17 du « Repères pour éduquer Junior »,
est de montrer le poids de la Première Guerre mondiale sur les sociétés belligérantes dans
les années 1920 – 1930.
Les documents A, B et C concernent la société du souvenir qui se met en place à la suite du
conflit :
Les sociétés pleurent leurs morts et les commémorent ;
Les monuments aux morts « fleurissent » dans les villes et les villages français ;
Tous participent à la commémoration, ici des étudiants, ailleurs des enfants… ;
Aux monuments s’ajoutent les noms des rues, places, boulevards… À Rouen, les
boulevards enserrant le centre historique sont renommés boulevards « des Belges »,
« de la Marne », « de l’Yser » et « de Verdun » (sur lequel se trouve le monument aux
forains morts pour la France).
Les anciens combattants prennent une place importante dans la société à travers les
cérémonies, les défilés, les associations, les organisations… Ils exercent un véritable lobby
pacifiste résumé par le slogan « la der des ders ». Ce pacifisme, la volonté de ne plus revivre
les mêmes traumatismes a amené certains à chercher la paix à tout prix avec l’Allemagne
d’Hitler, à s’opposer à l’entrée en guerre et à soutenir l’armistice de 1940.
Fiche n°8 : Commémorer le 11 novembre
Doc. A : Monument aux forains morts pour la France en 1914-1918
Rouen, monument fleurit lors du 11 novembre 2007. Source : S.Deboos.
Doc. B : Rue de 11 novembre 1918
Doc. C : Manifestation du 11 novembre 1940
Source : Documentation CIDEM
Des étudiants de l'Institut agronomique s'apprêtent à
défiler sur les Champs Élysées pour fleurir la tombe du
Soldat inconnu.
Source : Documentation CIDEM. Droits réservés.
Dossier pédagogique école primaire
L’uniforme français en 1914
La tenue d'essai réséda :
En 1911, plusieurs unités du 6e Corps d'Armée, dont le 106e R.I
(régiment d’infanterie), sont choisies pour expérimenter une nouvelle
tenue et un nouvel équipement. L’objectif de cette réforme était de
remplacer l’uniforme bleu et rouge, hérité de la guerre de 1870, par un
uniforme moins voyant qui permettait de se camoufler. Les objectifs
parallèles étaient de remplacer le képi par un casque fin, et de
supprimer tout apparat voyant sur l’uniforme. Cette réforme reçu un
avis négatif, car on ne voyait pas l’utilité alors de se camoufler et à cela
venait s’ajouter des considérations esthétiques : les uniformes de
couleur gris-vert (réséda) ne reflètent pas l’esprit national des
uniformes bleu-rouge des armées de la république (et ce depuis la
Révolution).
Doc 2. La tenue réséda
1. De quelles couleurs sont les uniformes français en 1914 ?
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Doc 1. uniforme
français en 1914.
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Périodes
Morts sur le terrain,
prisonniers et disparus
Août -Septembre 1914 : Bataille des frontières, bataille
de la Marne
313 000
Octobre Novembre 1914 : Première bataille
d’Artois, l’Yser
104 000
Décembre 1914 Janvier 1915 : Stabilisation
Février Mars 1915 : Première offensive de 1915,
première bataille de Champagne
Avril, Main, Juin 1915 : Deuxième bataille d’Artois
Juillet, Août 1915 : Stabilisation
Septembre Novembre 1915 : Deuxième offensive,
Deuxième bataille de la Marne, Troisième bataille
d’Artois
62 000
55 000
121 000
39 000
115 000
Doc 3. Tableau des pertes françaises sur les années 1914-1915
1. Quelle période est la plus meurtrière ?
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2. Quelles sont les conséquences sur les premiers mois de la guerre (surtout lors des phases
de mouvements) ?
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3. Cela aurait-il pu être évité ? Comment ?
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4. Quelles hypothèses peux-tu proposer pour expliquer la chute du nombre de morts,
disparus ou prisonniers lors des phases de stabilisation ?
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5. En quoi, le nouvel uniforme est plus
adapté au combat ?
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Doc 4. Uniforme français, illustration de Louis, un soldat dans la Grande Guerre, CIDEM, 2011.
Les origines d’une guerre
Doc 1. Carte des alliances et des pays existants en 1914, source CIDEM
Doc 2. L’assassinat de l’archiduc
héritier de la couronne d’AutricheHongrie, François Ferdinand de
Habsbourg, extrait de Louis, un
soldat dans la Grande Guerre,
CIDEM, 2011.
Doc 3. Les conséquences du jeu des alliances
Conséquence de cet acte, l’empire d’Autriche-Hongrie déclara la guerre à la Serbie, (car
c’est un étudiant nationaliste serbe qui a tué l’héritier) pour venger l’assassinat, puis les
affaires se compliquèrent rapidement. Par le jeu des alliances, en l’espace de quelques jours
les grandes puissances de l’Europe se sont fait face. Le 1 août, le Kaiser allemand déclara la
guerre à son cousin le Tsar de Russie. Le 3 août, l’Allemagne déclara la guerre à la France, et
le 4 la Grande-Bretagne la déclara à son tour à l’Allemagne en réponse à l’agression de ce
pays contre la Belgique. Les colonies de ces derniers étant mobilisés, ce n’est plus l’Europe
mais le monde qui entre dans une guerre qui sera sanglante.
er
1.
Place Sarajevo sur la carte (Doc1).
2.
Dans le document 2, qui est assassiné ?
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3.
Pourquoi sa mort est-elle importante ?
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4.
A quoi correspondent toutes les étoiles sur la carte?
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5.
Que peux-tu imaginer aux vues des ces étoiles ?
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6.
Pourquoi la France va-t-elle être entrainée dans une guerre qui ne semblait pas la concerner
géographiquement ?
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7.
Quels sont ses alliés ?
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8.
Donne les raisons pour lesquelles l’Empereur François Joseph a déclaré la guerre à la
Serbie à la suite de l’attentat de Sarajevo ?
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9.
Sachant qu’après 1870, la France a perdu l’Alsace et la Lorraine, quelles peuvent être
ses motivations d’avoir des alliances avec les pays entourant l’Empire allemand ?
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1914 La stabilisation du front Ouest
1914 La stabilisation du front Ouest
1. En observant la carte, que peux-tu
dire de la situation sur les Vosges ?
