Nutrition, activité physique et cancer :
aspects pratiques
Mercredi 28 novembre 2012
Présentation du Pr Marie-Pierre TEISSIER 1
Maladies métaboliques
Hormones
et
Cancer
Le point de vue de
l'endocrinologue
Professeur Marie-Pierre TEISSIER
Limoges le 28/11/2012
INTRODUCTION
Données épidémiologiques : cohortes
Obésité et cancers (colon, utérus (endomètre) et sein)
Données scientifiques : récepteurs hormonaux sur
tumeurs
Contexte hormonal gonadique et risque de cancer :
prostate, sein, endomètre (grossesse, durée des
règles, THM)
Des pistes pour diabète de type 2 et cancer
Autres endocrinopathies rares : excès de production
de GH
=> Liens entre hormones, métabolisme
et cellules cancéreuses
Influence du surpoids
et/ou de l'obésité
Quelles sont les données ?
SURPOIDS/OBÉSITÉ ET CANCERSURPOIDS/OBÉSITÉ ET CANCER
Surpoids IMC entre 25 et 30
Obésité IMC > 30
Etude anglaise des facteurs de
cancérogénèse (Brit. J of cancer, 2011)montre :
Tabac, 1er facteur de cancérogénèse
Puis Structure/composition de
l'alimentation
Facteur Surpoids et ou Obésité
SURCHARGE PONDERALE et cancer
SURPOIDS, OBESITE ET PRISE PONDERALE
RAPIDE
Liens bien établis pour :
Sein, colon, endomètre, oesophage, rein
Possible aussi pour pancréas, vésicule, prostate.
Risque serait plus grand chez la femme /homme
(20-30 % versus 15-20 %)
Epidémiologie : obésité croissante
Etude ObEpi 2012 :
Obésité morbide :1,1% de la population adulte (1,6% femmes/0,6% hommes)
Population de plus en plus jeune
Population de plus en plus jeune concernée (cancer
sein
accru avant la ménopause ?)
Surpoids/Obésité : Quels mécanismes
?
Tissu adipeux : augmente la production
Estrogènes (rôle sur corps utérin et sein, chez
femme après ménopause)
Tissu adipeux et réduction activité physique :
augmente l'insulinorésistance et donc induit
hyperinsulinisme endogène,
Modification système insuline/IGFs/GH :
anabolisant (croissance cellule cancereuse sein,
colon)
Modification des protéines de l'inflammation :
médiatrices de fct de prolifération cellules et
inhibition des processus de nécrose pré-
déterminée (apoptose)
Nutrition, activité physique et cancer :
aspects pratiques
Mercredi 28 novembre 2012
Présentation du Pr Marie-Pierre TEISSIER 2
Rôle du contexte obésité avec le
cancer
Obésité mécanisme multifactoriel basé sur
déséquilibre balance enérgétique (entrées-
sorties), facteurs environnementaux, psycho-
sociaux.. liens communs avec cancer ???
Si prise de poids en lien avec excès de graisses
dans l'alimentation :
possible effet bénéfique (prévention de la
récidive du cancer du sein) en réduisant la
portion lipidique de l'alimentation (Wins, 2006)
Rôle possible du désequilibre entre l'apport en
fruits, en légumes, en fibres et en viande,
dans la génèse de l'obésité et dans le
développement de certains cancers.
Liens entre Diabète
Et cancer
Diabète et cancer : données
épidémiologiques
Diabète et cancers sont des maladies fréquentes
dont l’incidence est en augmentation.
Nouveaux cas de cancers diagnostiqués : 12.4
millions/an(2008, monde)
Nombrediabétiques adultes dans le monde : 285
millions (6.6%)
Dans le monde : causes de mortalité
cancer = 2ème cause
diabète = 12ème cause (7ème aux USA)
Association épidémiologique suggérées dès les années
1960
confirmée par méta-analysesd’études de populations
Diabète et cancers : états des lieux
LAmerican Diabetes Association et l’American Cancer Society,
ont rappelé (2010) que le diabète, particulièrement le type 2, est
associé à un risque plus élevé de certains cancers :
foie,
pancréas,
endomètre (corps utérus),
côlon, du rectum,
sein
vessie.
Par contre, DT2 serait associé à un risque réduit de cancer de la
prostate.
Par ailleurs, diabète de type 2 et cancer partagent des facteurs de
risque communs : l’âge, l’obésité, la mauvaise alimentation et la
sédentarité.
Enfin, il est évoqué que l’hyperinsulinémie, l’hyperglycémie et
l’inflammation pourraient favoriser l’apparition de ces cancers.
