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TOUT SAVOIR
SUR L’APPROCHE ESG
ENVIRONNEMENT, SOCIAL ET GOUVERNANCE D’ENTREPRISE
UN GUIDE POUR LES INVESTISSEURS
INSTITUTIONNELS
La banque
d’un monde
qui change
Responsables éditoriaux
Kate Spencer, Spécialiste marketing global - Investisseurs Institutionnels, BNP Paribas Securities Services
Contributeurs
Diogo Malato-Moura, Responsable équipe produits d’analyse du risque et de la performance, BNP Paribas Securities Services
Vincent Simon, Spécialiste produits d’analyse du risque et de la performance, BNP Paribas Securities Services
Alexandre Razzi, Responsable de la coordination globale RSE, BNP Paribas Securities Services
Pauline Bernard, Responsable des ventes France - Investisseurs institutionnels et intermédiaires Financiers, BNP Paribas
Securities Services
Remerciements
Nous souhaitons remercier Pensions and Lifetime Savings Association pour leur aide dans le développement de ce guide.
Avant-propos
Avant-propos
Avant-propos
La gestion reposant sur des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise (ESG)
est progressivement intégrée dans les processus d’analyse et de décision d’investissement. Il est
toutefois compliqué d’expliquer concrètement en quoi elle consiste et comment elle peut trouver sa
place dans le processus d’investissement.
L’article 173 de la loi de transition énergétique, qui impose aux investisseurs plus de transparence sur
l’empreinte carbone de leurs portefeuilles, a été publié au journal officiel le 31 décembre 2015.
Ce décret est une innovation législative faisant de la France le premier pays à créer une obligation de
reporting pour les investisseurs institutionnels sur leur gestion du risque climat et la prise en compte
des critères ESG.
Nous vous proposons, à travers ce guide, une lecture simplifiée de l’approche ESG qui vous aidera
à bâtir un dispositif d’investissement solide et à intégrer les critères ESG dans votre processus
décisionnel (notamment en décrivant les composantes essentielles de l’analyse ESG, telles que les
données et les notations).
Figurant parmi les plus grands établissements financiers au monde, BNP Paribas joue un rôle clé
dans le développement des pratiques d’investissement responsable et durable. La Banque fait
partie des leaders du marché des obligations vertes et de la structuration de produits contribuant à
l’investissement responsable.
En 2015, nous sommes intervenus dans le cadre d’émissions d’obligations vertes et climatiques
pour le compte d’un large éventail d’émetteurs, dont des autorités locales, des entreprises et des
organisations supranationales. Nous avons notamment participé en tant que chefs de file à la
première obligation verte émise par une banque commerciale publique indienne.
BNP Paribas Investment Partners (IP) a, également, été l’une des premières sociétés de gestion en
Europe à adopter une politique d’investissement responsable et à soumettre tous ses investissements
à des critères ESG. Nos produits ISR ont été primés à de nombreuses reprises à l’échelle européenne,
avec 10 labels ISR Novethic, 5 labels environnementaux Novethic et 6 labels environnementaux
Luxflag.
En tant que banque dépositaire, nous vous accompagnons et vous proposons des analyses et des
reporting de risque et de performance qui vous aideront à intégrer les politiques ESG et à démontrer
leur intérêt auprès de votre conseil d’administration ou de votre comité d’investissement.
.
Philippe Ricard
Responsable services actifs et fonds
Sommaire
Sommaire
08
Introduction
10
Chapitre 1 – Quel sens donnons-nous à l’approche
ESG en matière d’investissement ?
12
Chapitre 2 – ESG : quelles applications ?
17
Chapitre 3 – Terminologie et cadres de
fonctionnement de l’approche ESG
20
Chapitre 4 – Intégrer l’approche ESG dans le
processus décisionnel d’investissement
24
Chapitre 5 – Données et scores ESG
30
Chapitre 6 – La checklist ESG
32
Chapitre 7 – Changement climatique et prix du
carbone
35
Conclusion
Introduction
Introduction
Introduction
Grâce aux critères ESG (environnement, social et gouvernance), les investisseurs
bénéficient d’un angle d’analyse complémentaire pour piloter le risque d’investissement.
L’approche ESG passe en revue les pratiques de chaque entreprise et, à partir du
constat réalisé, permet d’évaluer le degré de risque en fonction de ses bonnes pratiques
environnementales, de son dispositif de gouvernance, du soutien qu’elle apporte aux
pratiques sociales et de ses performances économiques.
De nombreux investisseurs institutionnels intègrent déjà les facteurs ESG dans leurs décisions
d’investissement estimant que les facteurs de développement durable ont une influence marquée sur
le profil de risque et la performance de leurs investissements.
L’approche ESG est par nature flexible et peut s’appliquer :
¡¡ À toute classe d’actifs, y compris les classes illiquides (comme le capital-investissement et
l’immobilier) et alternatives (comme les produits dérivés).
¡¡ À tous les niveaux d’analyse (par fonds, par région, par secteur ou par entreprise).
La principale difficulté est de collecter des données précises et fiables pour que l’investisseur ait la
visibilité et la transparence nécessaires sur l’entreprise dans laquelle il investit, quelle que soit la
classe d’actifs. Autre point crucial, il faut veiller à instaurer un dialogue constructif avec les acteurs
du secteur de l’investissement, en particulier les sociétés de gestion et les cabinets de conseil. .
Ce guide présente les principes de la gestion ESG et décrit les différentes manières de les adopter.
¡ 9 ¡
Chapitre 1
Quel sens donnons-nous
à l’approche ESG
en matière
d’investissement ?
Quel sens donnons-nous à l’approche ESG en matière d’investissement ?
1.1 Qu’est-ce que l’investissement responsable ?
L’investissement responsable est une approche qui reconnaît de manière explicite la pertinence, pour les
investisseurs, des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance et, plus globalement, de la solidité
et de la stabilité à long terme du marché1.
L’investissement responsable (IR) ne doit pas être confondu avec l’investissement socialement
responsable (ISR) dans la mesure où l’ISR associe la performance des investissements et la gestion
éthique. Dans ce guide, nous considérons que le IR est façonné par des facteurs financiers
plutôt qu’éthiques ou moraux , et que sa vocation première est de réduire le risque des
investisseurs et d’améliorer les performances ajustées du risque.
ESG est un acronyme décrivant un ensemble de risques (environnementaux, sociaux et de
gouvernance) qui sont reconnus et intégrés dans les travaux de recherche et le processus décisionnel.
