Focus : Presse écrite portugaise Semaine du 30 juillet au 6 août 2014 SERVICE DE PRESSE F O C U S H E B D O M A D A I R E I – Réactions à la désignation de Carlos Moedas comme commissaire européen portugais Principaux titres : « Jean-Claude Juncker est resté sans femme et le Portugal avec un portefeuille qui n’aura vraisemblablement que peu de poids » (Publico, 01/08) La journaliste Teresa de Sousa revient sur les raisons qui ont empêchées Jean-Claude Juncker de donner satisfaction au Premier ministre portugais qui souhaitait avoir la garantie d’obtenir pour le Portugal un portefeuille important (économique ou politique régionale), à travers la candidature de la ministre des Finances, Maria Luis Albuquerque. Le futur président de la Commission ne pouvait pas s’engager sur ce point, sans avoir, au préalable, une vision générale de la constitution de son équipe. Par ailleurs, l’idée d’organiser les portefeuilles en « clusters » qui seraient sous la responsabilité de six vice-Présidents a vraisemblablement dû être prise en compte par Jean-Claude Juncker. Mme de Sousa souligne non sans amertume, qu’en fin de compte le Portugal allait se retrouver avec un portefeuille vraisemblablement insignifiant. Le DN (02/08) fait une lecture plus négative pour le Portugal de l’attitude de Jean-Claude Juncker, en insinuant que le futur commissaire ne pouvait pas donner un portefeuille de poids à Mme Albuquerque en raison du peu d’influence politique d’un petit pays comme le Portugal. Le DE (04/08) se félicite que le Premier ministre, en refusant de laisser partir Maria Luis Albuquerque, ait fait passer au pays le message que pour lui les priorités sont d’abord portugaises. Le Publico (01/08,04/08) rappelle que le futur commissaire européen, le secrétaire d’Etat adjoint du Premier ministre, Carlos Moedas, est le quatrième social-démocrate à avoir été nommé commissaire portugais - contre un seul socialiste -, mais le seul à n’avoir jamais été ministre. Alors que pendant les 15 dernières années le Portugal avait été représenté au plus haut niveau, d’abord par le commissaire à la justice et aux affaires internes, le socialiste Antonio Vitorino (considéré à Strasbourg comme le meilleur commissaire), puis, au cours de la dernière décennie par Manuel Barroso, le président portugais de la Commission européenne, avec la nomination de Carlos Moedas, « tout indique que cette fois-ci l’influence de ce petit coin de terre sera bien moindre ». Le JDN (02/08) et le DE (02/08,04/08) font une analyse positive de la désignation de Carlos Moedas, en tant que commissaire européen en mettant en exergue son expérience internationale et son excellente connaissance des rouages européens en tant que négociateur au cours de ces trois dernières années du mémorandum d’ajustement avec la troïka. Le DE (04/08) relève l’importance pour le Portugal d’avoir un commissaire qui a déjà les portes ouvertes à Bruxelles et qui connaît bon nombre de ses futurs collègues européens. L’ensemble de la presse, enfin, relaye la réaction du parti socialiste (PS), vainqueur des dernières élections européennes, à la nomination de Carlos Moedas, en mettant en avant les propos de son secrétaire général, Antonio Seguro, qui a déclaré que le choix du secrétaire d’Etat adjoint était strictement partisan et que le parti ne l’approuvait pas. Selon M. Seguro il s’agit d’un mauvais choix pour le Portugal, « sans grandeur », le candidat du gouvernement n’ayant « ni poids politique ni prestige européen ». Il regrette notamment que la candidature de l’eurodéputée socialiste, Maria Joao Rodrigues, n’ait pas été prise en compte par le gouvernement de Passos Coelho, alors que c’était celle, selon les dires de l’intéressée, que J.C. Juncker aurait souhaitée recevoir de la part du Portugal. II - Annonce d’un plan de recapitalisation de la banque Espiritu Santo. Principaux titres : « « L’Etat et la banque injectent 4,9 milliards d’euros pour créer un « nouveau BES » (Publico, 04/08). L’ensemble de la presse portugaise a relayé la décision prise, le 4 août, par le gouvernement portugais et la Banque du Portugal de mettre fin à la crise qui secoue la banque Espiritu Santo depuis près d’un mois, et de sauver celle qui a été la première banque privée du pays. Cette décision est intervenue