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2. Comment se termine cette course à
la mer ? les Allemands ont-ils réussi à
déborder
les
Alliées
ou
les
Franco-
britanniques ont-ils réussi à prendre à revers
Doc 1. Carte montrant « la course à la mer » © Coll. Historial de la
Grande Guerre. Photo Y. Medmoun
les Allemands ?
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Sur les crêtes des Vosges, le front franco-allemand s’est stabilisé début septembre.
En Champagne, à partir du 6 septembre, les alliés attaquent de flanc l’aile droite allemande et disloquent le dispositif
ennemi (bataille de la Marne, 6-9 septembre). Les Allemands doivent se replier, mais se fixent sur les hauteurs qui dominent
l’Aisne, qu’ils garnissent de tranchées : après d’inutiles assauts, les Alliés creusent leurs propres défenses.
Au Nord-ouest de Compiègne, le terrain demeure libre. A partir du 13 septembre, Alliés et Allemands tentent de se déborder
mutuellement (« course à la mer »). Les combats qui ont lieu sur la Somme, à Arras et sur l’Yser, prolongent le front jusqu’à
la mer du Nord.
Fin 1914, sur 750 kilomètres, tranchées allemandes et alliées se font face. Une guerre d’un type nouveau commence. Malgré
tous les essais d’offensive, la guerre de position dure, sur le front occidental, jusqu’au printemps 1918.
Doc 2. Extrait du récit de chronologie de la 1
ere
Guerre Mondiale, source Historial de la Grande Guerre.
3. Combien de kilomètres de tranchées y-a-t-il à la fin de cette course ?
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4. Combien de temps dure cette guerre de position ?
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5. Qu’est-ce qu’une guerre de position ?
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6. Combien de temps dure en tout la première Guerre Mondiale ?
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La vie dans les tranchées a été terriblement affreuse, plus encore que ce que les descriptions peuvent en apporter ou
témoigner : le danger y était permanent, jamais à l’abri d’un pilonnage d’artillerie (et de ses erreurs célèbres où elle
bombarde ses propres troupes), d’un assaut soudain de l’ennemi, d’un tir de tireur isolé ou d’un lancer de grenades
ou de gaz moutarde. A cela, viennent s’ajouter le froid hivernal, les pluies abondantes et donc la vie dans la boue, et
dans l’eau, les guêtres humides, les pieds mouillés, les rats, les poux, les odeurs nauséabondes, l’absence presque
totale d’hygiène et le ravitaillement mal assuré. Tout cela fait que la vie en ces lieux tenait plus de l’enfer, que
d’autre chose.
Le plus grand ennemi du soldat, qui vient se lier avec l’incertitude, le manque de sommeil, est sans nul doute la
peur. Et puis, la dépression, la lassitude, qui produisent des suicides ou des mutilations pour quitter les tranchées et
ses premières lignes.
Mais les tranchées, c’est aussi un monde de camaraderie, d'une solidarité sans faille entre soldats d'une même
unité qui trouvaient le réconfort dans les plaisanteries, les chansons ou les lettres écrites à leurs familles. Les poilus,
surnommés ainsi parce qu'ils ne pouvaient ni se laver, ni se raser, restaient un mois dans les tranchées avant d'être
relevés et envoyés à l'arrière où ils pouvaient manger chaud à leur faim et dormir au sec.
Doc 3. La vie dans les tranchées
7. Souligne en rouge ce qui est dangereux pour le soldat, en bleu ce qui complique son existence et en
vert ce qui peut lui apporter un peu d’espoir et de réconfort. Note-le ci-dessous :
dangers
complications
espoirs
Une guerre technologique
La 1ere Guerre Mondiale voit le perfectionnement et le développement massif de
nouvelles technologies qui seront utilisées à des fins destructrices. Ainsi, c’est le
perfectionnement des mitrailleuses qui peuvent tirer environ 600 coups par minutes,
l’utilisation des lance-flammes (de deux types : petit modèle et gros modèle) ou des gaz
toxiques (le gaz moutarde, chlore ou gaz lacrymogène). Il y a aussi, les canons à longue
portée, comme la grosse Bertha (un obusier qui tire à 10km) et d’autres canons qui
peuvent bombarder jusqu’à 130 km ! Au niveau des véhicules terrestres, ce conflit voit
apparaître les premiers tanks, qui vont ensuite se généraliser. Dans les airs, il y a les
zeppelins, énormes dirigeables qui peuvent bombarder, les premiers avions de combats
(chasseurs et bombardiers) et dans le domaine maritime, c’est la guerre sous-marine avec
les sous-marins allemands et les nouveaux cuirassés britanniques qui vont révolutionner la
marine à cause de leur blindage. Par ailleurs c’est la montée en puissance du camouflage
(sur les bateaux, dans les uniformes...).
Doc 1. Les évolutions technologiques pendant la 1ere Guerre Mondiale
1. Souligne les différentes armes nouvelles qui voient le jour pendant cette guerre.
2. Classe-les selon le milieu qui les concerne :
Terre
Mer
Air
Depuis le début de l’année, ils essaient de nous en mettre plein la vue avec leurs
avions et leurs Zeppelins mais les Anglais leur ont bien fait comprendre, qu’eux aussi, ils
s’y connaissaient dans les airs. A ce qu’il paraît, y a de quoi faire au-dessus de la Manche!
On nous a dit aussi qu’à Ypres les Allemands avaient utilisé des gaz contre nous et que
maintenant fallait qu’on fasse attention. On n’a pas encore de masques et certains
camarades disent que les gaz peuvent rester dans l’air et voyager avec le vent. Ça devient
n’importe quoi cette guerre. On ne sait plus quoi inventer pour vaincre l’ennemi…
Doc 2. Extrait de Louis, Soldat de la Grande Guerre, CIDEM, 2011
3. Doc1 et 2- A la lecture de ces documents, quels sont les dangers d’utiliser des gaz
toxiques pour la guerre ?
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4. Où sont-ils utilisés pour la première fois ?
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5. Doc 3- Comment s’appelle
l’objet en haut à gauche ?
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6. Observe ce dessin et déduisen les fonctions que pouvait
avoir l’objet dans le ciel.
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Doc 3. Illustration de Louis, Soldat de la Grande Guerre, CIDEM,
2011.
7. Les soldats français l’appelaient « la saucisse », qu’est-ce qui peut justifier un tel
surnom ?
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8. Explique quels sont, selon toi, les risques d’utiliser la science et la technologie pour faire
la guerre ?
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Une guerre mondiale : l’aide des colonies
Doc 1. Carte des empires coloniaux en 1914, Alain Houot, Académie Aix-Marseille
1. Voici une carte du monde. Repère les différents pays en conflits en Europe. Que peux-tu
dire de l’Empire colonial français ?
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De l’Empire britannique ?
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De L’Empire allemand ?
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Voilà la liste des différentes colonies ou protectorats français de l’époque :
Afrique du Nord : Maroc, Algérie et Tunisie
Afrique Occidentale Française (Aof) : Sénégal, Soudan Français, Guinée Française, Cote d'Ivoire, Dahomey
L'Afrique Equatoriale Française (Aef) : Le Congo et les territoires à l'est du lac Tchad.
L'Afrique Orientale Française : La Côte Française Des Somalies (Djibouti), Madagascar, L'ile de La Réunion..
Les Colonies Françaises d'Asie : L'Indochine Française, La Cochinchine, Le Cambodge, Annam, Le Tonkin, les
comptoirs autour de l'Inde: Chandernagor, Pondichéry, Mahé, Yanaon et Karikal.
Les Colonies Françaises d'Amérique : St Pierre et Miquelon, La Guadeloupe, La Martinique, La Guyane
Française.
Les Colonies Françaises D'Océanie : La Nouvelle Calédonie
Autres Iles : Iles De La Loyauté, Nouvelles Hébrides, Wallis Et Futuna, Iles De La Société, Iles Tuamotu, Iles
Touba, Iles Gambier, Iles Marquises, Les Iles Australes: Amsterdam, St Paul Kerguelen et l'ilot de Clipperton au
large du Mexique.
Doc 2. : Liste des différentes colonies françaises
2. Sur quels continents la France, au travers de son Empire colonial, est-elle représentée ?
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France (incluant métropole et Empire). Il faut noter que
la Guadeloupe, la Martinique et d’autres ne figurant pas
sur la liste ont eu des soldats envoyés sur le front mais
incorporés dans les effectifs globaux de la métropole)
Algériens
Marocains
Tunisiens
Africains noirs
Malgaches
Indochinois
Total des colonies
Mobilisés
Tués,
disparus ou
prisonniers
8 317 000
1 393 000
175 000
40 000
80 000
180 000
41 000
49 000
35 000
12 000
21 000
25 000
2 500
1 600
Doc 3. : Source Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, Culture coloniale, la France conquise
par son Empire (1873-1931), Editions Autrement, 2002, p.117
3. A combien se montent les effectifs « coloniaux » mobilisés ?
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Même si le nombre paraît peu important, les nombreux faits d’armes héroïques de ces troupes ainsi
que les nombreuses décorations reçues sont autant de témoignages de la valeur et de l’engagement
des « peuples Français ».
La femme dans la société française pendant la guerre
Doc 1. Carte postale, collection CIDEM
1. Décris cette carte postale,
que fait cette femme ?
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2. Que peux-tu en déduire ?
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3. Décris cette carte postale,
que font ces femmes ?
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Doc 2. Carte postale, collection CIDEM
4. En quoi est-ce une nouveauté pour elles ?
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La France de 1914 compte 41.6 millions d'habitants.
Cette France est essentiellement rurale. (44% des
Français vivent de la terre). Mais fait amorcé depuis la
Révolution Industrielle, l’exode rural et parfois vers les
colonies, de la société paysanne modifie le paysage
humain. Une société ouvrière et principalement minière
d’environ 5,5 millions de personnes est présente et en
constante augmentation malgré des conditions de travail
très difficiles.
5. Quel éclairage ce texte apporte-t-il sur le
sens de ces cartes postales ?
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Doc 3. Nature de la population Française en 1914
Dès août 1914, les femmes doivent assurer le travail des champs. Le président du conseil les
exhortait résolument à assurer l’approvisionnement non seulement de l’arrière mais surtout
du front. L’entrée dans une guerre longue implique ensuite très vite de faire appel aux
femmes dans des secteurs qui leur étaient jusqu’alors généralement étrangers. Les «
munitionnettes » s’habillent comme des hommes, font des gestes d’hommes, travaillent comme
des hommes…
Les femmes s’impliquent aussi plus directement dans un certain nombre d’emplois. La figure
de l’infirmière est typiquement féminine : l’infirmière dont l’habit blanc est synonyme de
pureté, guérit les corps et les âmes. Elle accompagne l’action des médecins tout en consolant
les blessés. Les marraines de guerre ont aussi pour rôle de soutenir les combattants qui n’ont
pas de familles ou qui se trouvent dans les zones occupées par les Allemands. Enfin, elles ont
aussi été employées dans les services publics. (...) La guerre totale a donc complètement
modifié et transformé le rôle et la place des femmes dans le monde du travail et dans la
société.
Dans des circonstances très difficiles, la femme a connu une transformation de son rôle
pendant la guerre et elle a gagné une place plus importante dans la société. Les femmes ont
gagné un début d’émancipation face à leur mari, car elles ont montré qu’elles pouvaient
assurer de nombreux rôles qui étaient précédemment dévolus aux hommes.
Cette émancipation reste toutefois limitée comme le montre l’échec de l’obtention du droit de
vote. Celui-ci avait été approuvé par l’Assemblée nationale mais il a été finalement rejeté par
le sénat en 1922.
Doc 4. Les femmes et la Première Guerre mondiale, source Académie de Grenoble
6. Doc 4- Quelles autres fonctions mentionnées dans le texte la femme est-elle appelée à
effectuer ?
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7. Quelle fonction n’est pas mentionnée mais est très importante ?
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8. Qu’est-ce que cela a changé à la fin de la guerre ?
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9. Quelles sont les limites de cette évolution dans la société ?
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Les conditions d’hygiène et les mutineries dans les tranchées
Doc 2. Extrait du même livret, p. 1
Doc 3. Extrait du même livret, p. 3
Doc 1. Couverture de Conseils au Soldat pour sa Santé,
collection CIDEM
1.
