Schizophrénie, antipsychotiques et diabète : quels liens

SCHIZOPHRENIE, ANTIPSYCHOTIQUES ET DIABETE : QUELS LIENS
F.Mnif, A.Ould Main, N.Rekik, M.Snoussi, M.Mnif Feki, M.ABID
Service d’endocrinologie CHU Hedi Chaker de Sfax
Le diabète est 2 à 3 fois plus fréquent chez les patients schizophrènes que dans la population
générale, un effet diabétogène possible des neuroleptiques s’associe chez ces patients à un
mode de vie particulier conduisant à la survenue d’un diabète de type 2.
Nous rapportons dans ce cadre les cas de 5 patients schizophrènes diabétiques suivis dans
notre service. Il s’agit de 2 hommes et 3 femmes, âgés de 48 ans (extrêmes : 35-67ans). La
schizophrénie a précédé le diabète chez tous les patients avec un délai moyen de 10 ans (7-
13ans), quatre patients étaient sous neuroleptiques et un était en arrêt du traitement
antipsychotique. Une décompensation aigue inaugurale était révélatrice du diabète chez 3
patients, des signes cardinaux étaient révélateurs du diabète chez une patiente, pour l’autre
patient le diabète était découvert lors d’un bilan de retentissement d’une obésité. Des
antécédents familiaux de diabète de type 2 et d’obésité étaient notées chez 80% des cas. Une
obésité androïde était trouvée chez 2 patients, une surcharge pondérale chez 2 patients et un
poids normal chez la dernière. L’enquête alimentaire a objectivé un régime hypercalorique
chez tous les patients. Le traitement a consisté au régime diabétique et hypocalorique chez un
patient, à l’insuline chez 2 patients, et à l’insuline associée aux biguanides chez les 2 autres
patients.
La survenue de diabète au cours de la schizophrénie dépendrait de multiples facteurs : outre
des facteurs génétiques et ethniques, seraient impliquées des anomalies intrinsèques du
métabolisme du glucose chez une telle population. La prise de poids liée ou non aux
antipsychotiques et les habitudes de vie (régime alimentaire, sédentarité) seraient des facteurs
de risque supplémentaires.
Les patients schizophrènes constituent une population à risque accru du diabète de type 2, une
surveillance régulière de ces patients doit permettre une prise en charge précoce pour
prévenir les complications métaboliques fréquentes chez ces patients, et retarder les
complications dégénératives sévères.
84
1 / 1 100%

Schizophrénie, antipsychotiques et diabète : quels liens

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !