TOUT SAVOIR SUR L’APPROCHE ESG ENVIRONNEMENT, SOCIAL ET GOUVERNANCE D’ENTREPRISE UN GUIDE POUR LES INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS La banque d’un monde qui change Responsables éditoriaux Kate Spencer, Spécialiste marketing global - Investisseurs Institutionnels, BNP Paribas Securities Services Contributeurs Diogo Malato-Moura, Responsable équipe produits d’analyse du risque et de la performance, BNP Paribas Securities Services Vincent Simon, Spécialiste produits d’analyse du risque et de la performance, BNP Paribas Securities Services Alexandre Razzi, Responsable de la coordination globale RSE, BNP Paribas Securities Services Pauline Bernard, Responsable des ventes France - Investisseurs institutionnels et intermédiaires Financiers, BNP Paribas Securities Services Remerciements Nous souhaitons remercier Pensions and Lifetime Savings Association pour leur aide dans le développement de ce guide. Avant-propos Avant-propos Avant-propos La gestion reposant sur des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise (ESG) est progressivement intégrée dans les processus d’analyse et de décision d’investissement. Il est toutefois compliqué d’expliquer concrètement en quoi elle consiste et comment elle peut trouver sa place dans le processus d’investissement. L’article 173 de la loi de transition énergétique, qui impose aux investisseurs plus de transparence sur l’empreinte carbone de leurs portefeuilles, a été publié au journal officiel le 31 décembre 2015. Ce décret est une innovation législative faisant de la France le premier pays à créer une obligation de reporting pour les investisseurs institutionnels sur leur gestion du risque climat et la prise en compte des critères ESG. Nous vous proposons, à travers ce guide, une lecture simplifiée de l’approche ESG qui vous aidera à bâtir un dispositif d’investissement solide et à intégrer les critères ESG dans votre processus décisionnel (notamment en décrivant les composantes essentielles de l’analyse ESG, telles que les données et les notations). Figurant parmi les plus grands établissements financiers au monde, BNP Paribas joue un rôle clé dans le développement des pratiques d’investissement responsable et durable. La Banque fait partie des leaders du marché des obligations vertes et de la structuration de produits contribuant à l’investissement responsable. En 2015, nous sommes intervenus dans le cadre d’émissions d’obligations vertes et climatiques pour le compte d’un large éventail d’émetteurs, dont des autorités locales, des entreprises et des organisations supranationales. Nous avons notamment participé en tant que chefs de file à la première obligation verte émise par une banque commerciale publique indienne. BNP Paribas Investment Partners (IP) a, également, été l’une des premières sociétés de gestion en Europe à adopter une politique d’investissement responsable et à soumettre tous ses investissements à des critères ESG. Nos produits ISR ont été primés à de nombreuses reprises à l’échelle européenne, avec 10 labels ISR Novethic, 5 labels environnementaux Novethic et 6 labels environnementaux Luxflag. En tant que banque dépositaire, nous vous accompagnons et vous proposons des analyses et des reporting de risque et de performance qui vous aideront à intégrer les politiques ESG et à démontrer leur intérêt auprès de votre conseil d’administration ou de votre comité d’investissement. . Philippe Ricard Responsable services actifs et fonds Sommaire Sommaire 08 Introduction 10 Chapitre 1 – Quel sens donnons-nous à l’approche ESG en matière d’investissement ? 12 Chapitre 2 – ESG : quelles applications ? 17 Chapitre 3 – Terminologie et cadres de fonctionnement de l’approche ESG 20 Chapitre 4 – Intégrer l’approche ESG dans le processus décisionnel d’investissement 24 Chapitre 5 – Données et scores ESG 30 Chapitre 6 – La checklist ESG 32 Chapitre 7 – Changement climatique et prix du carbone 35 Conclusion Introduction Introduction Introduction Grâce aux critères ESG (environnement, social et gouvernance), les investisseurs bénéficient d’un angle d’analyse complémentaire pour piloter le risque d’investissement. L’approche ESG passe en revue les pratiques de chaque entreprise et, à partir du constat réalisé, permet d’évaluer le degré de risque en fonction de ses bonnes pratiques environnementales, de son dispositif de gouvernance, du soutien qu’elle apporte aux pratiques sociales et de ses performances économiques. De nombreux investisseurs institutionnels intègrent déjà les facteurs ESG dans leurs décisions d’investissement estimant que les facteurs de développement durable ont une influence marquée sur le profil de risque et la performance de leurs investissements. L’approche ESG est par nature flexible et peut s’appliquer : ¡¡ À toute classe d’actifs, y compris les classes illiquides (comme le capital-investissement et l’immobilier) et alternatives (comme les produits dérivés). ¡¡ À tous les niveaux d’analyse (par fonds, par région, par secteur ou par entreprise). La principale difficulté est de collecter des données précises et fiables pour que l’investisseur ait la visibilité et la transparence nécessaires sur l’entreprise dans laquelle il investit, quelle que soit la classe d’actifs. Autre point crucial, il faut veiller à instaurer un dialogue constructif avec les acteurs du secteur de l’investissement, en particulier les sociétés de gestion et les cabinets de conseil. . Ce guide présente les principes de la gestion ESG et décrit les différentes manières de les adopter. ¡ 9 ¡ Chapitre 1 Quel sens donnons-nous à l’approche ESG en matière d’investissement ? Quel sens donnons-nous à l’approche ESG en matière d’investissement ? 1.1 Qu’est-ce que l’investissement responsable ? L’investissement responsable est une approche qui reconnaît de manière explicite la pertinence, pour les investisseurs, des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance et, plus globalement, de la solidité et de la stabilité à long terme du marché1. L’investissement responsable (IR) ne doit pas être confondu avec l’investissement socialement responsable (ISR) dans la mesure où l’ISR associe la performance des investissements et la gestion éthique. Dans ce guide, nous considérons que le IR est façonné par des facteurs financiers plutôt qu’éthiques ou moraux , et que sa vocation première est de réduire le risque des investisseurs et d’améliorer les performances ajustées du risque. ESG est un acronyme décrivant un ensemble de risques (environnementaux, sociaux et de gouvernance) qui sont reconnus et intégrés dans les travaux de recherche et le processus décisionnel. Il est possible d’intégrer l’approche ESG dans le cadre d’une gestion d’actifs en interne ou via des gérants externes. Pour les investisseurs institutionnels qui ont recours à des sociétés de gestion externes, il convient de tenir compte de l’approche ESG dès la procédure de nomination (appels d’offres interrogeant sur l’approche ESG dédiée à une classe d’actifs et / ou des questions plus larges telles que « Êtes-vous signataire des principes des Nations Unies pour l’investissement responsable? »), jusqu’à l’assignation des mandats et au suivi ultérieur du gérant d’actifs. Ce processus sera décrit plus en détail au chapitre 5. “ESG est un acronyme décrivant un ensemble de risques.” 