16ème Colloque National de Lutte et de Prévention du Dopage
Les benzodiazépines augmentent le temps de sommeil, la latence d’apparition du sommeil
profond, le stade I, le stade II et le seuil d’éveil. Elles diminuent la latence d’endormissement,
le stade I dans certains cas, le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal.
Le zolpidem entraine chez les sujets sains une augmentation du temps total de sommeil
sans réduction du stade I, sans effet significatif sur les autres stades. Chez les sujets
insomniaques, la latence d’endormissement est diminuée et le temps total de sommeil
augmente à 4 semaines. Le zopiclone ne modifie pas le temps total de sommeil chez les sujets
sains. Il réduit le stade I et le sommeil paradoxal et augmente le stade II.
Chez les insomniaques, il réduit la latence d’endormissement, augmente le temps total de
sommeil, réduit le stade I, augmente le stade II, ne modifie pas ou augmente les stades III et
IV, notamment chez les personnes âgées et ne modifie pas le sommeil paradoxal. Le
zopiclone resterait objectivement efficace à 2 et à 6 mois.
Ces substances ont pour effets secondaires d’altérer l’architecture du sommeil, de réduire
la vigilance en altérant la performance motrice et de provoquer un réveil matinal pénible.
Elles peuvent entraîner des cauchemars, de la logorrhée, de l’anxiété, de l’irritabilité, de la
tachycardie et de la sudation, aggraver les apnées du sommeil, altérer la mémoire et
provoquer des épisodes amnésiques aigus avec levée d’inhibition.
La revue de littérature de Taylor a montré l’importance du sommeil chez les athlètes. Un
bon sommeil réduit la survenue de maladies ou de blessures et participe au développement
physique et mental chez les athlètes adolescents. Un sommeil insuffisant ou perturbé est relié
à une réduction des diverses performances physiques. Par ailleurs, l’anxiété de la
performance, les variations de rythme entre les entraînements, les compétitions et les
déplacements peuvent provoquer des troubles du sommeil. Ces observations pourraient donc
inciter à la prescription d’hypnotiques.
Une revue de 2014 indique que les nageurs seraient les plus consommateurs
d’hypnotiques. Par ailleurs, une analyse de cheveux sur douze coureurs cyclistes a révélé dix
cas positifs pour le zolpidem, six cas positifs pour le bromazépam, cinq cas pour le zoplicone,
trois cas pour le tetrazepam et deux cas pour le diazepam.
Les hypnotiques peuvent être utilisés de manière adaptée dans le sport pour réduire
l’excitation avant ou après une compétition ou après l’entrainement, pour lutter contre le jet-
lag et pour traiter les insomniaques habituels.
Une étude en double aveugle pour le zolpidem n’a pas montré de retentissement sur la
vigilance ni sur la performance physique et psychomotrice dans une faible population
d’athlètes. Les effets secondaires des traitements hypnotiques utilisés la veille de la
compétition et leur impact sur la performance ont été peu étudiés chez les athlètes.
La dépendance qui constitue une incapacité à arrêter le traitement se distingue de la
toxicomanie qui caractérise des comportements addictifs et l’utilisation récréative.
L’usage toxicomaniaque des hypnotiques dans le milieu sportif intervient dans un cadre
récréatif, en association avec des boissons énergétiques ou avec l’alcool, et ne vise pas
l’amélioration de la performance.
Des études sur 18 cyclistes de l’équipe de juniors en comparaison avec un groupe témoin
ont montré l’importance de la personnalité dans ces pratiques et notamment de la dépendance
à la récompense ou affective.