Regarde le document ci-dessus. De quel
type de document s’agit-il ?
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2. D’après toi, quand tu compares les documents 1, 2 et 3 à l’image ci-dessous, en quoi ces
conseils semblent-ils difficiles à mettre en œuvre ?
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Doc 4. Illustration, Louis, soldat de la Grande Guerre,
CIDEM
3. Malgré l’élan patriotique, les conditions difficiles vont amener des « mutineries ».
Recherche le sens de ce mot.
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4. Les circonstances font que des mutineries explosent un peu partout dans chaque camp.
Donne les conséquences pour les mutins Français.
Condamnations prononcées par les tribunaux militaires d’exception pour les
mutineries de 1917 en France :
Au total :
3427 arrêts rendus :
554 condamnés à mort dont 504 graciés (peines commuées en prison à vie) et 50
fusillés ;
1381 condamnés aux travaux forcés et à de longues peines de détention, 1492
peines plus légères.
Doc 5. Le sort des mutins
5. Ces décisions te semblent-elles juste ?
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6. Comment peux-tu justifier ces décisions ?
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7. Comment peux-tu expliquer les différences de peines ?
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La commémoration : un droit et un devoir
1. Décris le document 1 :
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Doc 1. Poilu au cimetière, CIDEM
2. Décris le document 2 :
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Doc 2. Monument aux morts, CIDEM
3. Décris le document 3 :
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Doc 3. La flamme du soldat inconnu
A la fin de la guerre vient le temps des bilans. Cette guerre a causé plus de 10
millions de morts dans le monde. Du côté français, 1 400 000 victimes, ce qui correspond à
10 % de la population active masculine, 3 000 000 de blessés ; certains sont tellement mutilés
que le retour à la vie civile sera impossible (membres arrachés, figures déchiquetées (ceux là
sont les gueules cassées)). Sur ces 3 000 000, il y a 1 100 000 invalides. 570 000 civils
périront de maladies, de faim, ou sous les balles et obus.
Doc 4. Bilan de la guerre en France
4.
Remets les éléments du texte dans un tableau, et additionne le tout pour voir combien le
prix de cette guerre a été lourd à payer en France et dans le monde entier.
5.
Compare ces chiffres avec celui de la population française en 1914 (41.6 millions)
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6. En analysant les documents, et sachant que les derniers poilus survivants sont décédés depuis
quelques années, pourquoi, selon toi, doit-on continuer de célébrer le 11 novembre ?
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7.
Donne ta définition du « devoir de mémoire »
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Corrigés
L’uniforme français en 1914
La tenue d'essai réséda :
En 1911, plusieurs unités du 6e Corps d'Armée, dont le
106e R.I (régiment d’infanterie), sont choisies pour
expérimenter une nouvelle tenue et un nouvel équipement.
L’objectif de cette réforme était de remplacer l’uniforme bleu et
rouge, hérité de la guerre de 1870, par un uniforme moins
voyant qui permettait de se camoufler. Les objectifs parallèles
étaient de remplacer le képi par un casque fin, et de supprimer
tout apparat voyant sur l’uniforme. Cette réforme reçu un avis
négatif, car on ne voyait pas l’utilité alors de se camoufler et à
cela venait s’ajouter des considérations esthétiques : les
uniformes de couleur gris-vert (réséda) ne reflètent pas l’esprit
national des uniformes bleu-rouge des armées de la république
(et ce depuis la Révolution).
Doc 2. La tenue réséda
1. De quelles couleurs sont les uniformes français en 1914 ?
Doc 1. uniforme français
en 1914.
Les uniformes français sont de couleurs rouge et bleu, héritage de la
guerre de 1870. Ils symbolisent la République.
Périodes
Morts sur le terrain,
prisonniers et disparus
Août -Septembre 1914 : Bataille des frontières, Bataille
de la Marne
313 000
Octobre Novembre 1914 : Première bataille
d’Artois, L’Yser
104 000
Décembre 1914 Janvier 1915 : Stabilisation
Février Mars 1915 : Première offensive de 1915,
Première bataille de Champagne
Avril, Main, Juin 1915 : Deuxième bataille d’Artois
Juillet, Août 1915 : Stabilisation
62 000
55 000
121 000
39 000
Septembre Novembre 1915 : Deuxième offensive,
Deuxième bataille de la Marne, Troisième bataille
115 000
d’Artois
Doc 3. Tableau des pertes françaises sur les années 1914-1915
2. Quelle période est la plus meurtrière ?
La période d’août à septembre 1914 avec les batailles des frontières et de la Marne est la plus
meurtrière.
3. Quelles sont les conséquences sur les premiers mois de la guerre (surtout lors des phases de
mouvements) ?
Ces premiers mois sont terriblement meurtriers, le tableau en prenant que le début de la
guerre et donc une phase de mouvement où les coloris vifs des tenues françaises peuvent
faciliter leur repérage et donc leur mitraillage.
4. Cela aurait-il pu être évité ? Comment ?
En mettant en place l’uniforme réséda testé avant la guerre mais qui n’a pas été retenu car ne
symbolisant pas les couleurs républicaines. Les autorités militaires de l’époque gardant le
souvenir du panache des uniformes sans tenir compte que les mentalités avaient évoluées.
5. Quelles hypothèses peux-tu proposer pour expliquer la chute du nombre de morts, disparus
ou prisonniers lors des phases de stabilisation ?
Les phases de stabilisation étant des phases avec moins de mouvements, on peut imaginer que le
côté vif des uniformes se voit moins que lors des phases de mouvements et donc explique mieux, la
chute spectaculaire des pertes du côté français.
6. En quoi, le nouvel uniforme est plus adapté au
combat ?
Le casque protège mieux des chocs et des tirs et
l’uniforme gris bleu, lui se dissimule mieux que le
précédent même si on est loin du kaki adopté par
l’armée britannique ou par les américains.
Doc 4. Uniforme français, illustration de Louis, un soldat dans la Grande Guerre, CIDEM, 2011.
Les origines d’une guerre
Doc 2. L’assassinat de l’archiduc
héritier de la couronne d’AutricheHongrie, François Ferdinand de
Habsbourg, extrait de Louis, un
soldat dans la Grande Guerre,
CIDEM, 2011.