1 “Qu’est-ce que l’investissement responsable ?” - Les principes des Nations Unies pour l’investissement responsable ¡ 11 ¡ Chapitre 2 ESG : quelles applications ? ESG : quelles applications ? Dans ce chapitre, nous étudions les principaux aspects de l’approche ESG et nous passons en revue les raisons de sa popularité. 2.1 L’article 173 de la loi de transition énergétique L’article 173 de la loi de transition énergétique impose aux investisseurs institutionnels de communiquer sur le risque climatique de leurs portefeuilles, d’évaluer la part verte de leurs investissements et de définir leur stratégie bas-carbone, et ce, depuis l’exercice 2016. 2.1.1 Mise en œuvre de la loi de transition énergétique A travers ce décret, la France est le premier pays à se doter d’une réglementation ambitieuse en matière d’actions financières pour le climat, comme cela a été souligné lors de la Journée de l’Action sur les entreprises à la COP21. C’est une action concrète que la présidence française promeut en 2016 dans le plan d’actions Lima-Paris. Ce décret, pris en application de l’article 173 de la loi de transition énergétique pour la croissance verte, permettra d’accroître la mobilisation des investisseurs dans la transition vers une économie bas-carbone. Le décret, qui s’applique dès l’exercice 2016, va conduire les investisseurs à : ¡¡ Améliorer l’information qu’ils fournissent sur les émissions de gaz à effet de serre de leur portefeuille. ¡¡ Définir la part verte de leurs investissements. ¡¡ Mettre en place une stratégie bas-carbone pour contribuer aux objectifs climatiques. Le texte prévoit aussi des dispositions pour améliorer les pratiques au regard des retours d’expérience des premières années. 2.1.2 Entités concernées par le décret d’application n° 2015-1850 du 29 décembre 2015 Les entités concernées sont : ¡¡ Les investisseurs Institutionnels ¡¡ Entreprises d’assurance et de réassurance ¡¡ Les mutuelles et institutions de prévoyance ¡¡ Institutions de retraite complémentaire ¡¡ Etablissement public gérant le régime public de retraite additionnel obligatoire ¡¡ Caisse Nationale de Retraites des Agents des Collectivités ¡¡ Caisse des Dépôts et Consignations ¡¡ Les sociétés de gestion de portefeuille 2.1.3 Décret d’application n° 2015-1850 du 29 décembre 2015 Description des principales informations ESG décrites dans le décret d’application Selon notre interprétation de l’article 1, les principales informations ESG qui doivent être restituées sont : ¡¡ Pour les entités ayant un bilan ou des actifs sous gestion inférieurs à 500 millions EUR : ¡¡ L’institutionnel ou la société de gestion doit informer les souscripteurs, affiliés, cotisants, allocataires ou clients sur les critères relatifs aux objectifs ESG (sociaux, environnementaux et de gouvernance) et informer sur la part des actifs et investissements classés par critères ESG. ¡¡ L’entité doit mettre en place une charte, une initiative ou un label type TEEC (Transition Énergétique et Ecologique pour le Climat) pour les actifs et les investissements en OPCVM. ¡ 13 ¡ ESG : quelles applications ? ¡¡ Pour les entités ayant un bilan ou des actifs sous gestion supérieurs à 500 millions EUR : ¡¡ Respect des mêmes contraintes que les investisseurs dont le bilan ou les actifs sous gestion sont inférieurs à 500 millions EUR. ¡¡ Mesure de l’empreinte carbone des portefeuilles. ¡¡ Suivi des dépenses d’investissements destinées au développement de la transition énergétique et écologique et des stratégies bas-carbone. ¡¡ Suivi de la contribution des investissements au respect de l’objectif de limitation du réchauffement climatique. ¡¡ Description des critères liés à l’environnement. ¡¡ Description de la méthodologie des informations ESG utilisées. Planning de mise en place ESG du décret d’application ¡¡ Article 2 – « Les informations qui doivent figurer sur le site internet de l’entité en application de l’article D. 533-22-1 y sont présentées parallèlement à la publication de son rapport annuel au titre de l’exercice ouvert à compter du 1er janvier 2016 ou au plus tard le 30 juin 2017. Les informations qui doivent figurer dans le rapport annuel de l’entité en application du même article sont présentées dans les rapports annuels relatifs aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2016. » Contrôle la bonne exécution du décret d’application ¡¡ Article 3. – « Les autorités compétentes veillent, conformément à leurs missions prévues par la loi et dans la limite de celles-ci, à ce que les entités assujetties à leur contrôle se conforment aux dispositions du présent décret. » Prochaines étapes d’analyse suite à la mise en place du décret d’application ¡¡ Article 4. – « Un bilan de l’application des dispositions du présent décret sera réalisé par le Gouvernement à l’issue des deux premiers exercices avant le 31 décembre 2018. » 2.2 L’approche ESG et les devoirs fiduciaires de l’administrateur Comme l’ont exprimé les principes des Nations Unies pour l’investissement responsable et la Commission européenne : « Dans de nombreuses juridictions, on considère souvent que les devoirs fiduciaires imposent aux administrateurs ou d’autres agents fiduciaires l’obligation de maximiser la performance des investissements ». Tout en précisant que cette tendance a bien souvent mis l’accent sur les performances à court terme et négligé les risques ESG. Mais le contexte évolue sous l’effet de plusieurs facteurs : ¡¡ Il est globalement admis que l’approche ESG peut enrichir le processus global de mesure et de gestion du risque (et qu’elle est complémentaire aux méthodes traditionnelles d’analyse du risque d’investissement). ¡¡ L’impact financier des thématiques ESG sur la performance à long terme des investissements est désormais plus clair. 2.3 L’approche ESG et l’impact sur la performance à long terme des investissements Un nombre croissant de preuves tendent à montrer que les entreprises dotées d’un modèle de développement économique durable génèrent de meilleures performances financières, et que les investisseurs tenant compte de la notion de développement durable peuvent bénéficier de performances corrigées du risque plus élevées. ¡ 14 ¡ ESG : quelles applications ? Par exemple, un rapport publié en 20151 compilant plus de 200 travaux et sources d’informations universitaires sur le développement durable a démontré l’existence d’une corrélation entre les pratiques de développement durable des entreprises et leurs performances économiques. 