3.4. Correction de volume partiel
L’effet de volume partiel re
´sulte de la re
´solution spatiale
limite
´e dans les images TEP reconstruites. La re
´solution
spatiale limite
´e produit un e
´talement du signal dans les images :
par exemple, l’image d’un point est une tache. La quantite
´
totale de signal est pre
´serve
´e, mais le signal est re
´parti sur un
plus grand volume. Par conse
´quent, l’intensite
´maximale du
signal est sous-estime
´e. L’effet de volume partiel produit une
sous-estimation de l’activite
´dans les structures hyperfixantes
dont la dimension est infe
´rieure a
`environ trois fois la re
´solution
spatiale dans les images reconstruites [13]. Par exemple, si la
re
´solution spatiale dans les images TEP reconstruites est
voisine de 8 mm, alors, les tumeurs dont la plus grande
dimension est infe
´rieure a
`2,4 cm seront sensiblement affecte
´es
par l’effet de volume partiel, et la concentration d’activite
´dans
ces tumeurs sera sous-estime
´e. La sous-estimation de
l’intensite
´maximale du signal par le processus d’e
´talement
est d’autant plus importante que la tumeur est petite. Ainsi, sans
correction de volume partiel, des tumeurs de diffe
´rentes tailles
mais de me
ˆme concentration seront vues avec des concentra-
tions diffe
´rentes. L’effet de volume partiel peut introduire des
biais tre
`s importants, supe
´rieurs a
`50 % [8,14,15], dans
l’estimation de la concentration de traceur dans les tumeurs, et
ces biais sont difficilement pre
´visibles, car ils de
´pendent de la
taille de la tumeur, de l’activite
´environnante, et de la re
´solution
spatiale dans les images reconstruites. Des e
´tudes sugge
`rent
que la prise en compte de la taille des tumeurs dans l’estimation
des SUV ame
´liore la fiabilite
´des mesures de SUV [16]. Des
techniques de correction de volume partiel plus sophistique
´es
ame
´liorent et re
´duisent indiscutablement les biais d’estimation
de la concentration de radiotraceur [17,18]. Avec le mouve-
ment, l’effet de volume partiel est incontestablement le
phe
´nome
`ne qu’il faut traiter en priorite
´pour espe
´rer mesurer
plus justement la concentration de FDG dans les tumeurs.
Malheureusement, aucune me
´thode de correction de volume
partiel n’est actuellement propose
´e sur les consoles des
constructeurs.
3.5. Optimisation de la reconstruction tomographique
L’algorithme de reconstruction tomographique mis en
œuvre et les parame
`tres qu’il utilise (par exemple, nombre
d’ite
´rations, filtre) conditionnent directement la re
´solution
spatiale des images reconstruites et le niveau de bruit dans ces
images. Or, ces caracte
´ristiques des images affectent l’intensite
´
du signal mesure
´au niveau de la tumeur, qu’elle soit estime
´een
conside
´rant la valeur de pixel maximale (auquel cas la mesure
est essentiellement sensible au niveau de bruit dans les images)
ou en conside
´rant la valeur moyenne dans une re
´gion (auquel
cas la mesure est surtout sensible a
`la re
´solution spatiale, via
l’effet de volume partiel). Les valeurs de SUV mesure
´es
de
´pendent donc de la reconstruction utilise
´e[19–21]), et cela
est d’autant plus vrai que la mesure s’effectue a
`partir de la
valeur du pixel pre
´sentant la valeur la plus e
´leve
´e dans la
tumeur, tre
`s sensible au niveau de bruit dans les images
(cf Section 3.6).