Il est possible d’intégrer l’approche ESG dans le cadre d’une gestion d’actifs en interne ou via des
gérants externes. Pour les investisseurs institutionnels qui ont recours à des sociétés de gestion
externes, il convient de tenir compte de l’approche ESG dès la procédure de nomination
(appels d’offres interrogeant sur l’approche ESG dédiée à une classe d’actifs et / ou des questions
plus larges telles que « Êtes-vous signataire des principes des Nations Unies pour l’investissement
responsable? »), jusqu’à l’assignation des mandats et au suivi ultérieur du gérant d’actifs. Ce
processus sera décrit plus en détail au chapitre 5.
“ESG est un acronyme décrivant
un ensemble de risques.”
1 “Qu’est-ce que l’investissement responsable ?” - Les principes des Nations Unies pour l’investissement responsable
¡ 11 ¡
Chapitre 2
ESG : quelles
applications ?
ESG : quelles applications ?
Dans ce chapitre, nous étudions les principaux aspects de l’approche ESG et nous passons
en revue les raisons de sa popularité.
2.1 L’article 173 de la loi de transition énergétique
L’article 173 de la loi de transition énergétique impose aux investisseurs institutionnels de
communiquer sur le risque climatique de leurs portefeuilles, d’évaluer la part verte de leurs
investissements et de définir leur stratégie bas-carbone, et ce, depuis l’exercice 2016.
2.1.1 Mise en œuvre de la loi de transition énergétique
A travers ce décret, la France est le premier pays à se doter d’une réglementation ambitieuse en
matière d’actions financières pour le climat, comme cela a été souligné lors de la Journée de l’Action
sur les entreprises à la COP21. C’est une action concrète que la présidence française promeut en
2016 dans le plan d’actions Lima-Paris.
Ce décret, pris en application de l’article 173 de la loi de transition énergétique pour la croissance
verte, permettra d’accroître la mobilisation des investisseurs dans la transition vers une économie
bas-carbone.
Le décret, qui s’applique dès l’exercice 2016, va conduire les investisseurs à :
¡¡ Améliorer l’information qu’ils fournissent sur les émissions de gaz à effet de serre de leur
portefeuille.
¡¡ Définir la part verte de leurs investissements.
¡¡ Mettre en place une stratégie bas-carbone pour contribuer aux objectifs climatiques.
Le texte prévoit aussi des dispositions pour améliorer les pratiques au regard des retours
d’expérience des premières années.
2.1.2 Entités concernées par le décret d’application n° 2015-1850 du 29 décembre 2015
Les entités concernées sont :
¡¡ Les investisseurs Institutionnels
¡¡ Entreprises d’assurance et de réassurance
¡¡ Les mutuelles et institutions de prévoyance
¡¡ Institutions de retraite complémentaire
¡¡ Etablissement public gérant le régime public de retraite additionnel obligatoire
¡¡ Caisse Nationale de Retraites des Agents des Collectivités
¡¡ Caisse des Dépôts et Consignations
¡¡ Les sociétés de gestion de portefeuille
2.1.3 Décret d’application n° 2015-1850 du 29 décembre 2015
Description des principales informations ESG décrites dans le décret d’application
Selon notre interprétation de l’article 1, les principales informations ESG qui doivent être restituées
sont :
¡¡ Pour les entités ayant un bilan ou des actifs sous gestion inférieurs à 500 millions EUR :
¡¡ L’institutionnel ou la société de gestion doit informer les souscripteurs, affiliés, cotisants,
allocataires ou clients sur les critères relatifs aux objectifs ESG (sociaux, environnementaux et
de gouvernance) et informer sur la part des actifs et investissements classés par critères ESG.
¡¡ L’entité doit mettre en place une charte, une initiative ou un label type TEEC (Transition
Énergétique et Ecologique pour le Climat) pour les actifs et les investissements en OPCVM.
¡ 13 ¡
ESG : quelles applications ?
¡¡ Pour les entités ayant un bilan ou des actifs sous gestion supérieurs à 500 millions EUR :
¡¡ Respect des mêmes contraintes que les investisseurs dont le bilan ou les actifs sous
gestion sont inférieurs à 500 millions EUR.
¡¡ Mesure de l’empreinte carbone des portefeuilles.
¡¡ Suivi des dépenses d’investissements destinées au développement de la transition
énergétique et écologique et des stratégies bas-carbone.
¡¡ Suivi de la contribution des investissements au respect de l’objectif de limitation du
réchauffement climatique.
¡¡ Description des critères liés à l’environnement.
¡¡ Description de la méthodologie des informations ESG utilisées.
Planning de mise en place ESG du décret d’application
¡¡ Article 2 – « Les informations qui doivent figurer sur le site internet de l’entité en
application de l’article D. 533-22-1 y sont présentées parallèlement à la publication de
son rapport annuel au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2016 ou au plus
tard le 30 juin 2017. Les informations qui doivent figurer dans le rapport annuel de l’entité
en application du même article sont présentées dans les rapports annuels relatifs aux
exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016. »
Contrôle la bonne exécution du décret d’application
¡¡ Article 3. – « Les autorités compétentes veillent, conformément à leurs missions prévues
par la loi et dans la limite de celles-ci, à ce que les entités assujetties à leur contrôle se
conforment aux dispositions du présent décret. »
Prochaines étapes d’analyse suite à la mise en place du décret d’application
¡¡ Article 4. – « Un bilan de l’application des dispositions du présent décret sera réalisé par
le Gouvernement à l’issue des deux premiers exercices avant le 31 décembre 2018. »
2.2 L’approche ESG et les devoirs fiduciaires de l’administrateur
Comme l’ont exprimé les principes des Nations Unies pour l’investissement responsable et la
Commission européenne : « Dans de nombreuses juridictions, on considère souvent que les devoirs
fiduciaires imposent aux administrateurs ou d’autres agents fiduciaires l’obligation de maximiser
la performance des investissements ». Tout en précisant que cette tendance a bien souvent mis
l’accent sur les performances à court terme et négligé les risques ESG.
Mais le contexte évolue sous l’effet de plusieurs facteurs :
¡¡ Il est globalement admis que l’approche ESG peut enrichir le processus global de mesure
et de gestion du risque (et qu’elle est complémentaire aux méthodes traditionnelles
d’analyse du risque d’investissement).
¡¡ L’impact financier des thématiques ESG sur la performance à long terme des
investissements est désormais plus clair.
2.3 L’approche ESG et l’impact sur la performance à long terme
des investissements
Un nombre croissant de preuves tendent à montrer que les entreprises dotées d’un modèle de
développement économique durable génèrent de meilleures performances financières, et que
les investisseurs tenant compte de la notion de développement durable peuvent bénéficier de
performances corrigées du risque plus élevées.
¡ 14 ¡
ESG : quelles applications ?
Par exemple, un rapport publié en 20151 compilant plus de 200 travaux et sources d’informations
universitaires sur le développement durable a démontré l’existence d’une corrélation entre les
pratiques de développement durable des entreprises et leurs performances économiques.
2.4 Pertinence de l’approche ESG dans les diverses classes d’actifs
Historiquement, l’investissement responsable s’est concentré sur les actions cotées et plus
particulièrement sur les droits de propriété inhérents aux titres. Toutefois, aujourd’hui, toutes les
classes d’actifs sont concernées par les facteurs ESG. De plus, ces facteurs doivent être pris en
compte lors des différentes phases du cycle d’investissement. Le capital-investissement est, par
exemple, moins transparent et plus illiquide que les actions et nécessite donc des procédures de due
diligence à un stade plus précoce du processus d’investissement.
Actions cotées : une gestion déficiente des risques ESG peut amoindrir la performance
à long terme de l’entreprise concernée. Les investisseurs institutionnels qui utilisent des
gérants externes doivent instaurer un dialogue avec eux pour déterminer de quelle manière ils
comptent intégrer les facteurs ESG dans leur processus d’investissement.
Obligations d’entreprise : les investisseurs instutionnels détiennent des obligations à long
terme pour couvrir leurs engagements. Toute baisse de valeur des actions de la société peut
entraîner une diminution de la valorisation de marché de l’obligation. Le défaut constitue le
pire scénario.
Obligations souveraines : ces titres sont exposés aux risques politique, environnemental,
social et de gouvernance au niveau national.
Pour les instruments de taux , le guide relatif aux Principes des Nations Unies pour
l’investissement responsable (Fixed Income Investor Guide) donne un éclairage intéressant sur
les risques ESG pesant sur les obligations d’entreprise et les obligations souveraines.
Immobilier : l’immobilier est un secteur avec des implications environnementales
potentiellement importantes (sur les émissions de CO2 et les ressources naturelles) figurant au
cœur des problématiques de développement durable. Par exemple, la valeur des bâtiments à
haut rendement énergétique devrait augmenter.
Infrastructure : à l’image de l’immobilier, cette classe d’actifs peut avoir des répercussions
environnementales majeures. Par exemple, les valorisations des projets d’infrastructures
ayant une dépendance commerciale à des entreprises elles-mêmes exposées à des
problématiques ESG (comme les combustibles fossiles) devraient baisser.
Pour évaluer les performances ESG de l’immobilier et des infrastructures, le site du Global
Real Estate Sustainability Benchmark (GRESB) est très utile (www.gresb.com).
1F
rom the Stockholder to the Stakeholder. How Sustainability can drive financial outperformance. Arabesque Partners et
l’Université d’Oxford
¡ 15 ¡
ESG : quelles applications ?
Capital-investissement : les investissements sur ce segment de marché s’inscrivent
généralement dans une logique à long terme. Les allocations dans cette classe d’actifs (en %
du total de leur portefeuille) sont en progression. L’impact correspondant sur les portefeuilles
(comme pour les infrastructures et l’immobilier) peut être considérable et induire un risque
d’atteinte à la réputation de l’investisseur institutionnel. Les gérants spécialistes du capitalinvestissement (les General partners) doivent quant à eux avoir les compétences nécessaires
et mettre en place les politiques adéquates pour analyser et atténuer les risques ESG.
2.5 La COP21 et le changement climatique
En 2015, lors de la Conférence COP21 à Paris sur le changement climatique, 196 pays ont signé un
accord sur le climat de manière consensuelle. Les principales mesures de la COP21 sont les suivantes :
¡¡ Faire en sorte que toute hausse des températures mondiales soit inférieure à 2°C et
poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C.
¡¡ Examiner de la situation tous les 5 ans.
¡¡ Proposer aux pays en développement des solutions de financement liées au climat.
La France est le premier pays à promulguer une loi encadrant l’accord sur le climat. Toutes les
entreprises cotées seront tenues de dévoiler leur empreinte carbone une fois par an. L’absence de
communication des éléments demandés n’entraînera pas de pénalités.
D’autres pays imposeront prochainement un reporting obligatoire de l’empreinte carbone. Lorsque
les gouvernements auront reçu des données précises et régulières, ils pourront demander aux plus
gros émetteurs de réduire leur empreinte carbone.
Les conclusions de conférences comme la COP21 sont claires : les réglementations appliquées au
changement climatique chercheront toujours à réduire les émissions de carbone dans l’atmosphère.
Compte tenu de cette tendance, le prix de compensation du carbone va continuer à augmenter. Les
entreprises devront choisir entre investir dans des technologies permettant de réduire leurs émissions
de carbone ou continuer à acheter des contrats de compensation carbone de plus en plus onéreux.
Ce coût, qui devra être intégré dans les futurs modèles d’évaluation des risques, a fait apparaître de
nouveaux types d’analyses innovantes sur les impacts du prix du carbone (cf. Chapitre 8).
La France fixera unilatéralement le prix plancher du carbone à « environ 30 euros la tonne »
dans la prochaine loi de finances, a déclaré la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, aux
ambassadeurs des pays de l’Union européenne à Paris. La France veut taxer le recours aux énergies
fossiles pour la production électrique à partir de 2017, en attendant de convaincre ses partenaires
de réformer un marché du carbone communautaire perfectible.
¡ 16 ¡
Chapitre 3
Terminologie
et cadres de
fonctionnement
de l’approche ESG
Terminologie et cadres de fonctionnement de l’approche ESG
3.1 Terminologie ESG
L’acronyme ESG est composé de trois lettres (E, S et G). Elles font référence aux trois angles
d’analyse du fonctionnement d’une entreprise, de ses processus de fabrication et de services, mais
aussi, de ses interactions avec les acteurs locaux, nationaux ou régionaux.
Ce sont eux qui déterminent les facteurs ESG. Le diagramme ci-dessous présente une liste nonexhaustive de ces facteurs.
SOCIAL
ENVIRONNEMENT
• Émissions de carbone
• Risques liés au
changement climatique
• Utilisation des
ressources énergétiques
• Approvisionnement en
matières premières
• Gestion de la chaîne
d’approvisionnement
• Déchets et recyclage
GOUVERNANCE
D’ENTREPRISE
• Relations avec la
communauté
• Structure du Conseil
d’administration
• Thématiques liées à la
diversité
• Subornation et corruption
• Relations avec les
employés
• Distinction de rôle entre
le PDG et le président
• Santé et sécurité
• Rémunération des
dirigeants
• Droits de l’homme
• Droits des actionnaires
• Responsabilité relative
aux produits
• Vision et stratégie
• Procédures de vote
• Gestion de l’eau
Pour évaluer les risques ESG, il faut avoir à sa disposition des indicateurs qui reflètent et
décrivent de manière objective et quantitative les facteurs ESG, et appliquer cette analyse à toutes
les classes d’actifs et à tous les véhicules d’investissement.
Ci-dessous quelques exemples d’indicateurs :
Émissions de carbone
¡¡ Total des émissions de CO2 et d’équivalents CO2 en tonnes, divisé par les ventes/revenus
nets.
Responsabilité relative aux produits
¡¡ L’entreprise a-t-elle procédé à un rappel massif de ses produits ou a-t-elle complètement
retiré un produit en raison d’un défaut ou de problèmes de sécurité ?
Structure du Conseil d’administration
¡¡ Le PDG est-il aussi Président du Conseil d’Administration ?
Un investisseur institutionnel devra déterminer les facteurs ESG qui ont une incidence importante
sur ses investissements (cf. Chapitre5)
3.2 Principes des Nations Unies pour l’investissement responsable
Les principes des Nations Unies pour l’investissement responsable (PRI) est une initiative prise
par des investisseurs en partenariat avec l’Initiative du Programme des Nations Unies pour
l’environnement relative au financement et le Pacte mondial des Nations Unies. Les six Principes
édictés traduisent la conviction que les thématiques ESG peuvent vraiment se répercuter sur la
¡ 18 ¡
Terminologie et cadres de fonctionnement de l’approche ESG
performance des investissements et doivent donc faire l’objet d’un examen approprié au titre des
devoirs fiduciaires. Ces principes instaurent un cadre volontaire permettant aux investisseurs
d’intégrer les thématiques ESG dans leur processus décisionnel et leurs pratiques d’actionnariat.
Vous trouverez ci-dessous des exemples d’initiatives qu’un investisseur peut mettre en place pour
chacun des 6 Principes.
1
Nous allons intégrer les thématiques ESG dans nos analyses d’investissement et notre
processus décisionnel.
• Le document de présentation de votre politique d’investissement doit aborder
les thématiques ESG.
2
Nous serons des investisseurs actifs et prendrons en compte les questions ESG dans nos
politiques et pratiques d’actionnaires.
• Demandez aux gérants de portefeuilles de mettre en œuvre des démarches d’engagement
sur les questions ESG et d’en rendre compte.
3
Nous inciterons les entités dans lesquelles nous investissons à communiquer de manière
appropriée sur les problématiques ESG.
•D
emandez un reporting standardisé sur les questions ESG (à l’aide d’outils comme la
Global Reporting Initiative).
4
Nous encourageons l’acceptation et la mise en œuvre des principes dans le secteur de
l’investissement.
• Incluez les obligations imposées par les Principes dans vos réponses à des appels d’offres.
5
Nous allons travailler ensemble pour accroître notre efficacité dans la mise en œuvre des
Principes.
• Initiez ou contribuez à des initiatives collaboratives appropriées.
6
Nous allons assurer un reporting de nos activités et des progrès réalisés concernant la mise
en œuvre des principes.
•C
ommuniquez sur les progrès réalisés et/ou sur les réussites liées aux principes, à l’aide
de l’approche comply or explain (« se conformer ou se justifier »).
Les signataires des Principes des Nations Unies pour l’investissement responsable sont des
investisseurs institutionnels, des sociétés de gestion et des prestataires de services partenaires.
En 2015, l’initiative a attiré 220 nouveaux signataires, dont 24 investisseurs institutionnels, 162
sociétés de gestion et 33 fournisseurs de service (source : rapport annuel 2015 - PRI).
3.3 Le Pacte mondial des Nations Unies
Le Pacte mondial des Nations Unies invite les entreprises à adopter, soutenir et appliquer dans leur
sphère d’influence 10 principes universellement reconnus dans les domaines des droits de l’homme,
des normes de travail et de l’environnement et de lutte contre la corruption. Avec près de 8 000
entreprises signataires et 4 000 signataires non issus du monde professionnel, la participation à
l’initiative du Pacte mondial est devenue un indicateur majeur de la capacité d’une entreprise à
identifier et à gérer les questions ESG auxquelles les investisseurs sont sensibles.
¡ 19 ¡
Chapitre 4
Intégrer l’approche
ESG dans le
processus décisionnel
d’investissement
Intégrer l’approche ESG dans le processus décisionnel d’investissement
4.1 La politique ESG
Les convictions d’investissement sont l’un des piliers de la politique ESG. La politique ESG précise
dans des termes pratiques comment l’investisseur institutionnel va intégrer l’approche ESG dans
son processus d’investissement. Les investisseurs institutionnels peuvent souhaiter passer en revue
les politiques et les pratiques de leur promoteur, et déterminer le degré d’alignement nécessaire.
Une politique ESG doit prévoir :
¡¡ Les facteurs ESG importants pour l’investisseur institutionnel : la structure du conseil, la
gestion de la chaîne d’approvisionnement.
¡¡ La manière de travailler des investisseurs institutionnels avec les gérants d’actifs.
¡¡ Le mode de collaboration des investisseurs institutionnels avec les autres intervenants.
¡¡ Le facteur ESG ayant l’impact le plus important sur un investissement spécifique : les pays
offrant une protection sociale moins généreuse nécessitent une analyse plus approfondie
du volet social que du volet gouvernance.
¡¡ Les indicateurs clés de performance (KPI) utilisés par l’investisseur institutionnel
pour mesurer les performances ESG : les scores liés aux émissions de carbone ou à la
gouvernance.
4.2 Le processus d’investissement
CONVICTIONS D’INVESTISSEMENT ET POLITIQUE ESG
OBJECTIFS
D’INVESTISSEMENT
•G
estion actif-passif
(ALM)
• Allocation d’actifs
•É
noncé des principes
d’investissement (SIP)
1
MISE EN ŒUVRE
2
•É
laboration du mandat
SUIVI/CONTRÔLE
3
• Données analytiques
ESG
élection des sociétés de
•S
gestion
•A
ttribution
•P
rofil de risque
• Analyse des expositions
•C
onstruction de
portefeuille
• Analyse de risque
• Indices de référence
•P
erformance
• Examen des gérants
•S
tress test
PRINCIPES GENERAUX : convictions d’investissement et politique ESG
Les convictions d’investissement et la politique ESG doivent influencer l’évolution du processus
d’investissement (cf. diagramme ci-dessus). Ils auront donc un impact sur les objectifs
d’investissement, la sélection des gérants et le dialogue permanent entre l’investisseur et ses
gérants d’actifs.
PREMIÈRE ÉTAPE : objectifs d’investissement
Dans un premier temps, les administrateurs doivent fixer le ou les objectif(s) d’investissement de
l’investisseur institutionnel. Pour cela, ils doivent tenir compte du passif du fonds ou du portefeuille,
de sa situation de financement, du risque de longévité et des exigences en matière de liquidité.
¡ 21 ¡
Intégrer l’approche ESG dans le processus décisionnel d’investissement
Il définira ensuite la politique d’investissement du portefeuille dans l’Énoncé des principes
d’investissement (SIP) ou tout autre document équivalent décrivant la stratégie d’investissement.
Les convictions d’investissement et les principes relatifs à l’investissement responsable sont inclus
dans l’Énoncé, qui décrit également le mode de gouvernance du fonds ou du portefeuille et le mode
de gestion des actifs. L’Énoncé précise également l’allocation d’actifs stratégique du fonds ou du
portefeuille.
DEUXIÈME ÉTAPE : mise en oeuvre
Sélection des sociétés de gestion
A ce stade, il est crucial pour l’investisseur institutionnel de formuler ses attentes en matière
d’ESG vis-à-vis d’un gérant d’actifs potentiel. Pour cela, il peut être utile de poser des questions
sur l’investissement responsable. L’investisseur institutionnel voudra probablement évoquer les
attentes ESG pour chacune des étapes du processus de sélection des gérants (réunions initiales et
présentations officielles). Il posera aussi des questions au gérant de portefeuille (plutôt que de les
poser uniquement à l’analyste ESG). S’ils veulent obtenir le mandat d’investissement, les gérants
devront respecter les convictions d’investissement de leur client. Les principales exigences ESG
doivent être consignées dans la Convention de gestion (Investment Management Agreement - IMA).
L’une des références les plus utiles pour déterminer les questions à poser est le document lié aux
Principes des Nations Unies pour l’investissement responsable intitulé Aligning Expectations –
Guidance for Asset Owners on Incorporating ESG Factors into Manager Selection, Appointment and
Monitoring.
QUESTIONS SUR LA SÉLECTION DES GÉRANTS
De nombreuses questions relatives aux facteurs ESG peuvent être utilisées dans le cadre du
processus de sélection des gérants. Les principaux sujets de discussion seront par exemple :
¡¡ L
a politique d’investissement responsable et gouvernance : « Pour quelles raisons vous
(le gérant) intéresserez-vous aux questions ESG (justification de la priorité accordée à
l’investissement responsable) ? ».
¡¡ L
es ressources ESG : « De quelle manière vos gérants de portefeuille sont-ils encouragés à
intégrer les facteurs ESG dans leur gestion ? ».
¡¡ L
’intégration des facteurs ESG : « Comment ces facteurs sont-ils intégrés dans les processus
d’analyse et décisionnel ? ».
¡¡ L
e vote et l’engagement : « Avez-vous des exemples d’initiatives d’engagement avec des
entreprises et les résultats obtenus ? ».
¡¡ L
e suivi / le contrôle : « A quelle fréquence et via quels canaux de communication (réunions,
rapports écrits, etc.) les activités liées à l’investissement responsable sont-elles remontées
aux investisseurs institutionnels ? ».
Dans le cadre de la sélection des gérants, voici plusieurs aspects pour lesquels les investisseurs
institutionnels voudront probablement vérifier qu’ils comprennent parfaitement la manière dont
les gérants intègrent les facteurs ESG dans la construction de leur portefeuille :
¡¡ Analyse des investissements.
¡¡ Sélection des indices de référence, par exemple un indice standard ou un indice « orienté ESG ».
¡¡ O
ptimisation de l’allocation d’actifs (« Le gérant tient-il compte des facteurs ESG dans les pondérations du portefeuille ? »).
¡¡ S
tress tests des facteurs ESG, par exemple obligations relatives à l’immobilier ou à l’efficacité
énergétique et leur impact potentiel.
¡ 22 ¡
Intégrer l’approche ESG dans le processus décisionnel d’investissement
TROISIÈME ÉTAPE : suivi/contrôle
Cette troisième et dernière étape concerne le contrôle du déroulement des investissements pour
vérifier le respect des objectifs de risque et de performance de l’investisseur institutionnel, et
l’adhésion à la philosophie d’investissement établie (c’est à dire les convictions d’investissement).
Il existe diverses sources de reporting ESG. Les investisseurs doivent inciter les gérants d’actifs à
fournir des rapports ESG plus détaillés. Les cabinets de conseil en investissement fournissent aussi
des rapports sur les investissements et des analyses des performances des gérants. Les investisseurs
peuvent aussi décider d’investir pour développer leur propre solution de reporting.
On constate une demande croissante pour des analyses de risques et des performances par des tiers
indépendants, qui peuvent désormais inclure des indicateurs ESG. Certains dépositaires globaux sont
en mesure de proposer aux investisseurs institutionnels des rapports indépendants dans le cadre de
leur analyse des risques et des performances.
¡ 23 ¡
Chapitre 5
ESG – Données et scores
ESG – Données et scores
5.1 L’importance des données
Pour les investisseurs institutionnels, les données ESG constituent des informations complémentaires
permettant d’évaluer le risque et les performances. Parmi les données collectées pour procéder
aux évaluations des risques ESG, nombre d’entre elles ne sont pas des indicateurs de risques
traditionnels. Il est donc crucial que ces données soient précises, qu’elles proviennent de sources
indépendantes et qu’elles soient analysées en fonction des risques financiers qu’elles sont
susceptibles de représenter. Ces informations complémentaires engendrent des questions pour les
échanges avec le gérant d’actifs.
Qu’il s’agisse d’analyser une entreprise, d’évaluer un portefeuille ou de passer en revue tous les
actifs d’un investisseur institutionnel, toutes ces tâches nécessitent une nouvelle approche de
collecte et de normalisation d’un ensemble élargi de données.
Plusieurs aspects doivent être pris en compte :
¡¡ Qu’englobent les « données ESG » ?
¡¡ Quels actifs peuvent faire l’objet d’un suivi ?
¡¡ Qui peut assurer ce suivi ?
¡¡ Quel est le degré d’actualisation des données ?
¡¡ De quelle manière les données peuvent-elles contribuer à réduire le risque d’investissement ?
Intéressons-nous maintenant aux meilleures pratiques pour la collecte, l’analyse et l’utilisation des
données ESG et comment le traitement de ces données peut améliorer les bonnes pratiques d’un
investisseur institutionnel.
5.2 Détermination des scores ESG
L’analyse ESG débute par l’attribution de score à chaque entreprise en portefeuille.
Qu’est-ce qu’un score ESG ?
Le score ESG est un indicateur multiple incluant tous les facteurs environnementaux, sociaux
et de gouvernance, auxquels on associe des facteurs économiques. Les scores individuels peuvent
ensuite être compilés pour calculer le score d’un portefeuille, d’un secteur, d’une région ou encore le
score de n’importe quelle donnée spécifique, comme la durée.
Le score ESG d’une entreprise est déterminé à partir de trois catégories : « E » pour
environnemental, « S » pour social et « G » pour gouvernance. Chaque catégorie regroupe de
nombreux facteurs sous-jacents qui peuvent être évalués. Les fournisseurs de données sont en
mesure de collecter et de valider les données ESG sous-jacentes des entreprises. Dans le tableau
suivant, vous trouverez des exemples de questions posées pour collecter des données. Leur
importance dans une perspective de risque financier peut varier d’un secteur ou d’un pays à l’autre.
ENVIRONNEMENT
¡¡ L’entreprise cherche-t-elle à réduire ses émissions de manière précise ?
¡¡ L’entreprise mesure-t-elle ses eaux usées/déchets énergétiques? A-t-elle fixé des objectifs en vue
de les réduire ?
SOCIAL
¡¡ L’entreprise a-t-elle fixé des objectifs précis pour accroître la diversité auprès de ses employés ?
¡¡ Le pourcentage de dons politiques par rapport à son chiffre d’affaires.
GOUVERNANCE
¡¡ Les fonctions de PDG et de Président sont-elles occupées par la même personne ?
¡¡ Les actions ordinaires de l’entreprise ont-elles des droits de vote équitables (par action) ?
¡ 25 ¡
ESG – Données et scores
Les scores ESG doivent surtout reposer sur des données objectives, cohérentes et compatibles. Les
informations doivent être collectées et vérifiées de manière indépendante pour en assurer l’intégrité
et la validité. Ainsi, dans le cadre de la collecte des données ESG, les informations ne sont pas
toujours à chercher du côté des entreprises.
Les réponses sont compilées pour générer un score ESG par entreprise. Le score le plus élevé est
A+ et le plus faible D- (cf. ci-dessous). Il est aussi possible d’utiliser une échelle allant de 1 à 10 (les
principes restent les mêmes).
A+ A A- B+ B B- C+ C C- D+ D DLe score ESG peut être analysé selon ses composantes E, S et G. Par exemple, une entreprise avec
un score ESG total de B+ peut avoir des scores individuels très élevés sur les aspects social et de
gouvernance, mais un score faible sur la composante environnementale. Cette approche permet
d’obtenir une vision plus claire des risques ESG inhérents aux investissements sous-jacents.
5.3 Fourniture de données ESG
Les fournisseurs de données ESG développent de nouveaux processus et de nouvelles bases de
données. Ces innovations sont une étape importante pour obtenir des données fiables et ainsi
intégrer des reportings et des analyses ESG dans le processus d’investissement de la même manière
que d’autres mesures de risque plus classiques comme la Value-at-Risk (VaR) ou les notations de
crédit.
Certains gérants réalisent eux-mêmes leur recherche et leurs analyses et intègrent depuis des
années des éléments ESG dans leur processus d’investissement et de sélection des valeurs. Mais
jusqu’à une époque récente, le reporting ESG n’était pas demandé systématiquement par les
investisseurs institutionnels dans le cadre de leur processus de sélection des gérants, ni même
stipulé dans la convention de gestion.
Les gérants d’actifs doivent fournir un reporting ESG pour chacun de leur fonds ou de leur mandat.
Mais cela ne supprime pas la tâche de compilation des données de tous les portefeuilles. Les
dépositaires font déjà office de « consolidateurs » de données pour les investisseurs institutionnels
et leur fournissent toute une palette de services de valorisation et de reporting du risque. Ils
sont donc bien placés pour enrichir leurs services et intégrer les facteurs ESG dans un dispositif
de reporting plus large dédié aux investissements et au risque. En leur offrant une vue globale
des investissements de tous leurs gérants d’actifs, les investisseurs institutionnels ont une bien
meilleure idée de leur profil de risque ESG.
PRINCIPALES QUESTIONS À POSER À VOTRE DÉPOSITAIRE
¡¡ A quelles données ESG avez-vous accès au niveau des entreprises ?
¡¡ P
ouvez-vous calculer des scores pour des portefeuilles ESG en fonction des scores des classes
d’actifs ?
¡¡ Pouvez-vous fournir des scores distincts pour les composantes E, S et G ?
¡¡ A
vez-vous accès à des indices standards et dédiés à l’approche ESG, et pouvez-vous leur attribuer des scores ?
¡¡ P
ouvez-vous fournir des scores ESG au niveau des actifs pour les fonds / portefeuilles à gestion collective ? Avez-vous un dispositif de transparisation des investissements sous-jacents ?
¡¡ P
ouvez-vous fournir un reporting ESG à la fois au niveau du portefeuille et pour tous les portefeuilles/investissements à l’échelle globale d’un investisseur institutionnel ?
¡ 26 ¡
ESG – Données et scores
5.4 Agrégation et analyse des données
A l’aide des scores attribués aux actifs, il est possible d’agréger les données et de procéder à :
¡¡ Des analyses par entreprise.
¡¡ Des analyses par portefeuille (pour faciliter les comparaisons avec les indices).
¡¡ Des analyses par investisseur institutionnel (pour comprendre le risque à l’échelle des
secteurs ou des régions).
1
ACTIFS : SCORING DE TOUS LES ACTIFS D’UNE ENTREPRISE
ENTREPRISE
/ ACTIF
1
2
3
A-
ENTREPRISE
/ ACTIF
2
ENTREPRISE
/ ACTIF
B+
3
ENTREPRISE
/ ACTIF
1
B-
A-
ENTREPRISE
/ ACTIF
2
ENTREPRISE
/ ACTIF
B
3
A-
PORTEFEUILLE : AGRÉGATION DES ACTIFS POUR ATTRIBUER UN SCORE
À CHAQUE PORTEFEUILLE
PORTEFEUILLE
ACTIONS
PORTEFEUILLE
OBLIGATAIRE
B+
A-
INVESTISSEUR INSTITUTIONNEL : AGRÉGATION DES ACTIFS POUR
DÉTERMINER DES SCORES PAR SECTEUR, RÉGION, ETC.
TOTAL DES ACTIFS
DES INVESTISSEURS
INSTITUTIONNELS
A-
Secteur
ESG
score
Region
ESG
score
Finance
A-
Euro ex UK
A-
Biens de consommation
B+
UK
B+
Santé
B-
Asia
C-
Technologie
C+
N. America
B+
Services aux collectivités
B-
Australia
A-
5.5 Analyse quantitative
Les investisseurs institutionnels peuvent souhaiter connaître leur exposition globale à une entreprise
individuelle, par exemple, pour analyser les situations de controverse.
5.6 Analyse et benchmarking de portefeuilles
En appliquant des données ESG aux indices de référence standard existants, l’investisseur
institutionnel peut comparer ses portefeuilles avec les mêmes indices standard utilisés pour
mesurer la performance. Par exemple, si l’investisseur a recours à l’indice MSCI World pour
mesurer les performances de ses investissements en actions, il peut continuer à l’utiliser mais en
le complétant avec des données ESG, pour faciliter la comparaison du score ESG du portefeuille
avec l’indice MSCI World. A l’inverse, un investisseur institutionnel peut aussi choisir des indices
ESG « sur mesure » pour effectuer une comparaison plus fiable. Par exemple, si un investisseur
institutionel a exclu de son portefeuille les actions des entreprises opérant dans le secteur des
combustibles fossiles, il voudra peut-être mesurer ses performances ESG par rapport à un indice qui
a été optimisé pour exclure ces mêmes valeurs.
