Le Québec souverain Comparaison entre deux pays Le Liechtenstein et la Suisse Novembre 2016 Daniel Boucher Chef et Fondateur de l’Alliance nationale réformiste du Québec 1 www.alliancenationale.org [email protected] 2 Le Liechtenstein Le Liechtenstein est le plus petit et le plus riche des pays germanophones, et le seul à être entièrement situé dans les Alpes. Politiquement, il s'agit d'une principauté et d'une monarchie constitutionnelle (comme le Canada), avec un prince pour chef d'État. Le pays est divisé en onze communes. La majorité de son territoire est montagneux, faisant de lui une destination pour les sports d'hiver. Les champs cultivés et les petites fermes caractérisent les paysages du sud plus élevés (Oberland) et du nord moins élevés (Unterland). L'économie du pays repose principalement sur le puissant secteur financier localisé dans sa capitale, Vaduz, mais il n'est plus identifié par l'OCDE comme un paradis fiscal. Il est membre de l'Association européenne de libre-échange, de l'Espace économique européen et de l'espace Schengen, mais pas de l'Union européenne. Le Liechtenstein concilie monarchie réelle et pouvoir parlementaire, car contrairement à beaucoup d’autres monarchies constitutionnelles, sa Constitution accorde au prince plusieurs pouvoirs d’une réelle importance. 3 Le Liechtenstein est avec la Suisse, le pays européen où les outils de démocratie directe sont les plus développés, comprenant l'initiative populaire et le référendum. Malgré sa petite taille et ses ressources naturelles limitées, le Liechtenstein bénéficie d’une économie prospère, fondée sur le marché libre et un haut niveau d’industrialisation (biens d'équipement industriel, outillage, etc.). Le secteur financier de la principauté, tout comme le niveau de vie de sa population, peuvent tout à fait se comparer aux régions urbaines les plus riches de ses grands voisins européens. Un impôt sur les sociétés très avantageux (le taux maximum est de 18 %, la moyenne européenne s’élevant environ à 30 %) et diverses autres facilités ont incité près de 74 000 multinationales à s’implanter au Liechtenstein, le plus souvent sous la forme d’une simple boîte postale. La principauté en tire 30 % de ses revenus et a été retirée des derniers paradis fiscaux de la liste noire de l'OCDE en 2009, à la suite d'un engagement de sa part pour suivre les recommandations de l'OCDE en matière de transparence et de coopération fiscale. Le Liechtenstein, contraint d’importer plus de 90 % de ses besoins énergétiques, participe à une union douanière et monétaire avec la Suisse, et utilise donc le franc suisse comme monnaie nationale. La principauté est par ailleurs membre de l’Espace économique européen (EEE) depuis mai 1995, et le gouvernement cherche à harmoniser sa politique économique avec celle de l’Union européenne. 4 Le chômage, bien qu’ayant doublé depuis l’an 2000, ne s’élève qu’à 2,2 % au troisième trimestre de 2004, ce qui constitue le taux le plus bas de tout l’EEE. Son P.N.B. atteignait en 2008 3,97 milliards de dollars américains, ce qui donnait pour la même année un P.N.B. par habitant de 111 488 $, soit le deuxième du monde après celui de Monaco. Le Liechtenstein n'a pas de dette, il possède même une dette « négative », une réserve. 5 La Suisse L’économie suisse figure parmi les plus prospères et les plus développées du monde bien que la Suisse soit très pauvre en matières premières et ne dispose pas d'énergies fossiles. Orientée vers les services avec les banques et les assurances, le tourisme, le transport, ainsi que vers l'industrie avec notamment la mécanique de précision et des spécialités industrielles, le pays produit surtout des biens à forte valeur ajoutée. Selon le Global Competitiveness Report 2011-2012 du World Economic Forum, la Suisse est le 19e pays industriel au monde au regard de sa production annuelle (100 milliards de dollars en 2010) et la plus forte production industrielle par habitant au monde avec 12 400 $ de production industrielle par habitan. Le niveau de vie est l’un des plus élevés du monde. De plus, sa stabilité et sa neutralité ont attiré bon nombre de capitaux étrangers et d’organisations internationales comme l’ONU. Après plusieurs années de croissance nulle ou faible, une reprise s’est fait ressentir dès mi-2003. En 2004 la croissance du PIB est 2,5 %, puis 2,6 % en 2006. 