3.6. Me
´thode de mesure et de trace
´de re
´gions d’inte
´re
ˆt
pour estimer le SUV
Il n’existe actuellement pas de consensus sur la meilleure
fac¸on de mesurer la concentration d’activite
´dans une tumeur, et
en particulier sur la re
´gion d’inte
´re
ˆta
`conside
´rer pour effectuer
cette mesure. Une approche classique consiste a
`conside
´rer la
valeur maximale mesure
´e dans la tumeur. Cette approche a
l’avantage de re
´duire l’effet de volume partiel, puisqu’en
l’absence de bruit dans les images, la valeur maximale est la
valeur sous-estimant le moins la valeur re
´elle de la fixation.
Malheureusement, les images sont bruite
´es. Par conse
´quent, la
valeur maximale mesure
´e peut e
ˆtre soit supe
´rieure soit
infe
´rieure a
`la valeur non bruite
´e, et a
`la valeur re
´elle de
fixation. Le biais de
´pend donc fortement du niveau de bruit.
Pour limiter la sensibilite
´des mesures au bruit, une approche
alternative consiste a
`mesurer la valeur moyenne de la
fixation dans une re
´gion « tumorale ». La difficulte
´est alors
de de
´limiter cette re
´gion « tumorale », et plusieurs me
´thodes
ont actuellement cours. Cette re
´gion peut e
ˆtre de
´finie comme
incluant tous les pixels dont la valeur est supe
´rieure a
`X % de la
valeur maximale dans la tumeur (ou
`X est typiquement compris
entre 50 et 75). Elle peut aussi e
ˆtre trace
´e manuellement, soit
sur les images TEP, soit sur la tomodensitome
´trie et e
ˆtre ensuite
reporte
´e sur les images TEP. La manie
`re de de
´finir la re
´gion a
un impact direct sur les valeurs de fixation mesure
´es, et donc sur
le SUV, avec des e
´carts qui peuvent aller jusqu’a
`50 % entre les
valeurs obtenues pour diffe
´rentes re
´gions d’inte
´re
ˆt[15,21].
Tous les phe
´nome
`nes e
´voque
´s ci-dessus (correction de
l’atte
´nuation, de la diffusion, du mouvement, de l’effet de
volume partiel, technique de reconstruction tomographique et
me
´thode de mesure de la fixation) affectent directement les
valeurs de fixation estime
´es, et donc les valeurs de SUV. Le
cumul de ces sources de biais et d’impre
´cision fait que les
valeurs de SUVestime
´es peuvent varier significativement selon
le protocole d’acquisition des donne
´es, de reconstruction et de
mesure [8,15]. Cette variabilite
´est dommageable puisqu’elle
perturbe les e
´tudes multicentriques, ou les me
´ta-analyses de
re
´sultats. Pour ame
´liorer cette situation, une approche simple et
qui pourrait cependant s’ave
´rer efficace consisterait a
`re
´aliser
syste
´matiquement une mesure sur un fanto
ˆme standard,
contenant par exemple des sphe
`res de diffe
´rentes tailles
simulant des tumeurs, plonge
´es dans un niveau d’activite
´
moindre. L’acquisition des images d’un tel fanto
ˆme, et la
reconstruction des images, dans des conditions identiques a
`
celles re
´alise
´es chez les patients, permettraient de caracte
´riser
pre
´cise
´ment les biais affectant les mesures de fixation dans les
conditions d’ope
´ration en clinique. Le fait de citer syste
´-
matiquement les re
´sultats de telles mesures, avant de rapporter
les re
´sultats de mesures effectue
´es chez des patients,
permettrait au moins d’e
´clairer l’interpre
´tation des re
´sultats.
Ide
´alement, ces mesures pourraient me
ˆme e
ˆtre utilise
´es pour
« normaliser » les re
´sultats avant de les inclure dans une e
´tude
multicentrique ou une me
´ta-analyse. Une approche allant dans
ce sens reste cependant a
`proposer. Sans une telle norma-
lisation, il est e
´vident que la puissance des e
´tudes multi-
centriques et des me
´ta-analyses est conside
´rablement re
´duite
I. Buvat / Me
´decine Nucle
´aire 31 (2007) 165–172 167