ETUDES EPIDEMIOLOGIQUES
RESULTATS : DIABETE de type 2 et
cancers
Cancers à risque relatif (RR) le plus élevé : ≥ 2 :
Foie
Pancréas
Endomètre
Cancers à risque relatif (RR) intermédiaire : 1,2 à 1,5
Colon et rectum
Sein
Vessie
Association incertaine : rein, lymphomes NH
Pas d’association : avec cancer poumon
Risque diminué : prostate (rôle hypotestostéronémie ?)
Diabète de type 1 ?
Nutrition, activité physique et cancer :
aspects pratiques
Mercredi 28 novembre 2012
Présentation du Pr Marie-Pierre TEISSIER 3
Nombreux facteurs biologiques potentiels :
Hyperinsulinisme (endogène / exogène)
Augmentation de biodisponibilité facteur de croissance IGF-1
Hyperglycémie
Inflammation chronique (cytokines et adipokines)
Stéatose hépatique, NASH puis cirrhose
Biodisponibilité modifiée des hormones sexuelles
Diabète et cancer
Relation de causalité biologique ? RESULTATS : DONNÉES
DESCRIPTIVES
Liens physiopathologiques entre diabète, Insuline, GH, IGFs et
cellules cancereuses (d'après Schridar et al, 2009)
Diabète et cancer
Relation de causalité biologique ? L'insuline
Hyperinsulinisme
Hyperinsulinisme endogène / résistance à l’insuline
Commun au diabète et à l’obésité
Hyperinsulinisme exogène
Insulinothérapie ??
Sécrétagogue de l’insuline
Effet de l’insuline : « facteur de croissance »
Voies de signalisation insuline / IGF-1 intriquées
Rôle possible ++ dans pathogénie cancers du foie et du
pancréas ?
Diabète et cancer : l'hyperglycémie
Relation de causalité biologique ?
The Warburg hypothesis :
rôle propre du glucose dans le métabolisme de la ¢
cancéreuse et dépendance des cellules vis-à-vis de la
glycolyse pour la production d’ATP (énergie)
Fixation par cellules du FDG au PET-scan souligne
implication du glucose dans les cellules malignes ou
inflammatoires
Existence dans la littérature scientifique, du lien entre
hyperglycémie et cancer même en l’absence de diabète.
Etudes suédoise ( 2007), japonnaise (2006), coréenne
(2005), autrichienne (2006) montrent l'augmentation du
risque de cancers en fonction de sous-groupes établis
selon que la glycémie à jeun normale, modérément élevée
à jeun ou AN (DT2).
Liens entre traitements, diabète et
cancer
• Le traitement anti-diabétique ne serait pas neutre sur le contrôle de la
maladie tumorale :
la metformine semble avoir in vitro,in vivo et en clinique, un effet anti-
tumoral dans certaines circonstances.
L'élévation de l'insuline endogéne par certains médicaments du diabéte
pourrait aussi être en cause au contraire comme facteur de croissance
(insulinosécréteurs).
Et l'insuline ? : Aucune preuve à ce jour, pour étayer le rôle de l'insuline
éxogène.
Inversement, certains traitements anti-tumoraux altèrent l’équilibre
diabétique.
Liens entre traitements, diabète et
cancer
• Des approches thérapeutiques préventives vis à vis des facteurs de risque
communs qui apparaissent comme une voie partagée par le cancer et le
diabète et l'obésité :
syndrome métabolique (trouble glyco-régulation),
dyslipidémie (hyper-triglyridémie et hypercholestérol),
Athérosclérose,
Doivent être encouragées et développées.
L’objectif thérapeutique comporte une éducation thérapeutique, beaucoup
plus structurée à ce jour en diabétologie qu’en cancérologie, dont
l'éducation diététique +++,
Car l’intervention diététique pourrait induire une réduction du risque de
rechute ;
Celle-ci est démontrée dans le cancer colo-rectal de stade III
et dans le cancer du sein RH+,
cette stratégie diététique est d’amplitude additionnelle au traitement
oncologique.Elle doit accompagner une activité physique regulière.
Nutrition, activité physique et cancer :
aspects pratiques
Mercredi 28 novembre 2012
Présentation du Pr Marie-Pierre TEISSIER 4
Conclusion (1)
les recommandations émises par les auteurs
du rapport américain (juin 2010) sont claires :
renforcer les messages faisant la
promotion d’un mode de vie sain :
combinant la pratique d’activité physique
régulière,
Une alimentation équilibrée
et la gestion raisonnable du poids.
En prévention obésité, cancer et DT2
Conclusion (2)
Nécessité d'un dépistage précoce du diabète,
de l'intolérance au glucose,
et de l'obésité
pour interférer le plus tôt possible
avec des liens biologiques possiblement
favorables au cancer.
Un programme de prise en charge au CHU
NUTRIAPA : prévention de la
rechute/récidive
Une multidisciplinarité autour de patients à
risque.
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!