2.4 Pertinence de l’approche ESG dans les diverses classes d’actifs Historiquement, l’investissement responsable s’est concentré sur les actions cotées et plus particulièrement sur les droits de propriété inhérents aux titres. Toutefois, aujourd’hui, toutes les classes d’actifs sont concernées par les facteurs ESG. De plus, ces facteurs doivent être pris en compte lors des différentes phases du cycle d’investissement. Le capital-investissement est, par exemple, moins transparent et plus illiquide que les actions et nécessite donc des procédures de due diligence à un stade plus précoce du processus d’investissement. Actions cotées : une gestion déficiente des risques ESG peut amoindrir la performance à long terme de l’entreprise concernée. Les investisseurs institutionnels qui utilisent des gérants externes doivent instaurer un dialogue avec eux pour déterminer de quelle manière ils comptent intégrer les facteurs ESG dans leur processus d’investissement. Obligations d’entreprise : les investisseurs instutionnels détiennent des obligations à long terme pour couvrir leurs engagements. Toute baisse de valeur des actions de la société peut entraîner une diminution de la valorisation de marché de l’obligation. Le défaut constitue le pire scénario. Obligations souveraines : ces titres sont exposés aux risques politique, environnemental, social et de gouvernance au niveau national. Pour les instruments de taux , le guide relatif aux Principes des Nations Unies pour l’investissement responsable (Fixed Income Investor Guide) donne un éclairage intéressant sur les risques ESG pesant sur les obligations d’entreprise et les obligations souveraines. Immobilier : l’immobilier est un secteur avec des implications environnementales potentiellement importantes (sur les émissions de CO2 et les ressources naturelles) figurant au cœur des problématiques de développement durable. Par exemple, la valeur des bâtiments à haut rendement énergétique devrait augmenter. Infrastructure : à l’image de l’immobilier, cette classe d’actifs peut avoir des répercussions environnementales majeures. Par exemple, les valorisations des projets d’infrastructures ayant une dépendance commerciale à des entreprises elles-mêmes exposées à des problématiques ESG (comme les combustibles fossiles) devraient baisser. Pour évaluer les performances ESG de l’immobilier et des infrastructures, le site du Global Real Estate Sustainability Benchmark (GRESB) est très utile (www.gresb.com). 1F rom the Stockholder to the Stakeholder. How Sustainability can drive financial outperformance. Arabesque Partners et l’Université d’Oxford ¡ 15 ¡ ESG : quelles applications ? Capital-investissement : les investissements sur ce segment de marché s’inscrivent généralement dans une logique à long terme. Les allocations dans cette classe d’actifs (en % du total de leur portefeuille) sont en progression. L’impact correspondant sur les portefeuilles (comme pour les infrastructures et l’immobilier) peut être considérable et induire un risque d’atteinte à la réputation de l’investisseur institutionnel. Les gérants spécialistes du capitalinvestissement (les General partners) doivent quant à eux avoir les compétences nécessaires et mettre en place les politiques adéquates pour analyser et atténuer les risques ESG. 2.5 La COP21 et le changement climatique En 2015, lors de la Conférence COP21 à Paris sur le changement climatique, 196 pays ont signé un accord sur le climat de manière consensuelle. Les principales mesures de la COP21 sont les suivantes : ¡¡ Faire en sorte que toute hausse des températures mondiales soit inférieure à 2°C et poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C. ¡¡ Examiner de la situation tous les 5 ans. ¡¡ Proposer aux pays en développement des solutions de financement liées au climat. La France est le premier pays à promulguer une loi encadrant l’accord sur le climat. Toutes les entreprises cotées seront tenues de dévoiler leur empreinte carbone une fois par an. L’absence de communication des éléments demandés n’entraînera pas de pénalités. D’autres pays imposeront prochainement un reporting obligatoire de l’empreinte carbone. Lorsque les gouvernements auront reçu des données précises et régulières, ils pourront demander aux plus gros émetteurs de réduire leur empreinte carbone. Les conclusions de conférences comme la COP21 sont claires : les réglementations appliquées au changement climatique chercheront toujours à réduire les émissions de carbone dans l’atmosphère. Compte tenu de cette tendance, le prix de compensation du carbone va continuer à augmenter. Les entreprises devront choisir entre investir dans des technologies permettant de réduire leurs émissions de carbone ou continuer à acheter des contrats de compensation carbone de plus en plus onéreux. Ce coût, qui devra être intégré dans les futurs modèles d’évaluation des risques, a fait apparaître de nouveaux types d’analyses innovantes sur les impacts du prix du carbone (cf. Chapitre 8). La France fixera unilatéralement le prix plancher du carbone à « environ 30 euros la tonne » dans la prochaine loi de finances, a déclaré la ministre de l’environnement, Ségolène Royal, aux ambassadeurs des pays de l’Union européenne à Paris. La France veut taxer le recours aux énergies fossiles pour la production électrique à partir de 2017, en attendant de convaincre ses partenaires de réformer un marché du carbone communautaire perfectible. ¡ 16 ¡ Chapitre 3 Terminologie et cadres de fonctionnement de l’approche ESG Terminologie et cadres de fonctionnement de l’approche ESG 3.1 Terminologie ESG L’acronyme ESG est composé de trois lettres (E, S et G). Elles font référence aux trois angles d’analyse du fonctionnement d’une entreprise, de ses processus de fabrication et de services, mais aussi, de ses interactions avec les acteurs locaux, nationaux ou régionaux. Ce sont eux qui déterminent les facteurs ESG. Le diagramme ci-dessous présente une liste nonexhaustive de ces facteurs. SOCIAL ENVIRONNEMENT • Émissions de carbone • Risques liés au changement climatique • Utilisation des ressources énergétiques • Approvisionnement en matières premières • Gestion de la chaîne d’approvisionnement • Déchets et recyclage GOUVERNANCE D’ENTREPRISE • Relations avec la communauté • Structure du Conseil d’administration • Thématiques liées à la diversité • Subornation et corruption • Relations avec les employés • Distinction de rôle entre le PDG et le président • Santé et sécurité • Rémunération des dirigeants • Droits de l’homme • Droits des actionnaires • Responsabilité relative aux produits • Vision et stratégie • Procédures de vote • Gestion de l’eau Pour évaluer les risques ESG, il faut avoir à sa disposition des indicateurs qui reflètent et décrivent de manière objective et quantitative les facteurs ESG, et appliquer cette analyse à toutes les classes d’actifs et à tous les véhicules d’investissement. Ci-dessous quelques exemples d’indicateurs : Émissions de carbone ¡¡ Total des émissions de CO2 et d’équivalents CO2 en tonnes, divisé par les ventes/revenus nets. Responsabilité relative aux produits ¡¡ L’entreprise a-t-elle procédé à un rappel massif de ses produits ou a-t-elle complètement retiré un produit en raison d’un défaut ou de problèmes de sécurité ? Structure du Conseil d’administration ¡¡ Le PDG est-il aussi Président du Conseil d’Administration ? Un investisseur institutionnel devra déterminer les facteurs ESG qui ont une incidence importante sur ses investissements (cf. Chapitre5) 3.2 Principes des Nations Unies pour l’investissement responsable Les principes des Nations Unies pour l’investissement responsable (PRI) est une initiative prise par des investisseurs en partenariat avec l’Initiative du Programme des Nations Unies pour l’environnement relative au financement et le Pacte mondial des Nations Unies. Les six Principes édictés traduisent la conviction que les thématiques ESG peuvent vraiment se répercuter sur la ¡ 18 ¡ Terminologie et cadres de fonctionnement de l’approche ESG performance des investissements et doivent donc faire l’objet d’un examen approprié au titre des devoirs fiduciaires. Ces principes instaurent un cadre volontaire permettant aux investisseurs d’intégrer les thématiques ESG dans leur processus décisionnel et leurs pratiques d’actionnariat. Vous trouverez ci-dessous des exemples d’initiatives qu’un investisseur peut mettre en place pour chacun des 6 Principes. 1 Nous allons intégrer les thématiques ESG dans nos analyses d’investissement et notre processus décisionnel. • Le document de présentation de votre politique d’investissement doit aborder les thématiques ESG. 2 Nous serons des investisseurs actifs et prendrons en compte les questions ESG dans nos politiques et pratiques d’actionnaires. • Demandez aux gérants de portefeuilles de mettre en œuvre des démarches d’engagement sur les questions ESG et d’en rendre compte. 3 Nous inciterons les entités dans lesquelles nous investissons à communiquer de manière appropriée sur les problématiques ESG. •D emandez un reporting standardisé sur les questions ESG (à l’aide d’outils comme la Global Reporting Initiative). 4 Nous encourageons l’acceptation et la mise en œuvre des principes dans le secteur de l’investissement. • Incluez les obligations imposées par les Principes dans vos réponses à des appels d’offres. 5 Nous allons travailler ensemble pour accroître notre efficacité dans la mise en œuvre des Principes. • Initiez ou contribuez à des initiatives collaboratives appropriées. 6 Nous allons assurer un reporting de nos activités et des progrès réalisés concernant la mise en œuvre des principes. •C ommuniquez sur les progrès réalisés et/ou sur les réussites liées aux principes, à l’aide de l’approche comply or explain (« se conformer ou se justifier »). Les signataires des Principes des Nations Unies pour l’investissement responsable sont des investisseurs institutionnels, des sociétés de gestion et des prestataires de services partenaires. En 2015, l’initiative a attiré 220 nouveaux signataires, dont 24 investisseurs institutionnels, 162 sociétés de gestion et 33 fournisseurs de service (source : rapport annuel 2015 - PRI). 3.3 Le Pacte mondial des Nations Unies Le Pacte mondial des Nations Unies invite les entreprises à adopter, soutenir et appliquer dans leur sphère d’influence 10 principes universellement reconnus dans les domaines des droits de l’homme, des normes de travail et de l’environnement et de lutte contre la corruption. Avec près de 8 000 entreprises signataires et 4 000 signataires non issus du monde professionnel, la participation à l’initiative du Pacte mondial est devenue un indicateur majeur de la capacité d’une entreprise à identifier et à gérer les questions ESG auxquelles les investisseurs sont sensibles. ¡ 19 ¡ Chapitre 4 Intégrer l’approche ESG dans le processus décisionnel d’investissement Intégrer l’approche ESG dans le processus décisionnel d’investissement 4.1 La politique ESG Les convictions d’investissement sont l’un des piliers de la politique ESG. La politique ESG précise dans des termes pratiques comment l’investisseur institutionnel va intégrer l’approche ESG dans son processus d’investissement. Les investisseurs institutionnels peuvent souhaiter passer en revue les politiques et les pratiques de leur promoteur, et déterminer le degré d’alignement nécessaire. Une politique ESG doit prévoir : ¡¡ Les facteurs ESG importants pour l’investisseur institutionnel : la structure du conseil, la gestion de la chaîne d’approvisionnement. ¡¡ La manière de travailler des investisseurs institutionnels avec les gérants d’actifs. ¡¡ Le mode de collaboration des investisseurs institutionnels avec les autres intervenants. ¡¡ Le facteur ESG ayant l’impact le plus important sur un investissement spécifique : les pays offrant une protection sociale moins généreuse nécessitent une analyse plus approfondie du volet social que du volet gouvernance. ¡¡ Les indicateurs clés de performance (KPI) utilisés par l’investisseur institutionnel pour mesurer les performances ESG : les scores liés aux émissions de carbone ou à la gouvernance. 4.2 Le processus d’investissement CONVICTIONS D’INVESTISSEMENT ET POLITIQUE ESG OBJECTIFS D’INVESTISSEMENT •G estion actif-passif (ALM) • Allocation d’actifs •É noncé des principes d’investissement (SIP) 1 MISE EN ŒUVRE 2 •É laboration du mandat SUIVI/CONTRÔLE 3 • Données analytiques ESG élection des sociétés de •S gestion •A ttribution •P rofil de risque • Analyse des expositions •C onstruction de portefeuille • Analyse de risque • Indices de référence •P erformance • Examen des gérants •S tress test PRINCIPES GENERAUX : convictions d’investissement et politique ESG Les convictions d’investissement et la politique ESG doivent influencer l’évolution du processus d’investissement (cf. diagramme ci-dessus). Ils auront donc un impact sur les objectifs d’investissement, la sélection des gérants et le dialogue permanent entre l’investisseur et ses gérants d’actifs. PREMIÈRE ÉTAPE : objectifs d’investissement Dans un premier temps, les administrateurs doivent fixer le ou les objectif(s) d’investissement de l’investisseur institutionnel. Pour cela, ils doivent tenir compte du passif du fonds ou du portefeuille, de sa situation de financement, du risque de longévité et des exigences en matière de liquidité. ¡ 21 ¡ Intégrer l’approche ESG dans le processus décisionnel d’investissement Il définira ensuite la politique d’investissement du portefeuille dans l’Énoncé des principes d’investissement (SIP) ou tout autre document équivalent décrivant la stratégie d’investissement. Les convictions d’investissement et les principes relatifs à l’investissement responsable sont inclus dans l’Énoncé, qui décrit également le mode de gouvernance du fonds ou du portefeuille et le mode de gestion des actifs. L’Énoncé précise également l’allocation d’actifs stratégique du fonds ou du portefeuille. DEUXIÈME ÉTAPE : mise en oeuvre Sélection des sociétés de gestion A ce stade, il est crucial pour l’investisseur institutionnel de formuler ses attentes en matière d’ESG vis-à-vis d’un gérant d’actifs potentiel. Pour cela, il peut être utile de poser des questions sur l’investissement responsable. L’investisseur institutionnel voudra probablement évoquer les attentes ESG pour chacune des étapes du processus de sélection des gérants (réunions initiales et présentations officielles). Il posera aussi des questions au gérant de portefeuille (plutôt que de les poser uniquement à l’analyste ESG). S’ils veulent obtenir le mandat d’investissement, les gérants devront respecter les convictions d’investissement de leur client. Les principales exigences ESG doivent être consignées dans la Convention de gestion (Investment Management Agreement - IMA). L’une des références les plus utiles pour déterminer les questions à poser est le document lié aux Principes des Nations Unies pour l’investissement responsable intitulé Aligning Expectations – Guidance for Asset Owners on Incorporating ESG Factors into Manager Selection, Appointment and Monitoring. QUESTIONS SUR LA SÉLECTION DES GÉRANTS De nombreuses questions relatives aux facteurs ESG peuvent être utilisées dans le cadre du processus de sélection des gérants. Les principaux sujets de discussion seront par exemple : ¡¡ L a politique d’investissement responsable et gouvernance : « Pour quelles raisons vous (le gérant) intéresserez-vous aux questions ESG (justification de la priorité accordée à l’investissement responsable) ? ». ¡¡ L es ressources ESG : « De quelle manière vos gérants de portefeuille sont-ils encouragés à intégrer les facteurs ESG dans leur gestion ? ». ¡¡ L ’intégration des facteurs ESG : « Comment ces facteurs sont-ils intégrés dans les processus d’analyse et décisionnel ? ». ¡¡ L e vote et l’engagement : « Avez-vous des exemples d’initiatives d’engagement avec des entreprises et les résultats obtenus ? ». ¡¡ L e suivi / le contrôle : « A quelle fréquence et via quels canaux de communication (réunions, rapports écrits, etc.) les activités liées à l’investissement responsable sont-elles remontées aux investisseurs institutionnels ? ». Dans le cadre de la sélection des gérants, voici plusieurs aspects pour lesquels les investisseurs institutionnels voudront probablement vérifier qu’ils comprennent parfaitement la manière dont les gérants intègrent les facteurs ESG dans la construction de leur portefeuille : ¡¡ Analyse des investissements. ¡¡ Sélection des indices de référence, par exemple un indice standard ou un indice « orienté ESG ». ¡¡ O ptimisation de l’allocation d’actifs (« Le gérant tient-il compte des facteurs ESG dans les pondérations du portefeuille ? »). ¡¡ S tress tests des facteurs ESG, par exemple obligations relatives à l’immobilier ou à l’efficacité énergétique et leur impact potentiel. ¡ 22 ¡ Intégrer l’approche ESG dans le processus décisionnel d’investissement TROISIÈME ÉTAPE : suivi/contrôle Cette troisième et dernière étape concerne le contrôle du déroulement des investissements pour vérifier le respect des objectifs de risque et de performance de l’investisseur institutionnel, et l’adhésion à la philosophie d’investissement établie (c’est à dire les convictions d’investissement). Il existe diverses sources de reporting ESG. Les investisseurs doivent inciter les gérants d’actifs à fournir des rapports ESG plus détaillés. Les cabinets de conseil en investissement fournissent aussi des rapports sur les investissements et des analyses des performances des gérants. Les investisseurs peuvent aussi décider d’investir pour développer leur propre solution de reporting. On constate une demande croissante pour des analyses de risques et des performances par des tiers indépendants, qui peuvent désormais inclure des indicateurs ESG. Certains dépositaires globaux sont en mesure de proposer aux investisseurs institutionnels des rapports indépendants dans le cadre de leur analyse des risques et des performances. ¡ 23 ¡ Chapitre 5 ESG – Données et scores ESG – Données et scores 5.1 L’importance des données Pour les investisseurs institutionnels, les données ESG constituent des informations complémentaires permettant d’évaluer le risque et les performances. Parmi les données collectées pour procéder aux évaluations des risques ESG, nombre d’entre elles ne sont pas des indicateurs de risques traditionnels. Il est donc crucial que ces données soient précises, qu’elles proviennent de sources indépendantes et qu’elles soient analysées en fonction des risques financiers qu’elles sont susceptibles de représenter. Ces informations complémentaires engendrent des questions pour les échanges avec le gérant d’actifs. Qu’il s’agisse d’analyser une entreprise, d’évaluer un portefeuille ou de passer en revue tous les actifs d’un investisseur institutionnel, toutes ces tâches nécessitent une nouvelle approche de collecte et de normalisation d’un ensemble élargi de données. Plusieurs aspects doivent être pris en compte : ¡¡ Qu’englobent les « données ESG » ? ¡¡ Quels actifs peuvent faire l’objet d’un suivi ? ¡¡ Qui peut assurer ce suivi ? ¡¡ Quel est le degré d’actualisation des données ? ¡¡ De quelle manière les données peuvent-elles contribuer à réduire le risque d’investissement ? Intéressons-nous maintenant aux meilleures pratiques pour la collecte, l’analyse et l’utilisation des données ESG et comment le traitement de ces données peut améliorer les bonnes pratiques d’un investisseur institutionnel. 5.2 Détermination des scores ESG L’analyse ESG débute par l’attribution de score à chaque entreprise en portefeuille. Qu’est-ce qu’un score ESG ? Le score ESG est un indicateur multiple incluant tous les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance, auxquels on associe des facteurs économiques. Les scores individuels peuvent ensuite être compilés pour calculer le score d’un portefeuille, d’un secteur, d’une région ou encore le score de n’importe quelle donnée spécifique, comme la durée. Le score ESG d’une entreprise est déterminé à partir de trois catégories : « E » pour environnemental, « S » pour social et « G » pour gouvernance. Chaque catégorie regroupe de nombreux facteurs sous-jacents qui peuvent être évalués. Les fournisseurs de données sont en mesure de collecter et de valider les données ESG sous-jacentes des entreprises. Dans le tableau suivant, vous trouverez des exemples de questions posées pour collecter des données. Leur importance dans une perspective de risque financier peut varier d’un secteur ou d’un pays à l’autre. ENVIRONNEMENT ¡¡ L’entreprise cherche-t-elle à réduire ses émissions de manière précise ? ¡¡ L’entreprise mesure-t-elle ses eaux usées/déchets énergétiques? A-t-elle fixé des objectifs en vue de les réduire ? SOCIAL ¡¡ L’entreprise a-t-elle fixé des objectifs précis pour accroître la diversité auprès de ses employés ? ¡¡ Le pourcentage de dons politiques par rapport à son chiffre d’affaires. GOUVERNANCE ¡¡ Les fonctions de PDG et de Président sont-elles occupées par la même personne ? ¡¡ Les actions ordinaires de l’entreprise ont-elles des droits de vote équitables (par action) ? ¡ 25 ¡ ESG – Données et scores Les scores ESG doivent surtout reposer sur des données objectives, cohérentes et compatibles. Les informations doivent être collectées et vérifiées de manière indépendante pour en assurer l’intégrité et la validité. Ainsi, dans le cadre de la collecte des données ESG, les informations ne sont pas toujours à chercher du côté des entreprises. Les réponses sont compilées pour générer un score ESG par entreprise. Le score le plus élevé est A+ et le plus faible D- (cf. ci-dessous). Il est aussi possible d’utiliser une échelle allant de 1 à 10 (les principes restent les mêmes). A+ A A- B+ B B- C+ C C- D+ D DLe score ESG peut être analysé selon ses composantes E, S et G. Par exemple, une entreprise avec un score ESG total de B+ peut avoir des scores individuels très élevés sur les aspects social et de gouvernance, mais un score faible sur la composante environnementale. Cette approche permet d’obtenir une vision plus claire des risques ESG inhérents aux investissements sous-jacents. 5.3 Fourniture de données ESG Les fournisseurs de données ESG développent de nouveaux processus et de nouvelles bases de données. Ces innovations sont une étape importante pour obtenir des données fiables et ainsi intégrer des reportings et des analyses ESG dans le processus d’investissement de la même manière que d’autres mesures de risque plus classiques comme la Value-at-Risk (VaR) ou les notations de crédit. Certains gérants réalisent eux-mêmes leur recherche et leurs analyses et intègrent depuis des années des éléments ESG dans leur processus d’investissement et de sélection des valeurs. Mais jusqu’à une époque récente, le reporting ESG n’était pas demandé systématiquement par les investisseurs institutionnels dans le cadre de leur processus de sélection des gérants, ni même stipulé dans la convention de gestion. Les gérants d’actifs doivent fournir un reporting ESG pour chacun de leur fonds ou de leur mandat. Mais cela ne supprime pas la tâche de compilation des données de tous les portefeuilles. Les dépositaires font déjà office de « consolidateurs » de données pour les investisseurs institutionnels et leur fournissent toute une palette de services de valorisation et de reporting du risque. Ils sont donc bien placés pour enrichir leurs services et intégrer les facteurs ESG dans un dispositif de reporting plus large dédié aux investissements et au risque. En leur offrant une vue globale des investissements de tous leurs gérants d’actifs, les investisseurs institutionnels ont une bien meilleure idée de leur profil de risque ESG. PRINCIPALES QUESTIONS À POSER À VOTRE DÉPOSITAIRE ¡¡ A quelles données ESG avez-vous accès au niveau des entreprises ? ¡¡ P ouvez-vous calculer des scores pour des portefeuilles ESG en fonction des scores des classes d’actifs ? ¡¡ Pouvez-vous fournir des scores distincts pour les composantes E, S et G ? ¡¡ A vez-vous accès à des indices standards et dédiés à l’approche ESG, et pouvez-vous leur attribuer des scores ? ¡¡ P ouvez-vous fournir des scores ESG au niveau des actifs pour les fonds / portefeuilles à gestion collective ? Avez-vous un dispositif de transparisation des investissements sous-jacents ? ¡¡ P ouvez-vous fournir un reporting ESG à la fois au niveau du portefeuille et pour tous les portefeuilles/investissements à l’échelle globale d’un investisseur institutionnel ? ¡ 26 ¡ ESG – Données et scores 5.4 Agrégation et analyse des données A l’aide des scores attribués aux actifs, il est possible d’agréger les données et de procéder à : ¡¡ Des analyses par entreprise. ¡¡ Des analyses par portefeuille (pour faciliter les comparaisons avec les indices). ¡¡ Des analyses par investisseur institutionnel (pour comprendre le risque à l’échelle des secteurs ou des régions). 1 ACTIFS : SCORING DE TOUS LES ACTIFS D’UNE ENTREPRISE ENTREPRISE / ACTIF 1 2 3 A- ENTREPRISE / ACTIF 2 ENTREPRISE / ACTIF B+ 3 ENTREPRISE / ACTIF 1 B- A- ENTREPRISE / ACTIF 2 ENTREPRISE / ACTIF B 3 A- PORTEFEUILLE : AGRÉGATION DES ACTIFS POUR ATTRIBUER UN SCORE À CHAQUE PORTEFEUILLE PORTEFEUILLE ACTIONS PORTEFEUILLE OBLIGATAIRE B+ A- INVESTISSEUR INSTITUTIONNEL : AGRÉGATION DES ACTIFS POUR DÉTERMINER DES SCORES PAR SECTEUR, RÉGION, ETC. TOTAL DES ACTIFS DES INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS A- Secteur ESG score Region ESG score Finance A- Euro ex UK A- Biens de consommation B+ UK B+ Santé B- Asia C- Technologie C+ N. America B+ Services aux collectivités B- Australia A- 5.5 Analyse quantitative Les investisseurs institutionnels peuvent souhaiter connaître leur exposition globale à une entreprise individuelle, par exemple, pour analyser les situations de controverse. 5.6 Analyse et benchmarking de portefeuilles En appliquant des données ESG aux indices de référence standard existants, l’investisseur institutionnel peut comparer ses portefeuilles avec les mêmes indices standard utilisés pour mesurer la performance. Par exemple, si l’investisseur a recours à l’indice MSCI World pour mesurer les performances de ses investissements en actions, il peut continuer à l’utiliser mais en le complétant avec des données ESG, pour faciliter la comparaison du score ESG du portefeuille avec l’indice MSCI World. A l’inverse, un investisseur institutionnel peut aussi choisir des indices ESG « sur mesure » pour effectuer une comparaison plus fiable. Par exemple, si un investisseur institutionel a exclu de son portefeuille les actions des entreprises opérant dans le secteur des combustibles fossiles, il voudra peut-être mesurer ses performances ESG par rapport à un indice qui a été optimisé pour exclure ces mêmes valeurs. ¡ 27 ¡ ESG – Données et scores Reporting ESG – exemple de rapport de mesure de l’empreinte carbone et des dépenses d’investissements destinées au développement de la transition énergétique et écologique et des stratégies bas-carbone portant sur un portefeuille test par rapport à son benchmark Le portefeuille a surperformé son indice de référ ence : élevé que le score B de l’indice de référence) - Cette surperformance est due aux composantes Environnementale et Sociale Sommaire ESG Total RatingB Total Résultat6 Environnement Social Gouvernance Couverture Portefeuille +B 9 77.2 68.5 61.6 98.1% RÉPARTITION PAR RATING ESG (POIDS) Portefeuille Haute Qualité A+ 0.7% A 0.2% A13.4% Moyenne Qualité B+ 37.6% B 24.4% B13.6% Basse Qualité C+ 5.3% C 4.4% C0.5% D+ 0.0% D 0.0% D0.0% TOTAL 100% MSCI World +B 62 66.1 57.0 62.5 97.8% Différence 80 11.7% 16.8% 20.2% -1.3% 60 40 20 0 MSCI World Différence 1.1% 0.1% 6.8% -0.4% 0.1% 6.6% 19.9% 22.5% 19.0%- 17.6% 1.9% 5.4% 16.5% 9.7% 3.3% 1.1% 0.0% 0.0% 100% -11.2% -5.3% -2.9% -1.1% 0.0% 0.0% 0.0% Environnement SocialG ouvernance Bonne couverture de l’indice MSCI World : 97,8 % Portefeuille MSCI World Portefeuille MSCI World A+ C+ A C A- C- B+ D+ B D B- D- Le portefeuille sous-pondère les actifs ESG avec un score faible : 10,2 % du portefeuille est exposé à des entreprises à faible score, contre 30,6 % pour l’indice MSCI World Analyse de l’empreinte carbone Note Portefeuille Emissions de gaz à effet de serre COV ou Reduction des Emissions des Composés Organiques Volatils Dépenses Environnementales Couverture Note Benchmark Difference 21% 35 29 55 38 45% 82 97% 51 94% 62% Emissions Portefeuille Emissions Benchmark Difference 264,557 122,992 134,884 -180,798 53 4 704,410 320,734 373,618 -62% -62% -64% 0% -44% -67% -48% Note Portefeuille 40 20 Emissions de gaz à COV ou Reduction Dépenses effet de serre des Emissions des Environnementales Composés Organiques Volatils Note Benchmark 800,000 700,000 600,000 500,000 400,000 300,000 200,000 100,000 0 L’empreinte carbone du portefeuille est inférieure à celle de l’indice de référence dans les trois grandes catégories de mesure Les émissions de CO2 du portefeuille sont plus faibles que celles de l’indice de référence Em 321,324 160 103 60 0 DONNEES SOUS-JACENTES Emissions Total équivalent CO2 Emissions Direct équivalent CO2 Emissions Indirect équivalent CO2 Emissions Ciment équivalent CO2 Emissions Indirect équivalent CO2 Calcul Scope 3 Emissions de NOx Emissions de SOx5 80 Em i éq ssio ui ns va T le ot n a iss t C l O2 éq ion ui s D Em val ire iss ent ct CO i éq ons 2 ui In v d Em ale ire iss nt C ct O2 io é n éq qu s ui iv Cim va al le E en en nt m tC t CO iss O2 2 ion Ca s lc Ind Em ul S ire iss cop ct e io ns 3 de NO Em x iss io ns de SO x INDICATEURS CLÉS 5.7 Analyse au niveau de l’investisseur institutionnel Les actifs peuvent aussi être agrégés au niveau global de l’investisseur institutionnel. Ces scores agrégés peuvent ensuite être utilisés pour passer en revue des secteurs ou des régions spécifiques, soit au niveau du portefeuille ou de l’investisseur institutionnel. Ce niveau d’analyse permet d’identifier les poches du portefeuille qui sous-performent l’indice de référence et d’offrir une analyse indépendante qui sera prise en compte dans les discussions avec les gérants d’actifs. Certaines stratégies durables utilisées au niveau du gérant individuel peuvent ensuite être répliquées à niveau plus global. Par exemple, si l’objectif est de réduire l’empreinte carbone globale du portefeuille, l’investisseur institutionnel peut identifier les secteurs qui présentent en général des empreintes carbones importantes. Ces outils de reporting peuvent offrir un éclairage sur la situation globale du portefeuille et aider les investisseurs institutionnels à assumer leurs responsabilités fiduciaires. ¡ 28 ¡ ESG – Données et scores 5.8 ESG Risk Analytics L’outil ESG Risk Analytics crée par les équipes de mesure de risque et de performance de BNP Paribas Securities Services propose ce type de solutions. Il permet de mettre sur un même plan risque ESG, performance économique et risque de marché. Grâce à lui, vous aurez accès à : ¡¡ Des données indépendantes, objectives et issues de sources publiques. ¡¡ Une flexibilité et une intuitivité : décomposez vos portefeuilles et vos indices de référence, par risque traditionnel ou par analyse financière. ¡¡ Une évaluation de la portée et la nature des controverses entourant les sociétés, pour mieux gérer le risque de réputation. ¡¡ Un détail des risques des activités des entreprises de votre portefeuille et de votre indice de référence. ¡¡ U ne évaluation de votre portefeuille par rapport aux critères ESG que vous avez choisis. ¡¡ Un outil de communication sur vos risques ESG pour l’ensemble de vos parties prenantes. ¡¡ Une prise en compte des critères ESG quel que soit le mode de gestion de vos actifs (interne ou externe). ¡¡ U n respect des normes internationales (comme les Principes pour l’investissement responsable des Nations Unies) et les codes de bonnes pratiques. ¡ 29 ¡ Chapitre 6 Checklist ESG Checklist ESG Checklist : suis-je prêt pour la gestion ESG ? La checklist ci-dessous propose des questions clés que les investisseurs institutionnels doivent se poser dans leur parcours ESG. Mon argumentaire en faveur de l’investissement responsable est-il compris par mon Conseil et mon Comité d’investissement ? Nos convictions d’investissement et notre politique/stratégie ESG ont-elles été définies et validées ? Nos convictions d’investissement reflètent-elles nos opinions sur les risques ESG ? Quels facteurs ESG sont importants pour une stratégie d’investissement / un secteur / un thème spécifique que nous souhaitons soumettre à un mandat de gestion et/ou mettre en œuvre en interne, et seront-ils créateurs de valeur sur le long terme ? Ai-je interrogé mon/mes gérant(s) d’actifs sur le reporting ESG qu’il(s) fourni(ssen)t ? Ai-je les informations nécessaires pour évaluer mon gérant d’actifs ? Existe-t-il un score ESG pour mon gérant d’actifs (par exemple selon les PRI)? Comment vais-je agréger les données venant de multiples gérants d’actifs ? ¡ 31 ¡ Chapitre 7 Changement climatique et prix du carbone Changement climatique et prix du carbone Quel sera l’impact d’une hausse de 2°C des températures sur les investissements d’un investisseur institutionnel ? Et l’impact d’une hausse de 3°C ou 4°C ? Le changement climatique est susceptible d’avoir une incidence très importante sur les investissements et doit donc, en tant que risque ESG, être surveillé attentivement par les investisseurs institutionnels. De nouveaux outils sont développés pour mieux comprendre et résoudre le risque ESG pesant sur les investissements financiers, induit par le changement climatique. 