e-news médecins-pharmaciens Février 2011
• Interaction médicamenteuse : Les interactions pharmacocinétiques potentielles avec
d’autres médicaments se font au niveau du CYP3A4 et/ou de la glycoprotéine P
provoquant une diminution de l’élimination hépatique ou rénale.
• Age > 75 ans
En cas d’intoxication, la sévérité de l’intoxication ainsi que le taux de mortalité sont
directement liés à la dose ingérée. Le surdosage résulte le plus souvent de la prescription
d’une trop forte dose chez un insuffisant rénal ou hépatique, de l’ingestion d’une trop forte
dose ou d’une interaction médicamenteuse.
Interactions médicamenteuses
Les interactions sont nombreuses avec de surcroît des médicaments courants.
1. + médicaments inhibiteurs du CYP3A4 par ex : macrolides (sauf spiramycine),
amiodarone, ciclosporine, ciprofloxacine, diltiazem, les antifongiques azolés,
fluoxétine, fluvoxamine, norfloxacine, vérapamil, … : risque de surdose
2. + les médicaments inhibiteurs de la glycoprotéine P (avec diminution de l’élimination
rénale et hépatique) : diltiazem, vérapamil, amiodarone, atorvastatine,
clarithromycine, erythromycine, antifongiques azolés (itraconazole,
kétoconazole),… : risque de surdose
3. + médicaments qui causent des atteintes musculaires : les statines, les fibrates,
ciclosporine, tacrolimus,… : risque de myopathie, voire rhabdomyolyse
4. + médicaments pouvant induire une agranulocytose : cytotoxiques, terbinafine, des
immunosuppresseurs (méthotrexate, sirolimus, évérolimus, azathioprine,…)
5. + lopéramide et autres opioïdes : risque de masquer la diarrhée qui est un effet
indésirable d’alerte5.
6. + antivitamines K : risque d’hémorragies
Surdose6
Les effets indésirables sont dépendants de la dose ingérée.
Lorsque la dose est inférieure à 0,5 mg/kg, l’évolution est généralement favorable en 4 à 5
jours. Toutefois des décès ont été relatés en cas de prise en charge différée. Les effets
indésirables sont vomissements et diarrhées profuses parfois sanglantes qui peuvent mener à
une déshydratation.
Entre 0,5 et 0,8mg, une aplasie médullaire s’ajoute après 3 à 4 jours, une alopécie, une
neuropathie des membres inférieurs ainsi qu’une hyponatrémie. 10% des décès sont d’origine
infectieuse ou hémorragique en relation avec l’aplasie médullaire.
Une dose > 0,8 mg/kg est pratiquement toujours mortelle dans les 72 heures (détresse
respiratoire, choc cardiogénique, IR aiguë).
Une administration de charbon actif peut être envisagée dans les heures qui précèdent les
vomissements, sinon un lavage gastrique est requis.
En pratique
Mieux vaut ne pas banaliser la colchicine, y compris pour d’autres pathologies que la goutte.
Dans la prise en charge d’une crise aiguë de goutte, en cas de contre-indication à la
prescription d’AINS, le paracétamol et l’application de glace peuvent être conseillés. Si
toutefois la colchicine est envisagée, il faudra tenir compte de l’âge du patient, de l’état de la
fonction rénale et hépatique ainsi que de l’historique médicamenteux afin d’écarter tout
risque d’interactions. Il est également important de prévenir et d’éviter une automédication !
5 Prescrire Eviter les effets indésirables par interactions médicamenteuses 2011. p.357
6 D’après Prescrire n°324 p.796