¡ 27 ¡
ESG – Données et scores
Reporting ESG – exemple de rapport de mesure de l’empreinte carbone et des dépenses
d’investissements destinées au développement de la transition énergétique et écologique et des
stratégies bas-carbone portant sur un portefeuille test par rapport à son benchmark
Le portefeuille a surperformé son indice de référ
ence :
élevé que le score B de l’indice de référence)
- Cette surperformance est due aux composantes
Environnementale et Sociale
Sommaire ESG
Total RatingB
Total Résultat6
Environnement
Social
Gouvernance
Couverture
Portefeuille
+B
9
77.2
68.5
61.6
98.1%
RÉPARTITION PAR RATING ESG (POIDS)
Portefeuille
Haute Qualité
A+
0.7%
A
0.2%
A13.4%
Moyenne Qualité
B+
37.6%
B
24.4%
B13.6%
Basse Qualité
C+
5.3%
C
4.4%
C0.5%
D+
0.0%
D
0.0%
D0.0%
TOTAL
100%
MSCI World
+B
62
66.1
57.0
62.5
97.8%
Différence
80
11.7%
16.8%
20.2%
-1.3%
60
40
20
0
MSCI World
Différence
1.1%
0.1%
6.8%
-0.4%
0.1%
6.6%
19.9%
22.5%
19.0%-
17.6%
1.9%
5.4%
16.5%
9.7%
3.3%
1.1%
0.0%
0.0%
100%
-11.2%
-5.3%
-2.9%
-1.1%
0.0%
0.0%
0.0%
Environnement
SocialG
ouvernance
Bonne couverture de l’indice MSCI World : 97,8 %
Portefeuille
MSCI World
Portefeuille
MSCI World
A+
C+
A
C
A-
C-
B+
D+
B
D
B-
D-
Le portefeuille sous-pondère les actifs ESG avec un
score faible :
10,2 % du portefeuille est exposé à des entreprises à
faible score, contre 30,6 % pour l’indice MSCI World
Analyse de l’empreinte carbone
Note
Portefeuille
Emissions de gaz à effet de serre
COV ou Reduction des Emissions des Composés
Organiques Volatils
Dépenses Environnementales
Couverture
Note
Benchmark
Difference
21%
35
29
55
38
45%
82
97%
51
94%
62%
Emissions
Portefeuille
Emissions
Benchmark
Difference
264,557
122,992
134,884
-180,798
53
4
704,410
320,734
373,618
-62%
-62%
-64%
0%
-44%
-67%
-48%
Note
Portefeuille
40
20
Emissions de gaz à COV ou Reduction
Dépenses
effet de serre
des Emissions des Environnementales
Composés Organiques
Volatils
Note
Benchmark
800,000
700,000
600,000
500,000
400,000
300,000
200,000
100,000
0
L’empreinte carbone du
portefeuille est inférieure
à celle de l’indice de
référence dans les trois
grandes catégories
de mesure
Les émissions de CO2 du
portefeuille sont plus
faibles que celles de
l’indice de référence
Em
321,324
160
103
60
0
DONNEES SOUS-JACENTES
Emissions Total équivalent CO2
Emissions Direct équivalent CO2
Emissions Indirect équivalent CO2
Emissions Ciment équivalent CO2
Emissions Indirect équivalent CO2 Calcul Scope 3
Emissions de NOx
Emissions de SOx5
80
Em
i
éq ssio
ui ns
va T
le ot
n a
iss t C l
O2
éq ion
ui s D
Em val ire
iss ent ct
CO
i
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2
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Em ale ire
iss nt C ct
O2
io
é
n
éq
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va
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le E
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nt m
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CO iss
O2
2 ion
Ca s
lc Ind
Em ul S ire
iss cop ct
e
io
ns
3
de
NO
Em
x
iss
io
ns
de
SO
x
INDICATEURS CLÉS
5.7 Analyse au niveau de l’investisseur institutionnel
Les actifs peuvent aussi être agrégés au niveau global de l’investisseur institutionnel. Ces scores
agrégés peuvent ensuite être utilisés pour passer en revue des secteurs ou des régions spécifiques,
soit au niveau du portefeuille ou de l’investisseur institutionnel.
Ce niveau d’analyse permet d’identifier les poches du portefeuille qui sous-performent l’indice de
référence et d’offrir une analyse indépendante qui sera prise en compte dans les discussions avec
les gérants d’actifs.
Certaines stratégies durables utilisées au niveau du gérant individuel peuvent ensuite être
répliquées à niveau plus global. Par exemple, si l’objectif est de réduire l’empreinte carbone globale
du portefeuille, l’investisseur institutionnel peut identifier les secteurs qui présentent en général des
empreintes carbones importantes. Ces outils de reporting peuvent offrir un éclairage sur la situation
globale du portefeuille et aider les investisseurs institutionnels à assumer leurs responsabilités
fiduciaires.
¡ 28 ¡
ESG – Données et scores
5.8 ESG Risk Analytics
L’outil ESG Risk Analytics crée par les équipes de mesure de risque et de performance de BNP
Paribas Securities Services propose ce type de solutions.
Il permet de mettre sur un même plan risque ESG, performance économique et risque de marché.
Grâce à lui, vous aurez accès à :
¡¡ Des données indépendantes, objectives et issues de sources publiques.
¡¡ Une flexibilité et une intuitivité : décomposez vos portefeuilles et vos indices de
référence, par risque traditionnel ou par analyse financière.
¡¡ Une évaluation de la portée et la nature des controverses entourant les sociétés,
pour mieux gérer le risque de réputation.
¡¡ Un détail des risques des activités des entreprises de votre portefeuille et de votre
indice de référence.
¡¡ U
ne évaluation de votre portefeuille par rapport aux critères ESG que vous avez choisis.
¡¡ Un outil de communication sur vos risques ESG pour l’ensemble de vos parties prenantes.
¡¡ Une prise en compte des critères ESG quel que soit le mode de gestion de vos actifs
(interne ou externe).
¡¡ U
n respect des normes internationales (comme les Principes pour l’investissement
responsable des Nations Unies) et les codes de bonnes pratiques.
¡ 29 ¡
Chapitre 6
Checklist ESG
Checklist ESG
Checklist : suis-je prêt pour la gestion ESG ?
La checklist ci-dessous propose des questions clés que les investisseurs institutionnels doivent se
poser dans leur parcours ESG.
Mon argumentaire en faveur de l’investissement responsable est-il compris par
mon Conseil et mon Comité d’investissement ?
Nos convictions d’investissement et notre politique/stratégie ESG ont-elles
été définies et validées ? Nos convictions d’investissement reflètent-elles nos
opinions sur les risques ESG ?
Quels facteurs ESG sont importants pour une stratégie d’investissement / un
secteur / un thème spécifique que nous souhaitons soumettre à un mandat de
gestion et/ou mettre en œuvre en interne, et seront-ils créateurs de valeur sur
le long terme ?
Ai-je interrogé mon/mes gérant(s) d’actifs sur le reporting ESG qu’il(s)
fourni(ssen)t ?
Ai-je les informations nécessaires pour évaluer mon gérant d’actifs ? Existe-t-il
un score ESG pour mon gérant d’actifs (par exemple selon les PRI)?
Comment vais-je agréger les données venant de multiples gérants d’actifs ?
¡ 31 ¡
Chapitre 7
Changement
climatique et prix
du carbone
Changement climatique et prix du carbone
Quel sera l’impact d’une hausse de 2°C des températures sur les investissements d’un
investisseur institutionnel ? Et l’impact d’une hausse de 3°C ou 4°C ?
Le changement climatique est susceptible d’avoir une incidence très importante sur les
investissements et doit donc, en tant que risque ESG, être surveillé attentivement par les
investisseurs institutionnels.
De nouveaux outils sont développés pour mieux comprendre et résoudre le risque ESG pesant sur les
investissements financiers, induit par le changement climatique.
7.1 Prix du carbone
L’accord de Paris lors de la COP 21 a permis de promulguer un traité sur le changement climatique
régi par le droit international. Selon les dispositions de l’accord, le pic des émissions de gaz à effet
de serre doit intervenir aussi rapidement que possible pour que l’augmentation de la température
mondiale ne dépasse pas 1,5 à 2°C au-dessus des niveaux de l’ère pré-industrielle (la température
enregistrée en 2015 a augmenté de 0,9°C).
Bien que seulement quelques dispositions de l’accord de Paris soient juridiquement contraignantes,
les dirigeants politiques se disent déterminés à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les programmes politiques nationaux et les contributions nationales (ou INDC pour « Intended
nationally determined contribution »), en particulier concernant l’énergie et le carbone, témoignent
clairement de cet engagement. Les investisseurs peuvent désormais vérifier si l’évolution des
réglementations est susceptible d’engendrer des risques sur les performances de leurs portefeuilles
d’actions.
BNP Paribas, en collaboration avec Avalerion Capital1, développe une nouvelle approche pour les
stress tests appliqués au changement climatique. Ils s’affranchissent d’une évaluation en valeur
absolue des émissions de carbone pour mieux tenir compte de trois facteurs et de leur impact sur le
bénéfice avant impôt. Voici ces trois facteurs :
¡¡ Prix du carbone.
¡¡ Politiques d’efficacité énergétique.
¡¡ Politiques de subvention à l’énergie.
Ce travail de stress test implique trois questions clés :
¡¡ La politique relative au changement climatique pose-t-elle des risques importants sur la
performance attendue des portefeuilles d’actions ?
¡¡ Dans l’affirmative, parmi les 3 facteurs, lequel est le plus influent ?
¡¡ A partir de quel coût (tracking error et performance) des portefeuilles d’actions peuventils être rebalancés sans que cela n’entraîne une baisse marquée des performances, pour
atténuer ces risques ?
Les premiers résultats montrent que le prix du carbone fait planer un risque important sur les
performances des quatre secteurs suivants :
¡¡ Services aux collectivités.
¡¡ Matériaux de base.
¡¡ Énergie.
¡¡ Industrie.
Les analyses montrent également que les stress tests et le rebalancement des portefeuilles (en
fonction de l’impact anticipé des prix du carbone sur le compte de résultat) produisent des résultats
différents d’une décarbonisation des portefeuilles reposant sur le niveau absolu des émissions.
Gérer le risque carbone en s’appuyant sur les émissions absolues de CO2 fournies par les entreprises
1A
valerion Capital est une société de conseil et d’investissement spécialisée dans le domaine du développement
durable
¡ 33 ¡
Changement climatique et prix du carbone
ne protège pas un portefeuille contre les incidences financières d’une augmentation future du prix
du carbone. Ainsi, mesurer et gérer uniquement l’empreinte carbone ne suffit pas à atténuer le
risque d’investissement. Les investisseurs institutionnels devraient également chercher à mieux
comprendre le risque inhérent au prix du carbone.
Enfin, les analyses prouvent également qu’il est possible de construire des portefeuilles sur la
base du facteur carbone sans pour autant « sacrifier » les performances annualisées (le « coût »
correspond à une tracking error d’environ 2 %).
¡ 34 ¡
Conclusion
Conclusion
Les investisseurs institutionnels ont à cœur de prouver leur profil d’investisseurs responsables. Pour
intégrer efficacement les facteurs ESG dans leur processus décisionnel, ils devraient s’adjoindre
l’aide de leurs gérants d’actifs, de leur dépositaire et de leurs consultants.
L’article 173 de la loi de transition énergétique impose aux investisseurs institutionnels de
communiquer sur le risque climatique de leurs portefeuilles, d’évaluer la part verte de leurs
investissements et de définir leur stratégie bas-carbone, et ce, depuis l’exercice 2016.
La gestion ESG et les missions fiduciaires ne sont pas contradictoires, bien au contraire. Les
investisseurs institutionnels, en instaurant un débat précoce avec leurs gérants d’actifs, seront en
mesure de faire coïncider leurs convictions d’investissement et les pratiques des gérants.
La gestion ESG ne va pas à l’encontre des performances. Elle offre plutôt un angle d’analyse
complémentaire permettant de gérer et de mesurer efficacement le risque des portefeuilles et, au
final, de générer de meilleures performances.
Les études réalisées montrent que les actifs seront à coup sûr affectés par le changement
climatique. C’est pourquoi les stratégies ayant vocation à tester et à immuniser les portefeuilles de
cet impact vont devenir de plus en plus importantes.
Les autorités de réglementation ne sont pas en reste. De nouvelles réglementations axées sur
la thématique ESG vont être introduites. Elles seront sources de changements qui, à leur tour, se
répercuteront sur les performances des entreprises et des investissements.
Les fournisseurs de services sont aujourd’hui capables d’assurer un reporting ESG robuste et fiable.
Enfin, les tendances en matière d’innovation laissent augurer un développement rapide d’outils
dynamiques contribuant à l’intégration des données ESG et à l’utilisation des données et des scores
connexes.
“De nouvelles réglementations
axées sur la thématique ESG
vont être introduites.”
¡ 36 ¡
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