7.1 Prix du carbone L’accord de Paris lors de la COP 21 a permis de promulguer un traité sur le changement climatique régi par le droit international. Selon les dispositions de l’accord, le pic des émissions de gaz à effet de serre doit intervenir aussi rapidement que possible pour que l’augmentation de la température mondiale ne dépasse pas 1,5 à 2°C au-dessus des niveaux de l’ère pré-industrielle (la température enregistrée en 2015 a augmenté de 0,9°C). Bien que seulement quelques dispositions de l’accord de Paris soient juridiquement contraignantes, les dirigeants politiques se disent déterminés à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les programmes politiques nationaux et les contributions nationales (ou INDC pour « Intended nationally determined contribution »), en particulier concernant l’énergie et le carbone, témoignent clairement de cet engagement. Les investisseurs peuvent désormais vérifier si l’évolution des réglementations est susceptible d’engendrer des risques sur les performances de leurs portefeuilles d’actions. BNP Paribas, en collaboration avec Avalerion Capital1, développe une nouvelle approche pour les stress tests appliqués au changement climatique. Ils s’affranchissent d’une évaluation en valeur absolue des émissions de carbone pour mieux tenir compte de trois facteurs et de leur impact sur le bénéfice avant impôt. Voici ces trois facteurs : ¡¡ Prix du carbone. ¡¡ Politiques d’efficacité énergétique. ¡¡ Politiques de subvention à l’énergie. Ce travail de stress test implique trois questions clés : ¡¡ La politique relative au changement climatique pose-t-elle des risques importants sur la performance attendue des portefeuilles d’actions ? ¡¡ Dans l’affirmative, parmi les 3 facteurs, lequel est le plus influent ? ¡¡ A partir de quel coût (tracking error et performance) des portefeuilles d’actions peuventils être rebalancés sans que cela n’entraîne une baisse marquée des performances, pour atténuer ces risques ? Les premiers résultats montrent que le prix du carbone fait planer un risque important sur les performances des quatre secteurs suivants : ¡¡ Services aux collectivités. ¡¡ Matériaux de base. ¡¡ Énergie. ¡¡ Industrie. Les analyses montrent également que les stress tests et le rebalancement des portefeuilles (en fonction de l’impact anticipé des prix du carbone sur le compte de résultat) produisent des résultats différents d’une décarbonisation des portefeuilles reposant sur le niveau absolu des émissions. Gérer le risque carbone en s’appuyant sur les émissions absolues de CO2 fournies par les entreprises 1A valerion Capital est une société de conseil et d’investissement spécialisée dans le domaine du développement durable ¡ 33 ¡ Changement climatique et prix du carbone ne protège pas un portefeuille contre les incidences financières d’une augmentation future du prix du carbone. Ainsi, mesurer et gérer uniquement l’empreinte carbone ne suffit pas à atténuer le risque d’investissement. Les investisseurs institutionnels devraient également chercher à mieux comprendre le risque inhérent au prix du carbone. Enfin, les analyses prouvent également qu’il est possible de construire des portefeuilles sur la base du facteur carbone sans pour autant « sacrifier » les performances annualisées (le « coût » correspond à une tracking error d’environ 2 %). ¡ 34 ¡ Conclusion Conclusion Les investisseurs institutionnels ont à cœur de prouver leur profil d’investisseurs responsables. Pour intégrer efficacement les facteurs ESG dans leur processus décisionnel, ils devraient s’adjoindre l’aide de leurs gérants d’actifs, de leur dépositaire et de leurs consultants. L’article 173 de la loi de transition énergétique impose aux investisseurs institutionnels de communiquer sur le risque climatique de leurs portefeuilles, d’évaluer la part verte de leurs investissements et de définir leur stratégie bas-carbone, et ce, depuis l’exercice 2016. La gestion ESG et les missions fiduciaires ne sont pas contradictoires, bien au contraire. Les investisseurs institutionnels, en instaurant un débat précoce avec leurs gérants d’actifs, seront en mesure de faire coïncider leurs convictions d’investissement et les pratiques des gérants. La gestion ESG ne va pas à l’encontre des performances. Elle offre plutôt un angle d’analyse complémentaire permettant de gérer et de mesurer efficacement le risque des portefeuilles et, au final, de générer de meilleures performances. Les études réalisées montrent que les actifs seront à coup sûr affectés par le changement climatique. C’est pourquoi les stratégies ayant vocation à tester et à immuniser les portefeuilles de cet impact vont devenir de plus en plus importantes. Les autorités de réglementation ne sont pas en reste. De nouvelles réglementations axées sur la thématique ESG vont être introduites. Elles seront sources de changements qui, à leur tour, se répercuteront sur les performances des entreprises et des investissements. Les fournisseurs de services sont aujourd’hui capables d’assurer un reporting ESG robuste et fiable. Enfin, les tendances en matière d’innovation laissent augurer un développement rapide d’outils dynamiques contribuant à l’intégration des données ESG et à l’utilisation des données et des scores connexes. “De nouvelles réglementations axées sur la thématique ESG vont être introduites.” ¡ 36 ¡ Publications BNP Paribas Securities Services Publications BNP Paribas Securities Services BNP Paribas développe et sponsorise des publications d’experts. Découvrez ci-dessous nos publications les plus récentes. Pour plus d’informations, visitez notre site http://securities.bnpparibas.com ou contactez [email protected] ¡ 37 ¡ Suivez-nous : Retrouvez-nous : securities.bnpparibas.com L’information contenue dans le présent document (l’information) est jugée fiable mais BNP Paribas Securities Services ne garantit ni son caractère d’exhaustivité ni son exactitude. Les opinions et évaluations contenues ci-après sont émises par BNP Paribas Securities Services et peuvent être modifiées sans préavis. BNP Paribas Securities Services et ses filiales ne sauront être tenues responsables des erreurs, omissions ou opinions dans ce document. Cette documentation ne constitue ni offre ni sollicitation d’achat ou de vente d’aucun instrument financier. Afin d’éviter toute ambiguïté, toute information contenue dans le présent document ne saurait constituer un accord entre parties. Des informations supplémentaires seront fournies sur demande. BNP Paribas Securities Services est une entité de droit français enregistrée sous forme de société en commandite par actions et agréée et supervisée par la Banque Centrale Européenne, les régulateurs français (ACPR, Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution, AMF, Autorité des Marchés Financiers). BNP Paribas Securities Services, succursale de Londres, est autorisée par l’ACPR, l’AMF et la Prudential Regulatory Authority et fait l’objet d’une régulation limitée de la Financial Conduct Authority et la Prudential Regulation Authority. Les détails sur l’étendue de nos obligations réglementaires vis à vis de la Financial Conduct Authority et de la Prudential Regulatory Authority sont disponibles sur demande. BNP Paribas Securities Services, succursale de Londres, est membre du London Stock Exchange. 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