alors que les actions de la banque avaient enregistré en deux jours des pertes de plus de 60 %, amenant les autorités boursières à suspendre, vendredi 1er août, la cotation à la Bourse de Lisbonne des titres BES, dans l’attente d’un plan de sauvetage (DE, 02/08, JDN, 1 02/08). Cette chute vertigineuse du titre BES fait l’objet d’une enquête de la « Commission du marché des valeurs mobilières » qui souhaite vérifier si des fuites d’informations – d’une faillite imminente de la banque - ne seraient pas à l’origine de la vente massive d’actions de la part de certains investisseurs, comme « Portugal telecom » (DE, 06/08), JDN, 06/08). La situation, devenue incontrôlable, avec une banque qui présentait un risque de cessation de paiements mettant en danger l’ensemble du système financier national et pouvant entraîner des turbulences sur les marchés européens, a amené le gouvernement à élaborer, en lien étroit avec Bruxelles, un plan de recapitalisation qui a été présenté le 4 août par le gouverneur de la Banque du Portugal, Carlos Costa. La BES est scindée en deux, les actifs sains étant confiés à une nouvelle banque « Novo Banco » et les actifs toxiques maintenus entre les mains des actionnaires au sein du BES, transformé en une structure de défaisance. Parmi ces actionnaires se trouvent la famille Espiritu Santo (20,1 % des actions) et le Crédit Agricole (14,6 %). La nouvelle banque sera contrôlée par le Fonds de résolution bancaire portugais créé en 2012 à la demande de la troïka des créanciers du Portugal. « Novo Banco » est doté d’un capital social de 4,9 milliards d’euros, dont 4,4 milliards puisés dans l’enveloppe de 12 milliards d’euros allouée à la recapitalisation des banques dans le cadre du plan de sauvetage, dont il reste 6,4 milliards d’euros. 500 millions seront apportés par le Fonds de résolution bancaire (DE, 04/08, DN, 04/08, Publico, 04/08). Cette initiative a été bien accueillie par les marchés. La Bourse de Lisbonne a rebondi lundi 4 août en fin de matinée de 1,54 % et les taux d’emprunts à dix ans se sont détendus. JDN (04/08) retient néanmoins que si le prêt de 4,4 milliards d’euros octroyé à l’Etat au Fonds de résolution bancaire portugais n’était pas remboursé d’ici à la fin de l’année, cela coûterait au pays 2,6 % de PIB, portant le déficit 2014 de 4 % (prévu) à 6,6 % du PIB. 2019 n’intègre pas l’inflation, et regrette que le gouvernement n’avance pas plutôt sur la réforme de l’Etat. III - Impact prévisible du traité de partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) sur le Portugal, selon une étude internationale. Principaux titres : « Le Portugal peut gagner plus d’un milliard d’euros avec l’accord commercial entre l’Union européenne et les Etats-Unis », (DE, 01/08) Selon une étude internationale sollicitée par le gouvernement portugais auprès du think tank « Center for Economic Policy Research » (CEPR), le Portugal est, en comparaison à d’autres Etats membres de l’Union européenne, l’un des pays qui bénéficiera le plus, et le plus rapidement, des retombées du TTIP. Dans l’hypothèse où celui-ci serait appliqué à court terme, l’impact économique pour le Portugal devrait se traduire par une augmentation annuelle du PIB de 0,66 %, et la création de 40.500 postes de travail. Le Publico (01/08) met l’accent sur la hausse des exportations qui s’en suivraient et qui serait comprise entre 1,35 % et 1,70 %, et sur celle des importations (environ 1,35 %).Le journal ajoute que deux secteurs de l’économie portugaise profiteront tout particulièrement du démantèlement des barrières tarifaires, celui des textiles et celui de l’équipement électrique. Le focus hebdomadaire n’est pas une revue de presse exhaustive mais une sélection ponctuelle, sous forme de résumés synthétiques et limitée à deux pages, de quelques sujets saillants de l’actualité (politique, économique, sociale ou culturelle) développés par les principaux titres de la presse écrite portugaise [quotidiens : Público, Diário de Notícias (DN), i, Diário Económico (DE), Jornal de Negócios (JDN), Correio da Manhã (CM) ; hebdomadaires : Expresso, Visão, Sábado]. Le contenu du Focus presse n’engage pas la responsabilité de l’ambassade. Pour toute utilisation du texte, même partielle, merci de vous adresser au service de presse. 2