Doc 3. Les conséquences du jeu des alliances
Conséquence de cet acte, l’empire d’Autriche-Hongrie déclara la guerre à la Serbie, (car
c’est un étudiant nationaliste serbe qui a tué l’héritier) pour venger l’assassinat, puis les
affaires se compliquèrent rapidement. Par le jeu des alliances, en l’espace de quelques jours
les grandes puissances de l’Europe se sont fait face. Le 1 août, le Kaiser allemand déclara la
guerre à son cousin le Tsar de Russie. Le 3 août, l’Allemagne déclara la guerre à la France, et
le 4 la Grande-Bretagne la déclara à son tour à l’Allemagne en réponse à l’agression de ce
pays contre la Belgique. Les colonies de ces derniers étant mobilisés, ce n’est plus l’Europe
mais le monde qui entre dans une guerre qui sera sanglante.
er
1. Place Sarajevo sur la carte (Doc1).
2. Dans le document 2, qui est assassiné ?
L’archiduc héritier de la couronne d’Autriche-Hongrie, François Ferdinand de Habsbourg est
assassiné.
3. Pourquoi sa mort est-elle importante ?
Il était l’héritier du trône impérial d’Autriche-Hongrie et dont l’empereur était assez âgé.
4. A quoi correspondent toutes ses étoiles sur la carte ?
Ces étoiles correspondent à des zones de tensions et on peut constater quelles sont nombreuses aux
frontières
5. Que peux-tu imaginer au vu des ces étoiles ?
Cet attentat qui débouche sur une guerre n’était qu’un prétexte et au vu des nombreuses
zones de tensions, ce n’était qu’une question de temps avant que la guerre n’éclate.
6. Pourquoi la France va-t-elle être entrainée dans une guerre qui ne semblait pas la concerner
géographiquement ?
Par le jeu des alliances. Mais là encore, la France est revancharde et désire en découdre avec le
Reich Allemand. Ainsi ses alliances avec la Russie et la Serbie... ne font qu’entourer l’ennemi et
prépare au combat.
7. Quels sont ses alliés ?
La Grande-Bretagne, la Russie, la Serbie, le Monténégro, la Belgique et le Luxembourg.
8. Donne les raisons pour lesquelles l’Empereur François Joseph a déclaré la guerre à la Serbie à
la suite de l’attentat de Sarajevo ?
L’Empereur a déclaré la guerre à la Serbie car son héritier, François Ferdinand, a été assassiné en
Serbie. Mais il cherchait également un moyen de récupérer les territoires serbes pour agrandir son
empire comme il le faisait déjà depuis quelques années.
9. Sachant qu’après 1870, la France a perdu l’Alsace et la Lorraine, quelles peuvent être ses
motivations d’avoir des alliances avec les pays entourant l’Empire Allemand ?
L’entourer pour le pousser à la faute et avoir un prétexte de faire la guerre et ce sur plusieurs fronts,
grâce au jeu des alliances.
1914 La stabilisation du front Ouest
1914 La stabilisation du front Ouest
1. En observant la carte, que peuxtu dire de la situation sur les
Vosges ?
Les Vosges sont stabilisées avec deux lignes
de part et d’autres et les tentatives de part
et d’autres se sont annulées.
2. Comment
se
termine
cette
course à la mer ? les Allemands
ont-ils réussi à déborder les
Alliées
Doc 1. Carte montrant « la course à la mer » © Coll. Historial
de la Grande Guerre. Photo Y. Medmoun
ou
britanniques
les
ont-ils
Francoréussi
à
prendre à revers les Allemands ?
Match nul. Cette course à la mer
va simplement déboucher sur l’occupation
d’une partie du territoire français et
de la Belgique par les troupes allemandes.
3. Combien
de
kilomètres
de Sur les crêtes des Vosges, le front franco-allemand s’est
stabilisé début septembre.
tranchées y-a-t-il à la fin de cette
course ?
750 kilomètres de tranchées.
4. Combien de temps dure cette
En Champagne, à partir du 6 septembre, les alliés attaquent
de flanc l’aile droite allemande et disloquent le dispositif
ennemi (bataille de la Marne, 6-9 septembre). Les Allemands
doivent se replier, mais se fixent sur les hauteurs qui
dominent l’Aisne, qu’ils garnissent de tranchées : après
d’inutiles assauts, les Alliés creusent leurs propres défenses.
guerre de position ?
Au Nord-ouest de Compiègne, le terrain demeure libre. A
partir du 13 septembre, Alliés et Allemands tentent de se
déborder mutuellement (« course à la mer »). Les combats
Un peu plus de trois ans, (fin 1914-printemps
qui ont lieu sur la Somme, à Arras et sur l’Yser, prolongent le
1918).
front jusqu’à la mer du Nord.
5. Qu’est-ce
position ?
qu’une
guerre
de
Fin 1914, sur 750 kilomètres, tranchées allemandes et alliées
se font face. Une guerre d’un type nouveau commence.
Malgré tous les essais d’offensive, la guerre de position dure,
sur le front occidental, jusqu’au printemps 1918.
Une guerre de position est une phase de la
guerre où les grandes offensives ne sont plus de
Doc 2. Extrait du récit de chronologie de la 1ere Guerre
mise et où on joue sur le long terme pour créer
Mondiale, source Historial de la Grande Guerre.
l’usure dans le camp adverse et le
découragement.
6. Combien de temps dure en tout la première Guerre Mondiale ?
Un peu plus de quatre ans. (été 1914- automne 1918).
7. Ainsi donc, il y a trois temps dans cette guerre : une phase d’offensive, une de position et
une dernière de ... (justifie)
D’offensive vers la victoire. Après plus de trois ans d’attentes et de vaines tentatives de
reprises d’offensive, la percée se fait et les lignes adverses sont enfoncées, malgré des
combats d’arrière-garde violents et rapidement le sort de la guerre est scellé.
La vie dans les tranchées a été terriblement affreuse, plus encore que ce que les descriptions peuvent en
apporter ou témoigner : le danger y était permanent, jamais à l’abri d’un pilonnage d’artillerie (et de ses
erreurs célèbres où elle bombarde ses propres troupes), d’un assaut soudain de l’ennemi, d’un tir de tireur
isolé ou d’un lancer de grenades ou de gaz moutarde. A cela, viennent s’ajouter le froid hivernal, les pluies
abondantes et donc la vie dans la boue, et dans l’eau, les guêtres humides, les pieds mouillés, les rats, les
poux, les odeurs nauséabondes, l’absence presque totale d’hygiène et le ravitaillement mal assuré. Tout
cela fait que la vie en ces lieux tenait plus de l’enfer, que d’autre chose.
Le plus grand ennemi du soldat, qui vient se lier avec l’incertitude, le manque de sommeil est sans nul
doute la peur. Et puis, la dépression, la lassitude, qui produisent des suicides ou des mutilations pour
quitter les tranchées et ses premières lignes.
Mais elles étaient aussi un monde de camaraderie, d'une solidarité sans faille entre soldats d'une même
unité qui trouvaient le réconfort dans les plaisanteries, les chansons ou les lettres écrites à leurs familles.
Les poilus, surnommés ainsi parce qu'ils ne pouvaient ni se laver, ni se raser, restaient un mois dans les
tranchées avant d'être relevés et envoyés à l'arrière où ils pouvaient manger chaud, à leur faim et dormir
au sec.
Doc 3. La vie dans les tranchées
8. Souligne en rouge ce qui est dangereux pour le soldat, en bleu ce qui complique son
existence et en vert ce qui peut lui apporter un peu d’espoir et de réconfort. Note-le cidessous :
danger
complication
espoir
pilonnage d’artillerie
le froid hivernal
monde de camaraderie
assaut soudain de l’ennemi
les pluies abondantes et donc solidarité sans faille
la vie dans la boue, et dans
l’eau,
tir de tireur isolé
les guêtres humides, les pieds les
mouillés
plaisanteries,
chansons
ou
les
les
lettres
écrites à leurs familles
lancer de grenades ou de gaz les rats, les poux
manger chaud, à leur faim
moutarde.
le manque de sommeil
les odeurs nauséabondes,
la peur
l’absence
presque
totale
d’hygiène
la dépression, la lassitude
suicides ou des mutilations
le ravitaillement mal assuré
dormir au sec
Une guerre technologique
La 1ere Guerre Mondiale voit le perfectionnement et le développement massif de
nouvelles technologies qui seront utilisées à des fins destructrices. Ainsi, c’est le perfectionnement
des mitrailleuses qui peuvent tirer environ 600 coups minutes, l’utilisation des lance-flammes (de
deux types : petit modèle et gros modèle), des gaz toxiques (le gaz moutarde, chlore ou gaz
lacrymogène). Il y a aussi, les canons à longue portée, comme la grosse Bertha (un obusier qui tire
à 10km) et d’autres canons qui peuvent bombarder jusqu’à 130 km ! Au niveau des véhicules
terrestres, ce conflit voit apparaître les premiers tanks, qui vont ensuite se généraliser. Dans les
airs, il y a les zeppelins, énormes dirigeables qui peuvent bombarder, les premiers avions de
combats (chasseurs et bombardiers), dans le domaine maritime, c’est la guerre sous-marine, avec
les sous-marins allemands et les nouveaux cuirassés britanniques, qui vont révolutionner la
marine, à cause de leur blindage. Par ailleurs c’est la montée en puissance du camouflage (sur les
bateaux, dans les uniformes...).
Doc 1. Les évolutions technologiques pendant la 1ere Guerre Mondiale
1. Souligne les différentes armes nouvelles qui voient le jour pendant cette guerre.
2. Classe-les selon le milieu qui les concerne :
Terre
Mer
Air
perfectionnement des
mitrailleuses
Bateaux à blindage
zeppelins
camouflage
avions
l’utilisation des lance-flammes
des gaz toxiques (le gaz
moutarde, chlore ou gaz
lacrymogène)
, les canons à longue portée
Sous-marins
Tanks
Depuis le début de l’année, ils essaient de nous en mettre plein la vue avec leurs avions
et leurs Zeppelins mais les Anglais leur ont bien fait comprendre, qu’eux aussi, ils s’y connaissaient
dans les airs. A ce qu’il paraît, y a de quoi faire au-dessus de la Manche! On nous a dit aussi qu’à
Ypres les Allemands avaient utilisé des gaz contre nous et que maintenant fallait qu’on fasse
attention. On n’a pas encore de masques et certains camarades disent que les gaz peuvent rester
dans l’air et voyager avec le vent. Ça devient n’importe quoi cette guerre. On ne sait plus quoi
inventer pour vaincre l’ennemi…
Doc 2. Extrait de Louis, Soldat de la Grande Guerre, CIDEM, 2011
3. A la lecture de ces documents, quels sont les dangers d’utiliser des gaz toxiques pour la
guerre ?
Les gaz sont dangereux pour l’ennemi du fait de leur potentiel mortel et leur volatilité
fait qu’il arrive que le vent tourne et que le gaz frappe les troupes qui l’ont envoyé.
4. Où sont-ils utilisés pour la première fois ?
A Ypres à la frontière Franco-belge.
5. Comment
l’objet
en
s’appelle
haut
à
gauche ?
Un zeppelin
6. Observe ce dessin et
déduis-en
les
fonctions que pouvait
avoir l’objet dans le
ciel.
Observer, impressionner et
bombarder.
Doc 3. Illustration de Louis, Soldat de la Grande Guerre, CIDEM, 2011.
7. Les soldats français l’appelaient « la saucisse », qu’est-ce qui peut justifier un tel
surnom ?
Sa forme allongée et son origine allemande.
8. Explique quels sont, selon toi, les risques d’utiliser la science et la technologie pour faire
la guerre ?
Cela apporte plus de morts (gaz, nouveaux véhicules...), mais peut également sauver des
vies (blindage, camouflage...). L’utilisation dans le champ non-militaire à la fin de la
guerre permettra de développer les transports notamment.
Une guerre mondiale : l’aide des colonies
Doc 1. Carte des empires coloniaux en 1914, Alain Houot, Académie Aix-Marseille
1. Voici une carte du monde. Repère les différents pays en conflits en Europe et que peuxtu dire de l’Empire colonial Français ?
Il est de grande taille en comparaison de la taille de la France.
De l’Empire Britannique ?