6 En 2006 et 2007 elle passe à 3,6 %. Durant le premier semestre 2008, le PIB n’augmente que modestement puis fléchit au deuxième semestre. À cause de l’effet de base, la croissance est 1,9 %, chiffre à relativiser étant donné la forte croissance démographique (+ 1,3 %). La Suisse a mieux résisté à la récession de 2008-2009 que d’autres pays. Le taux de chômage, bien que variable selon les cantons, se maintient à un niveau très bas (3,7 % en 2009, 2,8 % en juin 2011 et 3,1 % en juin 2015, 3,4 % en janvier 2016), le plus bas en Europe mais le nombre des demandeurs d'emploi, 158.629 personnes en décembre 2015, est à son plus haut niveau depuis avril 2010. Ce taux de chômage néanmoins très faible peut s'expliquer par une valorisation de l'apprentissage. En effet, deux tiers des plus de quinze ans font le choix de ce système de formation. La Suisse n'est pas autosuffisante sur le plan énergétique. En 2006, 85% de l'énergie finale consommée dans le pays provient d'importations : produits pétroliers, gaz naturel ou combustible nucléaire. La principale source d'énergie indigène est l'énergie hydraulique. Elle fournit plus de la moitié de l'électricité produite dans le pays. Les autres sources d'énergies indigènes sont le bois, les déchets industriels et les autres énergies renouvelables (géothermie, énergie éolienne, énergie solaire, etc.). 7 La production d'électricité est principalement assurée par des installations hydroélectriques et des centrales nucléaires. Cette situation va probablement évoluer car en mai 2011, le Conseil fédéral a pris la décision de principe d'abandonner l'énergie atomique d'ici 2034. La Suisse est aussi le berceau du comité international de la CroixRouge; elle abrite en outre de nombreuses organisations internationales, dont le deuxième plus grand Office des Nations Unies. Dans le domaine européen, elle est un des membres fondateurs de l'Association européenne de libre-échange, et membre de l'espace Schengen, mais pas de l'Union européenne ni de l'Espace économique européen. La Suisse comporte quatre régions culturelles et linguistiques, et possède donc quatre langues nationales : l'allemand, le français, l'italien et le romanche. Alors que les trois premières langues sont officielles, le romanche ne l'est que partiellement. En conséquence, les Suisses forment une nation au sens civique du terme, n'ayant pas de composante ethnique ni linguistique ; le sens fort de l'identité et de la communauté est fondé sur un fond historique commun partageant des valeurs communes, telles le fédéralisme, la démocratie directe, et le symbolisme alpin. Renan la cite nommément comme exemple dans Qu'est-ce qu'une nation ?. 8 La Suisse possède le quatrième PIB nominal le plus élevé au monde par habitant, ainsi que le huitième PIB en parité de pouvoir d'achat selon le Crédit suisse et le FMI. Les Suisses ont la deuxième plus haute espérance de vie au monde sur la liste publiée par le DAES des Nations unies. La Suisse est classée comme l'un des dix pays les moins corrompus; de plus, sur les cinq dernières années le pays a été classé premier en termes de compétitivité touristique et économique respectivement selon le Rapport sur la compétitivité mondiale et le Rapport sur la compétitivité du secteur des voyages et du tourisme, tous deux réalisés par le forum économique mondial. Zurich et Genève ont été toutes deux classées parmi les villes les plus agréables au monde pour leur qualité de vie selon un classement réalisé par Mercer. Comme vous pouvez le constater, ces deux pays sont des modèles d’inspiration pour enfin faire du Québec un pays. À nous de se prendre en main et de se libérer du Canada et de la monarchie anglo-saxonne. Cessons de nous contenter des miettes que le Canada nous donnent et sortons de l’ombre du Trudeauisme afin que le Québec brille à l’image de son peuple et de sa nation. 9