MAT3632 : théorie des nombres, automne 2013 Théorème de

MAT3632 : théorie des nombres, automne 2013
Théorème de Chebyshev
Théorème 1. Pour chaque x4, on a que
x
log xlog 2 3π(x)x
log x6 log 2 + 4.
Démonstration. On commence avec la borne supérieure : soit B=2n
n. On a que
B=(2n)!
n!2=(2n)(2n1) · · · (n+ 1)
n!.
Supposons que p(n, 2n]. Donc pest un des facteurs du produit (2n)(2n1) · · · (n+ 1)
et, de plus, (p, n!) = 1 car p > n et chaque premier de n!et plus petit que n. [Pourquoi ?
Justifier cette étape.] C’implique que p|B. Par la suite, on trouve que le produit n<p2np
divise Bet, en particulier, il est plus petit que B. Finalement, on note que B22n: en
effet, on a que
B
2n
j=0 2n
j=
2n
j=0 2n
j1j12nj= 22n
par le théorème du binôme. Donc on déduit que
n<p2n
p4n=
n<p2n
log pnlog 4.
Mais log p > log npour chaque p > n, qui implique que
#{n < p 2n}=1
log n
n<p2n
log p1
log n
n<p2n
log pnlog 4
log n.
On va utiliser cette formule plusieurs fois pour déduire la borne affirmée sur π(x). On note
que on peut couvrir (8, x]par les intervalles dyadiques (2j,2j+1]. Plus précisément, (8, x]
k
j=3(2j,2j+1], où 2k< x 2k+1. Donc
π(x)4+#{8< p x} ≤ 4 +
k
j=3
#{2j< p 2j+1} ≤ 4 +
k
j=3
2jlog 4
log(2j)= 4 + 2
k
j=3
2j
j.
Si k < 3, la borne supérieure suivi immédiatement de cette inégalité. Supposons maintenant
que k3. Si ai= 2ki/(ki), on a que
ai
ai+1
=2(ki1)
ki3
2(0 ik4).
Par induction, on trouve que
a0
ai
3
2i
(0 ik3)
et donc k
j=3
2j
j=
k3
i=0
ai
i0
a02
3i
= 3a0.
1
2
Alors, on déduit que
π(x)4 + 6·2k
k= 4 + 2k
log(2k)6 log 2 4 + x
log x6 log 2,
car 2kxet la fonction f(t) = t/ log test croissante pour t3e.
Finalement, on montre la borne inférieure. On considère encore une fois le coefficient
binomial B=2n
n. On va étudier la factorisation de B. Alors on pose
B=
p
pep,
ep0(i.e. ep=vp(B)). On observe que ep= 0 pour p > 2nou, de façon équivalente,
chaque facteur de Bet plus petit ou égal à 2n. En effet, si p|B= (2n)!/n!2, alors p|(2n)!.
Puisque chaque facteur de (2n)! est plus petit que 2n, on trouve que p2n.
Puis, on affirme que pour chaque p2n, on a que pep2n. Pour montrer ça, on fixe
p2net observe l’identité ep=vp(B) = vp((2n)!) 2vp(n!). [Pourquoi ? Montrez que
vp(a/b) = vp(a)vp(b)si b|aet vp(ab) = vp(a) + vp(b)pour tout aet b.] On va trouver une
expression explicite pour vp(m!) et l’appliquer pour calculer ep. Le nombre vp(m!) est égal
au nombre de facteurs de pqui divise m!. Pour chaque multiple de pqui est plus petit que
m, on prend un facteur de pdans m!. Mais peut être il existe de multiple de p2qui sont plus
petits que m. Pour chaque tel multiple on doit compter un facteur extra de p. Mais peut
être il existe de multiple de p3qui sont plus petits que m. Pour chaque tel multiple on doit
compter un facteur extra de p. En continuant dans cette façon, on trouve que
vp(m!) =
j1
#{km:kmultiple de pj}=
j1m
pj.
[Pourquoi ? Montrez que #{kx:d|k}=x/d.] Donc pour epon a la formule
ep=
j12n
pj2n
pj=
j1
pj2n2n
pj2n
pj,
où la deuxième égalité est une conséquence du fait que si pj>2n, alors 2n/pj=n/pj= 0.
Pour chaque x[0,1), on a que
2x⌋ − 2x=0si 0x < 1/2,
1si 1/2x < 1.
En particulier, 2x⌋ − 2x⌋ ≤ 1pour chaque x[0,1). Par périodicité, c’implique que
2x⌋ − 2x⌋ ≤ 1pour chaque xR. [Pourquoi ? Montrez que la fonction x→ ⌊2x⌋ − 2x
a période 1.] C’implique que
ep#{j1 : pj2n}= # jN: 1 jlog(2n)
log p=log(2n)
log plog(2n)
log p.
Donc pep2n, qui montre notre affirmation.
Finalement, on utilise le fait que pep2npour finir la preuve. On a que
B=
p2n
pep
p2n
(2n) = (2n)π(2n)=π(2n)log B
log(2n).
3
Alors pour donner une borne inférieure à π(2n)il suffit de donner une borne inférieure pour
B. On affirme que B= max0j2n2n
j. Pour voir ça, on pose bj=2n
jet on observe que
bj+1
bj
=nj
j+ 1 1jn1/2jn1.
Par conséquent, on trouve que la séquence b0, b1, . . . , bnest croissante et que la séquence
bn, bn+1, . . . , b2nest diminuante. Évidemment, c’implique que B=bn= max0j2nbj, qui est
ce qu’il fallait prouver. Donc
(2n+ 1)B
2n
j=0 2n
j= 4n,
qui implique que log Bnlog 4 log(2n+ 1). Par la suite,
π(2n)log B
log(2n)nlog 4
log(2n)log(2n+ 1)
log(2n)(2n) log 2
log(2n)2.
Finalement, soit x4et soit ntel que 2n2< x 2n. Nécessairement n2. De plus
π(x)π(2n2) π(2n)1(2n) log 2
log(2n)3xlog 2
log x3,
car la fonction f(t) = t/ log test croissante pour t4e.
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