Il est de grande taille en comparaison de la taille de la Grande-Bretagne.
De L’Empire Allemand ?
Très petit, légèrement implanté en Afrique. L’Allemagne a payé son manque d’ouverture
maritime lors de la grande course à la découverte entamée dès le XVIème siècle.
Voilà la liste des différentes colonies ou protectorats français de l’époque : Afrique du Nord : Maroc,
Algérie et Tunisie Afrique Occidentale Française (Aof) : Sénégal, Soudan Français, Guinée Française,
Cote d'Ivoire, Dahomey L'Afrique Equatoriale Française (Aef) : Le Congo et les territoires à l'est du lac
Tchad. L'Afrique Orientale Française : La Côte Française Des Somalies (Djibouti), Madagascar, L'ile de
La Réunion.. Les Colonies Françaises d'Asie : L'Indochine Française, La Cochinchine, Le Cambodge,
Annam, Le Tonkin, les comptoirs autour de l'Inde: Chandernagor, Pondichéry, Mahé, Yanaon et
Karikal. Les Colonies Françaises d'Amérique : St Pierre et Miquelon, La Guadeloupe, La Martinique, La
Guyane Française. Les Colonies Françaises D'Océanie : La Nouvelle Calédonie
Autres Iles : Iles De La Loyauté, Nouvelles Hébrides, Wallis Et Futuna, Iles De La Société, Iles Tuamotu,
Iles Touba, Iles Gambier, Iles Marquises, Les Iles Australes: Amsterdam, St Paul Kerguelen et l'ilot de
Clipperton au large du Mexique.
Doc 2. : Liste des différentes colonies françaises
2. Sur quels continents la France, au travers de son Empire, est-elle représentée ?
Sur tous les continents la France est représentée, tout comme la Grande-Bretagne dans
une mesure différente.
France (incluant métropole et Empire). Il faut noter que la
Guadeloupe, la Martinique et d’autres ne figurant pas sur la
liste ont eu des soldats envoyés sur le front mais incorporés
dans les effectifs globaux de la métropole)
Algériens
Marocains
Tunisiens
Africains noirs
Malgaches
Indochinois
Total des colonies
mobilisés
Tués, disparus
ou prisonniers
8 317 000
1 393 000
175 000
40 000
80 000
180 000
41 000
49 000
35 000
12 000
21 000
25 000
2 500
1 600
Doc 3. : Source Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, Culture coloniale, la France conquise par son
Empire (1873-1931), Editions Autrement, 2002, p.117
3. A combien se montent les effectifs « coloniaux » mobilisés ?
565 000 mobilisés
Même si le nombre paraît peu important, les nombreux faits d’armes héroïques de ces troupes ainsi
que les nombreuses décorations reçues sont autant de témoignages de la valeur et de l’engagement
des « peuples Français ».
La femme dans la société française pendant la guerre
1. Décris
cette
carte
postale, que fait cette
femme ?
Elle travaille dans les champs,
labourant les terres.
2. Que
peux-tu
déduire ?
Cette tâche dure et pénible en
l’absence des hommes, se doit
d’être faite par des femmes.
Doc 1. Carte postale, collection CIDEM
en
3. Décris
cette
carte
postale, que font ces
femmes ?
Elles travaillent dans une usine
d’armement.
4. En quoi est-ce une
nouveauté pour elles
?
Le travail à l’usine n’était pas
destiné aux femmes, mais
l’absence des hommes a amené
les femmes à investir également
Doc 2. Carte postale, collection CIDEM
ce champ-là.
La France de 1914 compte 41.6 millions d'habitants. Cette
France est essentiellement rurale. (44% des Français vivent de
la terre). Mais fait amorcé depuis la Révolution Industrielle,
l’exode rural et parfois vers les colonies, de la société
paysanne modifie le paysage humain. Une société ouvrière et
principalement minière d’environ 5,5 millions de personnes est
présente et en constante augmentation malgré des conditions
de travail très difficiles.
Doc 3. Nature de la population Française en 1914
5. Quel éclairage ce texte apporte-t-il sur
le sens de ces cartes postales ?
Les deux composantes du travail dans la
société reviennent aux femmes (agriculture
et industrie). Le tertiaire n’existe pas.
Dès août 1914, les femmes doivent assurer le travail des champs. Le président du conseil les exhortait
résolument à assurer l’approvisionnement non seulement de l’arrière mais surtout du front. L’entrée
dans une guerre longue implique ensuite très vite de faire appel aux femmes dans des secteurs qui
leur étaient jusqu’alors généralement étrangers. Les « munitionnettes » s’habillent comme des
hommes, font des gestes d’hommes, travaillent comme des hommes…
Les femmes s’impliquent aussi plus directement dans un certain nombre d’emplois. La figure de
l’infirmière est typiquement féminine : l’infirmière dont l’habit blanc est synonyme de pureté, guérit
les corps et les âmes. Elle accompagne l’action des médecins tout en consolant les blessés. Les
marraines de guerre ont aussi pour rôle de soutenir les combattants qui n’ont pas de familles ou qui
se trouvent dans les zones occupées par les Allemands. Enfin, elles ont aussi été employées dans les
services publics. (...) La guerre totale a donc complètement modifié et transformé le rôle et la place
des femmes dans le monde du travail et dans la société.
Dans des circonstances très difficiles, la femme a connu une transformation de son rôle pendant la
guerre et elle a gagné une place plus importante dans la société. Les femmes ont gagné un début
d’émancipation face à leur mari, car elles ont montré qu’elles pouvaient assurer de nombreux rôles
qui étaient précédemment dévolus aux hommes.
Cette émancipation reste toutefois limitée comme le montre l’échec de l’obtention du droit de vote.
Celui-ci avait été approuvé par l’Assemblée nationale mais il a été finalement rejeté par le sénat en
1922.
Doc 4. Les femmes et la Première Guerre mondiale, source Académie de Grenoble
6. Quelles autres fonctions mentionnées dans le texte la femme est-elle appelée à
effectuer ?
Infirmière : dont l’habit blanc est synonyme de pureté, guérit les corps et les âmes. Elle
accompagne l’action des médecins tout en consolant les blessés.
Les marraines de guerre : elles ont aussi pour rôle de soutenir les combattants qui n’ont
pas de familles
Employées dans les services publics
7. Quelle fonction n’est pas mentionnée mais est très importante ?
Celui de mère.
8. Qu’est-ce que cela a changé à la fin de la guerre ?
Le début d’émancipation et le courage manifesté sur tous les fronts, a fait que le statut
de la femme a évolué dans les mentalités.
9. Quelles sont les limites de cette évolution dans la société ?
Le refus de leur octroyer le droit de vote est un exemple indéniable des limites de cette
évolution. Car il y a eu le décalage avec le législateur.
Les conditions d’hygiène et les mutineries dans les tranchées
Doc 2. Extrait du même livret, p. 1
Doc 3. Extrait du même livret, p. 3
Doc 1. Couverture de Conseils au Soldat pour sa
Santé, collection CIDEM
1.
Regarde le document ci-dessus. De quel
type de document s’agit-il ?
D’un document officiel (ministère de la guerre) à
destination des soldats.
2. D’après toi, quand tu compares à l’image ci-dessous, en quoi ces conseils semblent-ils
difficiles à mettre en œuvre ?
Il paraît difficile de conserver une hygiène irréprochable quand la vie se passe dans la boue,
sous la pluie et dans le froid. Il n’y a pas forcément moyen de dormir convenablement,
encore moins de se nourrir correctement pour se fortifier.
Doc 4. Illustration, Louis, soldat de la Grande Guerre,
CIDEM
3. Malgré l’élan patriotique, les conditions
difficiles vont amener des mutineries.
Recherche le sens de ce mot.
Mutinerie : Rébellion contre l'autorité. Emeute,
insurrection, rébellion, révolte, révolution, sédition,
soulèvement. Des peines de prisons à vie, des fusillés,
des peines de travaux forcés.
Condamnations prononcées par les tribunaux militaires d’exception pour les mutineries
de 1917 en France :
Au total :
3427 arrêts rendus :
554 condamnés à mort dont 504 graciés (peines commuées en prison à vie) et 50 fusillés ;
1381 condamnés aux travaux forcés et à de longues peines de détention, 1492 peines plus
légères.
Doc 5. Le sort des mutins
4. Les circonstances font que des mutineries explosent un peu partout dans chaque camp,
donne les conséquences pour les mutins Français.
Les mutins français sont jugés par les tribunaux militaires. Ils peuvent être condamnés à
mort ou à des peines comme l’emprisonnement ou les travaux forcés.
5. Ces décisions te semblent-elles juste ?
Au vu des conditions de vie des soldats, cette rébellion contre l’autorité pourrait sembler
difficilement contestable, mais certains des gestes chez les mutins furent plus
condamnables que d’autres. Certains officiers n’étaient là que pour faire respecter les
ordres.
6. Comment peux-tu justifier ces décisions ?
Dans le cadre de l’armée, les rangs et grades doivent être respectés. Il n’est pas question
de contester les ordres.
7. Comment peux-tu expliquer les différences de peines ?
Par la gravité des gestes et l’implication des uns ou des autres.
La commémoration : un droit et un devoir
1. Décris le document 1 :
Un ancien poilu, en tenue avec ses
décorations, témoignage de son héroïsme, se
trouve entouré de ses compagnons morts au
combat.
Doc 1. Poilu au cimetière, CIDEM
2. Décris le document 2 :
Un monument aux morts comme il y en a
dans chaque commune de France, qui sert de
lieu de mémoire pour tous les soldats morts
pour la France.
Doc 2. Monument aux morts, CIDEM
3. Décris le document 3 :
Après que le deuxième classe Auguste
Thin fit son choix le 10 novembre 1920, le
cercueil du soldat inconnu quitta Verdun dans la
foulée sous escorte militaire. Il fut transporté à
Paris par train et veillé toute la nuit. Le cercueil fit
une entrée solennelle sous l'arc de Triomphe le 11
novembre 1920, mais ne fut mis en terre que le 28
janvier 1921. La flamme sacrée sous l'arc de
Triomphe fut ainsi allumée pour la première fois
le 11 novembre 1923. Autre lieu de
commémoration, celui-ci est l’officiel devant
lequel les instances républicaines viennent se
recueillir.
Doc 3. La flamme du soldat inconnu
A la fin de la guerre, vient le temps des bilans. Cette guerre a causé plus de 10
millions de morts dans le monde. Du côté français, 1 400 000 victimes ce qui correspond à 10
% de la population active masculine, 3 000 000 de blessés, certains tellement mutilés que le
retour à la vie civile sera impossible (membres arrachés, figures déchiquetées, ceux sont les
gueules cassées), Sur ces 3 000 000, il y a 1 100 000 invalides. 570 000 civils périront de
maladies, de faim, ou sous les balles et obus.
Doc 4. Bilan de la guerre en France
4.Remets ces éléments dans un tableau, et additionne le tout pour voir combien en France,
mais dans le monde entier, le prix à payer à la guerre a été lourd.
Nombre de soldats tués en France
1 400 000
Blessés (dont invalides)
3 000 000 (1 100 000)
Victimes civiles
570 000
Total : nombre de personnes touchées par la
4 970 000
guerre en France
Morts dans le monde
10 000 000
5.Compare ces chiffres avec celui de la population française en 1914 (41.6 millions)
10 % de la population globale de la France avec déjà 10 % de la population active masculine.
6.Alors en analysant, ces documents, et ce tout en sachant que les derniers poilus survivants
sont décédés depuis quelques années, pourquoi doit-on poursuivre de célébrer le 11
novembre ?
Car ces soldats se sont sacrifiés et se sont battus pour protéger leurs pays, mais surtout les
valeurs de ce pays et leurs familles et leurs proches. Il s’agit davantage de se souvenir de la
camaraderie au combat que de l’idée de prendre une revanche ou du désir de victoire sur
d’autres peuples.
7.Donne ta définition du « devoir de mémoire »
Le devoir de mémoire est à la fois, un droit et un devoir. Nous avons le droit de nous souvenir
sans aucune honte, mais au contraire avec fierté que des hommes se sont sacrifiés pour la
liberté. La notion de devoir inclut une certaine obligation morale et c’est également juste. Nous
nous devons de ne pas oublier afin de ne pas retomber dans les mêmes excès et les mêmes
erreurs.
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